Pour ce trente-deuxième épisode, direction la Nouvelle-Calédonie pour un focus sur le Dumbéa Squash Club.

Article de Jérôme Elhaïk

Quelques mois après vous avoir présenté le Club Olympique de Nouméa, nous sommes de retour en Nouvelle-Calédonie pour mettre en lumière le deuxième club de l'île : le Dumbéa Squash Club, dont la commune fait partie du Grand Nouméa et de la Province Sud. Créée en 2001, l'association a dans un premier temps été dirigée par Robert Stirrup, figure bien connue du squash local. De son côté, Olivier Faivre occupe le poste de président depuis 2017, ayant succédé à John Tieran. « J'ai découvert le squash vers l'âge de 16 ans, à Courbevoie, » raconte-t-il. « Je jouais avec des copains, dans l'unique but de me défouler. » En 2004, il met le cap sur la Nouvelle-Calédonie. « Il y a trois clubs ici, tous dans le sud. Je me suis tourné vers le DSC, car c'était le plus proche de là où j'habitais. » Comme en métropole, il joue pour s'amuser avec des amis, mais son investissement va aller crescendo dans les années 2010. Jusqu'à prendre, comme évoqué plus haut, la tête de ce club municipal il y a quatre ans. « Je ne connaissais pas du tout le milieu associatif, » indique celui qui travaille pour la direction des services fiscaux locale. « C'est mon rôle de parent qui m'a amené à me lancer, car je voulais que l'école de squash perdure. »

Olivier Faivre (deuxième en partant de la gauche) est président de l'association depuis 2017 (Crédit photo : Dumbéa Squash Club)

Les trois enfants d'Olivier Faivre font en effet partie de l'école de jeunes, labellisée trois étoiles par la FFSquash et qui compte une cinquantaine de membres. « C'est la priorité du club, » insiste son président. Si le nombre global de licences s'est inscrit à la baisse ces dernières années, à l'image de la tendance observée en France métropolitaine, celui des -18 ans s'est maintenu au Dumbéa Squash Club. Grâce à ses relations étroites avec les établissements scolaires des alentours, le DSC accueille depuis de nombreuses années des créneaux périscolaires et même une classe sport-étude. Côté compétition, les résultats sont au rendez-vous. « Chez les adultes, la majorité des meilleurs joueurs, c'est-à-dire la série A, sont licenciés à l'Olympique, » précise Olivier Faivre. « Par contre, chez les jeunes c'est du 50/50. » À l'image d'Arenui Temaiana et de Léa Levant (fille d'Yves, vice-président, alors que les autres membres du bureau sont David Esposito et Jonathan Lejeune). Comme les autres bons éléments du DSC, ils participent tous les ans à un déplacement en Nouvelle-Zélande, et y ont obtenu de bons résultats récemment.

Les jeunes sont la priorité du Dumbéa Squash Club, à l'image des nombreux créneaux périscolaires (Crédit photo : Dumbéa Squash Club)

Alors que la nouvelle saison vient de démarrer (en Nouvelle-Calédonie, elle s'étale de février à décembre), le Dumbéa Squash Club va continuer à mettre l'accent sur les jeunes en 2021, avec l'organisation de plusieurs tournois dans ses murs. « Tout comme l'Olympique, nous souhaitons leur consacrer toute notre énergie, » appuie Olivier Faivre, alors que le départ imprévu de son éducateur, Alex Collenot, a été un coup dur (voir ci-dessous). Les adultes ne sont pas oubliés, avec des rencontres ouvertes à tous le mercredi, et de nombreuses compétitions au club tout au long de l'année. « Il y a 4 opens, 2 séries, des tournois de double, des compétitions par équipe etc. Ça fait pas mal de weekends (rires). » L'association aimerait également développer sa section féminine, alors qu'elle avait accueilli un bel évènement il y a quelques années : en tournée dans l'hémisphère sud, Nele Gilis (aujourd'hui n°12 mondiale) avait remporté le Lady Squash en 2016. « Aujourd'hui, nous n'avons plus de femme dans le bureau, et on recherche quelqu'un qui pourrait relancer ce genre d'initiatives. »

Les dirigeants du Dumbéa Squash Club ont de nombreux projets, que ce soit à court ou moyen terme. Améliorer l'infrastructure, pérenniser les créneaux périscolaires, augmenter la pratique compétitive chez les jeunes, faire repartir à la hausse le nombre de licenciés adultes etc. Mais pour les mener à bien, ils ont besoin de pourvoir le poste d'éducateur/gérant : après neuf ans de bons et loyaux services, Alex Collenot a récemment quitté ses fonctions. « La période de confinement, même si elle a été relativement courte ici, a entraîné chez lui une remise en question, » raconte Olivier Faivre. « Peut-être qu'il y pensait déjà avant, je ne sais pas. Toujours est-il qu'il a décidé de changer de vie professionnelle, pour s'occuper d'une boutique de sports. » Après avoir annoncé son départ en juin, le coach du DSC a fait ses adieux fin août. Du coup, le bureau s'est activement lancé dans la recherche de son remplaçant. Sans succès pour l'instant, alors que la nouvelle saison vient de commencer. « En attendant, certains adhérents se relaient pour encadrer les jeunes, et nous avons décidé de continuer avec ce fonctionnement aussi longtemps que nous le pourrons, » précise le président de l'association. « Nous avons mis des choses en place, par exemple la réservation des courts en ligne, qui permettent de palier provisoirement à la vacance du poste. Le problème, c'est que d'un côté les mordus (sic) continuent à jouer, mais de l'autre ceux qui ont davantage besoin d'être encadrés ont tendance à se détourner de notre activité. » Olivier Faivre est conscient que la perle rare devra venir de l'extérieur, faute de candidats aux qualifications requises sur l'île. « Suite à la première annonce passée en juin, nous avons eu quelques contacts avec des profs de squash en France métropolitaine. Malheureusement, la distance est un obstacle, surtout pour ceux qui ont des enfants. Cependant, je tiens à dire aux personnes qui auraient envie de tenter l'aventure que c'est un poste intéressant. Surtout dans le contexte actuel, la Nouvelle-Calédonie étant un territoire complètement covid-free. » Un atout non négligeable, alors que dans l'hexagone les éducateurs rongent leur frein depuis presque un an. « J'en discutais avec David Navarre, et il me disait que ça pouvait aussi être un inconvénient : c'est par le bouche à oreille, notamment lors des tournois, que les gens pourraient apprendre l'existence de notre offre d'emploi. »

Il y a quelques mois, les joueurs du DSC (jeunes et moins jeunes) ont dit au revoir à leur entraîneur Alex Collenot (Crédit photo : Dumbéa Squash Club)

La fiche de poste est très variée : encadrement de l’école de squash et des divers groupes scolaires, organisation et juge-arbitrage des tournois au DSC, établissement et maintien des relations avec les voisins anglosaxons, et gérance de la structure (bar, proshop, animation via des soirées, tournois internes). Elle dépasse même le cadre du club, car elle implique des missions auprès de la ligue Calédonienne de squash - notamment l'encadrement des sélections masculine et féminine, en compagnie de l’entraîneur de l'Olympique. En 2019, Alex Collenot avait ainsi participé au carton plein des Cagous aux Jeux du Pacifique, aux Samoa. Si les recherches continuent à s'avérer infructueuses, Olivier Faivre envisage de les élargir aux pays voisins, « même s'il y a le problème de l'équivalence et de la reconnaissance du diplôme, » précise-t-il. « Je pense néanmoins qu'au vu de la situation, la direction des sports serait à l'écoute. Mais ça ne se fera pas du jour au lendemain non plus. En tous les cas, j'espère que cet article donnera des idées à certains. Il nous faut faire preuve de patience, et ne pas oublier que l'Olympique avait mis un certain temps temps avant de trouver un remplaçant à David Navarre après son retour en métropole. »

Offre d'emploi à consulter sur notre site : Éducateur (H/F) et gérant du Dumbéa Squash Club

86, avenue d'Auteuil, 98895 Nouméa, Nouvelle-Calédonie

Tél. : +687 43 90 07

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Rendez-vous la semaine prochaine pour le trente-troisième épisode du "Club de la semaine", qui sera consacré au Tennis Squash Club de Kourou.