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PLAYOFFS INTERCLUBS N2/N3 : HISTOIRES D'ACCESSION (PARTIE 1)
Événements 14/06/2017Le club de Bordeaux Nord accueillait le week-end dernier les play-offs des championnats Interclubs (N2 et N3). Au bout de trois jours de compétition acharnée, huit clubs ont décroché leur ticket pour l'échelon supérieur.
Première partie de notre compte-rendu, en compagnie de quatre acteurs qui avec leur équipe ont gagné le droit d'évoluer en Nationale 1 la saison prochaine.
Article de Jérôme Elhaïk
STRASBOURG, UNE FIN EN APOTHÉOSE
Battus au jeu average par Toulon, les joueurs d'EVAE Strasbourg avaient vu la montée en Nationale 1 leur filer entre leurs doigts il y a douze mois. Avec une équipe à 75 % identique à celle de 2016, les Alsaciens se sont cette fois retrouvés du bon côté à l'issue d'une rencontre épique contre Brest (voir notre article de samedi). Retour sur un weekend particulier avec le capitaine Matthieu Huin.
L'objectif était de monter sur le podium, il est donc plus qu'atteint avec ce titre de champions de France de N2. Comme je l'avais dit au préalable, ces playoffs étaient le dernier épisode de l'aventure pour cette équipe : il y a donc un mélange de satisfaction de la terminer de la meilleure des façons, mais aussi un peu de tristesse de se quitter. Concernant l'avenir, d'autres personnes vont reprendre le flambeau et je ne veux donc pas m'avancer sur ce qui va se passer.
Cette demi-finale contre Brest, en un mot ? De la folie ! J'avais dit que cette rencontre pouvait potentiellement être indécise, je ne croyais pas si bien dire. Je m'incline 3-1 contre Mathieu Favennec mais je savais que ce jeu pouvait avoir son importance. Ensuite, Tarek (Shehata) n'était pas au top mais de toute façon son adversaire (Oliver Pett) était supérieur. J'ai été impressionné par sa fluidité, sa technique et sa lecture de balle. Ensuite, on n'avait pas prévu que Valentin (Rapp) gagne aussi facilement contre Arthur Moineau. Puis il y a eu ce match incroyable entre Ben (Petzdolt) et Joe Brooke. Ce dernier a fait un début de 4ème jeu incroyable, il a tout rentré pour mener 10-2 et il lui suffisait d'un point pour égaliser à 2-2 et envoyer Brest en N1. Normalement dans ce genre de situations c'est impossible de revenir, avec 8 balles de jeu le joueur va forcément rentrer un coup gagnant ou son adversaire faire une faute. Mais Ben était très relax, comme à son habitude d'ailleurs. Alors que son adversaire s'est tendu et a fait quelques fautes. Passer de 2-10 à 13-11 dans un match où les deux joueurs ont un niveau semblable, c'est un truc de malade …
Matthieu Huin (au centre, ici en compagnie de Valentin Rapp et Ben Petzdolt) ne pouvait rêver meilleure fin à son aventure strasbourgeoise (Crédit photo : Matthieu Huin)
Est-ce mon meilleur souvenir en tant que capitaine ? Je le mets au même niveau que la finale de Nationale 3 contre Toulon, la décision s'était faite sur le dernier match. D'un point de vue personnel, j'ai en mémoire cette finale de N2 perdue de 4 points avec Royan contre Challes-les-Eaux en 2012, dans une ambiance incroyable. C'est vrai que cette formule à 4 joueurs est particulière quand il faut compter les points. On est toujours dans le doute, et la joie intervient à retardement.
En ce qui me concerne, je vais rejoindre Royan, mon club de cœur. Quelque part, en remportant ce titre j'ai montré que j'avais ma place en Nationale 1 (rires). C'est une fierté de terminer sur une deuxième médaille d'or, et de faire le doublé N2-N3. Un petit mot sur l'organisation du club de Bordeaux Nord, rien à redire ! Le club est super et le personnel très accueillant. Les repas étaient parfaits autant en qualité qu'en quantité. La soirée du samedi était également une réussite, ils ont eu la bonne idée de mettre le DJ à l'extérieur, alors qu'à l'intérieur ça aurait été compliqué à cause de la chaleur.
VINCENNES A SU SAISIR SA CHANCE
Ils ne faisaient pas forcément partie des noms cités parmi les favoris. Mais plusieurs équipes se sont présentées diminuées à Bordeaux (Marseille et Challes-les-Eaux en particulier), et Vincennes a parfaitement su en profiter. Alors que le recrutement de joueurs étrangers devient de plus en plus fréquent en Nationale 2, les Val-de-Marnais se sont comme à leur habitude appuyés sur une équipe 100 % française pour réussir leur opération remontée. Avec à leur tête le jeune Enzo Corigliano (n°14 français).
On est évidemment très contents de remonter en N1, après être logiquement descendus l'année dernière. La saison a été plutôt tranquille malgré quelques blessures et absences, et on est arrivés aux play-offs relativement confiants et ambitieux. On a été solides, en remportant des rencontres à notre portée mais pas faciles pour autant. On est évidemment conscients qu'on n'a pas eu le tableau le plus compliqué : Brest méritait d'aller en finale davantage que nous. Ils nous ont battu 4-0 chez nous lors de la saison régulière, et avec Oliver Pett leur équipe est bien plus effrayante (sic) que le notre. Mais ce n'est pas nous qui établissons le tableau. On a gagné nos matches et on n'a pas volé cette montée. D'un point de vue personnel, j'ai réussi à gagner 3-0 contre mon adversaire le plus fort (l'Egyptien de Strasbourg Tarek Shehata, en finale) alors que je perds un jeu sur les deux autres, normal (rires). En conclusion, les guignols sont de retour en N1 !
Malgré leur défaite en finale contre Strasbourg, Enzo Corigliano (premier en partant de la gauche) et Vincennes repartent de Gironde avec un billet pour l'élite en poche (Crédit photo : Matthieu Huin)
LES WAMIENNES RETROUVENT L'ÉLITE
Les Lilloises du WAM ne seront pas restées longtemps au deuxième échelon national : il y a douze mois, elles étaient reléguées après cinq saisons dans l'élite, et même deux participations aux playoffs de N1. La faute à « quelques blessures, » selon la capitaine emblématique Kira Petersen. Mais aussi au départ vers les États-Unis de leur meilleure joueuse, l'Anglaise Emma Beddoes. Deuxièmes de la poule B, les Nordistes alignaient pour la première fois de la saison le duo Petersen – Virginie Diot, deux joueuses qui avaient déjà remporté le titre de N2 en 2011. Après un premier tour bien négocié contre Muret (avec notamment une victoire en 5 jeux de l'ancienne internationale Danoise contre Laure Castaignède), elles infligeaient à La Rochelle leur première – et unique - défaite de la saison en demi-finale. Grâce notamment à l'exploit de Marion Puaud contre Charlotte Demange, avant que la jeune Océane Cebollada ne remette les deux équipes à égalité en battant Kira Petersen. C'est Virginie Diot qui allait envoyer son équipe en N1, en battant la vice-championne de France +35 ans, Sabrina Belliot. Le lendemain, les Lilloises mettaient la cerise sur le gâteau en décrochant le titre aux dépens de Niort.
Nous nous sommes rendues à Bordeaux avec l'objectif de faire de notre mieux, continue la capitaine. Après la descente la saison dernière, nous sommes très contentes et très fières non seulement d'être parvenues à remonter dans la foulée, mais aussi de remporter le titre. Ces play-offs se sont déroulés dans une très bonne ambiance, c'est un plaisir de côtoyer tous les autres joueurs avec lesquels nous partageons la même passion. Nous garderons un excellent souvenir de l'accueil et de cette belle ville. Nous avons maintenant hâte de démarrer la prochaine saison en Nationale 1 !
Les Wamiennes peuvent avoir le sourire : elles retrouveront l'élite seulement un an après l'avoir quittée (Crédit photo : Asso du Wam)
NIORT, LES INVITÉES SURPRISES
Depuis plusieurs années, elles faisaient partie des meilleures équipes de Nationale 2, mais la marche était un peu trop haute en play-offs : cette fois ça y est, les Niortaises vont découvrir la Nationale 1 à l'automne prochain. Grâce à une journée de samedi parfaitement négociée, et des succès contre Vincennes en quarts puis le Mans en demi-finale. La défaite en finale contre le WAM est anecdotique : Emmanuelle Boyer et ses copines se frotteront au gratin du squash féminin mondial en 2017-2018.
Que dire sur cette saison ? Elle s'est déroulée comme d'habitude, avec un double objectif : passer de bons moments entre copines, et assurer le maintien en N2, une division qui nous convient bien en termes d'ambiance, et de de niveau de jeu. La qualification aux play-offs est à chaque fois un bonus qui permet de clôturer la saison, je crois que nous y participons depuis 2013. Nous avons parfois loupé la montée de peu, sans être déçues pour autant. Au premier tour, nous étions opposées à Vincennes. Nous les avions battues l'an dernier mais avec une composition d'équipe différente. Ça a commencé avec un superbe combat entre Adeline Legeay et Cléo Jahard. Comme souvent, Adeline a gagné grâce à son mental et en faisant preuve de patience. Florence Roy a ensuite battu une Maud Bailly un peu absente sur ce match. On était déjà très contentes de cette victoire, et on a appris ensuite qu'en raison de la blessure de Florence Touboulic, Le Mans avait battu Vannes. Ayant remporté toutes les confrontations récentes contre elles, il devenait évident que la montée en N1 nous tombait dessus (sic) ! Sentiment mitigé, mais c'est le jeu, quand faut y aller, faut y aller. En finale, après avoir bien profité de l'excellente soirée organisée par le club, les filles ont fait de leur mieux : notre remplaçante Maud Artaud perd logiquement contre la puissante Marion Puaud. tout comme Florence contre Kira Petersen après avoir pris le premier jeu. Dans un match sans enjeu, Adeline et Virginie Diot nous ont offert une partie de grande qualité, remporté en 5 jeux par la Lilloise. Rendez-vous donc en N1 l'année prochaine, avec mes petites jeunes (40 ans de moyenne d'âge !). Nous ferons comme d'habitude de notre mieux mais que ça va être dur !
Pour Emmanuelle Boyer (à droite) et Niort, la montée en N1 sera un saut dans l'inconnu ... (Crédit photo : Niort Squash Club)
Article du Courrier de l'Ouest
DE L'AUTRE CÔTÉ DU MIROIR ...
Réaliser une saison quasi-parfaite n'est pas l'assurance de monter au niveau supérieur, certaines équipes l'ont appris à leurs dépens en Gironde. On pense par exemple aux filles de La Rochelle, qui achèvent l'exercice 2016-2017 avec un bilan de 31 victoires en 33 matches. Mais leur défaite 2-1 contre le WAM en demi-finale leur a fermé les portes de la N1. Même scénario pour Brest, archi-dominateurs dans la poule Nord puis en quart de finale contre Le Mans, avant cette demi-finale perdue de 8 points contre Strasbourg. Malgré 40 victoires en 44 matches cette saison, Briag Isambard et ses équipiers repartiront en N2 la saison prochaine.
En effet, ça a été une demi-finale de folie avec un scénario incroyable. Je pense que nous avons un peu trop subi la pression et qu'il nous a manqué un soupçon de lucidité pour aller chercher les jeux ou les points que nous manquent à l'arrivée. Voire un peu de chance avec ces 8 balles de match ! Le point positif, c'est que cet épisode a montré aux nouveaux venus, Oliver Pett et Joe Brooke, la passion et l'amitié qui lie les membres de cette équipe depuis plus de 25 ans. Les joueurs changent mais l'esprit reste. En tant que capitaine c'est une vraie fierté. On repartira l'année prochaine avec le même groupe et les mêmes ambitions : le titre de champions de France de Nationale 2 et la montée.
Dénouement cruel pour Brest : les Finistériens sont passés à un point de la montée en Nationale 1 (Crédit photo : Squash Club De Brest)
Rendez-vous en fin de journée pour la deuxième partie, avec les quatre équipes promues en Nationale 2 hommes.
Pour revivre la compétition