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GRAND CHELEM POUR CROUIN ET PREMIÈRE POUR PAQUEMAR
Événements 01/11/2016Alors que Victor Crouin a complété sa collection de titres en jeunes, c’est une première pour Laura Paquemar.
La Lorientaise, qui va avoir 19 ans dans quelques jours, a attendu le dernier moment pour décrocher son premier titre de championne de France. Retour sur un beau weekend de squash à Vitrolles.
CROUIN COMPLÈTE SA COLLECTION
Il était grand favori depuis l'annonce du forfait de son partenaire d'entraînement Benjamin Aubert (touché à l’adducteur) : Victor Crouin a tenu son rang en remportant à Vitrolles le championnat de France -19 ans, le tout sans perdre un jeu. Le Toulonnais est ainsi devenu le quatrième joueur (après Grégory Gaultier, Grégoire Marche et Auguste Dussourd) à remporter le titre chez les jeunes dans les cinq catégories d’âge. « Faire partie de ce groupe restreint est bien sûr un honneur, confie-t-il, étant donné la carrière des deux premiers cités. Ça montre ma capacité à être présent dans les moments importants de la saison, notamment en évitant les blessures et les défaites dues à la mauvaise gestion d’un match. » Après des premiers tours passés en un rien de temps (19 points perdus en trois matches), les choses sérieuses ont commencé pour Victor en demi-finale contre le Parisien Edwin Clain (« J’étais assez content de remporter le premier jeu après avoir fait 6 fautes, raconte-t-il ! Ensuite, j’ai fait deux très bons jeux en étant plus relâché alors qu’Edwin a commencé à accuser le coup. »). Puis lors de la finale attendue contre un autre pensionnaire du pôle France d’Aix-en-Provence, Sébastien Bonmalais. « J’étais un peu stressé en début de match et ai perdu quelques points bêtement. Dans ces conditions, je me suis appliqué à jouer des balles très précises au fond du court. Je prends le premier jeu 11/9, en étant bien aidé par plusieurs strokes sur des balles au milieu de Sébastien. Dans le deuxième, j'ai ajouté quelques attaques et j'étais beaucoup plus relâché. Enfin dans le dernier jeu, j’ai mené rapidement, je pensais pouvoir prendre le large mais il n’a rien lâché et est revenu au score. À 7/7, je suis parvenu à faire le break pour l’emporter 11/7. »
« Au-delà du titre, continue Victor (qui a tenu à souligner la bonne organisation du Planet Squash Vitrolles et du juge-arbitre Éric Leclerc), cette victoire va me permettre de gagner encore en confiance. C'est toujours plus facile d'avancer, de progresser et de s'entraîner quand on gagne. Mais il ne faut pas s’arrêter à ce titre et voir plus loin. J'aurais certes à cœur de remporter un septième titre de champion de France en 2017 (il a 17 ans et sera encore en âge de participer l’année prochaine), mais d'autres échéances seront peut-être prioritaires. Par exemple le championnat du monde senior qui a lieu à la même période. Espérons que je puisse prendre part à ces deux événements. » À plus court terme, ce sont deux tournois du circuit international qui l’attendent, dès vendredi à Château-Arnoux, puis la semaine suivante à Niort. Hasard du tirage au sort, il y retrouvera au premier tour un certain … Sébastien Bonmalais !
Derrière Crouin et Bonmalais (qui remporte sa première médaille en championnat de France), le podium est complété par Edwin Clain. Après un premier podium national en -17 ans à La Rochelle en avril, le pensionnaire du pôle de Chatenay-Malabry a confirmé sa progression actuelle, en venant à bout des deux frères Mandil : Hugo (vainqueur surprise de Guillaume Ducos en huitième de finale), et surtout Rohan, tête de série n°3 et équipier de Crouin, Aubert et Bonmalais en équipe de France U19. Dans la petite finale (que certains ont qualifié de plus beau match du tournoi masculin), Clain a remonté deux fois un déficit d’un jeu pour s’imposer après plus d’une heure : 11-13, 11-4, 10-12, 11-5, 11-9. « Il est allé chercher ce podium, affirme son entraîneur Yann Menegaux, après un très gros match contre Rohan. Il démontre tous ses progrès, le travail sérieux effectué depuis deux ans porte ses fruits. Je suis très content pour lui, il le mérite. »
LA PATIENCE DE LAURA PAQUEMAR
Laura Paquemar avait gardé le meilleur pour la fin. Alors qu’elle va avoir 19 ans dans quelques jours, la Lorientaise a remporté à Vitrolles son premier titre de championne de France, grâce à un parcours sans faute. « C'est difficile de décrire ce que je ressens, nous a-t-elle confié. De la joie bien sûr, mais surtout un sentiment d'accomplissement. C’est un peu comme si j’avais signé mon œuvre (rires), ma carrière en jeunes se termine en beauté. N'avoir perdu aucun jeu au cours le tournoi est la cerise sur le gâteau. » Très concentrée, Paquemar n’a laissé aucune chance à ses adversaires : Océane Cebollada en quart de finale, Lauriane Maingot en demi et enfin Fanny Segers en finale. « J'ai abordé la compétition sereinement, indique-t-elle, car mon tableau était relativement ouvert jusqu'en finale. J'avais imaginé tous les scénarios possibles, avec plusieurs inconnues. La première était le quart de finale entre Fanny Segers et Maëlle Fuhrer. Ensuite, je ne connaissais pas du tout le niveau actuel de Laura Gamblin (de retour après dix mois d’absence dus à une grave blessure au genou). Que Fanny parvienne en finale ne m'a pas étonné car je savais qu’elle avait énormément progressé ces derniers temps. J’étais assez stressée en entrant sur le court, mais d’un autre côté rassurée de n’avoir jamais perdu contre elle, et de l’avoir battu très récemment (au Nordic Junior Open). J’avais encore en tête la tactique à adopter pour la mettre en difficulté ! »
Impuissante en finale, Fanny Segers n’en a pas moins été l’une des grandes animatrices du weekend. Tout d’abord vendredi matin en quart de finale, contre sa grande rivale dans sa catégorie d'âge, Maëlle Fuhrer. « On se joue tellement souvent qu’on se connait pratiquement par cœur, du coup c’est un peu tendu et stressant, indique-t-elle. Je pense qu'on a fait un très bon match toutes les deux, c'est toujours un plaisir de s’affronter. » Dans un quatrième jeu haletant, Fuhrer sauve plusieurs balles de match avant de se procurer des occasions d’égalisation à 2-2. Mais la joueuse du Squash 95 doit finalement rendre les armes (10-12, 11-9, 11-7, 18-16). Segers était opposée ensuite à Laura Gamblin, tête de série n°1. « Je suis revenue de tellement loin, raconte Segers, ça été un match épuisant mentalement. Je me suis battue sur toutes les balles, dans un premier temps pour sauver deux balles de match dans le troisième jeu, puis trois autres dans le cinquième. J'ai tenu bon mentalement pour aller chercher la victoire (elle s’impose finalement 6-11, 6-11, 11-9, 12-10, 12-10). »
« En finale, Fanny devait trouver les ressources mentales contre une Laura Paquemar fraîche, indique Yann Menegaux. Celle-ci a très bien joué en lobant, en posant et en frappant. Fanny s’est battu, a essayé de passer devant en volleyant, en frappant plus bas, mais ça n’a pas suffi. Elle n’a pas de regret à avoir, elle a fait un super tournoi. Son jeu se met de mieux en mieux en place. Place maintenant à la récupération avant le Belgium Junior Open dès jeudi. Le travail ne s’arrête pas là. » « Concernant la finale, ajoute Segers, je suis un peu déçue qu’elle ait été aussi expéditive. Mais Laura a vraiment joué un jeu très propre, et de mon côté j'étais vraiment épuisée, notamment mentalement. Vu mon état, c'était compliqué d'aller chercher le titre. Mais je le ferai l’année prochaine (rires) … » Ses principales rivales seront Maëlle Fuhrer mais aussi Lauriane Maingot, qui sera encore junior dans un an. La Royannaise a terminé quatrième pour la deuxième année consécutive, après s'être logiquement inclinée contre Laura Gamblin dans la petite finale. Une Gamblin qui se dit « certes déçue de ma défaite en demi-finale, surtout avec toutes ces balles de match. Mais je suis avant tout très contente d'avoir pu disputer ce tournoi, sans aucune douleur au genou qui plus est. Je ne veux avoir aucun regret : j’ai tout donné, quel bonheur de me battre sur le court et de retrouver les sensations de la compétition ! Mon niveau de jeu n’est évidemment pas le même qu’avant ma blessure, mais je ne m’inquiète pas, ça reviendra d’ici quelques semaines. »
Article de Jérôme Elhaïk