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CHAMPIONNATS DU MONDE PAR ÉQUIPES : LES BLEUS VISENT LES SOMMETS
Équipe de france 04/12/2024Médaillés de bronze des deux dernières éditions, l'équipe de France masculine, emmenée par un duo d'entraîneurs composé de Thierry Lincou et Mathieu Castagnet, espère faire encore mieux la semaine prochaine à Hong Kong.
L'Angleterre et surtout l'Égypte seront dures à battre mais les Bleus s'appuieront sur un groupe très homogène.
Article de Jérôme Elhaïk
UNE GRANDE PREMIÈRE
Depuis leur création (1967 pour les hommes, 1979 pour les femmes), les championnats du monde par équipes étaient organisés à tour de rôle tous les 2 ans. Pour la première fois, les deux compétitions auront lieu en même temps, et pour les accueillir la Fédération Internationale a choisi Hong Kong (où se déroule en ce moment un tournoi Platinum). L’approche des Jeux Olympiques 2028 n’est certainement pas étrangère à la mobilisation des nations, avec 26 équipes engagés chez les hommes et 23 chez les femmes – deuxième meilleur total derrière l’édition 2012 à Nîmes. Après les filles hier, on vous présente le tournoi masculin aujourd’hui avec évidemment un focus sur l’équipe de France.
🖥️ Autre nouveauté et non des moindres, dans le cadre du partenariat entre la FFSquash et la chaîne, les rencontres des équipes de France seront diffusées sur Sport en France à partir du 11 décembre, plus d'infos à venir
MATHIEU CASTAGNET : « ON A L'AMBITION D'ÊTRE CHAMPIONS DU MONDE »
Médaillée lors de 7 des 9 dernières éditions, la France se rend en terre asiatique avec de grosses ambitions. Les Bleus seront emmenés par un duo new-look constitué de Thierry Lincou et Mathieu Castagnet : ce dernier, responsable du collectif senior au pôle France à Aix-en-Provence, nous a accordé un entretien.
Le duo Thierry Lincou / Mathieu Castagnet
« Je suis l’entraîneur, et Thierry le manager. Non seulement il a l’expérience de ce genre de poste, mais il amène aussi un regard extérieur indispensable car il n’est pas au quotidien auprès des joueurs. On a eu de belles carrières en tant que joueurs, Thierry encore plus que moi, et ça nous confère une certaine légitimité. On a été à leur place et on comprend ce qu’ils traversent. Personnellement, je m’en fous d’être dans la lumière (sic) et d’être pris en photo en train de soulever des trophées. Je suis au service de la Fédération, et avec Thierry notre rôle est de servir de guides pour les athlètes. On échange très souvent, et je l’informe de tout ce que je vois : l’état de forme des joueurs à l’entraînement, leur attitude etc. Les résultats dans les 3-4 mois précédents sont évidemment un critère pour constituer la sélection, mais on ne s’interdit pas de regarder un peu plus en arrière, et on s’appuie également beaucoup sur les data. »
Mathieu Castagnet, ici aux côtés de Baptiste Masotti pendant le Paris Squash 2024 (Crédit photo : PSA Squash Tour)
Un nouveau départ
« J’ai hérité d’un groupe de joueurs meurtri, qui avait perdu confiance suite à une saison 2023-2024 difficile. J’ai été leur coéquipier et je suis leur ami, dans un premier temps il a fallu imposer mon autorité et ma neutralité tout en établissant des règles de fonctionnement. Il n’y a pas de concurrence entre eux, et ceux qui ne s’entraînent pas au pôle France sont traités de la même manière, je les suis de près. Sur le plan des résultats, il y a eu de bonnes choses depuis le début de la saison. Avec le nouveau format des Platinum, vous êtes à la merci du tirage au sort et on souhaitait que les joueurs disputent des tournois de moindre envergure afin d’enchaîner les matches. Ça a porté ses fruits, puisque Sébastien Bonmalais a remporté un titre en République Tchèque, alors que Victor Crouin et Baptiste Masotti ont disputé une finale. Quand on est tête de série n°1, il y a une certaine pression et c’est intéressant de voir comment les joueurs la gèrent. »
Le championnat du monde par équipe, première étape vers LA 2028 ?
« Je dirais que l’aventure olympique, elle a démarré dès l’annonce d'octobre 2023. Pour ce championnat du monde, on a choisi de mettre le curseur d’exigence très haut, notre ambition est de monter sur la plus haute marche du podium. Je ne dis pas qu’on va y arriver, mais on va tout faire pour. Évidemment, la concurrence est forte avec l’Angleterre et l’Égypte. Tout peut se passer dans une compétition par équipe, dans un sens comme dans l’autre : avant de penser au podium il faudra déjà franchir les premières étapes et il y a pas mal d'autres nations dont il faut se méfier. Par exemple la Suisse, la Colombie, Hong Kong, la Malaisie, les États-Unis, sans oublier le Pérou avec Diego Elias et dont le numéro 2 ne doit pas être pris à la légère. Il était question qu’il y ait une rencontre pour la médaille de bronze cette année, mais finalement ce ne sera pas le cas. Personnellement je trouve que ça aurait été mieux, surtout en vue des Jeux Olympiques. Quand on termine sur le podium en terminant sur une défaite en demi-finale, je trouve que c’est un non accomplissement (sic). »
Sébastien Bonmalais a remporté son premier titre sur le circuit principal il y a quelques semaines (Crédit photo : PSA Squash Tour)
Premier bilan …
« Une chose est sûre, c’est un métier très difficile, et très chronophage. Je regarde tous les matches, soit en direct et parfois le lendemain lorsqu’ils sont en pleine nuit. On débriefe à chaque fois avec les joueurs, et avant chaque tournoi on établit des stratégies en fonction des adversaires. Il n’y a pas le droit à l’erreur, et j’essaie de contrôler tout ce qui est contrôlable afin justement de minimiser l’erreur. Ce qui n’est pas facile, c’est qu’on a des individualités qui s’inscrivent dans un collectif, et qu’il y a des périodes où certains joueurs vont être performants et d’autres moins. Mais on a un collectif très fort, au sein duquel tout le monde se tire vers le haut, avec la relève qui arrive derrière et ça c’est fantastique. Évidemment, je regarde les jeunes de près, sachant que la plupart s’entraînent au pôle France. Il y a les résultats, la progression, l’attitude etc., tout est important car si on veut atteindre l’objectif d’une médaille olympique, c’est le résultat d’une somme de paramètres. »
LE GROUPE FRANCE
Après celui de l’année dernière en Nouvelle-Zélande, Victor Crouin va disputer son deuxième championnat du monde par équipe avec le costume de leader des Bleus. Même s’il est en manque de victoires références ces derniers mois et s’est incliné au premier tour de l’open de Hong Kong face à Marwan ElShorbagy, le Toulonnais reste une valeur sûre qui oscille entre la 7ème et la 12ème place mondiale depuis plus de deux ans. Après une saison 2023-2024 compliquée, Baptiste Masotti a montré des signes de renouveau dernièrement avec deux 1/8ème de finale en Platinum, et il a livré une belle prestation hier à Hong Kong face au numéro 1 mondial Ali Farag. À 34 ans, Grégoire Marche est l’élément le plus expérimenté du groupe et va disputer son 18ème championnat par équipe en bleu ! Enfin, Sébastien Bonmalais est le seul des joueurs français à avoir fait l’impasse sur l’open de Hong Kong. Le Réunionnais a réalisé un début de saison intéressant, et son succès sur un ‘Copper’ à Prague lui a permis d’atteindre la 21ème place mondiale (son meilleur classement).
Crédits photo : SquashSite
L'équipe de France masculine au championnat du monde
👉 19 participations
👉 2 médailles d'argent 🥈 en 2003 et 2009
👉 5 médailles de bronze 🥉 en 2005, 2007, 2013, 2019 et 2023
LA COMPÉTITION : UN FAVORI ET DES CHALLENGERS
La situation ressemble beaucoup à celle du tableau féminin avec une équipe d’Égypte triple tenante du titre et qui aligne 4 joueurs du top 10, dont Ali Farag et Mostafa Asal. L’Angleterre avait certes bousculé l’épouvantail en 2023, mais les frères Mohamed et Marwan ElShorbagy ont perdu toutes leurs confrontations récentes contre les numéros 1 et 2 mondiaux. Comme souvent ces dernières années, la France tient le rôle du troisième larron. Si la hiérarchie est respectée en début de compétition, c’est le tirage au sort qui déterminera si les Bleus sont dans la partie de l’Égypte ou de l’Angleterre, sachant que la perfide Albion les a battus en demie lors des deux dernières éditions …
Le podium du championnat du monde masculin par équipes 2023 (Crédit photo : SquashSite)
Victor Crouin et les siens ne devraient pas avoir de problèmes en poule contre le République Tchèque et la Corée du Sud. Qu’est-ce qui les attend ensuite ? Un 1/8ème de finale contre l’Australie (voire l’Afrique du Sud), puis un quart face à la Malaisie ou la Colombie, qui fait figure de trouble-fête dans cette compétition avec l’inusable Miguel Angel Rodriguez (qui fêtera ses 39 ans le 20 décembre), le solide Juan Camilo Vargas et deux joueurs méconnus du grand public mais qui montent en puissance en PSA (Mathias Knudsen et Ronald Palomino). Les Sud-Américains font partie des outsiders crédibles en compagnie de la Suisse, qui avait partagé la troisième marche du podium avec la France en 2023, alors qu’Hong Kong aura à cœur de briller devant son public.
DEMANDEZ LE PROGRAMME
Les championnats du monde par équipes se dérouleront au sein du célèbre Hong Kong Football Club, du lundi 9 au dimanche 15 décembre.
Crédit photo : Hong Kong Football Club
➡️ Programme et résultats sur : WSF Tournament Software, World Team Championship
➡️ Poule C (heure de Paris)
Lundi 9/12 (12h30) : [3] France 🇫🇷 🆚 [13/16] République Tchèque 🇨🇿
Mardi 10/12 (5h30) : [3] France 🇫🇷 🆚 [17/20] Corée du Sud 🇰🇷
➡️ Les deux premiers de chaque poule sont qualifiés pour les 1/8ème de finale, un tirage au sort placera les équipes dans le tableau pour la phase éliminatoire.
Mercredi 11/12 : 1/8èmes de finale + matches de classement
Jeudi 12/12 : quarts de finale + matches de classement
Vendredi 13/12 et samedi 14/12 : demi-finales + matches de classement
Dimanche 15/12 : finale + matches de classement
🖥️ Les rencontres seront diffusées sur la chaîne de la WSF : World Squash TV
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