À J-2 du début du tournoi, on décrypte comme d'habitude leurs chances en compagnie des entraîneurs nationaux Renan Lavigne et Philippe Signoret.

Article de Jérôme Elhaïk 

Si vous suivez le squash de près, il n'a pas pu vous échapper que les Français avaient le vent en poupe en ce début de saison 2022-2023. Derrière la locomotive Victor Crouin, élu joueur du mois de septembre par la PSA, Auguste Dussourd et Edwin Clain ont été titrés sur le circuit Challenger, alors que Sébastien Bonmalais a atteint la finale d'un 30 000 $ il y a quelques jours à Cleveland. « On ne peut évidemment que se réjouir de ces résultats, » confie Renan Lavigne. « Même si chacun mène son projet individuel, l'émulation a des effets positifs. » D'autant que depuis la rentrée, la quasi-totalité des meilleurs joueurs du pays s'entraînent au pôle France à Aix-en-Provence, et peuvent donc se confronter au quotidien. « On sait que le calendrier est très chargé au cours des prochaines semaines, » ajoute l'entraîneur national. « Il y a énormément de points à prendre, et autant d'opportunités de monter au classement, mais les garçons doivent aussi être intelligents dans leur programmation. »

Renan Lavigne se réjouit des excellents résultats enregistrés par le squash masculin tricolore depuis le début de la saison (Crédit Photo : CIB Egyptian Open)

➡️ On y est désormais habitués : deux joueurs du top 10 mondial peuvent s'affronter dès les 1/16ème de finale sur un tournoi Platinum, et ce sera le cas pour Victor Crouin (n°10) et Tarek Momen (n°6) à l'US Open. « Même si c'est un peu bizarre, il y a tellement de tournois en ce moment que les tirages au sort, bons ou mauvais, finissent par s'équilibrer, » analyse Renan Lavigne. « Concernant Victor, l'objectif est d'intégrer le top 8 afin d'être un peu plus protégé. » Et c'est envisageable, car le Toulonnais n'a pas énormément de points à défendre d'ici la fin d'année 2022. En attendant, il va tenter de rééditer son exploit d'il y a quelques semaines, lorsqu'il avait battu l'Égyptien au Qatar Classic. « C'est à double tranchant, » estime l'entraîneur national. « D'un côté, Victor sait qu'il est capable de le battre mais de l'autre Tarek sera encore plus méfiant qu'à Doha. Une chose est sûre, ça va être un très gros match. » Le vainqueur retrouvera ensuite l'un des ces trois joueurs – Saurav Ghosal (n°17), Cesar Salazar (n°37) ou Borja Golan (n°38) – pour une place en quart de finale. 

Quelques semaines après sa victoire face à Tarek Momen au Qatar, Victor Crouin (à droite) va retrouver le numéro 6 mondial (Crédit photo : PSA World Tour)

Dimanche 9 octobre, 1/16è de finale

23h : [6] Tarek Momen 🇪🇬 - [9/16] Victor Crouin 🇫🇷 / Glass court West

➡️ Après un début de saison très compliqué de son propre aveu, Grégoire Marche (n°13) s'est remis en selle au CIB Egyptian Open avec un succès face à Patrick Rooney et une belle prestation contre Tarek Momen. « Il aurait au moins mérité de prendre un jeu, » commente Renan Lavigne. « Greg est beaucoup mieux mentalement, c'est une nouvelle preuve que la roue peut tourner très vite dans le sport de haut niveau. » À l'instar de Victor Crouin, il sera opposé à un gros morceau d'entrée en la personne de Joel Makin (n°7). Après une grosse campagne aux Jeux du Commonwealth en août (il a atteint la finale en simple), le Gallois a connu des pépins physiques et n'a pas joué depuis un mois. « Avec Makin, on sait à quoi s'attendre. Il faut à la fois être prêt pour le combat physique, tout en étant incisif en attaque. » La bonne nouvelle est que le Gallois est le membre du top 10 qui réussit le mieux au Drômois - il a remporté leurs deux dernières confrontations. S'il confirme cette tendance, il pourrait ensuite continuer de véritables travaux d'Hercule avec un 1/8ème de finale potentiel contre Fares Dessouky (n°11), seul joueur à avoir battu Mohamed ElShorbagy en 2022-2023.

Grégoire Marche sera opposé à un joueur du top 10 - Joel Makin - dès son entrée en lice (Crédit photo : PSA World Tour)

Dimanche 9 octobre, 1/16è de finale

18h30 : [7] Joel Makin 🏴󠁧󠁢󠁷󠁬󠁳󠁿 - [9/16] Grégoire Marche 🇫🇷 / Glass court West

➡️ Battu dès son entrée en lice par Declan James au Qatar et Mazen Hesham en Égypte, Baptiste Masotti (n°21) est toujours à la recherche d'un succès en PSA cette saison. « C'est le risque quand on ne dispute que les tournois Platinum, et il n'y a rien de honteux au vu de la forme de ces deux hommes, » confie Renan Lavigne. « Baptiste a intégré le top 20 en s'appuyant sur ses forces, mais on sait que pour y rester il faut étoffer son jeu et il est un peu entre deux eaux actuellement. » Le Français a une belle occasion d'ouvrir son compteur face au Pakistanais Asim Khan (n°54), « qui est un peu un mystère. Face à Sébastien Bonmalais il y a quelques jours, le premier jeu a été serré et ensuite le Pakistanais a totalement lâché prise. Contre ce genre d'adversaire, l'entame est cruciale. » Masotti a un tableau intéressant, avec un potentiel deuxième tour face à l'Écossais Greg Lobban (« qui a fait un bon tournoi au Caire, ») et le jeune Égyptien Yahya Elnawasany – « un joueur solide et constant tout au long d'un match. » S'il parvient à se hisser en 1/8ème de finale, le Niortais pourrait affronter pour la première fois Diego Elias (n°4).

Après un début de saison frustrant, Baptiste Masotti essaiera de profiter d'un tableau favorable aux États-Unis (Crédit photo : PSA World Tour)

Samedi 8 octobre, 1/32è de finale

20h : [9/16] Baptiste Masotti 🇫🇷 - Muhammad Asim Khan 🇵🇰 / court n°15

➡️ Sébastien Bonmalais (n°35) va arriver à Philadelphie en confiance, ayant atteint sa première finale sur un tournoi 30 000 $ lundi à Cleveland. « J'ai trouvé que ça avait un match de très bon niveau face à Eain Yow Ng, » commente Renan Lavigne. « C'est dommage car Seb contrôlait les échanges au milieu du troisième jeu mais le Malaisien a su saisir ses opportunités. » Même si le Réunionnais sera 30ème au classement lundi, il risque ensuite de redescendre puisqu'il avait joué les 1/8ème de finale à l'US Open 2021. « On ne se focalise par sur le classement, le plus important ce sont les progrès dans le jeu. » Au premier tour, Bonmalais affronte Bernat Jaume (n°53), qu'il avait nettement dominé au championnat du monde individuel en mai. « L'Espagnol est en manque de confiance (NDLR : il n'a pas gagné en PSA en 2022), il faudra donc être solide en début de match. » En ligne de mire, il y a un 1/16ème de finale face à Paul Coll, de nouveau numéro 1 mondial depuis quelques jours. « Comme je dis toujours, c'est une chance de se mesurer à ce qui se fait de mieux. Cependant il faut rentrer sur le court pour gagner, comme a su le faire Victor ces derniers temps. »

Finaliste à Cleveland en début de semaine, Sébastien Bonmalais arrive à Philadelphie en confiance (Crédit photo : Sébastien Bonmalais)

Samedi 8 octobre, 1/32è de finale

0h30 : [17/32] Sébastien Bonmalais 🇫🇷 - Bernat Jaume 🇪🇸 / court n°15

➡️ Auguste Dussourd (n°36) a conclu un beau mois de septembre en remportant un 12 000 $ il y a quelques jours au Koweït. « Il est sorti de sa zone de confort car il n'avait pas joué sur le circuit Challenger depuis quelques temps, » analyse Renan Lavigne. « Il a su se motiver et bien gérer le contexte, notamment lors de la finale face à un adversaire dangereux (NDLR : le local Abdullah Almezayen, ancien n°34 mondial qui disputait son premier tournoi depuis 2019). » Au premier tour, il affrontera le jeune Égyptien Moustafa El Sirty (n°25) qui après une année 2021 exceptionnelle sur les tournois de moindre envergure fait l'apprentissage des « majeurs. » « Peut-être qu'il a un peu de mal à assumer son nouveau statut, en tous cas il doit faire évoluer son jeu et son comportement pour passer un cap supplémentaire. Pour Auguste c'est une belle opportunité et le genre de match qu'il faut gagner pour se rapprocher du top 25. » D'autant que sa partie de tableau est assez ouverte avec un éventuel 1/16ème de finale contre George Parker (n°29), qu'il a récemment battu à l'open de France.

Après un excellent début de saison, Auguste Dussourd va tenter de prolonger cette dynamique (Crédit photo : PSA World Tour)

Samedi 8 octobre, 1/32è de finale

20h : [17/32] Moustafa El Sirty 🇪🇬 - Auguste Dussourd 🇫🇷 / Glass Court West

➡️ Nous l'avons évoqué à plusieurs reprises, les Jeux du Commonwealth ont un impact physique et mental non négligeable sur ses participants. C'est la raison pour laquelle à 39 ans, James Willstrop (n°24) avait fait l'impasse sur les tournois de septembre et fera ses débuts en 2022-2023 face à Lucas Serme (n°43) à Philadelphie. « Deux mois sans compétition, c'est long, et comme la plupart de ses compatriotes étaient en déplacement sur des tournois il n'avait sans doute pas beaucoup de partenaires d'entraînement, » estime Renan Lavigne. « Néanmoins, si James fait le déplacement c'est qu'il pense être prêt, et il joue en général bien aux États-Unis. De son côté, Lucas a montré des choses intéressantes depuis le début de la saison, et il devra amener l'Anglais dans une filière longue pour optimiser ses chances. » Le vainqueur de ce match sera opposé à Mazen Hesham (n°8) en 1/16ème de finale.

Lucas Serme va affronter un ancien numéro 1 mondial au premier tour à l'US Open (Crédit photo : PSA World Tour)

Samedi 8 octobre, 1/32è de finale

20h15 : [17/32] James Willstrop 🏴󠁧󠁢󠁥󠁮󠁧󠁿 - Lucas Serme 🇫🇷 / Glass Court East

18h45 : [17/32] Lucas Serme 🇫🇷 - Zahed Salem 🇪🇬 / Court n°7

Suite aux forfaits de Nicolas Mueller et Karim El Hammamy, Lucas Serme est passé tête de série 17/32 et affrontera l'Égyptien Zahed Salem au premier tour.

Le championnat du monde par équipe, c'est déjà dans deux mois (10-16 décembre au Caire) et Philippe Signoret a l'esprit tourné vers ce grand rendez-vous bisannuel, dans lequel la France a décroché la médaille de bronze en 2016 et 2018. « Comme c'est le cas depuis le début de la saison, j'aurai un œil très attentif sur les performances de nos joueuses à Philadelphie, » confie l'entraîneur national, qui se réjouit par ailleurs de revoir Camille Serme enchaîner les séances d'entraînement. Même si elle s'est retirée du circuit PSA il y a quelques mois, l'ancienne numéro 2 mondiale n'a jamais caché qu'elle restait à la disposition de l'équipe de France, tout comme Coline Aumard.

Philippe Signoret (à droite) aura un œil très attentif sur les prestations des trois Bleues engagées à l'US Open (Crédit photo : PSA World Tour)

➡️ Après sa sortie de route prématurée à l'open de France, Mélissa Alves (n°25 mondiale) s'est remise dans le sens de la marche en atteignant les 1/8ème de finale au CIB Egyptian Open. Si elle confirme son ascendant sur Emilia Soini (n°46), qu'elle a battue au Caire au premier tour et 7 fois sur 7 au total (« la Finlandaise pose parfois des problèmes à des joueuses mieux classées avec son jeu d'attaque, mais comme Mélissa l'a jouée récemment elle ne sera pas surprise, » indique Philippe Signoret), la Guyanaise a rendez-vous avec Amanda Sobhy (n°4), l'une des deux seules filles du top 10 – avec Joelle King – qu'elle n'a jamais affrontée. L'Américaine réalise un excellent début de saison, ayant emmené Nouran Gohar au 5ème jeu au pied des pyramides avant de remporter le NetSuite Open. « Elle a énormément progressé, surtout physiquement, » estime Philippe Signoret. « Mais on sait que Mélissa, qui est désormais installée en Égypte, est capable de hisser son niveau de jeu sur un match. » D'autant plus à Philadelphie, une ville où elle a passé quatre ans dans le cadre de ses études, et elle s'était d'ailleurs qualifiée pour son premier quart de finale en Platinum lors de l'US Open 2021.

L'an dernier à Philadelphie, Mélissa Alves (à droite) avait disputé son premier quart de finale en Platinum face à Nour El Sherbini (Crédit photo : PSA World Tour)

Samedi 8 octobre, 1/32è de finale

20h45 : [17/32] Mélissa Alves 🇫🇷 - Emilia Soini 🇫🇮 / Glass Court West

➡️ Battue 2-1 par l'Anglaise Lucy Beecroft au Netsuite Open à San Francisco, Énora Villard (n°44) est toujours en quête d'une première victoire sur le circuit international en 2022-2023. À l'US Open, son adversaire en 1/32ème de finale est la Sud-Africaine Alexandra Fuller (n°30), « qui est un peu une inconnue, » dixit Philippe Signoret. « Il y a quelques années, je pensais qu'elle avait les qualités pour intégrer rapidement le top 20, mais elle ne l'a pas fait. C'est une joueuse qui peut passer à côté d'un match, Énora devra être capable de saisir sa chance si elle se présente. »

Énora Villard sera opposée à la Sud-Africaine Alexandra Fuller au premier tour (Crédit photo : PSA World Tour)

Samedi 8 octobre, 1/32è de finale

Minuit : [17/32] Alexandra Fuller 🇿🇦 - Enora Villard 🇫🇷 / court n°7

➡️ À San Francisco, Marie Stéphan (n°49) a confirmé ses bonnes dispositions actuelles. Après une belle perf face à une membre du top 40 (Nicole Bunyan), elle a bousculé l'Écossaise Lisa Aitken. « Comme contre cette même joueuse en Égypte quelques jours auparavant, Marie a montré de belles choses, » explique Philippe Signoret. « Maintenant il faut gagner ces matches, en étant plus incisive à l'avant du court. Elle aura une autre opportunité face à Lucy Turmel, qui a un niveau semblable à celui d'Aitken. » Comme d'autres ayant participé aux Jeux du Commonwealth, la jeune Anglaise (n°28) connaît un début de saison difficile. En cas de double perf française, on retrouverait Énora Villard et Marie Stéphan face à face au deuxième tour. « On n'en est pas encore là, mais en tant qu'entraîneur national je serais le premier ravi si ce match avait lieu ... »

En progrès ces dernières semaines, Marie Stéphan (au premier plan) va tenter de remporter son premier match en Platinum à Philadelphie (Crédit photo : Oracle Netsuite Open)

Samedi 8 octobre, 1/32è de finale

22h15 : [17/32] Lucy Turmel 🏴󠁧󠁢󠁥󠁮󠁧󠁿 - Marie Stéphan 🇫🇷 / court n°7