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JEUX MONDIAUX 2022 : LA FRANCE EN QUÊTE DE MÉDAILLES
Équipe de france 06/07/2022En début de semaine prochaine, la délégation Tricolore s'envolera pour Birmingham (États-Unis), où se déroulent les épreuves de squash des Jeux Mondiaux du 13 au 17 juillet.
Lors de la dernière édition il y a cinq ans, les Bleu(e)s avaient décroché trois médailles, et les cinq athlètes sélectionnés tenteront de faire aussi bien outre-Atlantique. Présentation.
Article de Jérôme Elhaïk
LES JEUX MONDIAUX FÊTENT LEURS 40 ANS
Les Jeux Mondiaux (World Games, en anglais) sont un événement multisport, regroupant des disciplines qui ne sont pas inscrites au programme des Jeux Olympiques. Ils sont organisés par l'IWGA (International World Games Association), qui compte parmi ses membres 39 fédérations sportives internationales et est reconnue par le Comité international olympique (CIO). La première édition a eu lieu en 1981, à Santa Clara, et les Jeux Mondiaux seront de retour aux États-Unis cette année à Birmingham (dans l'état de l'Alabama) après avoir fait en escale en Europe, en Asie et en Amérique du Sud. Décalés d'un an pour ne pas coïncider avec les JO de 2021, ils rassembleront plus de 3 500 athlètes issus d'une centaine de pays, pour un total de 36 disciplines. Pour la première fois, le handisport sera présent avec l'inclusion du rugby en fauteuil roulant.
La première édition des Jeux Mondiaux avait eu lieu en 1981 aux États-Unis (Crédit photo : https://www.theworldgames.org/)
UNE COMPÉTITION DE RÉFÉRENCE
L'enthousiasme d'Éric Silvestri est sans équivoque lorsqu'on l'interroge sur l'importance des Jeux Mondiaux. « C'est une compétition de référence ! » affirme celui qui est Directeur technique national au sein de la FFSquash depuis juin 2021. « Autrement dit, il s'agit de l'une de celles, avec les championnat d'Europe et du monde, qui permet aux athlètes d'obtenir ou de renouveler leur statut de sportif de haut niveau. De plus, c'est gratifiant pour eux de représenter leur pays et de remporter des médailles, le cas échéant. Bien évidemment, les Jeux Mondiaux revêtent également une grande importance pour la Fédération : le Ministère des Sports regarde les résultats de près, et plus nous obtenons de médailles, plus nous avons de poids lors des discussions avec ses représentants. »
Éric Silvestri (à droite, en compagnie de Dominique Fontanon) estime que le squash Français a des chances de briller aux États-Unis (Crédit photo : FFSquash)
De plus, les Jeux Mondiaux sont la seule opportunité pour les joueurs et joueuses de squash Tricolores de participer à une manifestation multisport – alors que certains de leurs homologues du circuit disposent des Jeux du Commonwealth ou des Jeux d'Asie. « Je ne sais pas si on peut dire que ce sont des mini-JO, néanmoins c'est un très bel événement, » confie Éric Silvestri, qui sera présent aux États-Unis en compagnie des athlètes, de l'entraîneur national Renan Lavigne et de Dominique Fontanon, vice-président de la FFSquash. « Il y a des cérémonies d'ouverture et de clôture lors desquelles les membres de nos délégations porteront les tenues officielles fournies par le CNOSF – qui prend une partie des frais en charge. À titre personnel, j'ai eu la chance de participer à deux Universiades d'été (NDLR : en tant qu'entraîneur national de la FFBad) et j'en garde de superbes souvenirs. Les athlètes ainsi que les membres du staff adorent ce genre de compétitions, non seulement pour l'ambiance qui y règne mais aussi parce qu'elles sont l'occasion d'échanger avec des collègues d'autres disciplines. »
Les Jeux Mondiaux sont l'occasion pour les athlètes des disciplines non olympiques de participer à un évènement multisport (ici la délégation Tricolore lors de l'édition 2017 en Pologne) (Crédit photo : CNOSF)
Depuis que le squash a été intégré au programme des Jeux Mondiaux, en 1997, non seulement la FFSquash a toujours été bien représentée, mais les résultats ont aussi été au rendez-vous (voir ci-dessous UN PEU D'HISTOIRE). « Nous sommes deuxièmes au classement des médailles derrière la Malaisie, » précise Éric Silvestri. « Comme pour n'importe quelle compétition, il y un comité de sélection - composé des entraîneurs nationaux, Renan Lavigne et Philippe Signoret, de Dominique Fontanon, responsable du secteur Performance, de Frédéric Lecomte, responsable du haut niveau et moi-même – et nous avons tout simplement choisi nos meilleurs athlètes. Le classement est un critère, cependant ce n'est pas aussi simple que ça, on s'appuie avant tout sur le travail des entraîneurs et leur évaluation de la forme des joueurs et joueuses. » Même si la date de cette édition 2022 est loin d'être idéale (« C'est vraiment très dommageable que les différentes instances de la discipline n'arrivent pas à communiquer pour mettre au point un calendrier cohérent, » déplore Éric Silvestri), la FFSquash et son DTN ne cachent pas leurs ambitions. Ce dernier affirme « qu'en plus de la prime de médaille versée par le CNOSF, nous avons décidé de valoriser la performance encore davantage que dans le passé. On a trois garçons qui font partie du top 20 mondial, alors que chez les filles Mélissa Alves et Coline Aumard devraient sans doute être têtes de série 2 et 3. Dans un premier temps, l'objectif pour chacun d'entre eux sera d'atteindre le dernier carré, et nous espérons ramener plusieurs médailles. »
DES BLEUS AMBITIEUX
Ce n'est pas faire injure aux athlètes présents, issus de 23 nations, de dire que cette édition sera moins relevée que les précédentes : pour la première fois, on ne retrouve pas de joueur/joueuse du top 10 mondial, la raison étant évidemment le calendrier surchargé. Les deux tableaux semblent donc assez ouverts - d'autant plus avec le format en deux jeux gagnants, jusqu'aux demi-finales non incluses - et les Tricolores peuvent légitimement avoir des ambitions.
➡️ « Lors de la dernière édition, ma médaille d'argent était un peu inattendue, alors que cette fois je ferai partie des favoris, » disait récemment Grégoire Marche dans une interview accordée à la World Squash Federation. Suite au forfait de Diego Elias, le Français (n°13 mondial) devrait en effet être tête de série n°1 et sera l'un des prétendants à la victoire en compagnie du tenant du titre Simon Rösner (retiré du circuit PSA, mais qui continue à s'entraîner sérieusement), de Miguel Angel Rodriguez (n°16), de Raphael Kandra (n°19) ainsi que ses deux jeunes compatriotes Victor Crouin et Baptiste Masotti (voir plus loin). Même si l'exercice 2021-2022 n'a pas été à la hauteur du précédent pour le Drômois, il a montré de belles choses lors des deux derniers tournois de la saison à El Gouna à l'Île Maurice.
Médaillé d'argent il y a cinq ans, Grégoire Marche fera partie des prétendants au titre à Birmingham (Crédit photo : Gerhard Nel)
➡️ Il y a quelques jours, Victor Crouin a atteint son meilleur classement (n°18 mondial) grâce à sa victoire sur un 30 000 $ au Qatar. Désormais diplômé de la prestigieuse université d'Harvard, il va pouvoir se consacrer pleinement à sa carrière sur le circuit PSA. Même s'il a été contrarié par quelques défaites récentes contre des joueurs moins bien classés (« auxquelles je n'étais pas habitué, » indique-t-il), il a également obtenu des victoires références contre Karim Abdel Gawad et surtout Paul Coll. « Je n'avais pas prévu de participer aux Jeux Mondiaux en début de saison, mais j'ai été sélectionné et c'est une belle opportunité d'enrichir mon palmarès, » précise le jeune Toulonnais.
Vainqueur d'un tournoi au Qatar il y a quelques semaines, Victor Crouin aborde ces Jeux Mondiaux sur une bonne dynamique (Crédit photo : Victor Crouin)
➡️ Même s'il n'est pas parvenu à se qualifier pour les quarts de finale d'un tournoi majeur en 2021-2022, Baptiste Masotti (n°20) s'est néanmoins solidement installé dans le top 25 mondial. Après une période difficile en raison d'une blessure au mollet, il a bien fini la saison avec une victoire référence sur l'Anglais Patrick Rooney à El Gouna, et une belle prestation face à Paul Coll à l'Île Maurice. Très attaché à l'équipe de France, le Niortais répond toujours présent lorsqu'il revêt le maillot Bleu, et fera tout son possible pour confirmer cette tendance aux Jeux Mondiaux.
Très attaché au maillot Bleu, Baptiste Masotti aura à cœur de bien faire outre-Atlantique (Crédit photo : Gerhard Nel)
Parmi les outsiders chez les hommes, on peut citer Shahjahan Khan (n°31), qui disputera sa première compétition internationale depuis qu'il a obtenu la nationalité Américaine, l'Anglais Nathan Lake (n°38) et le Suisse Dimitri Steinmann (n°45).
➡️ À l'automne 2021, Mélissa Alves avait atteint son premier quart de finale en Platinum (à l'US Open) et intégré le top 20 mondial. Malheureusement, la Guyanaise a ensuite connu une blessure à la voûte plantaire, qui l'a écartée des courts pendant plus de cinq mois. Revenue début mai, elle retrouve petit à petit son meilleur niveau, malgré une sortie de route prématurée à l'open d'El Gouna. À Birmingham, la numéro 25 mondiale sera normalement tête de série n°2 et la principale menace pour l'incontestable favorite de la compétition : la Belge Tinne Gilis (n°13), qui a accompli une superbe deuxième partie de saison (deux titres sur des tournois 30 000 $, et deux quarts de finale en Platinum).
De retour sur les parquets depuis le mois de mai après une blessure au pied, Mélissa Alves aborde ces Jeux Mondiaux avec des ambitions (Crédit photo : 16th Mile Film)
➡️ Coline Aumard (n°38) a récemment mis fin à sa carrière sur le circuit professionnel, mais reste à la disposition de l'équipe de France. À 33 ans, elle va disputer ses deuxièmes Jeux Mondiaux : il y a cinq ans en Pologne, elle s'était inclinée sur le fil en quart de finale face à Joey Chan, future médaillée d'argent. Eu égard à son expérience, ainsi qu'au niveau de jeu qu'elle a affiché lors de ses derniers tournois en PSA, ses chances de médaille sont réelles.
Coline Aumard (au premier plan, ici face à celle qui sera la favorite du tableau féminin, Tinne Gilis) va participer à ses deuxièmes Jeux Mondiaux (Crédit photo : 16th Mile Film)
Derrière Tinne Gilis, Mélissa Alves et Coline Aumard, on retrouve un groupe de cinq joueuses classés entre la 40ème et la 60ème place au classement mondial. Anna Serme (n°41), la plus Française des joueuses Tchèques, la Finlandaise Emilia Soini (n°48) et son style atypique, la talentueuse Anglaise Lucy Beecroft (n°54), l'Américaine Haley Mendez (n°56), qui était 36ème en janvier, et surtout Satomi Wanatabe (n°58) : on sait que la Japonaise vaut mieux que son classement, à l'image de sa récente victoire face à Lucy Turmel au championnat du monde.
DEMANDEZ LE PROGRAMME
Les Jeux Mondiaux 2022 se déroulent à Birmingham (États-Unis), et les épreuves de squash auront lieu sur le campus de l'University of Alabama.
Mercredi 13 juillet : 1/16ème de finale
Jeudi 14 juillet : 1/8ème de finale
Vendredi 15 juillet : quarts de finale
Samedi 16 juillet : demi-finales
Dimanche 17 juillet : finales (+ matches pour la 3ème place)
Il y a 29 joueurs dans le tableau masculin, et 30 joueuses dans le tableau féminin. Retrouvez la liste des engagé(e)s sur le site officiel : Qualified Athletes & Teams
Les matches devraient être diffusés sur les chaînes YouTube World Squash Federation / World Games, et le site Olympic Channel. Pour ne rien rater de la compétiton :
World Games 2022 : Site Web - Facebook - Instagram - Twitter
WSF : Site Web - Facebook - Instagram - Twitter
FFSquash : Site Web - Facebook - Instagram - Twitter
France Olympique : Site Web - Facebook - Instagram - Twitter
Vous retrouverez également un multiplex en différé sur la Chaîne l’Equipe les semaines du 18 et du 25 juillet, du lundi au vendredi à partir de 14h.
UN PEU D'HISTOIRE. L'année dernière, Nicol David avait été élue plus grande athlète de l'histoire des Jeux Mondiaux (hommes et femmes confondus), et pour cause : la Malaisienne a remporté trois médailles d'or consécutives en 2005, 2009 et 2013. On retrouve d'autres anciens numéros 1 mondiaux et champions du monde au palmarès de l'épreuve : l'Australienne Sarah Fitz-Gerald, les Anglais Peter Nicol et Nick Matthew et le Français Grégory Gaultier. Les Bleus brillent depuis l'intégration du squash aux Jeux Mondiaux, particulièrement depuis 2005. Cette année-là, Thierry Lincou avait décroché l'argent. Huit ans plus tard en Colombie, Gaultier avait donné à la France sa première médaille d'or, alors que Camille Serme s'était offert le bronze. Elle montera sur la plus haute marche en 2017 lors d'une édition à marquer d'une pierre blanche pour les Tricolores, avec les deuxième et troisième places de Grégoire Marche et Mathieu Castagnet.
Le squash Tricolore avait ramené trois médailles de Pologne en 2017 (Crédit photo : FFSquash)