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EL GOUNA INTERNATIONAL 2022 : UNE FIN DE SAISON CHARGÉE ...
Événements 25/05/2022Les compétitions s'enchaînent les unes après les autres sur le circuit international : moins d'une semaine après l'épilogue du championnat du monde, il fait halte à El Gouna à partir de vendredi.
Ce tournoi, véritable chasse gardée des joueurs locaux (Grégory Gaultier est le seul non-Égyptien à avoir inscrit son nom au palmarès) fête sa dixième édition, et neuf Français seront de la partie. Décryptage de leurs tableaux en compagnie des entraîneurs nationaux, Renan Lavigne et Philippe Signoret.
Article de Jérôme Elhaïk
Photo de une El Gouna Squash
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« Même s'ils auront quelques jours pour récupérer, effectivement ça sera peut-être compliqué pour ceux qui ont été loin au championnat du monde, surtout que c'est une compétition où la charge émotionnelle est forte, » confie Renan Lavigne lorsqu'on évoque la tenue de l'open d'El Gouna moins d'une semaine plus tard. « De plus, il y a eu des très matches très longs, sous des températures assez élevées et tard le soir. Néanmoins, on a pu constater que les membres du top 8 s'étaient préparés et les derniers tours, notamment la finale, ont été de très haut niveau. Pour dépasser le stade des 1/8ème de finale dans les gros tournois, il faut battre ces gars là : nos joueurs travaillent dans ce sens, mais il y a encore des caps à passer pour y parvenir. » Ce sera peut-être à El Gouna, alors que le prochain Platinum pourrait être programmé dès la fin août. « Pour certains, il y aura les Jeux Mondiaux mi-juillet, et le championnat d'Europe individuel, qui reste une compétition de référence, mi-août, » précise Renan Lavigne. « Les joueurs aimeraient bien avoir l'opportunité de recharger les batteries, puis de faire une véritable préparation foncière dont ils sont privés depuis deux ans. Il va donc falloir bien réfléchir à la planification pour chacun d'entre eux … »
➡️ L'open d'El Gouna évoque de bons souvenirs à Grégoire Marche (n°13 mondial) : l'an dernier, il avait atteint les quarts de finale, pour la deuxième fois de sa carrière dans un tournoi Platinum. Exempté de premier tour, il aura un deuxième tour largement à sa portée face au vainqueur du match entre Mohamed ElSherbini (n°28) et Muhammad Asim Khan (n°56). S'il tient son rang, le Drômois aura probablement rendez-vous en 1/8ème de finale avec Diego Elias (n°5), vainqueur de leurs quatre affrontements cette saison. « Le Péruvien est en confiance ces derniers temps, » indique Renan Lavigne. « Il prend la balle très tôt, utilise beaucoup les fixations et a une frappe de balle très lourde : même si Greg lui a posé des problèmes, c'est compliqué de le faire sur la durée d'un match. Quand Diego a du temps, il est très compliqué à manœuvrer et il ne faut surtout pas perdre en précision sous peine d'être puni. »
Battu quatre fois par Diego Elias cette saison, Grégoire Marche (à droite) pourrait affonter à nouveau le Péruvien à El Gouna (Crédit Photo : PSA World Tour)
➡️ Après un mois d'avril positif (huitième de finaliste au British Open, et vainqueur de ses quatre matches au championnat d'Europe par équipe), Baptiste Masotti (n°23) reste sur deux défaites au premier tour et cherchera à rebondir en Égypte. « Il a beaucoup donné, sur et hors du court, pour l'équipe de France au championnat, et avec le recul il n'aurait sans doute pas dû disputer le Tournament of Champions, » explique Renan Lavigne. Les forfaits l'ont propulsé tête de série 9/16 à El Gouna, et par conséquent exempté du premier tour. En 1/16ème de finale, il fera probablement face à Patrick Rooney (n°20), si ce dernier se défait du Malaisien Ivan Yuen (n°50). Masotti n'a jamais affronté l'Anglais, et ce serait un choc entre deux des valeurs montantes du circuit international. En ligne de mire, il y a un huitième potentiel face à Fares Dessouky (n°10).
Éliminé au premier tour au TOC et au Championnat du Monde, Baptiste Masotti sera en quête de rebond à El Gouna (Crédit Photo : PSA World Tour)
➡️ Passé tête de série 17/32 suite à une vague de forfaits, Mathieu Castagnet (n°43) sera opposé à Mahesh Mangaonkar (n°52), qu'il avait nettement battu au Black Ball Open au printemps 2021. « L'Indien est un joueur irrégulier, qui peut parfois disparaître dans la saison, mais dont le classement ne reflète pas le niveau qu'il peut atteindre sur un match, » confie Renan Lavigne. « Il aime couper les trajectoires et volleyer, il faut donc être précis pour l'empêcher de le faire. De son côté, Mathieu n'a pas joué depuis un mois : il risque d'être court physiquement et en manque de repères, mais s'appuiera sur son expérience. » En cas de succès, le French Warrior, pourrait retrouver son compatriote Lucas Serme (n°40). Il a remporté leur cinq confrontations antérieures en PSA, mais la plus récente, en 2018, avait duré 1h43 … Après un début d'année 2022 très compliqué en PSA (5 défaites au premier tour), Serme a retrouvé le chemin de la victoire ces dernières semaines. Ça tombe bien, car il affrontera au premier tour un joueur – Tayyab Aslam (n°49) – contre lequel il avait perdu à Washington en février, après avoir eu des balles de match. « Oui, Lucas est mieux en ce moment, » confirme Renan Lavigne. « J'en ai parlé avec lui au Caire, il me disait qu'il n'avait peut-être pas bien abordé le match face à Aslam, et qu'ensuite c'était devenu un peu galère. S'il joue à son niveau, il a les moyens de passer. » Pour celui de ces quatre hommes (Castagnet, Mangaonkar, Serme, Aslam) qui parviendra à s'extraire de cette partie de tableau, il y a en ligne de mire un 1/8ème de finale face à Marwan ElShorbagy (n°9), assez irrégulier cette saison et qui a connu plusieurs revers face à des adversaires moins bien classés. « C'est certainement le membre du top 10 qui est le plus prenable en ce moment, » conclut l'entraîneur national.
Suite au forfait de Tayyab Aslam ce jeudi, Lucas Serme affrontera l'Égyptien Mazen Gamal (n°62).
Le dernier affrontement entre Mathieu Castagnet (en gris) et Lucas Serme avait été un combat acharné, et les deux français pourraient se retrouver au deuxième tour (Crédit Phorto : PSA World Tour)
➡️ Sébastien Bonmalais (n°36) est l'un des deux Français, avec Grégoire Marche, à être resté en Égypte après le championnat du monde. « J'encourage toujours ce genre d'initiative auprès des joueurs, » souligne Renan Lavigne. « Ça permet non seulement de limiter les déplacements, mais aussi de s'entraîner avec des partenaires différents. » Au premier tour, le Réunionnais affrontera Zahed Salem (n°54), qui bénéficie d'un classement protégé (n°37) : l'Égyptien a fait partie du top 20 entre 2019 et 2021 avant de devoir effectuer son service militaire, et peut uniquement disputer les tournois dans son pays. Le championnat du monde la semaine dernière était son premier en 2022, et Sébastien aura donc toutes ses chances face à un joueur en manque de rythme. « Seb est bien en ce moment, » indique son entraîneur au pôle France d'Aix-en-Provence. « Ce qui est appréciable chez lui, c'est qu'il aborde chaque séance avec l'envie de progresser et la semaine au Caire, entre les briefings, les débriefings et les analyses vidéo, a été très riche. » S'il parvient à s'imposer, le Français affrontera ensuite Joel Makin (n°7) : un gros test face à l'un des joueurs les plus endurants du circuit, néanmoins il avait sans doute réalisé l'un des meilleurs matches de sa saison face au Gallois en 1/8ème de finale de l'US Open (défaite 11-9 au quatrième jeu).
À El Gouna, Sébastien Bonmalais aura un premier tour intéressant face à l'Égyptien Zahed Salem (Crédit photo : PSA World Tour)
➡️ « Même si je n'en ai pas gagné beaucoup, enchaîner les matches contre des joueurs du top 25 m'a permis de me rendre compte que je n'étais pas loin d'eux, » nous disait récemment Auguste Dussourd (n°39). Ces dernières semaines, le Parisien a battu son compatriote Baptiste Masotti, et posé des problèmes à un autre Français, Grégoire Marche ainsi qu'à Miguel Angel Rodriguez. Il va passer un nouveau bon test face à Adrian Waller (n°25) à El Gouna. « C'est le genre de joueurs qu'il doit aller chercher, » estime Renan Lavigne. « On connaît sa capacité à faire déjouer ses adversaires, et Waller est capable de sortir d'un match. Auguste doit croire en ses chances. » S'il parvient à faire tomber le géant Anglais, Auguste Dussourd se mesurera ensuite à un certain Ali Farag, sacré champion du monde pour la troisième fois dimanche dernier.
Même s'il aura fort à faire au premier tour face à Adrian Waller, Auguste Dussourd a ses chances au vu de sa forme actuelle (Crédit photo : PSA World Tour)
DEUX PLUS UN QUI FONT TROIS
Alors que Camille Serme est toujours absente suite à son opération au tendon d'Achille il y a quelques mois, et que Coline Aumard se prépare pour le PSA de l'Île Maurice (7-11 juin), qui sera son dernier sur le circuit international, il y aura trois Françaises à El Gouna, Marie Stéphan ayant été intégré au tableau hier.
➡️ Pour Mélissa Alves (n°30), écartée des courts pendant de nombreux mois en raison d'une blessure à l'aponévrose, les quatre matches depuis son retour début mai ont été autant d'opportunités de retrouver du rythme. « Je pense qu'on va bientôt revoir Mélissa au niveau où elle était il y a six mois, et ça pourrait être à El Gouna, » glisse Philippe Signoret. Et ça tombe bien : si elle écarte la Hong-Kongaise Ka Yi Lee (n°56) au premier tour (« le niveau actuel de cette joueuse est un peu une inconnue car elle a eu des soucis physiques récemment, »), elle retrouvera Sarah-Jane Perry (n°6), comme il y a quelques jours au même stade de la compétition au championnat du monde. Depuis que sa compagne a donné naissance à leur premier enfant, l'Anglaise fait preuve d'une concentration fluctuante, mais la Française n'avait pas su en profiter alors qu'elle menait largement en début de partie. « Dans ce genre de situations, Perry s'en sort grâce à son expérience. Elle est prenable en ce moment, et l'avantage pour Mélissa est qu'elle va pouvoir étudier ce match en vidéo afin d'établir son plan de jeu. »
Battue par Sarah-Jane Perry il y a quelques jours au championnat du monde, Mélissa Alves (au premier plan) aura peut-être une autre chance à El Gouna ... (Crédit photo : PSA World Tour)
➡️ Même si elles se sont soldées par des défaites en trois jeux, Énora Villard (n°45) a récemment réalisé des prestations encourageantes en PSA, en particulier face à la numéro 1 mondiale Nouran Gohar au championnat du monde. « D'un côté je dirais que je n'ai pas été étonné, car c'est conforme à ce qu'elle réalise à l'entraînement, mais un petit peu quand même car Gohar – que l'on n'appelle pas le Terminator pour rien … - est souvent expéditive. » confie Philippe Signoret. « Elle a même souvent pris l'initiative dans l'échange, et je pense que l'Égyptienne ne s'y attendait pas. Le problème d'Énora, et elle en est parfaitement consciente, c'est que son niveau de jeu baisse lorsqu'elle est stressée. Par conséquent, elle ne doit pas aborder son premier tour à El Gouna en se disant qu'elle doit absolument gagner parce qu'elle a un tirage au sort abordable sur le papier. » Elle affrontera l'Ecossaise Lisa Aitken (n°32).
Énora Villard lors du Championnat d'Europe par Équipe (Crédit photo : Steve Cubbins)
➡️ Comme très souvent cette saison, Marie Stéphan (n°55) n'était initialement pas dans le tableau et l'a intégré mardi suite au forfait de Tesni Evans. « C'est le lot des filles qui ont ce classement, » explique Philippe Signoret. « Lorsque Marie est première sur la liste d'attente, on est obligés de la préparer comme si elle allait disputer le tournoi, c'est un peu embêtant car si ça n'est pas le cas on se dit qu'on aurait pu axer les séances sur du travail de fond. » Au premier tour, la Guyanaise affrontera Rachel Arnold (n°35), battue en cinq jeux par Coline Aumard au championnat du monde. « Au moins, ce sera un match facile à préparer pour nous, » sourit l'entraîneur national. « C'est une adversaire difficile à jouer, qui aime évoluer dans une filière courte en attaquant depuis les quatre coins du court. D'un autre côté, elle est irrégulière, à la fois d'un tournoi à l'autre et au sein d'un même match. Pour Marie, la clé sera donc d'être solide, et de canaliser le jeu offensif de la Malaisienne. »
Intégrée au dernier moment dans le tableau, comme souvent cette saison, Marie Stéphan tentera de saisir sa chance face à Rachel Arnold (Crédit photo : PSA World Tour)
DEMANDEZ LE PROGRAMME
Retrouvez ci-dessous les horaires des premiers matches des neuf Tricolores engagés au El Gouna International 2022. Les matches ayant lieu sur les courts annexes (n°1, 2, 3 et 4) seront proposés en streaming gratuit sur la chaîne YouTube et la page Facebook de la PSA. Ceux disputés sur le court vitré seront diffusés sur SquashTV. Tous les scores peuvent être suivis en direct sur le Live scoring de la PSA.
Vendredi 27 mai, 1/32è de finale
Hommes
16h45 : [17/32] Zahed Salem 🇪🇬 - Sébastien Bonmalais 🇫🇷 / court n°2
18h45 : [17/32] Adrian Waller 🏴 - Auguste Dussourd 🇫🇷 / court n°1
18h45 : [17/32] Lucas Serme 🇫🇷 - Mazen Gamal 🇪🇬 / court n°3
18h45 : [17/32] Mathieu Castagnet 🇫🇷 - Mahesh Mangaonkar 🇮🇳 / court n°4
Femmes
13h30 : [17/32] Lisa Aitken 🏴 - Énora Villard 🇫🇷 / court n°4
13h30 : [17/32] Mélissa Alves 🇫🇷 - Ka Yi Lee 🇭🇰 / court n°3
16h : [17/32] Rachel Arnold 🇲🇾 - Marie Stephan 🇫🇷 / court n°2
Samedi 28 mai, 1/16è de finale
12h45 : [9/16] Baptiste Masotti 🇫🇷 - [17/32] Patrick Rooney 🏴 ou Ivan Yuen 🇲🇾
16h45 : [9/16] Grégoire Marche 🇫🇷 - [17/32] Mohamed ElSherbini 🇪🇬 ou Muhammad Asim Khan 🇵🇰 / court n°4
Dimanche 29 mai, 1/8è de finale (haut de tableau)
Lundi 30 mai, 1/8è de finale (bas de tableau)
Mardi 31 mai, quarts de finale (haut de tableau)
Mercredi 1er juin, quarts de finale (bas de tableau)
Jeudi 2 juin, demi-finales
Vendredi 3 juin, finales
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