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WINDY CITY OPEN : LES BLEU(E)S DANS LA TEMPÊTE

Événements 02/03/2022

L'édition 2022 du Windy City Open (dont les finales se disputent la nuit prochaine) ne restera pas dans les annales pour le squash Tricolore, qui n'a placé aucun représentant en 1/8ème de finale.

Les pépins physiques constituent l'une des explications aux contre-performances des garçons, alors que Grégoire Marche est tombé sur un Marwan ElShorbagy de retour à son meilleur niveau. Ce résultat était davantage attendu chez les filles, en l'absence des trois meilleures joueuses Françaises.

Article de Jérôme Elhaïk

PAS DE BLEU AU TROISIÈME TOUR

MARCHE SANS SOLUTIONS. Les joueurs classés au-delà de la 8ème place mondiale ne sont pas protégés dans les tournois Platinum, et Grégoire Marche (n°11 mondial depuis le 1er mars, soit le meilleur classement de sa carrière) en a fait les frais à Chicago : exempté de premier tour, le quadruple champion de France est tombé dès les 1/16ème de finale sur un Marwan ElShorbagy (n°7) de retour à son meilleur niveau (NDLR : il s'est incliné la nuit dernière face à Youssef Ibrahim en demi-finale, après avoir battu le champion du monde en titre Ali Farag en quarts). Dominé par l'Égyptien en début de partie, Marche est passé ensuite à l'offensive. Insuffisant pour remporter la deuxième manche, alors qu'il était remonté de 3-9 à 9-9, mais il continue sur cette lancée dans la troisième et on pense le match complètement relancé. Malheureusement, son adversaire creuse l'écart rapidement dans le jeu suivant (6-1), et le Français ne pourra jamais refaire son retard. « Je n'ai pas été en mesure de trouver les solutions, et je ne suis pas satisfait de ma prestation, » analysera-t-il avec quelques heures de recul. Si les deux joueurs tiennent leur rang, Marche et ElShorbagy pourraient se retrouver en quart de finale des Optasia Championships (Gold, 109 000 $), qui débutent dimanche à Wimbledon.

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Même s'il est parvenu à revenir au score après une entame de match compliquée, Grégoire Marche (à droite) n'a pas trouvé les solutions face à Marwan ElShorbagy (Crédit photo : PSA World Tour)

CASTAGNET TOUJOURS LÀ. La belle victoire de Mathieu Castagnet (n°51) au premier tour face à Karim El Hammamy (n°24) a été l'éclaircie dans la grisaille pour le squash Tricolore à Chicago. Face à un adversaire très nerveux et contestant avec véhémence les décisions de l'arbitre, l'ancien n°6 mondial a fait preuve d'une grande maîtrise pour s'imposer en trois jeux. Seul Français à fouler le parquet du court vitré au cours du tournoi, il n'a pas démérité en 1/16ème de finale face à Mohamed ElShorbagy - se retrouvant même à deux points de remporter la première manche après une entame compliquée - avant de s'incliner logiquement 3-0. « Quand on le voit jouer à ce niveau, on peut regretter non seulement que ce soit sa dernière saison, mais aussi que son classement ne lui permette pas de disputer le British Open, » témoigne l'entraîneur national Renan Lavigne. 47ème au classement publié mardi, Mathieu Castagnet devrait néanmoins avoir l'opportunité de disputer quelques tournois majeurs avant la fin de saison, en particulier le championnat du monde mi-mai au Caire.

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Seul Français à remporter un match à Chicago, Mathieu Castagnet (au premier plan) a fait bonne figure face à Mohamed ElShorbagy (Crédit photo : PSA World Tour)

UN ACCIDENT DE PARCOURS ? Hormis la victoire de Castagnet, la journée de mercredi avait été très délicate pour les Bleus engagés dans le tableau masculin. « Même s'il manquait une très grosse performance, le squash masculin Français avait fait bonne figure récemment dans les gros tournois, notamment en termes de densité, » analysait Renan Lavigne le lendemain. « Malheureusement, les dernières semaines ont été compliquées sur le plan physique et mental, pour des raisons différentes pour chacun d'entre eux. Il faut maintenant souhaiter que les résultats enregistrés à Chicago ne constituent qu'un accident de parcours. » Un coup d’œil aux résultats récents valide cette hypothèse : depuis la mise en place de la nouvelle nomenclature par la PSA au début de la saison 2018-2019, c'est seulement la quatrième fois qu'on ne retrouvait aucun joueur Français en 1/8ème de finale d'un Platinum. Les Bleus tenteront de repartir sur leur lancée au British Open, qui fêtera sa 100ème édition début avril.

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La journée de mercredi avait été terrible pour les Français, avec les défaites de Baptiste Masotti, Sébastien Bonmalais, Victor Crouin et Lucas Serme au premier tour (Crédits photo : PSA World Tour)

De retour à la compétition après une blessure au mollet fin décembre, Baptiste Masotti (n°19) avait réalisé une belle entame face à Declan James (n°42), avant de baisser de pied au fil du match. « Même s'il n'était pas suffisamment prêt, il avait les armes pour gagner face à un Anglais qui n'était pas au top, » regrette Renan Lavigne. « Baptiste a mené 1-0 puis 4-2, mais a manqué de confiance pour aller au bout et a commis trop de fautes. » Pour Sébastien Bonmalais (n°38), la blessure à la cheville contractée au championnat de France Élite a constitué un coup d'arrêt. « Seb était dans le dur physiquement et psychologiquement, et avec le recul il n'aurait sans doute pas dû disputer le tournoi à Washington, » explique son entraîneur au pôle France à Aix-en-Provence. « Il faut dire aussi qu'il est tombé sur un grand Patrick Rooney (n°28), qui s'était préparé spécifiquement pour ce match (NDLR : l'Anglais s'était incliné face au Réunionnais il y a quelques semaines à Détroit). Seb s'est néanmoins battu et a fait la course en tête dans le deuxième jeu, mais a lâché prise après un très gros échange. » Statistique étonnante : Victor Crouin (n°21) n'avait pas perdu contre un joueur moins bien classé que lui depuis près de trois ans, et c'était déjà contre Leonel Cardenas (n°45). « Il était complètement vidé, notamment mentalement, après le titre conquis au championnat universitaire Américain par équipe le weekend précédent, » expliquait Renan Lavigne après la défaite du Toulonnais contre le Mexicain à Chicago. « Il n'a pas été en capacité d'aller au combat et a fait trop de mauvais choix, cependant Victor est pleinement conscient de tout ça. Ce qu'il réalise est déjà très beau, et ce sera beaucoup plus simple pour lui une fois qu'il aura terminé son cursus à Harvard dans quelques mois. » Après un championnat de France de très belle facture, Lucas Serme (n°33) n'est pas parvenu à continuer sur sa lancée. Le pensionnaire d'Annecy Squash était revenu à 2-1 face à Borja Golan (n°41), néanmoins le vétéran Espagnol a pris nettement le dessus dans la quatrième manche.

Les joueurs Français auront rapidement l'occasion de se relancer : Grégoire Marche, Baptiste Masotti et Lucas Serme participent aux Optasia Championships (Gold, 109 000 $, 6-11 mars). Les deux premiers cités enchaîneront avec le Canary Wharf (Gold, 110 000 $, 13-18 mars), où ils seront rejoints par Victor Crouin. Serme filera ensuite au Pakistan pour les Karachi Open Squash Championships 2022 (Bronze, 52 500 $, 15-19 mars), auxquels Sébastien Bonmalais participera également.

QUAND DES ÊTRES VOUS MANQUENT ...

Quand une nation dispose d'un élément du calibre de Camille Serme, dont la régularité dans les grands tournois et la longévité sont exceptionnelles, cela a une grande influence sur les statistiques : avant cette édition 2022 du Windy City Open, le dernier "majeur" sans représentante Française en 1/16ème de finale datait d'août 2011 ! Ce bilan doit évidemment être mis en perspective, avec l'absence actuelle des trois meilleures joueuses Tricolores (Serme, mais aussi Mélissa Alves et Coline Aumard). Récemment sacrée championne de France, Marie Stéphan (n°53 mondiale) avait été intégrée dans le tableau à la dernière minute. Elle a livré une prestation intéressante face à Mariam Metwally (n°30), sans être en mesure de concrétiser une balle de jeu dans la première manche. De son côté, Énora Villard (n°37) a fait la course en tête dans le deuxième jeu face à Jasmine Hutton (n°32) avant de s'incliner face à une joueuse Anglaise très en forme.

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À Chicago, Énora Villard (en haut, en rouge) et Marie Stéphan (en bas en blanc) n'ont pas été en mesure de déboulonner des adversaires mieux classées qu'elles (Crédits photo : PSA World Tour)

Toutes les deux auront un programme chargé au cours des prochaines semaines : Marie est restée en Amérique du Nord, pour disputer un 20 000 $ au Canada (elle entre en lice demain), alors qu'Énora sera la seule représentante Française au Black Ball Open (Platinum, 12-17 mars). Elles se rejoindront ensuite au Pakistan, pour un autre 20 000 $.

C'EST L'HEURE DES FINALES

☛ C'est une édition 2021-2022 du Windy City Open très spectaculaire qui va s'achever cette nuit, de nombreux matches s'étant disputés en cinq jeux. Notamment la première demi-finale féminine la nuit dernière, à l'issue de laquelle la jeune Hania El Hammamy (n°3 mondiale) a réalisé un formidable comeback pour faire chuter la quintuple championne du monde Nour El Sherbini (n°1). Elle affrontera Nouran Gohar (n°2) dans une finale 100 % Égyptienne. Lors de leur dernière confrontation, en finale du Black Ball Open en décembre, El Hammamy avait mis fin à une série de sept défaites suite à l'abandon de Gohar.

Youssef Ibrahim

À 22 ans, Youssef Ibrahim va disputer sa première grande finale sur le circuit (Crédit photo : PSA World Tour)

☛ Chez les hommes, Paul Coll fait honneur à son statut de néo-numéro 1 mondial, et disputera sa sixième finale en 2021-2022. Il aura face à lui la révélation de la semaine : Youssef Ibrahim (n°17) s'est tout simplement offert les deux frères ElShorbagy à Chicago, Mohamed en 1/8ème puis Marwan en demi. C'est la première fois depuis décembre 2015, et le formidable parcours de Cameron Pilley à Hong Kong, qu'un joueur hors du top 15 se retrouve à ce stade du tournoi dans un "majeur".

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