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À LA RENCONTRE DES OFFICIELS : LA CNO, QU'EST-CE QUE C'EST ?
Institutionnel 26/01/2022La Fédération Française de Squash est composée de plusieurs secteurs, dont celui des officiels. Tous les mois, nous mettrons désormais un coup de projecteur sur la CNO (Commission Nationale des Officiels), et celles et ceux qui la font vivre.
Ce premier épisode vous donne un bref aperçu de son fonctionnement.
Article de Jérôme Elhaïk
L'ARBITRAGE ...
La Commission Nationale des Officiels, soit CNO dans sa version courte, qu'est-ce que c'est ? « Déjà, il faut rappeler que jusqu'à il y a peu de temps elle s'appelait CNA, pour Commission Nationale d'Arbitrage, » explique Joaquim Rissetto, responsable de la réglementation des officiels & coordonnateur des officiels sur les compétitions PSA. « On a rectifié le tir afin d'intégrer les juges-arbitres, qui sont des officiels au même titre que les arbitres. J'en profite pour préciser que la CNO n'a pas que vocation à faire la promotion des Arbitres Fédéraux (AF), et que toutes les contributions sont les bienvenues. On aimerait bien avoir un représentant des arbitres régionaux, mais c'est compliqué de trouver quelqu'un qui soit identifié comme tel. » Son président, Christophe Gimenes, est l'un des 16 élus siégeant au comité exécutif, et outre Joaquim Rissetto on retrouve à ses côtés Nicolas Barbeau (coordonnateur de la formation arbitrage haut-niveau), Audrey Le Clercq (responsable de la filière "juge-arbitrage"), Marc Palmieri (ancien président de la CNA) et Simon Saunders (coordonnateur des officiels sur les tournois nationaux). Cadre technique national en charge des formations, Nicolas Sajat accompagne la CNO dans ses projets. Et ils ne manquent pas, d'où une fréquence accrue des échanges. « La crise sanitaire a normalisé le recours à la visioconférence, » observe Joaquim Rissetto. « On se réunit plus souvent qu'avant – en moyenne une fois par mois – du coup les réunions sont moins longues et plus ciblées. » Sur leur to do list, on retrouve par exemple la rédaction de la réglementation des officiels, l'étude des axes d'amélioration (« pour tous les arbitres, quel que soit leur niveau, »), la traduction des règles du jeu de l'anglais vers le français, le traitement des éventuels rapports d'arbitrage, la coordination avec les autres secteurs, la collaboration avec la WSO (World Squash Officiating, équivalent de la CNO à l'échelle mondiale) et l'affectation des Arbitres Fédéraux sur les compétitions nationales et internationales, par exemple le championnat de France Élite qui aura lieu du 2 au 5 février à Bordeaux. « S'il y a plus de demandes que de places, on procède à un vote en s'appuyant sur différents critères, notamment le nombre de tournois pour un arbitre donné car l'objectif est d'arriver à un équilibre. »
Joaquim Rissetto fait partie du collectif des arbitres fédéraux de la FFSquash (Crédit photo : Christian Lortat)
Même si le nombre d'Arbitres Fédéraux a augmenté ces dernières années (ils sont aujourd'hui 9), Joaquim Rissetto exprime un besoin de renouvèlement, « notamment avec des jeunes et des femmes. Pour parler de mon cas personnel, l'arbitrage m'a apporté et m'apporte encore plein de choses. On a non seulement l'opportunité de voyager et de se confronter à différentes cultures, mais aussi d'être partie prenante dans un sport de haut niveau. Ensuite, on apprend plein de choses sur soi : il faut faire preuve de capacité de concentration, savoir communiquer avec les joueurs et gérer ses émotions. Bien sûr il y a des moments difficiles et on n'est jamais à l'abri d'un mauvais match, même si avec l'expérience il faut faire en sorte que ça arrive le moins souvent possible. Autant être transparent, l'indemnisation journalière d'un arbitre fédéral est de 100 euros/journée d'arbitrage sachant que celle-ci peut démarrer à 9h et s'achever à 22h … Autrement dit, on ne fait pas ça pour dégager un complément de salaire, et le moteur est avant tout la passion. Et sans doute qu'il faut aussi être un peu "dérangé" pour prendre beaucoup de jours de congés pour arbitrer (rires) ... »
LES HOMMES EN NOIR. Il y a quelques mois, Hummel France et la FFSquash ont annoncé la signature d'un partenariat pour l'olympiade 2021-2024. La marque aux chevrons habille non seulement les équipes de France, mais aussi tous les officiels de la fédération. « Sans trop m'avancer, je crois pouvoir dire que jamais les Arbitres Fédéraux n'ont bénéficié d'un tel package, » indique Joaquim Rissetto. « Chacun d'entre nous à reçu un sac à dos, une valise de voyage, une paire de baskets, trois polos etc. » Les hommes en noir avaient arboré leurs nouvelles tenues lors du championnat de France Élite en 2021, et ce sera à nouveau le cas dans quelques jours à Bordeaux.
Depuis un an, les arbitres et juges-arbitres fédéraux sont habillés par Hummel, nouvel équipementier de la Fédération Française de Squash (Crédit photo : FFSquash)
DES ÉTAPES À FRANCHIR. Comment devient-on Arbitre Fédéral ? « Les premières étapes sont naturellement d'obtenir les diplômes du 1er puis du 2ème degré, via une série de formations théoriques et d'évaluations pratiques, » indique Joaquim Rissetto, qui de son côté s'est lancé dans l'aventure en 2010. « Si on a la volonté de passer le niveau au-dessus, il faut contacter la CNO. Il est important de préciser que le statut d'Arbitre Fédéral n'est en aucun cas immuable : nous sommes soumis à une FOAD (formation continue annuelle et à distance) à chaque entame de saison sportive, qui se divise en deux parties : 40 questions relatives aux connaissances des règles du jeu, en anglais (la maîtrise de de cette langue est un indispensable) et 40 situations d'arbitrage en vidéo pour lesquelles nous devons donner notre décision. Pour continuer à faire partie du collectif des Arbitres Fédéraux, il faut obtenir chaque année une note globale de 18/20. »
… ET LE JUGE-ARBITRAGE
Comme évoqué plus haut, la CNO a la volonté de réunir les arbitres et les juges-arbitres, et c'est la raison pour laquelle Audrey Le Clercq a récemment intégré l'instance en tant que référente juge-arbitrage. « Je n'étais pas forcément au courant de l'existence de l'ancienne CNA, disons que je savais sans le savoir, » sourit la Grenobloise. « Il faut admettre que la grande majorité des licenciés n'est pas très au fait du fonctionnement des instances, et du coup parler des officiels dans la newsletter fédérale est un moyen d'y remédier. En ce qui me concerne, c'est Christophe Gimenes qui m'a sollicitée – on se connaît depuis longtemps car on fait partie de la même ligue – et je me suis dit pourquoi pas ? C'est vrai qu'il y a très peu de femmes parmi les officiels, et j'imagine que c'est l'une des raisons pour lesquelles Christophe m'a sollicitée … Malgré tout, à Grenoble nous avons la chance d'avoir trois femmes sur un total de quatre juge-arbitres en activité. C'est vrai qu'il n'y a pas de de femme parmi les Arbitres Fédéraux et c'est bien dommage. Pourquoi je ne sais pas, mais le fait qu'il y en ait une qui officie désormais lors des grands tournois PSA (NDLR : l'Anglaise Andrea Santamaria) prouve que c'est possible et qu'il n'y a pas de complexe a avoir. J’en profite également pour tirer mon chapeau à tous les arbitres officiels qui font un travail très dur et très ingrat, au mieux dans l’indifférence générale et au pire sous le feu des critiques. » Comme Joaquim Rissetto, Audrey Le Clercq souligne que le travail ne manque pas. « Il y a beaucoup de sujets sur la table, et on essaie de se réunir au moins une fois par mois pour les traiter. La CNO est composée de personnes aux profils différents, les échanges sont très riches et je ne regrette pas du tout de l'avoir intégrée ! Concernant le volet du juge-arbitrage, avec la crise sanitaire les choses n'ont pas pu avancer aussi vite qu'on l'aurait souhaité. L'un des principaux projets à l'étude est la possible création d'un grade de juge-arbitre fédéral ou de haut niveau, qui serait l'équivalent d'AF pour les JA. Je ne le savais pas mais Pierre Bernard (même s'il n'est pas membre de la CNO, il participe à nos échanges et nous apporte sa grande expérience) nous a fait savoir qu'il existait il y a longtemps. L'objectif serait d'avoir un groupe de juges-arbitres référents, habilités à officier sur les compétitions majeures comme les championnats de France. »
Audrey Le Clercq a récemment la Commission Nationale des Officiels en tant que référente juge-arbitrage (Crédit photo : Audrey Le Clercq)
Titulaire du 1er degré depuis 2013, Audrey Le Clercq a obtenu son JA2 quatre ans plus tard. « Mon association (NLDR : l'ACS Squash Center à Grenoble) souhaitait organiser un tournoi national et m’a proposé de passer le diplôme. J'ai pu le valider lors des championnats de France vétérans 2017, qui avaient lieu au sein de ma ligue quelques semaines auparavant - le timing était parfait – et restent l'un de mes meilleurs souvenirs. J'avais évoqué mes motivations pour être juge-arbitre dans une interview sur le site de la Fédération, et je crois qu'elles n'ont pas changé (rires). Comme pour les arbitres, l'envie est essentielle. Je dois avouer que la préparation en amont est parfois usante, on essaie d'être créatifs dans l'élaboration des tableaux afin que tous les joueurs s'y retrouvent et on doit composer avec des désistements de certains etc. Cela étant dit, je ne leur en veux pas car la plupart n'a jamais été de l'autre côté du miroir, chacun son rôle. Et une fois que le tournoi commence, j'oublie ces petits soucis et je prends beaucoup de plaisir. L'aspect que je préfère, c'est le contact avec les joueurs. Ça fait toujours plaisir quand un joueur ou une joueuse vous remercie de l’organisation et de la bonne ambiance, que ce soit à l'issue du tournoi ou plus tard par message. Et si les mécontents ne me disent rien, c’est bien aussi ! »
L'AUVERGNE RHÔNE-ALPES A LE VENT EN POUPE. La relance de l'activité est l'une des principales problématiques actuelles, avec cette crise sanitaire qui dure bientôt depuis bientôt deux ans. Au sein de la ligue Auvergne Rhône-Alpes, dont fait partie Audrey Le Clercq, les tableaux des compétitions (championnats régionaux individuels et Interclubs, opens etc.) affichent complets depuis la rentrée de septembre et les juges-arbitres ont du pain sur la planche. « Pour être honnête, je pense que ça a légèrement baissé, mais on n'a sans doute pas à se plaindre par rapport à d'autres régions, » indique la Grenobloise. « Quand quelque chose ne fonctionne pas, on parvient souvent à savoir pourquoi, un peu moins dans le cas contraire … Je suppose que c'est en partie dû au fait qu'il y ait plusieurs endroits avec une grosse dynamique. Je pense à Grenoble, Annecy et Clermont-Ferrand (encore plus en ce qui les concerne depuis l'arrivée de Christophe Carrouget, mais c'était déjà le cas avant). »