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LE CLUB DE LA SEMAINE : SQUASH CLUB VALENCE

Promotion 25/06/2021

Les structures et associations sont de véritables partenaires de la Fédération au quotidien, et nous mettons en avant ceux qui contribuent le plus au rayonnement du squash dans notre rubrique "Le club de la semaine".

Pour ce quarante-septième épisode, pleins feux sur le Squash Club Valence, qui a vu éclore un certain Grégoire Marche.

Article de Jérôme Elhaïk

UN NOUVEAU VISAGE

Ouvert en 1980, le Squash Club Valence a acquis ses lettres de noblesse grâce à la famille Marche. Alors que leur fils Grégoire accumulait les titres, Patrick et son épouse Évelyne ont dirigé la structure (dont fait partie le restaurant l'Origan, à la réputation bien établie) pendant un quart de siècle, avant de passer la main en 2016 à Marielle Durand. Depuis quelques semaines, c'est un nouveau visage qui a repris la gérance du club : tout juste quadragénaire, Julien Lemaire baigne dans le secteur de l'hôtellerie et de la restauration depuis son adolescence. « J'ai étudié au lycée hôtelier de Cagnes-sur-Mer, puis j'ai travaillé pour le groupe Accor à Monaco, » raconte-t-il lorsqu'on le questionne sur son parcours. « Je suis rapidement passé de commis à maître d'hôtel. Mais j'ai senti que c'était compliqué d'évoluer davantage, et à ce moment là je me suis souvenu d'un stage que j'avais fait pendant mon BTS, chez Autogrill. » Pendant quinze ans, il va travailler au sein de cette enseigne bien connue, leader mondial de la restauration pour les voyageurs. « J'ai sillonné la France, j'ai été directeur de plusieurs établissements et participé à l'ouverture de quelques franchises, par exemple Mc Donalds ou Brioche Dorée. Néanmoins, monter ma propre affaire a toujours été dans un coin de ma tête. » 

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Julien Lemaire (à gauche, ici en compagnie de Serge Parbaud) a repris les rênes du Squash Club Valence depuis quelques semaines (Crédit photo : Serge Parbaud)

Il y a un an et demi, Julien Lemaire reçoit une notification du site Le Bon Coin concernant l'Origan, mais repart sur une nouvelle mission avec son ancien employeur. « Quand j'ai revu passer la même annonce, j'ai dit à ma femme que c'était un signe, » sourit-il. « Je viens d'avoir quarante ans, nos enfants ont grandi, c'était le bon timing pour se lancer. Pour se faire une idée, on est allés y manger un jour et on a eu un coup de cœur, notamment pour l'endroit avec sa superbe terrasse. De plus, mon projet était d'avoir une structure qui combine la restauration et une autre activité : ça tombe bien, j'ai toujours aimé les sports de raquette (badminton, tennis et squash, que je pratique depuis longtemps en loisir, autrement dit je jouais deux ou trois fois par an avec des amis). Je vais essayer d'en profiter pour jouer de temps en temps et me faire plaisir, c'est aussi pour ça que je suis là. » Côté fourchette, Julien Lemaire, qui a conservé la chef et la serveuse déjà en poste, souhaite continue à proposer de la gastronomie traditionnelle française. « J'ai l'intention de faire du zéro kilomètre et de m'appuyer intégralement sur des producteurs locaux, même si ça va prendre un peu de temps pour me constituer un réseau, » ajoute-t-il. Côté court, il compte évidemment s'appuyer sur Serge Parbaud, président historique de l'association (voir ci-dessous UN PRÉSIDENT EMBLÉMATIQUE). « On est déjà projetés sur la saison prochaine. Tous les ans, il y a plusieurs compétitions officielles au club, et on proposera également des animations internes. Je pense par exemple à des soirées à thèmes, il y a plein de projets ! L'objectif est que la restauration et le squash vivent ensemble, l'un ne doit pas prendre le pas sur l'autre. Je crois par exemple qu'il y a quelque chose à faire avec l'afterwork. La terrasse nous permet d'attirer de nouvelles personnes au cours de la période estivale, et il faut faire en sorte qu'elles reviennent pendant l'hiver. Avec la mezzanine qui donne sur les courts, les gens ont la possibilité de découvrir le squash, et ça peut leur donner envie de s'y mettre. »

UN PRÉSIDENT EMBLÉMATIQUE

Figure bien connue dans le squash hexagonal, Serge Parbaud préside l'Association Sportive du Squash Club de Valence depuis plus de deux décennies.

DÉCOUVERTE DU SQUASH À ANTIBES. Serge Parbaud a 25 ans lorsqu'il découvre la discipline, au milieu des années 80, et le coup de foudre fut immédiat. « Je jouais au tennis, et un soir d'orage un copain du boulot cherchait un partenaire pour jouer au squash, » raconte-t-il. « Ça m'a plu tout de suite, sur le court et en dehors, j'ai trouvé plus de convivialité qu'au tennis. Il faut dire que je n'étais pas trop mal tombé à Antibes, structure qui à l'époque était tenue par des Anglais. » Constatant ses progrès rapides, le coach du club, Lee Goodall, va lui proposer de faire des séances avec lui. « J'aurais été stupide de refuser, il avait été assimilé n°3 français quelques années auparavant ... Autant dire que la première séance a été une torture, mais on a rapidement joué deux fois par semaine ensemble et ça a porté ses fruits. Lee a été mon mentor, et en plus c'est grâce à lui que j'ai rencontré mon épouse ! Par la suite, j'ai intégré l'équipe 1, on a été champions de France en Nationale 3, vice-champions en N2 à Aix-en-Provence puis on a évolué quatre ans en N1. On jouait pour se maintenir, il y avait une bonne ambiance et on se remémore souvent cette période avec Éric Nadal, qui faisait aussi partie de l'équipe. Malheureusement, j'ai contracté une hépatite virale lors d'un trek au Maroc en 1994, et ça a été un coup d'arrêt. Après ça, je n'avais plus du tout la même énergie, et je n'ai jamais pu retrouver le même niveau. Néanmoins, ça ne m'a pas empêché de continuer à jouer, et je joue encore aujourd'hui. »

CAP SUR VALENCE. En 1999, le parcours professionnel de Serge Parbaud l'amène à mettre le cap sur Valence. « Auparavant j'étais ingénieur dans la marine, et je suis passé dans l'aéronautique, » explique-t-il. « Je ne connaissais pas du tout le club – qui était tenu par la famille Marche depuis 1991 - si ce n'est que Lee Goodall y avait disputé des tournois dans le passé. Il y avait une cinquantaine de licenciés, essentiellement des compétiteurs, et une seule équipe en Régionale 2. À l'époque, j'étais deuxième série et je pense avoir contribué à sa progression, avec d'autres joueurs comme Antony Penn ou encore Philippe Favre. » Très peu de temps après son arrivée, Serge prend la présidence de l'Association Sportive du Squash Club de Valence, et le nombre de licences explose (250 au milieu des années 2010). « C'était indispensable pour obtenir davantage de subventions, sachant que cette période a coïncidé avec l'éclosion de Grégoire Marche. Je me souviens de la première fois où je l'ai vu taper des balles, seul sur un court. Il devait avoir neuf ans, et j'ai tout de suite compris qu'on avait à faire à un phénomène. Il était déjà entraîné par Cédric Hateau, et de mon côté je me suis également occupé de lui. Pour un club, avoir un tel joueur en son sein constitue une superbe vitrine, notamment auprès des collectivités. Douze titres de champion de France en jeunes, ça ouvre des portes ... Grâce à son statut de sportif de haut niveau, on a reçu pas mal d'aides, notamment de l'Office des Sports de Valence, ou encore du club Drôme. Les dossiers à remplir, le relationnel etc., toutes ces choses prennent pas mal de temps mais ça en valait la peine. »

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Serge Parbaud (à gauche) est président de l'Association Sportive du Squash Club de Valence depuis plus de vingt ans (Crédit photo : Squash Club Valence)

L'ENVIE EST TOUJOURS LÀ. Du temps, Serge Parbaud en consacre toujours autant à son sport favori. « Je dirais entre 15 et 20 heures par semaine, en comptant celles que je passe sur le court en tant que joueur, » affirme celui qui est aussi président de la ligue Auvergne Rhône-Alpes et siège au conseil fédéral. « Non, la passion ne s'est jamais estompée. J'ai même fait une demande de retraite anticipée auprès de mon employeur, pour prendre le temps de mettre à jour mes diplômes afin d'enseigner le squash, mais elle a été refusée. Au sein de la ligue, j'ai mis sur pied des projets auxquels je tiens, mais ça ne me dérangerait pas du tout de passer la main si quelqu'un de compétent reprend le flambeau. C'est ce qui s'était passé à Antibes, où je m'occupais du corpo et de l'organisation des compétitions. » Même s'il en est le pilier, Serge Parbaud n'est pas seul au sein de l'association. « Parmi les bénévoles, les plus impliqués, on peut citer ma fille Ombeline, qui s'est occupée des jeunes pendant quelques temps, Hervé Petit, Vincent Fontaine, et d'autres. La bonne nouvelle, c'est que maintenant je ne suis plus le seul juge-arbitre pour les compétitions. Concernant la reprise de l'activité, je ne suis pas inquiet, les trois courts se remplissent vite, et les gens auront toujours envie de profiter de la terrasse au bord du canal, à côté des canards (rires) ... J'ai déjà revu tous les habitués, et même de nouvelles têtes. Il y a une belle dynamique, avec le nouveau gérant Julien Lemaire qui connaît très bien le secteur de la restauration, et Florent Pontière qui est là toute la journée le mercredi pour donner des cours aux jeunes et aux adultes (voir ci-dessous, UN CLUB, UN COACH). »

LA PASSION DES CHIFFRES. Serge Parbaud est également reconnu dans le squash hexagonal comme un féru de statistiques et d'archives, et l'ancien site du club est une mine d'informations. « Tout jeune, je tenais des carnets avec les records d'athlétisme, » rigole-t-il. « Dans le squash, l'une des choses qui m'a intéressé était d'étudier l'évolution des joueurs qui avaient eu de bons résultats en junior, notamment pour pouvoir la comparer à celle de Greg. J'ai également compilé travaillé sur l'historique des classements nationaux, y compris celui des résidents assimilés (car je trouve que leur contribution à la progression du squash français n'a pas toujours été reconnue à sa juste valeur). Je ne sais pas si j'ai été un précurseur dans ce domaine, mais une chose est sûre avec l'informatique l'archivage est bien plus facile aujourd'hui que dans le passé, avant c'était l'époque du papier ... »

UNE AVENTURE INOUBLIABLE

Serge Parbaud n'est pas seulement président de l'association, mais aussi capitaine de l'équipe masculine. « Même si j'ai vécu beaucoup de belles choses dans le squash, le titre de champions de France en 2011 à Rennes est au-dessous de tout, » affirme-t-il. Flashback express : après quatre années en Nationale 3, les Valentinois accèdent en N2 en 2006 puis en N1 dès la saison suivante. « Étant donné le fossé entre les deux divisions, Laurent Addi nous a quittés à ce moment-là, cependant je tiens à souligner l'importance de ce joueur, au style si particulier, au cours des années précédentes. Pour la N1, on avait deux options : faire appel à des éléments d'expérience, ou des jeunes. On est partis sur la deuxième, et Grégoire Marche (dont l'ascension a été parallèle à celle de l'équipe, il a débuté à 15 ans) a fait appel à son pote Nicolas Müller. Lors des déplacements, j'étais le seul majeur ... » Avec un quatuor Marche – Müller – Petrucci – Pontière, Valence termine deux fois quatrième des playoffs, puis c'est la consécration en 2011. « Beaucoup de gens me parlent encore de la demi-finale contre Mulhouse, » témoigne Serge Parbaud. Et pour cause : la rencontre avait duré 5h45, avec quatre matches en 5 jeux dont la victoire de l'Australien Steve Finitsis (n°88 mondial) dans le match décisif face à Saurav Ghosal (n°26), 12-10 dans le fifth ... « Grâce à ce titre, on a gagné le droit de disputer la Coupe d'Europe des Clubs Champions, pour laquelle on n'avait pas prévu de budget ... Dans un premier temps, la presse locale n'avait pas fait écho de notre victoire. Quand la mairie l'a enfin appris, je me souviens avoir entendu "vous êtes vraiment champions de France ?" Les subventions sont arrivées, on a pu se rendre à Belfast et on a perdu de trois points en demi-finale contre les Worms. Par la suite, on a refait des podiums en N1, dont une finale en 2014 avec Simon Rösner en renfort. Après le départ de ses parents, celui de Grégoire était inéluctable. La vie a continué, mais il y avait moins de spectateurs lors des rencontres, et c'est logique. D'ailleurs, lorsqu'il est revenu pour jouer contre nous avec Montpellier, ça faisait longtemps qu'il n'y avait pas eu autant de monde. Ensuite, Steve Finitsis est rentré en Australie puis il y a eu le départ de Nicolas Müller à Annecy, que j'ai eu un peu de mal à digérer. Pour toutes ces raisons, on a récemment décidé de repartir en Nationale 3 avec des gars du club, et de plutôt mettre l'accent sur l'équipe féminine.

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Pour Serge Parbaud (en train de soulever la coupe), le titre de champions de France Interclubs de 2011 reste un souvenir inoubliable (Crédit photo : Guillaume Salaun)

En tous les cas, la famille Marche et le club peuvent être fiers d’avoir reçu dans leurs murs trois numéros 1 mondiaux : Thierry Lincou, James Willstrop et Grégory Gaultier. Dans les meilleurs matches, je citerais un Willstrop / Rosner et un Marche / Castagnet, à chaque fois en cinq jeux. Plus récemment, celui entre Zahed Salem et Adam Auckland n'était pas mal non plus. Dans les pires, je pense à Omar Abdel Meguid contre Mazen Gamal qui jouait à Toulon, heureusement que Victor Crouin avait fait un super boulot à l'arbitrage ... Les joueurs qui ont compté pour le club ? Outre Grégoire évidemment, je pourrais en citer beaucoup : Steve Finitsis, un super mec, toujours dispo, Nicolas Müller bien sûr, le Piaf (NDLR : surnom d'Antoine-Camille Petrucci), les Hateau père et fils, Cédric et Noah, et plus récemment Nilo Vidal et Omar Abdel Meguid. Tous de super mecs. Je n'oublie pas mon équipe de petits Suisses qui nous a sauvés bien des fois, en plus de Nikki, Reiko Peter, Dimitri Steinmann et Amadeo Costa, des joueurs autonomes et super sympas. »

UN CLUB, UN COACH : FLORENT PONTIÈRE

Ancien champion de France en jeunes, Florent Pontière a mis fin à son parcours de joueur professionnel il y a quelques années pour se consacrer au métier d'entraîneur, qu'il exerce notamment à Valence. Portrait. 

Ses débuts

Né à Tourcoing en 1989, Florent Pontière a passé une bonne partie de son enfance en Norvège. « Avec mes parents, on est ensuite partis en Guyane lorsque j'avais neuf ans, » raconte-t-il. « Un jour, un copain m'a proposé d'essayer le squash, et ça m'a plu tout suite. Je courais dans tous les sens, c'est que je recherchais : auparavant je pratiquais le tennis, et je trouvais qu'il y avait trop de temps entre les échanges. » Il est initié à la discipline par Christophe Carrouget (arrivé peu de temps auparavant à Kourou, en provenance de Créteil), et le duo va connaître une belle réussite. « J'ai terminé 6ème pour mon premier championnat de France, puis j'ai remporté le titre en -13 ans. Il n'y avait pas encore de pôle espoirs à l'époque, et c'est d'ailleurs ma mère, qui est prof d'EPS, qui l'a mis sur pied avec Christophe. Au début, je m'entraînais avec les autres jeunes le mercredi, puis j'ai rapidement été intégré aux groupes adultes afin d'avoir plusieurs séances hebdomadaires. »

Retour son parcours de joueur

Peu de temps après avoir remporté le titre de champion de France -15 ans, Florent Pontière prend la direction de la métropole pour rentrer au pôle espoirs d'Aix-en-Provence. « Certes, c'est un passage obligé pour progresser, » témoigne-t-il. « Néanmoins, en ce qui me concerne si c'était à refaire je serais parti un peu plus tard. Non seulement, c'était dur ne pas pouvoir rentrer à la maison et voir mes parents le weekend, et avec le recul je me suis aussi rendu compte que les entraînements en groupe ne me correspondaient pas. Avec Christophe, on était très proches et c'est grâce à lui que j'ai remporté mes titres en jeunes. Dès que je me faisais un écart, il me massacrait (sic) – je suis sûr qu'il fonctionne toujours comme ça aujourd'hui – mais j'avais besoin de ça. C'est dommage car j'étais numéro 1 Français en -15 ans, et ensuite je n'ai pas tout mis en œuvre pour réussir. J'ai voulu profiter de ma jeunesse et jouer sur les deux tableaux, or ça ne fonctionne pas comme ça. J'ai mis du temps à prendre conscience d'une chose très importante : on doit faire les choses pour soi et pas pour un entraîneur. L'apport de ce dernier est en quelque sorte un bonus, c'est l'athlète qui détient les clés de sa propre réussite. Des joueurs comme Mathieu Castagnet ou Grégoire Marche, par exemple, ont été suffisamment lucides pour comprendre ça tout de suite. Ils étaient à 100 % du début à la fin de chaque séance, de l'échauffement jusqu'aux étirements. Cela étant dit, je n'ai pas de regret. Mon passage à Aix m'a permis de devenir la personne que je suis aujourd'hui et j'ai eu de bons résultats, par exemple une 9ème place au championnat de France Élite. » Avant cela, Florent Pontière avait été vice-champion de France -19 ans, puis médaillé d'argent au championnat d'Europe par équipe aux côtés de Grégoire Marche et Camille Serme. Il a également évolué sur le circuit PSA entre 2009 et 2013, atteignant la 152ème place mondiale.

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Florent Pontière (à gauche) attribue une grande partie de sa réussite en jeunes à celui qui l'a formé, Christophe Carrouget (Crédit photo : SiteSquash)

« J'ai essayé de m'accrocher à un faux espoir, mais pour être honnête je n'avais pas le potentiel pour aller plus haut que la 150ème place mondiale, » estime-t-il avec lucidité. « Certains joueurs comptent sur des tirages au sort favorables pour monter au classement, or la vérité c'est qu'il faut gagner les matches qui comptent ... Néanmoins, mon parcours sur le circuit PSA m'a permis de voyager et de faire des rencontres. J'ai été marqué par mes tournois dans les pays du Moyen-Orient, où la culture est complètement différente, et quelques images me reviennent en tête. Par exemple, je me suis retrouvé sur un premier tour de qualifs au Koweit devant des tribunes pleines à craquer, parce que je jouais contre l'entraîneur local ... »

La reconversion

Avant de mettre fin à cette aventure, Florent Pontière avait déjà pensé à sa reconversion, passant très jeunes ses diplômes d'entraîneur. « Pendant cette période, je suivais les cours le matin et je m'entraînais l'après-midi, » raconte-t-il. « Être coach, je crois que ça a toujours été dans un coin de ma tête, je voulais faire comme Christophe Carrouget (rires). Il est une source d'inspiration mais pas seulement pour moi, c'est une référence en matière de formation. C'est marrant d'ailleurs, quand j'encadre des jeunes j'observe qu'ils réagissent de la même manière que moi quand j'avais leur âge, et je me retrouve dans la position de Christophe ... Ces dernières années, j'ai occupé plusieurs postes, dans des clubs à Marseille et au CREPS à Aix-en-Provence. J'apprécie le côté humain de ce métier. Mes deux parents sont profs d'EPS, les chiens ne font pas des chats comme on dit. Je suis également plutôt à l'aise pour organiser des tournois, là aussi je m'inspire de ce que j'ai vu Christophe faire dans ce domaine. Actuellement, je travaille au Modern Squash : j'ai repris le poste qu'occupait Yann Perrin avant qu'il ne devienne entraîneur fédéral. Il y a une belle dynamique, et les tournois internes marchent bien. Par contre, je les avais prévenus dès le début que je ne serai pas présent le mercredi car j'interviens à Valence, un club auquel je suis très attaché. »

Valence, un club particulier pour Florent

« J'ai commencé à jouer pour Valence au milieu des années 2000, à la demande de Grégoire Marche, et on est passés de la Nationale 3 à la N1. À un moment donné, Antoine-Camille Petrucci était choisi plus souvent que moi pour évoluer au poste de n°4, et je suis parti dans d'autres clubs (Marseille, puis Mulhouse) car j'avais besoin de jouer. Mais il n'y a jamais eu l'ombre d'un problème entre Serge Parbaud et moi, on est restés en bons termes. On a des échanges intéressants, et il a toujours été là pour moi. Quand tu t'investis dans un club, c'est rassurant de voir qu'il y a une personne comme lui. C'est un vrai bénévole, au sens noble du terme. Encore aujourd'hui, il vient régulièrement jouer avec des débutants afin de leur faire aimer le squash. On aurait besoin d'avoir plus de gens comme lui dans notre sport ...Il y a trois ans, je suis revenu dans l'équipe car Serge avait un peu changé son fusil d'épaule et recherchait des joueurs Français de bon niveau. Comme je le disais précédemment, j'interviens également le mercredi en tant qu'éducateur. Ça me fait pas mal de route (près de 4 heures aller-retour), mais j'en profite pour faire de grosses journées donc ça ne me dérange pas. J'ai des leçons individuelles le matin, un groupe de l'entreprise Thalès le midi, l'école de squash l'après-midi, puis à nouveau des leçons le soir. Concernant les jeunes, ça va de 9 à 19 ans, et on en avait une dizaine avant la crise sanitaire. Ce sont des gamins avec une bonne mentalité et certains ont un niveau intéressant, en premier lieu Nathan Roux (qui a un très bon niveau régional, et a déjà participé à des championnats de France). À la demande de Serge, j'interviens également en tant que formateur dans la ligue Auvergne Rhône-Alpes, j'ai récemment formé huit personnes pour le BF1. Pour le moment, je n'ai pas l'intention de quitter Marseille – car ma copine y a son cabinet d'infirmière – mais Valence est vraiment un super club, avec un beau potentiel et une super ambiance. »

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Membre de l'équipe de Valence entre 2005 et 2012, Florent Pontière (deuxième en partant de la gauche) évolue à nouveau sous les couleurs Drômoises depuis trois ans (Crédit photo : Squash Club Valence)

Plusieurs cordes à sa raquette

« Je ne sais pas combien de temps je serai entraîneur, je ne me projette pas trop sur le long terme. En partie parce que je suis atteint de spondylarthrite : c'est compliqué à gérer mais je fais beaucoup de prévention pour en souffrir le moins possible, étirements, natation etc. D'ailleurs, je suis aussi titulaire d'un BNSSA (brevet national de sécurité et de sauvetage aquatique), j'aimerais pourquoi pas devenir maître nageur plus tard. La musique est une autre de mes passions, elle me permet de m'évader. J'en ai fait beaucoup étant jeune et j'aurais pu faire le conservatoire. Quand j'ai vu qu'il fallait apprendre par cœur des sonates de quarante pages, j'ai choisi le squash (rires). Avant la crise sanitaire, je me suis produit quelques fois dans des bars, et on envisage de faire des soirées au club de Valence, où je jouerais du piano. »

Sa vision de l'avenir

« Je n'ai aucune idée de ce qui va nous tomber dessus, même si beaucoup de choses indiquent qu'on se dirige vers une vaccination obligatoire. Ces derniers mois, on a quand même constaté qu'il y avait des incohérences, on a entassé les gens dans les métros et dans le même temps on a fermé tous les clubs ... Ce que je regrette, c'est que la plupart des gens prennent ce que disent les médias (pour ma part, je ne les regarde pas) pour argent comptant et ensuite c'est quasiment impossible de débattre avec eux. » 

PALMARÈS ET GRANDES DATES 

☛ Si le Squash Club Valence possède un nombre de courts insuffisant pour organiser des championnats de France, la structure Drômoise s'est bien rattrapée avec les journées Interclubs, qui lui ont permis d'accueillir de nombreuses stars de la discipline (voir ci-dessus UNE AVENTURE INOUBLIABLE). Elle reçoit également tous les ans des compétitions régionales, championnats de ligue ou encore opens : le dernier en date, en octobre 2019, a vu la victoire d'Ombeline Parbaud et Florent Pontière.

☛ Vous l'avez compris, le Squash Club Valence doit une grande partie de son rayonnement à Grégoire Marche, qui a représenté le club jusqu'à l'été 2016 et son départ vers Montpellier (il défend aujourd'hui les couleurs d'Annecy). Faire une liste succincte de ses titres est une tâche compliquée, tant il les a accumulés depuis ses débuts : son palmarès est sans nul doute l'un des plus riches dans le squash hexagonal, derrière les trois figures de proue Thierry Lincou, Grégory Gaultier et Camille Serme.

Grégoire dispute son premier championnat de France poussins à l'âge de 6 ans, et termine quatrième. Une blessure l'empêche de participer l'année suivante, mais ce n'est que partie remise et la suite va être un avalanche de titres. Au départ aux côtés de son entraîneur Cédric Hateau, puis en tant que membre du pôle France d'Aix-en-Provence, il ramènera à l'association douze titres de champions de France en jeunes entre 1999 et 2009 (dont trois en -19 ans), un record. Il en ajoutera un autre en senior, en 2014. Au niveau international, le Drômois a été n°1 européen dans toutes les catégories, et même champion d'Europe junior en 2008. Cette même année, il avait obtenu une superbe deuxième place au British Junior Open -19 ans, derrière un certain Mohamed El Shorbagy, puis été quart de finaliste du championnat du monde.

Dans ce contexte, rien d'étonnant à ce que Grégoire Marche ait été un pilier des sélections en jeunes. À son crédit, trois médailles d'argent au championnat d'Europe, dont deux en -19 ans, aux côtés de Camille Serme. Il en sera de même en équipe de France senior, qu'il intègre en 2010. Après de nombreuses finales perdues face aux Anglais, il fait partie du groupe qui a marqué l'histoire avec le sacre continental de 2015 : même s'il s'incline face à James Willstrop, les deux jeux marqués pèseront lourd dans la balance. Deux ans auparavant, les Bleus avaient décroché la médaille de bronze au championnat du monde à Mulhouse.

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Grégoire Marche (deuxième en partant de la droite, en haut) fait partie de l'équipe qui a ramené au squash Français son premier titre international par équipe, en 2015 (Crédit photo : FFSquash)

Grégoire Marche avait remporté son premier titre sur le circuit international la veille de ses 18 ans, en Autriche. Quatre autres suivront pour sa période Valentinoise, dont le dernier à Nantes en 2015, alors qu'il est devenu un membre à part entière du top 30 mondial. Dans le même temps, il dispute un 1/8ème de finale au championnat du monde individuel et de nombreux autres en World Series : à Hong Kong en 2014, sa victoire face à Karim Darwish met fin à la carrière de l'ancien numéro 1 mondial.

Même s'il n'est plus licencié à Valence depuis 2016, Grégoire Marche continue de faire briller les couleurs de sa ville natale et la presse locale suit de près ses performances. Désormais bien installé dans le top 15 mondial, il tentera ce soir de se qualifier pour les demi-finales des PSA World Tour Finals au Caire !

☛ Outre Grégoire Marche, d'autres représentants de l'Association Sportive du Squash Club de Valence ont fait briller ses couleurs à l'échelle nationale. En premier lieu, son mentor Cédric Hateau, triple champion de France 2ème série en 2004, 2005 et 2006, puis titré en +35 ans en 2011. Arrivé en provenance de La Ciotat en 2015, son fils Noah va marcher sur ses traces et apporter d'autres satisfactions au club Drômois avec une superbe année 2017 : sacré champion de France et demi-finaliste de l'open de France junior en -17 ans, il est sélectionné en équipe de France pour le championnat d'Europe de cette catégorie. L'année suivante, il remporte, comme son père avant lui, le championnat de France 2ème série.

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À plus de dix ans d'intervalle, Cédric Hateau et son fils Noah ont remporté le championnat de France 2ème série (Crédit photo : Serge Parbaud)

☛ Laurent Addi, dont Serge Parbaud soulignait plus haut l'importance dans la montée en puissance de l'équipe masculine, avait remporté le championnat de France 3ème série en 2005, avant de terminer quatre fois deuxième au cours des années suivantes. De son côté, Vincent Fontaine a été champion de France 4ème série en 2010, puis 3ème série deux ans plus tard.

☛ Fille de Serge, la gauchère Ombeline Parbaud avait connu une belle année 2015, avec une médaille de bronze au championnat de France 3ème série et une quatrième place en -19 ans. Plus récemment (en 2020), sa troisième place aux qualifications lui a permis de décrocher une première participation au championnat de France Élite. Fanny Segers a été sa coéquipière pendant deux saisons, en 2017-2018 et 2018-2019 : pendant cette période, elle a été vice-championne de France junior et a décroché une magnifique médaille d'argent avec les Bleuets au championnat d'Europe junior. 

☛ Nous avons déjà évoqué à plusieurs reprises dans cet article l'équipe masculine du club, championne de France de Nationale 1 en 2011. Depuis quelques années, Serge Parbaud a misé sur les filles, qui accèdent à la N2 en 2018. Une deuxième montée consécutive suivra, avec une médaille d'argent aux playoffs pour le quatuor Cindy Merlo – Fanny Segers – Ombeline Parbaud – Lee-Lou Hateau. Après avoir assuré le maintien pour leur première saison dans l'élite, les Valentinoises étaient troisièmes avant que la crise sanitaire ne sévisse, notamment grâce à leur recrue Égyptienne Nadine Shahin.

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Les filles de Valence ont pris le relais des garçons en accédant à la Nationale 1 il y a trois ans (Crédit photo : Squash Rackets Antibes)

☛ Depuis ses débuts, Serge Parbaud est très attaché au squash corpo et a participé à de nombreuses reprises au championnat de France avec son entreprise. Avec ses camarades de Thalès, Pierre Pouzergues et Hervé Petit, il a même décroché une médaille de bronze aux Jeux Mondiaux d'entreprise en 2016, et une d'argent aux Jeux Européens onze ans plus tôt.

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Notre rubrique le "Club de la semaine" fait une pause pendant l'été, rendez-vous à la rentrée !

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