Actualités F.F.SQUASH

Squash, un sport, une passion

Actus

LE CLUB DE LA SEMAINE : TENNIS SQUASH VAUBAN (NICE)

Promotion 11/06/2021

Les structures et associations sont de véritables partenaires de la Fédération au quotidien, et nous mettons en avant ceux qui contribuent le plus au rayonnement du squash dans notre rubrique "Le club de la semaine".

Ce quarante-cinquième numéro est consacré à un club historique de la région PACA, le Tennis & Squash Vauban à Nice.

Article de Jérôme Elhaïk

UN PEU D'HISTOIRE

L'association Tennis Vauban (dont le nom est complet est AGTS Vauban, soit Association de Gestion des Tennis du complexe Sportif Vauban) a été créée en mai 1981, sous l'impulsion de Charles Ehrmann. Disparu en 2011 à l'âge de 99 ans, ce dernier a été une personnalité marquante de la cité Niçoise : enseignant de métier, il fût maire adjoint aux sports pendant 18 ans (de nombreux équipements sportifs ont été construits pendant cette période), conseiller général puis député jusqu'en 2002. Président de l'AGTS Vauban depuis 2015, son fils Charles-Paul insiste sur les liens forts entre son club et la municipalité. « Elle nous aide financièrement, par exemple lors de la rénovation des 7 courts de tennis et des 4 courts de squash, réalisée en 2019, » indique-t-il. Charles-Paul Ehrmann se réjouit de l'arrivée récente d'un éducateur à plein temps pour la section squash. « Je tiens à dire que nous étions très contents du travail d'Amaury Fribourg et d'Alexandre Muller, cependant ils ne pouvaient pas s'investir davantage. Trouver la bonne personne n'a pas été facile, mais nous comptons sur l'expérience de Danny Mandil, notamment pour développer l'école de jeunes. Un autre aspect important est l'organisation d'évènements : nous avons reçu quelques beaux tournois récemment, et comptons sur lui pour faire franchir un palier au club dans ce domaine, sachant que l'association est saine financièrement et peut y consacrer des moyens. »

Club de la semaine 11_06_2021 Vauban Photo 1

Charles-Paul Ehrmann (à gauche, ici en compagnie d'Éric Ciotti, député des Alpes-Maritimes) est président de l'AGTS Vauban depuis 2015 (Crédit photo : Éric Ciotti)

UNE ASSOCIATION DYNAMIQUE

Après avoir pratiqué d'autres disciplines (boxe thaï, rugby), Joachim Daugreilh a découvert la petite balle noire sur le tard. Néanmoins, cette discipline est loin d'être une inconnue pour le Niçois : sa mère était l'une des cinq membres fondateurs de l'AGTS Vauban, et sa sœur cadette Aliénor est une excellente joueuse, qui avait atteint la 18ème place du classement national il y a quelques années. « Elle a levé le pied récemment, notamment en raison de problèmes de dos, et s'est mise au marathon, » raconte Joachim. « Du coup elle est sur le déclin alors que je suis en pleine bourre (rires). Si je me suis mis au squash, c'est en partie pour la battre, mais j'aimerais le faire quand elle sera en pleine forme. Plus sérieusement, j'aime le côté physique de ce sport, ainsi que la rigueur technique requise. Pour progresser, il faut en passer par la répétition des gestes, un peu comme en boxe. C'est aussi très ludique, en tout cas moi je m'éclate ! » Dès ses débuts, Joachim Daugreilh a disputé de nombreux tournois dans la région PACA (il est 3ème série depuis 2019). Il est également l'un des bénévoles les plus impliqués de la section, aux côtés de Sabine Million, Mathieu Roux et Karem Ennaki. « Il y a une belle dynamique, » indique-t-il. « Ce qui m'a motivé, c'est que Charles-Paul Ehrmann et l'association nous laissent carte blanche pour développer le squash. On a déjà une centaine de licenciés, et on souhaite aller encore plus haut. »

Club de la semaine 11_06_2021 Vauban Photo 2

Joachim Daugreilh (à gauche) est l'un des bénévoles les plus impliqués au sein de l'AGTS Vauban (Crédit photo : Squash Vauban)

Auparavant, les coaches Antibois Amaury Fribourg et Alex Muller intervenaient ponctuellement au club. « Ce fonctionnement hybride a ses limites, » confie Joachim Daugreilh. « L'élément déclencheur a été quand Alex nous a annoncé qu'il ne pouvait plus venir le mercredi pour les jeunes, on a compris qu'il nous fallait vraiment un entraîneur à temps plein. Beaucoup de monde nous disait qu'on ne trouverait personne, néanmoins une opportunité s'est présentée avec Danny Mandil. Il n'a pas encore pu beaucoup exercer à cause de la crise sanitaire, mais le peu que que l'on a vu nous satisfait totalement. Que ce soit l'enseignant ou la personne, nous avons trouvé la perle rare ! » L'association compte sur les compétences de son nouvel enseignant pour relancer l'activité, alors que Joachim Daugreilh admet ressentir « une certaine inquiétude. Je suis également président du comité départemental, et donc bien placé pour constater que la population du squash est vieillissante. Le tennis, qui est praticable en extérieur, a explosé au club ces derniers mois, mais je ne suis pas sûr que les gens auront envie de reprendre un sport d'intérieur après avoir été enfermés pendant un an et demi. Quoiqu'il en soit, la reprise est synonyme de gros enjeux pour notre discipline. J'ai envie de croire que le squash peut encore devenir olympique, et ça passe par un développement chez les jeunes et les femmes, deux publics essentiels. » Côté compétition, l'AGTS Vauban a la volonté d'organiser plus de tournois, et de voir ses équipes monter en puissance. Au début d'une saison 2020-2021 qui aura finalement été déclarée blanche, l'association avait recruté plusieurs joueurs de bon niveau (Axel Mayoud, Yann Lancrenon, Stéphane Diguet, Adrien Dardaillon et Guillaume Lardy), avec l'ambition affichée de grimper à l'échelon national. « La mayonnaise a bien pris entre eux, » précise Joachim Daugreilh. « De manière générale, nous sommes un club familial où tout le monde s'entend bien. Nous avons un groupe Whatsapp pour tous les compétiteurs et tout le monde joue avec tout le monde, indépendamment du niveau. » 

UN CLUB, UN COACH : DANNY MANDIL

Après plus de quatre décennies passées à enseigner le squash dans la capitale, Danny Mandil a rejoint le club de Vauban il y a un an. Portrait.

La traversée du "Channel"

« Même si j'ai pratiqué un peu le squash à Londres, je jouais surtout au badminton et au football. Quand je suis arrivé en France à la fin des années 70 (NDLR : de nationalité Britannique, Danny Mandil est né à l'île Maurice), j'avais même une proposition pour signer au Stade Français qui venait de monter en 2ème division. Le problème c'est qu'ils ne me proposaient pas de salaire fixe, seulement des primes de match en cas de victoire, et j'avais besoin de gagner ma vie ... Ça peut paraître incroyable aujourd'hui, mais à l'époque il n'y avait qu'un seul court de badminton à Paris, dans les locaux de l'UNESCO. Je me suis donc tourné vers le squash, et le premier club au sein duquel j'ai joué était le Jeu de Paume. L'intégration n'a pas été facile, au début je jouais principalement pendant les heures creuses. »

Quatre décennies à Paris

« J'ai passé mes diplômes progressivement, et j'ai exercé en tant que professeur de squash à Paris pendant plus de quarante ans. Dans les années 80, j'ai monté une école de jeunes au Front de Seine, où exerçait également Sean Flynn, puis ça a fait boule de neige. J'ai donné des cours dans plusieurs clubs (Saint-Cloud, Stade Français), en entreprise (Total, Coface) et pour les grandes écoles : le sport fait partie du cursus et le squash est l'une des options possibles, avec une note à l'arrivée. Aujourd'hui, ce sont mes fils Quint et Rohan qui ont pris le relais, notamment avec les élèves de Sciences Po. En tant que joueur, j'ai été 1ère série dans les années 90, et je participais aux tournois du circuit national. »

Club de la semaine 11_06_2021 Vauban Photo 5

Depuis un an, Danny Mandil a tourné la page Parisienne pour devenir l'enseignant du Squash Vauban (Crédit photo : Danny Mandil)

Le Jeu de Paume, une belle aventure

Pendant 40 ans, la famille Masip s'est occupé du Jeu de Paume, puis en 2005 Danny Mandil et sa femme Isabelle prennent leurs quartiers rue Lauriston. « J'avais déjà un pied dans le club, car je remplaçais Laredo Masip quand il était en vacances, » raconte-t-il. « Même s'il y avait d'autres candidats, ce facteur, ajoutée à mon expérience d'enseignant, a fait la différence. Le Jeu de Paume est le doyen des clubs en France, néanmoins il connaissait une période creuse. J'ai ramené les jeunes des grandes écoles dont je m'occupais, et on a relancé beaucoup de choses : l'école de squash, en partant de zéro, les équipes et les compétitions (NDLR : le Jeu de Paume a organisé quatre tournois du circuit international de 2013 à 2016, et été l'une des structures hôtes du championnat du monde féminin par équipe fin 2016). C'est vraiment un club à part : on se rend compte du poids de l'histoire, pas seulement la première fois qu'on monte les escaliers, mais au quotidien. » 

L'opportunité Niçoise

« L'opportunité d'exercer à Nice s'est présentée par hasard. J'y ai accompagné mon fils Hugo, qui passait un concours pour intégrer l'école nationale supérieure d'art. C'est très séléctif donc on n'était pas sûr qu'il soit pris, mais finalement ça s'est bien passé. Alors que j'étais sur place, l'un de mes autres fils, Quint, m'envoie une annonce du club de Vauban, qui cherchait un éducateur à temps plein pour franchir un palier dans son évolution. C'est une très belle structure, que je ne connaissais pas du tout. J'ai rencontré plusieurs fois les dirigeants de l'association, et le courant est bien passé. Ils ont été séduits par mon profil et j'ai appris par la suite que ma candidature avait été soutenue par la ligue PACA et son secrétaire général Éric Leclerc, donc j'en profite pour le remercier. Je dois dire aussi que la région et sa population me plaisent beaucoup : j'étais déjà allé à Marseille et Aix pour le squash mais Nice c'est différent, peut-être en raison de l'influence Italienne. »

Club de la semaine 11_06_2021 Vauban Photo 4

Pour Danny Mandil (ici en compagnie de Baptiste Roux) et le Squash Vauban, les jeunes sont la priorité (Crédit photo : Squash Vauban)

Des projets à la pelle

« J'ai commencé à Vauban après le premier déconfinement, en juin 2020. Ça avait démarré très fort, et le stop and go (sic) qui a suivi est regrettable. Je suis confiant pour la reprise, notamment parce que j'ai découvert une association avec une belle dynamique chez les adultes, qui composent les cinq équipes (3 masculines, 2 féminines). L'une de mes missions sera l'organisation de compétitions. On va dans un premier temps relancer les tournois régionaux, avec l'ambition de franchir rapidement les échelons suivants : nationaux, et même internationaux. Un accent sera également placé sur le développement sur la pratique féminine, ainsi que les jeunes bien sûr. Il n'y a pas de mystère, l'avenir du squash passe par là. Pour l'instant, la plupart de ceux dont je m'occupe à Vauban sont des débutants, même s'il y a deux éléments prometteurs : Gabriel Garcia, qui vient du golf, et Baptiste Roux. La bonne nouvelle, c'est que le club accueillera un stage départemental le 19 juin, que j'encadrerai en compagnie de Guillaume Dubarry. »

Sa vision du squash Français

« Selon moi, la mission première d'un enseignant est de faire aimer le squash aux personnes qu'il encadre. De ce point de vue, je trouve que le système français est très bon. Mais je pense que même s'il y a les pôles espoirs, il y a des choses à améliorer pour amener les joueurs au niveau supérieur. C'est surtout le cas chez les filles, chez lesquelles on observe des creux de génération, alors que chez les garçons il y a eu une belle continuité récemment. Concernant le développement de la discipline en France, je crois qu'accueillir des tournois internationaux est un bon levier. Ça permet d'amener du monde dans les clubs, et de faire rayonner le squash Français à l'étranger. L'appellation PSA peut faire peur à certains, pourtant ce n'est pas si compliqué que ça à organiser, et je trouve que la ligue professionnelle communique mieux que par le passé. » 

De père en fils

C'est sans doute cas unique dans le cas hexagonal : les trois fils de Danny et Isabelle Mandil, Quint, Rohan et Hugo (respectivement âgés de 28, 22 et 21 ans) ont fait partie des équipes de France en jeunes. Comme évoqué plus haut, le plus jeune d'entre eux s'est éloigné du squash pour faire parler sa fibre artistique, alors que ses deux frères marchent sur les traces de leur père, étant enseignants au Squash de Montmartre tout en évoluant sur le circuit professionnel (Quint est 254ème mondial, Rohan 316ème). « Avec la crise sanitaire, ce n'est pas facile en ce moment, » confie leur père. « Je suis leur parcours, et j'ai pu aller les voir jouer au PSA de Nancy. Ils s'entraînent ensemble, ce qui est bien sûr un avantage. Ils sont encore jeunes et ont de belles années devant eux. »

Club de la semaine 11_06_2021 Vauban Photo 3Contrairement à ce qu'indique cette photo, Quint et Rohan Mandil, enseignants au Squash de Montmartre, marchent sur les traces de leur père Danny (Crédit photo : Quint Mandil)

PALMARÈS ET GRANDES DATES 

☛ Le Tennis & Squash Vauban a reçu un championnat de France, le 2ème série en 1999. Nicolas Barbeau avait conservé son titre aux dépens de Stéphane Gallenne, alors que Nelly Richasse s'était imposée chez les femmes.

☛ Autre évènement organisé au sein du club, les épreuves de squash des European Masters Games qui avaient eu lieu à Nice en 2015. 

☛ Tous les ans, la structure azuréenne accueille deux tournois régionaux. Le dernier en date (en décembre 2019) avait été particulièrement relevé chez les garçons, avec la présence de 5 membres du top 100 national. Grégory Veillon s'était imposé en finale face à Alex Dubarry.

☛ Quelques semaines auparavant, le premier tournoi 100 % féminin intitulé "So Nice" s'était déroulé au Tennis & Squash Vauban. Il avait rassemblé 19 joueuses, et avait été survolé par Maud Duplomb (ancienne n°3 française et membre de l'équipe nationale). La deuxième édition aurait dû avoir lieu en 2020, avant d'être annulée en raison de la crise sanitaire. « Au-delà de l'aspect sportif, on essaie de s'inspirer de ce qui se fait ailleurs – par exemple l'open des Ombrelles à Antibes – et d'être aux petits soins pour les joueuses, » confie Joachim Daugreilh.

☛ Pierre-Max Dupeyrat est le joueur le plus titré du club. L'ancien président de l'association, qui en est toujours le vice-président, a remporté cinq titres de champion de France vétérans (auxquels on peut ajouter plusieurs podiums) : en +65 ans, en 2010 et 2011, et en +70 ans, en 2015, 2016 et 2018.

Club de la semaine 11_06_2021 Vauban Photo 7

Pierre-Max Dupeyrat (au centre) a remporté cinq titres de champion de France vétérans, dont le dernier à Bordeaux en 2018 (Crédit photo : FFSquash)

☛ Alex Muller n'a été licencié à l'AGTS Vauban qu'une saison, mais elle avait été fructueuse. En 2017, il avait remporté le championnat de France +35 ans, après avoir sauvé des balles de match en finale face à Matthieu Huin.

Club de la semaine 11_06_2021 Vauban Photo 8

Alex Muller a exercé en tant qu'enseignant à Vauban, mais aussi ramené un titre national au club en 2017 (Crédit photo : FFSquash)

☛ Deux autres joueurs Niçois sont montés sur le podium au championnat de France vétérans : Loys Descamps, médaillé d'argent en +65 ans en 2015 et Jean Claude Saiman, bronzé en +70 ans en 2019 (devant Pierre-Max Dupeyrat). Plusieurs autres ont participé à des épreuves nationales ces dernières années : Didier Bagot (champion régional 5ème série en 2017), Jean-Pierre Kubler, Sébastian Pala, Andreas Szatmari, Carine Barreau etc. Cette dernière a remporté le championnat PACA 3ème série en octobre 2020, en attendant le championnat de France qui pourrait avoir lieu dans quelques mois.

Club de la semaine 11_06_2021 Vauban Photo 9

Les filles du Squash Vauban ont également de bons résultats, à l'image de la victoire de Carine Barreau au dernier championnat régional 3ème série (Crédit photo : Squash Vauban)

Club de la semaine 11_06_2021 Vauban Photo 10

18, rue du Maréchal Vauban 06300 Nice

Tél. : 04 93 26 09 78

Site WebFacebook

Rendez-vous vendredi prochain pour le quarante-sixième épisode du "Club de la semaine", qui sera consacré au Squash Badminton de l'Hermitage à Blois.

< Retour