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LE CLUB DE LA SEMAINE : SQUASH CENTER SA (SEYSSINET-PARISET)

Promotion 07/05/2021

Les structures et associations sont de véritables partenaires de la Fédération au quotidien, et nous mettons en avant ceux qui contribuent le plus au rayonnement du squash dans notre rubrique "Le club de la semaine".

Quelques semaines après le Break Sportif, on vous présente un autre club de l'agglomération Grenobloise pour ce quarantième épisode : le Squash Center SA à Seyssinet-Pariset.

Article de Jérôme Elhaïk

LA STRUCTURE

Pendant le premier confinement, Jean-Pierre Destève avait publié quelques billets d'humeur sur les réseaux sociaux, au sujet de la situation des clubs en France. Parfois grinçant mais toujours avec une note d'humour, c'est un peu la marque de fabrique de ce bientôt sexagénaire – il fêtera ses 60 ans le 18 août – qui a découvert le squash à 17 ans, à Brest. « C'était avant l'ouverture du club de la famille Moineau, » précise-t-il. « J'ai bien accroché, et par la suite j'ai fait pas mal de tournois partout en France. Avoir ma propre structure un jour faisait partie de mes projets, cependant ça ne s'est pas concrétisé tout de suite. » Son parcours professionnel l'amène ensuite en Isère : il joue dans un premier temps au club de Grenoble Squash, « où évoluait également Jean-Louis Lavigne, le père de Renan. » Au milieu des années 90, il se lance dans l'aventure avec la construction du Squash Center, à Seyssinet-Pariset. Elle dure maintenant depuis plus de vingt-cinq ans. « Auparavant, j'avais ouvert une agence de communication avec un associé, et pendant quelques temps j'ai cumulé les deux activités, » raconte-t-il. « Néanmoins, à un moment donné il a fallu faire un choix, et j'ai fait celui du cœur (rires). » Car nous sommes en présence d'un véritable passionné : Jean-Pierre Destève n'a jamais arrêté de pratiquer son sport favori et dispute régulièrement des tournois, comme les championnats de France vétérans. C'est cette même passion qui le pousse à recevoir régulièrement des compétitions. « En 24 ans, il y en a eu énormément ! » témoigne-t-il. « Je me rappelle notamment du championnat de France jeunes, avec près de 200 joueurs, c'était quelque chose ... Tous les opens nationaux sont aussi de très bons souvenirs. Si l'on ajoute à cela les tournois régionaux, les rencontres par équipes etc., il se passe toujours quelque chose. Et c'est tant mieux, car c'est plus facile de fidéliser les joueurs occasionnels si la structure est vivante. » Pour cela, il peut compter sur le dynamisme de l'ACS Squash Center (voir ci-dessous L'ASSOCIATION). « Les membres du bureau changent au fil des années, comme c'est le cas à peu près partout, mais ça se passe toujours merveilleusement bien, » se félicite Jean-Pierre Destève. « On travaille main dans la main. C'est une association très saine, notamment sur le plan financier, et qui contribue grandement à la vie sportive du club. »

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Jean-Pierre Destève (à gauchen, ici en compagnie d'Anthony Gazeau, ancien trésorier de l'association) gère le Squash Center depuis un quart de siècle (Crédit photo : ACS Squash Center)

Depuis quelques mois, le Squash Center accueille une deuxième association, Squash Time. « Ça se passe très bien entre elles, il faut dire qu'à Grenoble tous les joueurs se connaissent, la plupart jouent dans plusieurs clubs, » indique Jean-Pierre Destève, qui évoque la fermeture récente de deux structures dans l'agglomération. « Les raisons sont différentes. Pour le Squash Team à Saint-Égreve, elles sont d'ordre structurel, alors qu'à Gières je pense que c'était plutôt des problèmes de rentabilité liés à la taille, et à une certaine lassitude du gérant. En tous les cas, le nombre de courts a diminué presque de moitié ! Contrairement à ce que certaines personnes peuvent penser, ça n'est pas forcément une bonne nouvelle pour les structures restantes : on ne peut pas absorber la demande, et il y a le risque que les gens qui ne peuvent pas réserver de créneaux se tournent vers d'autres sports. En ce qui me concerne, j'avais envisagé d'ouvrir un deuxième centre, axé notamment sur le badminton, projet qui a évidemment été mis entre parenthèses en raison de la crise sanitaire. » Lorsqu'on évoque l'année écoulée, le gérant du Squash Center SA ne cache pas son sentiment. « Hyper compliqué, » témoigne Jean-Pierre Destève. « Hormis quelques mois après le déconfinement, ça fait plus d'un an qu'on est fermé ... C'est surtout psychologiquement que c'est dur, plus que financièrement : on n'a pas trop à se plaindre, notamment grâce au deuxième volet du fonds de solidarité, et je n'ai pas le sentiment que le sport soit délaissé. Cela étant dit, les aides ne couvrent pas l'intégralité des charges fixes, et du coup on n'a pas le budget suffisant pour faire de véritables travaux. En résumé, on a du temps mais pas de moyens ... » Concernant la reprise, il se veut à la fois optimiste et prudent. « Les habitués seront là, comme toujours. En revanche, ça ne servira pas à grand chose de faire une reprise en juin à la va-vite, autant bien se préparer pour le mois de septembre. D'autre part, on a l'image d'un sport d'intérieur confiné dans un espace restreint, ça ne joue pas en notre faveur. On peut parler de communication, de plan de relance etc. cependant je suis persuadé que nos clients sont nos meilleurs VRP ! Le bouche à oreille est le meilleur levier pour que l'activité reprenne et attirer de nouveaux adeptes. » Même en cas de reprise positive, 2021 sera dans tous les cas une nouvelle année difficile. « J'ai fait le bilan de l'exercice 2020, et il n'est évidemment pas bon, » confie Jean-Pierre Destève. « La trésorerie et les fonds propres ont été sérieusement entamés. Je pensais vendre d'ici deux ou trois ans et penser à la retraite (c'est un métier très plaisant mais fatigant), je vais peut-être devoir changer mes plans. Financièrement, il va falloir relancer la structure. En travaillant plus ? Les journées ne sont pas extensibles ... En ce qui concerne l'avenir commercial, je ne suis pas inquiet notamment en raison du peu de concurrence, néanmoins il va falloir être patient et prendre le temps de tout reconstruire. »

L'ASSOCIATION

Président de l'Amical Club Seyssinettois (ACS) Squash Center depuis 2017, Serge Vignello a découvert la discipline « à 28 ans, grâce à des collègues de bureau. Pendant une dizaine d'années, j'ai pratiqué uniquement en corpo, puis je me suis mis à la compétition. J'ai continué à jouer au foot en même temps, puis j'ai arrêté pour me consacrer uniquement au squash. Je crois qu'après avoir fait du sport collectif pendant longtemps, j'avais besoin de découvrir un sport individuel, où on ne dépend pas des autres sur le terrain. Les autres aspects qui m'ont plu sont l'ambiance, et toutes les rencontres que l'on peut faire. » Son investissement va aller crescendo : tout d'abord membre des équipes régionales, Serge Vignello intègre ensuite le comité directeur, avant de prendre la tête de l'association en 2017. « Aude Jacquot souhaitait prendre du recul, » explique ce jeune quinquagénaire. « J'ai donc occupé le poste pendant un an par intérim, avant d'être élu en 2018. » Il est entouré d'un comité directeur d'une petite dizaine de personnes, « dont trois ou quatre bénévoles très impliqués. Parmi eux, il y a les encadrants qui font un super boulot, Franck Mitjans avec les loisirs, et Florent Sandevoir qui est responsable de l'école de jeunes. » Une implication bienvenue, étant donné la pénurie d'éducateurs de métier dans l'agglomération (voir ci-dessous TÉMOIGNAGE).

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Après avoir découvert la discipline sur le tard, Serge Vignello est aujourd'hui président de l'ACS Squash Center (Crédit photo : ACS Squash Center)

Lorsqu'on lui demande de faire un premier bilan de sa présidence, Serge Vignello glisse « qu'on peut parfois se retrouver un peu seul pour effectuer certaines tâches ... Les gros évènements, en particulier les opens nationaux que nous avons organisés au mois de juin en 2017, 2018 et 2019, ça prend beaucoup de temps. » Un peu déçue par une fréquentation en baisse (« C'était peut-être un problème de date, il faudra y réfléchir, » indique son président), l'association avait décidé de faire une pause en 2020. « On a eu le nez creux, puisqu'avec la crise cette édition n'aurait de toute façon pas eu lieu (rires). Cela dit, on a l'intention de relancer cet évènement : les gens sont toujours contents de voir des matches de haut niveau, et ça peut susciter des envies chez certains. Lorsque j'étais encore un joueur loisir, j'avais vu jouer Grégory Gaultier, qui devait avoir 16 ou 17 ans à l'époque, au club, et ça m'a marqué. » Concernant la situation du squash à Grenoble, Serge Vignello fait le même constat que Jean-Pierre Destève. « Il y avait quatre clubs et deux ont fermé, on se retrouve donc avec quatre associations pour deux structures. » Depuis la rentrée 2020-2021, l'ACS Squash Center a été rejointe par Squash Time, auparavant hébergée à Saint-Égreve. « On s'arrange entre nous pour la réservation des créneaux, mais avec la crise sanitaire on n'a pas eu beaucoup de temps pour se découvrir, » sourit Serge Vignello, qui souligne d'autre part les bonnes relations avec le gérant du Squash Center SA. « Jean-Pierre nous donne accès aux courts gratuitement pour l'école de jeunes. Il connaît très bien le squash, et souhaite être partie prenante dans la vie de l'association. » Une vie qui reprendra peut-être le 9 juin, si les annonces provisoires du gouvernement sont confirmées. « Cela fait plusieurs mois qu'on est dans le flou, » déplore le président de l'ACS Squash Center. « L'été n'est pas la période la plus propice, et il faudra rapidement se projeter vers la rentrée de septembre. En proposant des animations, et en remettant en place toutes les choses qui fonctionnaient bien avant l'interruption : les entraînements du lundi, où on avait généralement beaucoup de monde, l'ACS Box, les championnats corpo, etc. Sans oublier l'équipe féminine, qui aurait dû être relancée en 2020-2021. Même s'il y a un peu de crainte que les gens se soient tournés vers d'autres activités, on espère qu'ils vont revenir. »

TÉMOIGNAGE

Lorsqu'on l'a contacté pour parler de son rôle au sein de l'ACS Squash Center, Thomas Laforge nous a répondu avec honnêteté « qu'il ne se présentait pas vraiment comme un entraîneur. » En discutant avec lui, on se rend compte que la crise sanitaire est la principale raison de cette réflexion. « Je n'ai pas encore pu valider mon CQP, il me manque la partie juge-arbitrage mais il n'y a pas de tournois, » précise-t-il. « Comme il y a beaucoup d'incertitude au niveau du squash et du sport en général, je me suis investi à fond dans mon activité de développeur informatique depuis un an. Ça me prend beaucoup de temps, du coup je ne suis pas sûr de reprendre celle d'entraîneur. » Peut-être changera-t-il d'avis lorsqu'il pourra de nouveau humer le parfum des courts de squash, qu'il a découvert lorsqu'il était au collège, « grâce à un copain. J'ai pratiqué tous les sports possibles et imaginables : football, tennis, badminton en UNSS et handball. J'étais gardien et j'ai joué au hand et au squash simultanément pendant quelques temps, puis je me suis concentré sur le squash. Ensuite, je me suis mis au triathlon car j'avais besoin de faire un sport extérieur, je passais déjà beaucoup de temps entre quatre murs avec l'informatique. » Thomas Laforge aime la compétition, mais aussi transmettre. « Peu de temps après avoir débuté, j'aidais déjà Jean-Christophe Harriau avec les jeunes au Squash Center. Par la suite, je me suis aussi occupé d'une école de jeunes au Break Sportif à Échirolles. » Depuis la fin d'année 2019, ce jeune homme de 29 ans (il les a fêtés début mars) propose des cours collectifs et individuels aux joueurs des deux clubs de l'agglomération Grenobloise. « L'enseignement du squash est une passion, » confie-t-il. « Je pourrais faire ça bénévolement, cependant je ne veux pas savonner la planche pour les personnes qui pourraient arriver derrière. Entraîneur est un métier à plein temps, et il n'y a actuellement personne pour tenir ce rôle à Grenoble. Je me rends compte que c'est difficile voire impossible de dégager un revenu avec les seuls cours individuels : il faut qu'une partie soit subventionnée avec par exemple des stages pour la ligue et les comités départementaux (comme ont pu le faire Jean-Christophe ainsi que Cédric Hateau dans le passé ici). Une autre piste possible, ce sont les entreprises. Il y en a plusieurs qui sont concentrées dans des emplacements à proximité du Squash Center. Avec un démarchage ciblé, je pense qu'il peut y avoir suffisamment de travail pour un entraîneur qui aurait envie de s'établir ici. »

PALMARÈS ET GRANDES DATES 

☛ Peu de temps après son ouverture, le Squash Center avait accueilli son premier gros évènement, les championnats de France jeunes 1998 (toutes catégories, sauf les -19 ans). « Ça représentait près de 200 joueurs, sans compter les entraîneurs et accompagnants, » sourit Jean-Pierre Destève en fouillant dans ses souvenirs. Parmi les sept lauréats, il y avait un certain Grégory Gaultier, qui avait comme à son habitude survolé la compétition en -16 ans, et Christophe André : le Réunionnais avait réalisé un comeback improbable en -12 ans face à Mathieu Castagnet, en s'imposant après avoir été mené 8-0 dans le cinquième jeu.

☛ Un an plus tard, le club reçoit une autre compétition majeure du calendrier hexagonal, les championnats de France vétérans. Parmi les lauréats, on trouve deux locaux : Jean-Louis Lavigne, en +50 ans, et Claire Bryars, qui remporte l'un de ses 22 titres en +40 ans (voir ci-dessous).

☛ En 2011, c'est au tour des -19 ans de se produire à Seyssinet-Pariset, et c'est un doublé pour l'US Créteil. Lucas Serme conserve son titre aux dépens de Jérôme Dadot, alors que Mélissa Alves remporte la première de ses trois médailles d'or en battant Julia Le Coq.

☛ Le Squash Center et l'association ACS ont également organisé plusieurs tournois nationaux "PSA Challenger" dans les années 2000, et voici les noms des joueurs et joueuses qui s'étaient imposés en Isère : Julien Balbo, Mathieu Castagnet, Johan Bouquet, Yann Perrin, Célia Allamargot, Coline Aumard et Laura Pomportes.

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Lauréate de l'open national du Squash Center en 2018, Isabelle Stoehr (deuxième en partant de la droite) y avait disputé son dernier tournoi à ce jour (Crédit photo : ACS Squash Center)

☛ Le club avait remis le couvert ces dernières années : si la nouvelle génération a inscrit son nom au palmarès grâce à Lucas Serme, Baptiste Masotti, Sébastien Bonmalais, Mélissa Alves et Élise Romba - originaire de la région et qui s'était imposée à l'arrachée (13-11 dans le cinquième jeu) face à Chloé Mesic en 2017 – Isabelle Stoehr était sortie de sa retraite pour s'imposer l'année suivante. C'est d'ailleurs la dernière compétition disputée par l'ancienne numéro 10 mondiale.

☛ Côté palmarès, Bernadette Goth avait apporté son premier titre national à l'association ACS Squash Center en 1997, au championnat de France 3ème série.

☛ Comme évoqué plus haut, elle sera ensuite imitée par Jean-Louis Lavigne et Claire Bryars, l'un des plus gros palmarès du squash Tricolore. Celle qui a remporté plus de la moitié de ses 22 titres de championne de France vétérans (de +40 à +60 ans) sous les couleurs de l'ACS a également brillé à l'international : championne d'Europe +65 ans en 2015, elle avait été finaliste en +60 quatre ans plus tôt. À l'échelle mondiale, elle avait décroché l'argent en +65 ans en 2013.

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Claire Bryars collectionne les titres à l'échelle nationale et internationale, le dernier en date étant celui de championne de France +60 ans en 2018 à Bordeaux (Crédit photo : FFSquash)

☛ Le dernier titre national en date pour l'ACS Squash Center a été obtenu par Victor Paredes, champion de France universitaire en 2018.

☛ Le club est très souvent représenté lors des divers championnats de France, par exemple les vétérans par équipe. L'édition 2017 avait été particulièrement réussie, avec une médaille de bronze pour les +45 ans (Claire Bryars, Franck Mitjans et Serge Vignello) et une quatrième place pour les +35 ans (Audrey Le Clercq, Manuel Camus, Nicolas Chambon et Romain Kramer).

☛ Un peu moins de dix ans auparavant, ce sont les jeunes qui avaient fait briller les couleurs Grenobloises : les -17 ans (Vincent Droesbeke, Tim Devos, Thomas Laforge et Juliette Mesquida) étaient montés sur la troisième marche du podium du championnat de France Interclubs 2008.

☛ Concernant les équipes du club, les garçons évoluent au niveau national depuis de nombreuses années. Ils étaient engagés en N3 cette saison, et jouaient au niveau supérieur il y a quelques années. Les féminines ont également été présentes en N2 au milieu des années 2010.

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L'équipe masculine de l'ACS Squash Center évolue au niveau national depuis de nombreuses années (Crédit photo : ACS Squash Center)

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11, rue de Pacalaire, 38170 Seyssinet-Pariset

Tél. : 04 76 84 51 53

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Rendez-vous la semaine prochaine pour le quarante-et-unième épisode du "Club de la semaine", qui sera consacré au Squash Club de Montreuil situé au sein du Centre Sportif Arthur Ashe. 

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