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LE CLUB DE LA SEMAINE : SARL LE BREAK SPORTIF (ÉCHIROLLES)

Promotion 02/04/2021

Les structures et associations sont de véritables partenaires de la Fédération au quotidien, et nous mettons en avant ceux qui contribuent le plus au rayonnement du squash dans notre rubrique "Le club de la semaine".

Pour ce trente-septième épisode, on met le cap sur l'Isère avec un focus sur le Break Sportif à Échirolles.

Article de Jérôme Elhaïk

LA STRUCTURE

« Le squash ? Je ne suis qu'un joueur occasionnel, » raconte Ruben Moreno. « J'ai découvert cette discipline à 30 ans, j'en ai 60 aujourd'hui (rires). J'ai pratiqué à Gières, dans un club qui a fermé, et au Squash Center. Mais j'ai plutôt fait d'autres sports, comme le foot, le tennis ou encore la course à pied. » C'est pourtant la petite balle noire qui sera le centre du projet commun initié avec son associé de l'époque, Jean-Louis Lefevre. Après de nombreuses années au sein de la société Caterpillar, les deux hommes quittent leur poste de contremaître pour se lancer dans une nouvelle aventure. « On voulait s'orienter vers des sports ludiques, avec une balle ou un ballon, et à Grenoble l'offre concernant le squash était vieillissante. » Après une formation à la création d’entreprise et une étude de marché, ils trouvent le bâtiment adéquat et ouvrent une salle multisports au sud de l'agglomération, à Échirolles. Le Break Sportif (une structure de 1200 m² avec du squash, ainsi que du badminton, du jorkyball, du tennis de table et un espace restauration) voit le jour fin 2010. Un an plus tard, le club accueille son premier gros évènement, le championnat de France -19 ans. « C'est un super souvenir, » s'enthousiasme son gérant. « Je me rappelle très bien du nom des vainqueurs, Arthur Moineau et Mélissa Alves, une joueuse qui dix ans plus tard après évolue au plus haut niveau. On avait vu de superbes matches, et ça a donné envie à pas mal de gens de s'y mettre. La compétition faisait partie intégrante du projet initial, et j'ai été aidé par des gens comme Jean-Christophe Harriau ou Nicolas Auffret, qui m'ont expliqué le fonctionnement. Depuis on a organisé de nombreux opens régionaux, et même quelques nationaux (voir PALMARÈS ET GRANDES DATES). »

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Il y a plus de dix ans, Ruben Moreno a choisi de placer le squash au centre de son projet de salle de sport (Crédit photo : Ruben Moreno)

Quand Ruben Moreno dit "on", il fait référence à l'association B2S, née en même temps que la structure. « Leurs adhérents sont en majorité des joueurs loisirs, qui viennent pour les tournois internes et les animations. Les compétiteurs sont également dynamiques, et ça se traduit dans le nombre d'équipes engagées dans les championnats. Sachant qu'une deuxième association, G Squash, est domiciliée depuis peu au Break Sportif. » C'est avec l'un de ses membres en tant que moniteur, Christophe Spiniello, qu'il souhaitait relancer l'école de jeunes, mais la crise sanitaire est passée par là. « Elle est en standby, comme tous nos autres projets, » regrette le tout jeune sexagénaire. « On est actuellement sous perfusion, car les aides ne couvrent pas l'intégralité des charges. Du coup, il faut avoir recours aux prêts garantis par l'État, voire à ses deniers personnels. On n'a aucune perspective quant à la réouverture, même si la vaccination constitue une fenêtre d'espoir : il y a des jours où on est optimiste, et d'autres où c'est plus dur. Je constate malheureusement que les salles de sport sont les premières à fermer et les dernières à rouvrir, j'ai l'impression que nous ne pesons pas beaucoup en France. Heureusement que l'on peut compter sur le soutien de la clientèle, je reçois énormément de messages. En dix ans, on a vraiment réussi à créer quelque chose au Break, et nous avons beaucoup d'habitués. Le plaisir et le partage, c'est d'ailleurs mon principal moteur. »

L'ASSOCIATION

Président de l'association Break Sportif Squash Échirolles (B2S, pour les habitués) depuis la saison 2018-2019, Guillaume Durand a découvert la discipline il y a seulement six ans. « J'ai commencé avec un copain, » raconte-t-il. « La première fois qu'on est venus au Break, on a d'ailleurs croisés un autre ami, on ne savait même pas qu'il jouait au squash ! » Même s'il n'a pas de passé de compétiteur sportif (« Mon truc, c'était plutôt le ski ou la randonnée, on a ce qu'il faut pour ça en Isère ... »), Guillaume Durand va s'investir au sein du B2S, « de fil en aiguille. Avant d'intégrer les équipes départementales puis régionales, j'avais commencé par suivre les cours du lundi soir avec Nicolas Auffret. » Même s'il a souhaité prendre un peu de recul, ce dernier, premier président de l'association, est encore bien présent au sein de l'équipe dirigeante, aux côtés de Guillaume Durand, Émilie Rey (« qui est à l'origine de la création du B2S, et est plus motivée que jamais. »), et Guillaume Noël. « On est un bon groupe, et on tient au principe d'une présidence tournante (sic). Dans deux ans, ce sera le tour de quelqu'un d'autre mais ça ne m'empêchera pas de rester dans le bureau, à un autre poste. On a tous une vie et des obligations en dehors du squash et chacun donne de son temps en fonction de ses disponibilités : l'important, c'est que l'association avance. On a également des jeunes, en tous cas des plus jeunes que nous (rires), de 25-30 ans, qui s'investissent dans l'organisation des tournois et dans les équipes - nous en avons cinq, dont deux féminines - et c'est une bonne chose pour l'avenir. »

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Guillaume Durand (deuxième en partant de la droite) est président de l'association B2S depuis 2018 (Crédit photo : Guillaume Durand)

Ces joueurs qui ont franchi la passerelle entre loisir et compétition participent aux cours du lundi soir, animés par Amandine Goblet (voir UN CLUB, UN COACH). « Tous les créneaux sont remplis, on est plus d'une trentaine, » se réjouit le président du B2S. « On a demandé à nos meilleurs éléments, qui composent l'équipe de Régionale 1, de venir à tour de rôle : c'est important de ne pas oublier qu'avant d'être un joueur confirmé, on a été débutant ... » Malheureusement, ces cours sont actuellement à l'arrêt, comme tous les autres projets de l'association. « On avait relancé l'école de squash, encadrée par Nicolas Auffret, Christophe Spiniello ainsi que Jean-François Dupuis, lui et son fils étant adhérents du G Squash : au début il n'y avait que trois enfants, puis ce chiffre est monté à six. Émilie avait également obtenu une subvention régionale pour plusieurs stages féminins (dont le premier s'était déroulé en avril 2019). Non seulement la crise sanitaire est problématique pour le gérant Ruben Moreno, qui n'est pas propriétaire des murs, mais elle est aussi venue freiner cette dynamique. Pour passer le temps, on raconte des conneries (sic) sur des groupes Whatsapp et mine de rien ça permet de maintenir le lien avec les adhérents. Tout le monde se languit de pouvoir rejouer, et je n'ai aucun doute sur le fait que les gens reviendront. Par contre, il faudra faire attention à ne pas se précipiter et faire des tournois dès la reprise, sinon on va tous se blesser ! On envisage de faire appel à un coach pour une première phase de remise en forme à base de course à pied, de renforcement musculaire etc. Et quand tout le monde sera d'attaque, on pourra repartir ... »

UN CLUB, UN COACH : AMANDINE GOBLET

Ce n'est un secret pour personne, les femmes entraîneurs ne sont pas légion dans le squash hexagonal : l'une d'entre elles est Amandine Goblet, qui anime depuis trois ans des séances hebdomadaires au Break Sportif d'Échirolles. Découverte d'une jeune femme qui a de l'énergie à revendre.

Pourquoi le squash ?

« Ma mère travaillait à l'accueil du club de Bourges, et mon père y jouait. On m'a mis une raquette dans la main à 8 ans et je n'ai plus jamais arrêté ! J'ai adoré ça tout de suite, à tel point que pendant longtemps je n'ai pratiqué aucun autre sport. Pour moi c'était squash, squash et squash ! Mon premier entraîneur a été Jean-Charles Gontero, et j'ai commencé les compétitions un an après mes débuts, avec bien sûr le circuit Karakal. Le club a formé de bons joueurs, comme Aurélien Gontero et bien sûr Chloé Mesic, qui sont un peu plus âgés, mais qui sont tous les deux gauchers comme moi, effectivement ! J'ai disputé de nombreux championnats de France jeunes, individuels et par équipe. Je me souviens notamment de quelques rencontres contre Nîmes, avec Marie Stéphan et Océane Wadoux, et j'ai également affrontées des joueuses comme Laura Gamblin ou encore Élise Romba. »

Amandine a récemment atteint son meilleur classement (n°59 française) et remporté le championnat d'Auvergne Rhône-Alpes

« Je fais beaucoup de tournois, j'aime tellement ça que je pense que c'est impossible pour moi d'arrêter (rires). Je m'entraîne principalement avec Claire Garden et Ombeline Parbaud, qui est maintenant basée à Saint-Étienne. Elle et moi, on fait de temps en temps des séances avec Antoine Herbeaux et Hugo Gallet, c'est très valorisant de s'entraîner avec des garçons de ce niveau. Depuis quelques années, je joue pour l'équipe des Volcans à Clermont-Ferrand. Ça faisait quelques temps que je côtoyais Célia Zwiller sur les tournois, on s'entend très bien et on se chambrait un peu. Elle m'a proposé plusieurs fois de venir jouer avec elles, et j'ai accepté. Ça se passe plutôt bien, puisqu'on est montées en Nationale 2. »

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Amandine Goblet (à gauche) et ses coéquipières du Squash des Volcans (Crédit photo : Squash des Volcans) 

L'envie de transmettre

« Enseigner le squash, c'est quelque chose qui m'a tout de suite intéressée, que ce soit l'entraînement, la compétition, motiver les autres etc. Ça correspond bien à mon caractère, je suis une personne dynamique et sociable. Mes formateurs ont été Jean-Charles Gontero et Denis Bourret, qui m'a fait passer mon Brevet Fédéral 1er degré, je les remercie de m'avoir fait confiance. Avant cela, j'avais commencé à encadrer des enfants à Bourges dès l'âge de 15-16 ans, et je conseillais les plus jeunes lors des compétitions par équipe. Ensuite, je suis parti à Orléans pour mes études, et je me suis occupée d'une école de squash qui venait tout juste d'être créée, en compagnie de Benjamin Bouldoire. »

Le squash sous toutes ses formes

« J'aimerais bien passer mon BF2, cependant ce n'est pas facile de trouver le temps. En plus de mon BF1, j'ai également passé mes diplômes de juge-arbitrage et d'arbitrage 1er degré. Il n'y a pas beaucoup de femmes qui aiment arbitrer, moi si ! La plupart du temps, quand des hommes voient que l'arbitre du match est une femme, ils pensent qu'elle n'y connaît rien (rires). Personnellement, j'aime bien quand c'est tendu, et je pense que je sais m'imposer et donner des décisions claires. J'aimerais bien essayer d'obtenir le 2ème degré : entre la crise sanitaire et le fait d'avoir démarré un nouvel emploi, ce n'était pas la bonne période, mais maintenant que j'ai un CDI et que je suis posée à Grenoble, je vais y penser plus sérieusement. »

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Amandine Goblet (au centre), en compagnie de ses "petits élève" du Break Sportif (Crédit photo : : Amandine Goblet)

Amandine et le Break, une histoire qui dure

« Je suis arrivée à Grenoble pour raisons professionnelles en 2016. Il faut savoir qu'ici, on s'entraîne dans plusieurs clubs. Il y avait pas mal de tournois au Break, et c'est comme ça que j'ai rencontré les dirigeants. Ils cherchaient quelqu'un pour animer les séances, Claire Garden leur a parlé et ils m'ont sollicitée. Je dois dire que c'est plutôt flatteur (rires) ! Je crois qu'ils se sont attachés à ma personnalité plutôt qu'à mon diplôme. Ça fait trois ans que ça dure, et ça se passe très bien. J'ai deux groupes tous les lundis soirs : il y a un sacré engouement, et les créneaux sont tout le temps pleins. Du coup, ça demande un peu d'organisation ... En début de saison, je suis à l'écoute des objectifs et des envies de chacun. Ensuite, il faut à la fois que chaque séance ait un but bien précis (même si pour des débutants ce sont des choses très simples, comme la gestuelle, le déplacement, le jeu à l'avant du court) et qu'il y ait un fil conducteur entre chacune d'entre elles. Je passe pas mal de temps sur la préparation, afin de mettre au point des exercices ludiques et qui sortent de l'ordinaire – j'essaie de regarder ce qui se passe dans d'autres sports. Au vu de l'assiduité, je pense que les gens sont contents. Je les appelle mes petits élèves (elle éclate de rire). Malgré la fermeture du club, on reste en contact et on s'envoie des messages pour se motiver, j'espère qu'on ne va perdre trop de gens en chemin. En ce qui me concerne, je me suis récemment faite opérer du poignet, et je vais accumuler les séances de kiné pour être prête quand on pourra reprendre. J'en profite pour souligner qu'il règne une superbe ambiance, pleine de bienveillance, au sein de la structure et de l'association. Les bénévoles se démènent alors que ce n'est pas toujours facile, et je suis ravie d'apporter ma pierre à l'édifice. »

PALMARÈS ET GRANDES DATES 

☛ Comme évoqué plus haut, le Break Sportif Echirolles avait accueilli son premier championnat de France (et le seul à ce jour) en octobre 2011, avec les -19 ans. Chez les garçons, le Brestois Arthur Moineau s'était offert son premier titre à quelques jours de son passage en senior, en battant Damien Volland à l'issue d'un gros combat. Côté féminin, Mélissa Alves avait remporté son septième championnat de France jeunes, et le deuxième volet de son triplé dans cette catégorie, aux dépens de Julia Le Coq. La petite finale avait opposée deux jeunes filles (Marie Stéphan et Énora Villard) qui sont aujourd'hui, avec Mélissa, trois des cinq meilleures joueuses Françaises ! Belle génération ...

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Ruben Moreno, en compagnie du champion de France junior 2011-2012 Arthur Moineau (Crédit photo : Ruben Moreno)

☛ Par la suite, le club et l'association ont organisé plusieurs tournois nationaux, principalement féminins et souvent avec le soutien du CODIS (Comité départemental de l'Isère). Le premier, en janvier 2016, avait vu la victoire de Chloé Mesic (n°4 française) face à Charlotte Delsinne (n°6). Cette dernière s'imposera logiquement un an plus tard, face à l'ancienne badiste Typhaine Anghilieri. De retour en janvier 2020, le tournoi est remporté par la régionale de l'étape, Maud Duplomb, aux dépens de la jeune Yuna Loaëc. La quatrième édition, qui aurait dû avoir lieu il y a quelques semaines, a été reportée pour les raisons que vous connaissez. Du côté des garçons, Fabien Verseille s'était imposé en 2016, battant Yann Perrin en finale.

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Charlotte Delsinne et Chloé Mesic, respectivement finaliste et vainqueur du premier open national d'Échirolles en 2016 (Crédit photo : Break Sportif Squash Échirolles)

☛ En plus de ces évènements exceptionnels, le Break Sportif organise tous les ans plusieurs championnats et opens régionaux. Le dernier avait eu lieu en juillet 2020, et avait vu la victoire de Guillaume Noël et Claire Garden.

Association relativement jeune et dont la majorité des membres sont des joueurs loisirs, le B2S n'a pas de médaille nationale à son palmarès, mais plusieurs de ses représentants ont défendu ses couleurs en championnat de France.

☛ Le premier avait été Charles-Antoine Fenet au championnat de France 4ème série en 2015. Éric Caillat a ensuite participé deux fois à cette épreuve : neuvième en 2018, il a fait mieux en septembre dernier avec une belle septième place, alors qu'il avait remporté la phase régionale quelques mois plus tôt.

☛ Il faisait également partie de l'équipe +35 ans, qui a terminé 11ème au championnat de France début 2020, aux côtés d'Émilie Rey, Hugo Bajic et Fabrice Garnier. Le mois précédent, Rachel Basset avait disputé le championnat de France 3ème série.

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Il y a un peu plus d'un an, une équipe de l'association B2S a participé à un championnat de France par équipe pour la première fois (Crédit photo : Break Sportif Squash Échirolles)

☛ À noter qu'en juillet dernier, l'équipe départementale a remporté le championnat Interclubs du CODIS 2019-2020.

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7, avenue de Grugliasco, 38130 Échirolles

Tél. : 04 76 48 06 76

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Rendez-vous vendredi prochain pour le trente-huitième épisode du "Club de la semaine", qui sera consacré à Squash Club de La Rochelle.

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