Actus
BLACK BALL OPEN : SEPT BLEUS, ET UN CHOC ...
Événements 16/03/2021Alors que Camille Serme dispute cet après-midi son quart de finale au Black Ball Open face à Amanda Sobhy (17h15), ce sera au tour des hommes d'entrer en scène à partir de vendredi.
C'est désormais une (bonne) habitude, le contingent Tricolore sera très fourni au Caire, avec notamment un très attendu Grégory Gaultier - Victor Crouin au premier tour. Décryptage des chances françaises en compagnie de l'entraîneur national Renan Lavigne.
Article de Jérôme Elhaïk
AU TOUR DES HOMMES
On vous le disait dans la présentation du tableau féminin : le Black Ball Open est le premier tournoi du circuit principal (PSA World Tour en V.O.) depuis le mois de décembre. Comment nos Français ont-ils géré cette interruption de trois mois ? « Déjà, on a su assez rapidement qu'il pourrait avoir lieu, ça a permis aux joueurs de se fixer un objectif, » précise l'entraîneur national Renan Lavigne. « De plus, la plupart d'entre eux ont participé à des étapes du Challenger Tour dans l'hexagone ces dernières semaines, puis au championnat de France. Il faut dire aussi qu'on commence à s'habituer au flou artistique (sic) qui règne depuis un an. Certains ont eu du mal à un moment donné, mais appréhendent mieux la situation désormais. C'est rassurant de voir que le calendrier des prochains mois se remplit, cependant on est conscient que la pandémie peut tout remettre en cause. » Dans l'optique du Black Ball Open (Platinum, 175 000 $), le responsable du pôle France d'Aix-en-Provence a apprécié ce qu'il a vu à Bordeaux il y a une dizaine de jours. « Il y avait effectivement une grosse densité dans ce championnat de France, et les joueurs ont répondu présents. On avait observé de la qualité et de l'implication au cours des semaines précédentes : c'est monté de plusieurs crans pendant la compétition, et c'est la validation du travail effectué à l'entraînement. »
« Le championnat de France, de bon augure pour le Black Ball »
Après avoir pu accompagner ses joueurs lors des compétitiions disputées en France ces dernières semaines, Renan Lavigne (ici avec Baptiste Masotti) va de nouveau devoir se contenter de les suivre derrière son écran ... (Crédit photo : Pierre-André Loaëc)
Signe de la bonne santé actuelle du squash masculin hexagonal, la France sera une nouvelle fois le deuxième pays le plus représenté derrière l'intouchable Égypte, avec sept joueurs*. Mais pas d'entraîneurs, toujours pas autorisés à se déplacer. « C'est problématique, pour plusieurs raisons, » regrette Renan Lavigne. « Même si je communique avec les joueurs, rien ne remplace le ressenti sur place. Dans l'optique des compétitions internationales à venir (les championnats d'Europe et du monde par équipe, programmés en août et en décembre), et des sélections que nous aurons à faire, ce n'est pas idéal de regarder les matches derrière son ordinateur. Ensuite, je ne peux pas observer la concurrence, la manière dont les joueurs des autres pays s'entraînent etc. Enfin, la plupart des tournois ont eu lieu en Égypte dernièrement et on sait pertinemment que leurs entraîneurs sont dans les gradins, ce qui soulève une question d'équité. » Malgré cette frustration, le natif de Longjumeau se réjouit de cette reprise. « On a hâte de regarder les matches des Françaises (NDLR : cet entretien a été réalisé avant le début du tableau féminin), et tout simplement de pouvoir parler de squash ! Les joueurs vivent pour ces gros évènements, c'est ça qui les fait avancer. C'est une période difficile psychologiquement, avec très peu d'interactions sociales, le port du masque en permanence, la peur du test positif etc. : ils font très attention, mais on sait qu'on peut se contaminer n'importe où et n'importe quand. Néanmoins, on peut continuer à s'entraîner et à disputer des tournois, et les joueurs sont conscients de la chance qu'ils ont. »
*À l'heure où nous écrivons ces lignes, Auguste Dussourd et Sébastien Bonmalais sont numéros 1 et 2 sur liste d'attente, et dans les starting blocks en cas de forfait ...
SEPT BLEUS SUR LA LIGNE DE DÉPART
➡️ Après trois mois sans disputer le moindre match, Grégoire Marche (n°15 mondial) a remporté le championnat de France Élite en patron, écartant successivement Victor Crouin, Lucas Serme et Mathieu Castagnet. « À 31 ans, il est au top de sa forme, et a fait preuve d'une grande sérénité à Bordeaux, » juge Renan Lavigne. « Quand il est difficulté, il ne panique pas et trouve toujours des solutions. » Exempté de premier tour au Caire, le Drômois sera opposé à un gros morceau d'entrée, Miguel Angel Rodriguez (n°10). « Néanmoins, ce n'est pas un mauvais tirage car le Colombien est le plus abordable des joueurs du top 10. Ça va certainement être un match serré, mais ils jouent un peu dans la même filière et Rodriguez n'a pas d'armes dans son jeu qui puissent complètement déstabiliser Grégoire. Au vu de sa forme actuelle, c'est le moment de réaliser une grosse performance. » En cas de dénouement heureux, le chef de file du squash français devrait retrouver Tarek Momen (n°3) en 1/8ème de finale. « Greg a souvent bien joué contre lui, et l'avait battu au Qatar il y a quelques années. Tarek peut avoir des hauts et des bas dans un match, et on sait qu'il vient d'être père pour la première fois. Cela étant dit, ça reste un très gros morceau. »
Impressionnant de solidité au championnat de France il y a quelques jours, Grégoire Marche tentera de transposer sa forme actuelle sur le circuit international (Crédit photo : Nathan Clarke / PSA World Tour)
➡️ Avant le championnat de France Élite, Mathieu Castagnet (n°24) n'avait disputé qu'un match de compétition depuis un an. « Il est allé à Bordeaux pour retrouver des sensations, que ce soit en termes de gestion du stress ou d'enchaînement des matches, » indique Renan Lavigne. « En ce sens, la demi-finale et la finale l'ont rassuré en vue du Black Ball Open. » Après un duel de haut de niveau face à Baptiste Masotti, l'ancien n°6 mondial a tenu la dragée haute à Grégoire Marche dans un premier jeu marathon, avant de baisser logiquement de pied physiquement. « Il a pris deux jours off ensuite, avant de reprendre doucement, » précise son entraîneur. « On gère au jour le jour et on est à l'écoute de Mathieu. » Référence à ses blessures récurrentes aux mollets, qui lui ont fait rater le début de saison 2020-2021. Coïncidence, son adversaire du premier tour, l'Indien Mahesh Mangaonkar (n°47), a également disputé un seul match en PSA depuis un an. Mais pas n'importe lequel, puisqu'il était passé tout près de battre le phénomène Mostafa Asal au Black Ball Open en décembre « Même si c'est un joueur dont on connaît bien les forces et faiblesses car il a souvent affronté des Français, on va bien étudier ce match, qui a marqué les esprits. » Si Mathieu Castagnet fait respecter la hiérarchie, il pourrait retrouver Benjamin Aubert en 1/16è de finale.
Après une année quasi-blanche, Mathieu Castagnet s'est rassuré au championnat de France ... (Crédit photo : Pierre-André Loaëc)
➡️ Embêté par un problème au pied, ce dernier (n°50) a préféré faire l'impasse sur le PSA de Cognac et le championnat de France Élite et aborde ce tournoi à court d'entraînement. Le tirage au sort a néanmoins réservé à Benjamin Aubert un adversaire abordable et en manque de références récentes, Mohamed El Sherbini (n°32). « C'est un bon joueur, mais qui ne l'emmènera pas dans des filières longues, » explique Renan Lavigne. « De plus, et il l'a déjà prouvé, Benji n'est jamais aussi dangereux que lorsqu'il a un souci physique. » Il y a un an, le pensionnaire d'Annecy avait failli ne pas se rendre à Détroit, avant de réussir le plus grand tournoi de sa carrière. Si leurs routes se croisent au Caire, nul doute que Mathieu Castagnet ne prendra pas son partenaire d'entraînement à la légère ...
... et retrouvera peut-être Benjamin Aubert sur son chemin au Caire (Crédit photo : Nathan Clarke / PSA World Tour)
➡️Au premier tour, Lucas Serme (n°36) retrouvera Dimitri Steinmann (n°57), qu'il a récemment battu à Nancy après un match disputé mais bien maîtrisé. « J'avais trouvé le Suisse peu incisif, » confie Renan Lavigne. « Depuis, il s'est entraîné pendant quelques semaines avec Grégory Gaultier à Prague, et a donc forcément gagné en rythme. Lucas est néanmoins favori, c'est le genre de match qu'il faut gagner pour se maintenir voire monter au classement. ». En ligne de mire, il y a un 1/16ème de finale face au gaucher Youssef Ibrahim (n°35), si ce dernier bat Richie Fallows (n°54). « C'est un pur attaquant, qui dans un bon jour peut être exceptionnel – comme lors de sa victoire au Qatar face à Mohamed El Shorbagy – mais qui n'a pas trop de plan B. En s'appuyant sur sa combativité, Lucas a les armes pour le frustrer et le sortir de sa zone de confort. »
Comme il l'avait fait au Qatar en Novembre, Lucas Serme peut espérer atteindre les 1/8ème de finale (Crédit photo : Nathan Clarke / PSA World Tour)
➡️ Depuis le tirage au sort, Baptiste Masotti (n°37) s'était préparé à un choc avec le très physique Espagnol Iker Pajares, classé six places devant lui. Quelques forfaits de dernière minute ont changé la donne, et le Niortais affrontera l'Indien Vikram Malhotra (n°45) vendredi. « Ça change évidemment l'approche, car Baptiste est en position de force, face à un joueur qui ne s'est pas forcément préparé pour ce tournoi, » concède Renan Lavigne. « Néanmoins, même s'il n'aurait pas été favori face à Iker, c'est le genre de match qu'il aurait fallu gagner pour continuer à franchir des paliers. » En cas d'issue favorable, le Français défiera Mohamed El Shorbagy ... « Il n'a pas joué depuis le mois de novembre et sa défaite surprise au Qatar, et à choisir il vaut mieux le prendre en début de tournoi ... Quoiqu'il en soit, défier le numéro 2 mondial est une superbe opportunité pour se situer. Baptiste a réalisé un bon championnat de France, notamment sur le plan mental. Il a bien géré les moments difficiles, ce n'est pas son point fort mais il est en progrès dans ce domaine. »
Baptiste avait réalisé une belle prestation face à Fares Dessouky, futur vainqueur du Black Ball Open, en décembre (Crédit photo : Nathan Clarke / PSA World Tour)
UN CHOC DE GÉNÉRATIONS
C'est le rendez-vous que tout le monde attend depuis le tirage au sort : le match entre Grégory Gaultier (38 ans, n°33) et Victor Crouin (21 ans, n°41) est un véritable choc de générations, entre le plus beau palmarès de l'histoire du squash Français et celui qui est amené à écrire son avenir. Malgré la différence d'âge, les deux joueurs se sont souvent côtoyés, que ce soit à Aix-en-Provence ou en sélection (ils ont été champions d'Europe ensemble en 2018). « Il y a certes un facteur psychologique, mais je ne pense pas qu'il sera si important, » analyse Renan Lavigne. « Ils vont se mobiliser pour ce rendez-vous, et jouer avec leurs armes. Ce sont deux joueurs qui ne passent quasiment jamais à côté : on peut s'attendre à un match de qualité, à l'image du quart de finale de Victor face à Grégoire Marche au championnat de France. » Avant cette défaite, le Toulonnais avait réalisé un hat-trick à Bordeaux, Nancy et Cognac et aborde donc cette rencontre en confiance. Même s'il a buté sur le top 8, le French General a répondu présent lors de la première partie de la saison 2020-2021, et survolé quelques tournois sur le circuit Challenger ces dernières semaines. « Il a retiré sa genouillère, » glisse son ancien partenaire en sélection, signe que le souvenir de la grave blessure qui l'a éloigné quinze mois des parquets s'estompe peu à peu.
Grégory Gaultier face à Victor Crouin, ce sera le choc de deux générations du squash Français (Crédits photo : Nathan Clarke / PSA World Tour)
Les deux Tricolores sont dans une partie de tableau très homogène, puisque le vainqueur sera opposé à George Parker (n°43) ou Youssef Soliman (n°27) en 1/16è de finale. « Il y a un jour de repos après le premier tour, ce qui est une bonne chose. La perspective d'affronter Paul Coll (n°4) au tour suivant est excitante, se tester face à un joueur de ce calibre est la meilleure manière d'évaluer tout le travail effectué à l'entraînement. »
DEMANDEZ LE PROGRAMME
Retrouvez ci-dessous les horaires des premiers matches des sept joueurs Français engagés au Black Ball Open (heure de Paris). Nous vous rappelons que les tournois majeurs ne sont plus diffusés sur Eurosport Player : vous devez disposer d'un abonnement payant à SquashTV, qui propose une remise de 30 % sur son offre annuelle (cliquez ici).
Trois mois après, les joueurs Français sont de retour au Black Ball Sporting Club (Crédit photo : Black Ball Open)
Vendredi 19 mars, 1/32è de finale
10h : [17/32] Mohamed ElSherbini (EGY) - Benjamin Aubert (FRA) / court vitré, sur SquashTV
10h45 : [17/32] Mathieu Castagnet (FRA) - Mahesh Mangaonkar (IND) / court vitré, sur SquashTV
13h : [17/32] Lucas Serme (FRA) - Dimitri Steinmann (SUI) / court vitré, sur SquashTV
17h15 : [17/32] Grégory Gaultier (FRA) - Victor Crouin (FRA) / court vitré, sur SquashTV
17h15 : [17/32] Baptiste Masotti (FRA) - Vikram Malhotra (IND) / court n°13, pas de streaming
Samedi 20 mars, 1/16è de finale (haut du tableau)
12h15: [9/16] Miguel Angel Rodriguez (COL) - [9/16] Grégoire Marche (FRA) / court vitré, sur SquashTV
Dimanche 21 mars, 1/16è de finale (bas du tableau)
Lundi 22 mars, 1/8è de finale
Mardi 23 mars, quarts de finale
Mercredi 24 mars, demi-finales
Jeudi 25 mars, finale
Suivez la compétition sur les supports officiels de la PSA (Site Web - Facebook - Twitter - Instagram), et les performances des Bleus sur notre compte Instagram
DES BLEUES EN SUISSE
On continue de vous donner des nouvelles des Bleu(e)s sur le circuit Challenger Tour. Cette semaine, cinq Françaises sont à Uster pour le Swiss Open 2021 (6 000 $, Challenger Tour) : Yuna Loaëc, Léa Barbeau, Élise Romba, Marie Stéphan et Énora Villard. Cette dernière sera tête de série n°1, et en quête d'un troisième titre en PSA. Les matches seront normalement diffusés sur la chaîne YouTube PSA Challenger Tour Livestreams.