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LE CLUB DE LA SEMAINE : TENNIS ET SQUASH CLUB DE KOUROU

Promotion 26/02/2021

Les structures et associations sont de véritables partenaires de la Fédération au quotidien, et nous mettons en avant ceux qui contribuent le plus au rayonnement du squash dans notre rubrique "Le club de la semaine".

Pour ce trente-troisième épisode, on part de nouveau outre-mer, pour un focus sur le Tennis et Squash Club de Kourou et son pôle espoir.

Article de Jérôme Elhaïk

L'ASSOCIATION

Le squash Guyanais est avant tout connu pour son pôle espoir et les brillants résultats de ses jeunes, mais ceux-ci sont aussi le résultat de l'association de laquelle ils sont issus : le Tennis et Squash Club de Kourou (TSCK). Parmi les bénévoles qui contribuent au dynamisme de la section squash, on peut citer Mario Clet, Raphaël Breda, Patrick Raverat, Jérôme Raymond, Yannick Nillama et Maryline Chappuis. « J'ai joué au squash pour la première fois lorsque j'habitais à Dubaï avec mon compagnon de l'époque, qui pour l'anecdote en avait fait en Guyane, » raconte celle dont l'enthousiasme traduit la passion pour son sport. « Il y avait deux courts dans notre résidence, et j'ai adoré tout de suite. Cela dit, je jouais seulement pour m'amuser et je ne connaissais pas vraiment les règles. C'est seulement en arrivant en Guyane et en prenant des cours avec Christophe Carrouget, en 2007, que j'ai véritablement découvert le squash : au-delà du fait que ce soit cardio, j'adore le côté stratégique et analytique. Une fois sur le court, on oublie tout et il faut se concentrer à 100 % sur le jeu car ça va très vite. Il y a plein de coups possibles pour mettre l'adversaire en difficulté, ça ne sert à rien de taper comme un bourrin (rires). » Depuis quelques années, Maryline a dépassé son statut de simple joueuse et fait partie du bureau de l'association. « Christophe a demandé à plusieurs personnes si elles souhaitaient s'investir. Comme je passais beaucoup de temps au club, je me suis dit pourquoi pas ... J'avais déjà été impliquée dans des associations en Afrique, je pense que j'ai la fibre du bénévolat et j'aime partager. » Au-delà de ses fonctions de secrétaire, Maryline est très impliquée dans l'organisation des évènements, en premier lieu l'open de Guyane. « Ça prend beaucoup de temps, et je n'hésite pas à poser des jours de congés pour être présente. On passe à chaque fois de superbes moments, et il y a une belle cohésion entre nous et les joueurs de haut niveau qui viennent de métropole. Les tribunes sont remplies tous les jours, et ils nous disent souvent qu'ils ne connaissent pas souvent des ambiances comme celle-là ! »

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Maryline Chappuis (micro en main), lors de la remise des prix de l'open de Guyane en 2019 (Crédit photo : TSCK)

Maryline souligne le rôle « fédérateur » de Christophe Carrouget (« Il y a une vraie vie de club ici, on ne vient pas seulement pour jouer, et c'est en grande partie grâce à lui. ») et le travail de ce dernier auprès des jeunes fait la fierté de l'association. « On se rend compte de leur progression quand certains, sur lesquels on avait encore le dessus peu de temps auparavant, nous battent largement (rires). Ils sont très impliqués, et y mettent tout leur cœur. On est conscients que la Guyane est reconnue grâce au pôle espoir, et notamment grâce aux résultats de Mélissa Alves, je m'en étais rendue compte lors de discussions que j'avais eues dans un club en métropole. » Même si la crise sanitaire a empêché l'association d'organiser son open de Guyane en 2020 (voir ci-dessous PALMARÈS ET GRANDES DATES), les amoureux de la petite balle noire ont accès aux courts du TSCK en ce moment. « Il y a un couvre-feu à 19 heures ici, mais une dérogation permet de faire du sport jusqu'à 21 heures, » précise Maryline. « C'est vraiment une bonne chose, et on n'est pas à plaindre par rapport à ce qui se passe en métropole. Je pense notamment à la famille Recorbet, qui ont passé plusieurs années ici, ils sont maintenant en Île-de-France et me disent qu'ils n'ont pas touché une raquette depuis plusieurs mois. Le premier confinement en mars 2020 avait été dur, le squash nous a manqué et avoir la possibilité de rejouer est une vraie délivrance. »

UN CLUB, UN COACH : CHRISTOPHE CARROUGET

« Je suis sur le court avec les jeunes, je te rappelle un peu plus tard, » nous a répondu Christophe Carrouget lorsqu'on a tenté de le joindre pour parler de son rôle de directeur technique du TSCK, et de responsable du pôle espoir de Kourou. Rien d'étonnant, quand on connaît son investissement pour la formation. Portrait d'un passionné.

Les débuts

« Je jouais au foot depuis l'âge de six ans, et j'ai découvert le squash avec mon père, qui le pratiquait depuis quelques temps à l'US Créteil. Ça m'a plu tout de suite, et j'ai donc pris des cours avec Philippe Signoret : j'ai fait partie des premiers elèves de son école de jeunes. J'ai rapidement disputé des compétitions et dans ma génération, il y avait Renan Lavigne, Laurent Elriani et Thierry Lincou qui pointait le bout de son nez. Ayant commencé tardivement, je me suis rapidement rendu compte que je ne pourrai pas atteindre le niveau requis pour être joueur professionnel, même si j'avais battu quelques joueurs du top 10 (NDLR : Christophe a atteint la 25ème place nationale en 1996). Je me suis donc orienté vers l'enseignement, d'autant que j'aimais travailler avec les jeunes. »

Éducateur, une vocation

« J'ai commencé à intervenir ponctuellement auprès des jeunes à Créteil, et vers l'âge de 17 ans, alors que je venais de passer mon BF1, j'ai encadré un stage adultes aux côtés de Philippe ... en Guyane. Après mon service militaire, j'ai travaillé pour le club de Saint-Maur où j'ai créé ma première école de squash. Néanmoins, ça me semblait difficile de concilier ce métier en région Parisienne et une vie de famille : entre les entraînements et les rencontres de critérium, on termine à 23 heures presque tous les soirs, et je me suis dit que quand j'aurai des enfants je ne les verrai jamais. La qualité de vie est donc l'une des raisons de mon départ en Guyane, en 1999, l'autre étant que le projet était axé sur les jeunes. Il faut dire aussi que c'était un emploi aidé par l'État sur cinq ans, avec peu de charges pour l'association. Mon objectif était de tout faire pour le pérenniser, et dans le cas contraire j'aurais pu rebondir ailleurs. Plus de vingt ans après, je suis encore là ... »

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Former des jeunes a toujours été la priorité de Christophe Carrouget (Crédit photo : TSCK)

Sa vision du squash

« Le squash est un sport où on défend et on attaque dans le même espace. Ayant également fait du hand plus jeune, la proximité avec mon adversaire ne me dérangeait pas. Le but, c'est de mettre en difficulté son adversaire sur chaque coup. Comme le dit Philippe Signoret, le "où, quand, comment" est fondamental – c'est à dire choisir le bon coup, mettre la balle dans la bonne zone et dans le bon timing, et c'est là que les meilleurs excellent, notamment les Anglais. Chez un jeune, la première chose que j'observe, c'est sa combativité. Il y a aussi la coordination, le traitement de l'information et la capacité à travailler : un joueur peut être talentueux, mais s'il n'a pas de confrontation et ne se met pas en danger, il ne progressera pas. »

Une école de jeunes 5 étoiles

« Selon moi, l'ingrédient essentiel d'une école de squash est d'avoir un éducateur qui aime travailler avec les enfants (on peut être un excellent entraîneur, mais ne pas avoir cette fibre pédagogique). Quand je suis arrivé en 1999, il n'y avait qu'une seule jeune au TSCK, Caroline Vennet, qui avait été championne de France l'année précédente. La première année, j'avais une vingtaine de jeunes qui étaient principalement des enfants de joueurs. Ensuite, on est monté à 50, puis entre 80 et 100 (NDLR : avec 78 licences jeunes, pour un total de 146 pour la saison en cours, le TSCK connaît ses meilleurs chiffres depuis le début des années 2010. L'école de squash est l'une des sept labellisées 5 étoiles par la Fédération). Pour augmenter les effectifs, il y a plusieurs leviers, par exemple le démarchage des écoles et le bouche à oreille : si les enfants sortent du court avec le sourire, ils vont en parler à leurs parents, puis à leurs copains etc. Ensuite, il faut qu'ils jouent un maximum, une séance par semaine n'est pas suffisante pour progresser et faire aimer le squash à un enfant. Ici, tous ont au moins deux entraînements par semaine (une séance technique, et une autre avec du jeu), alors que les meilleurs d'entre eux intègrent le pôle espoir et sont là tous les jours de la semaine. »

L'éloge de la patience

« On ne peut pas prendre un poste et espérer entraîner des champions tout de suite, il faut d'abord faire de la masse. Tous les joueurs de haut niveau que j'ai formés ont commencé par le mini-squash, qui est une étape très importante. C'est le premier contact qu'un enfant va avoir avec la discipline, et qui va déterminer s'il va l'aimer ou non. Je considère que l'éducateur principal d'un club doit s'occuper de ces créneaux, plutôt que de les confier à des bénévoles – sans remettre en cause leurs compétences et leur engagement. Quand Camille Serme et Coline Aumard ont commencé à Créteil, Philippe Signoret étaient sur le court avec elles toutes les semaines. De manière générale, je considère que l'entraîneur doit être présent pour tous les groupes, sinon on envoie un message un mauvais signal aux enfants et aux parents. C'est la raison pour laquelle je passe énormément de temps sur le court, entre 20 et 25 heures par semaine. Et quand je suis absent en raison d'un déplacement en métropole pour une compétition, les cours sont rattrapés. » 

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Christophe Carrouget et Mélissa Alves (ici lors de l'open de Guyane en 2016) n'ont jamais perdu le contact, même après que cette dernière ait quitté Kourou (Crédit photo : TSCK)

Souvenirs, souvenirs

« Comme évoqué en détails ci-dessous (voir PALMARÈS ET GRANDES DATES), les jeunes du pôle espoir de Kourou ont glané énormément de titres depuis sa création. Les bons souvenirs sont donc légion pour Christophe Carrouget, mais deux images lui reviennent particulièrement en tête. « Je me souviens que lors d'un tournoi en Suisse, Pierre-Louis Riff avait commencé un match en perdant les 10 premiers points 10-0. Il avait finalement gagné le jeu, puis le match. Ensuite, je me rappelle d'une finale de l'open de France junior entre deux joueuses du pôle, Mélissa Alves et Héléna Muzi Cohen (NDLR : en 2005 à Marseille, en -13 ans). Mélissa ne l'avait jamais battue auparavant mais cette fois-ci elle s'est imposée à l'arrachée à l'issue d'un très beau match (10-9 dans le cinquième jeu). Après ce match, elle n'a plus perdu contre Héléna. »

Un fil conducteur

Parmi tous les éléments formés à Kourou, deux évoluent aujourd'hui sur le circuit professionnel. Il s'agit de Mélissa Alves et Marie Stéphan, et Christophe Carrouget n'a jamais perdu le contact avec elles. « Avec Mélissa, on s'appelle régulièrement avant ses matches, et on débriefe après. Philippe Signoret, son entraîneur, est parfaitement au courant, c'est un équilibre et on peut être amenés à parler de choses en dehors du cadre du squash. » Christophe n'a évidemment pas raté la finale du PSA du Havre il y a quelques semaines, qui opposait Marie à Mélissa. « C'était un beau clin d'œil. C'est vrai que la finale a été expéditive, mais Marie avait eu une demi très difficile la veille (contre Énora Villard, qui même si elle n'a pas fait partie du pôle a également débuté en Guyane !). Quelque part, elle était contente d'être en finale : elle a eu pas mal de problèmes physiques ces derniers temps, et elle est consciente que Mélissa est au-dessus à l'heure actuelle. J'avais beaucoup parlé avec Marie en fin d'année dernière, notamment par rapport à son attitude sur le court. Le contrôle de ses émotions est un élément important pour elle. Elle a toujours eu un fort caractère, et je me rappelle d'une scène plutôt cocasse lors d'un championnat de France jeunes à Rennes. Les parents de son adversaire encouragaient leur fille assez bruyamment, et à un moment, elle les a regardé droit dans les yeux, et leur a tiré la langue (rires) ... C'est compliqué pour les joueuses hors du top 50 avec la crise sanitaire, mais j'espère que Marie va pouvoir enchaîner les tournois et atteindre un classement conforme à son véritable niveau. »

LE PÔLE ESPOIR

Le deuxième pôle espoir du squash Français est situé à Kourou, et dirigé depuis le début des années 2000 par Christophe Carrouget.

« Tous les jeunes qui y rentrent viennent de Guyane, à une exception près, » raconte celui qui a fêté ses 46 ans en 2020. « Il s'agit de Julie Grandjean, qui avait fait la démarche de venir de métropole, lorsque Marie Stéphan et Mélissa Alves étaient là. » En revanche, faire le chemin inverse est presque un passage obligé lorsque l'on nourrit de hautes ambitions. « Mélissa est restée jusqu'à 16 ans parce qu'elle avait la confrontation suffisante ici, mais d'autres sont partis plus jeunes à Aix-en-Provence. Le premier a été Florent Pontière, et plus récemment il y a eu mon fils Mattéo et Ana Munos. C'est nécessaire pour continuer à progresser, néanmoins le déracinement est encore plus compliqué à gérer que pour un jeune de métropole. Ils sont très loin de leur famille, et ils doivent se débrouiller tous seuls pour les tâches quotidiennes. » 

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Au fil des années, le pôle espoir de Kourou a alimenté les équipes de France jeunes, le plus récemment avec Ana Munos et Mattéo Carrouget (deuxième et cinquième en partant de la gauche) (Crédit photo : FFSquash)

Si à Kourou le rythme est légèrement moins intense qu'à Aix (« les jeunes du pôle espoir ont une séance quotidienne de squash de 2 heures l'après-midi, »), les déplacements pour disputer des compétitions en France ou en Europe représentent une grosse organisation, avec un départ plusieurs jours avant. « Avec l'expérience, j'appréhende mieux certaines choses, » raconte l'entraîneur Guyanais. « Notamment le décalage horaire, qui est compliqué à gérer dans ce sens là. On en profite souvent pour enchaîner les compétitions, comme le Swiss Junior Open et les championnats de France -11/-15 au mois de décembre. » Lors de la dernière édition en 2019, la Guyane était présente en force avec une délégation de 9 Kourouciens, et une quatrième place pour Manon Recorbet en -11 ans. « Ces dernières années, j'ai perdu mes meilleurs éléments, car certains parents travaillent au centre spatial pour une durée déterminée, puis rentrent en métropole. Manon en fait partie, ainsi que sa sœur Margaux, et avant elles il y avait eu Éthan Lapawa, qui était n°1 français en U9. Mais j'ai quelques jeunes de 7 ou 8 ans qui sont prometteurs. » Parmi eux, il y a Djaden Garcia, qui n'est autre que le cousin d'une certaine Mélissa Alves. Vainqueur de 5 titres nationaux individuels (sur un total de 16), la joueuse de l'équipe de France est le symbole d'un âge d'or avec lequel le squash Guyanais espère bientôt renouer ...

PALMARÈS ET GRANDES DATES 

Depuis l'arrivée de Christophe Carrouget et la création du pôle espoir, les médailles (nationales et internationales) ont été si nombreuses qu'il serait trop long de toutes les énumérer. Voici néanmoins les plus importantes ...

☛ Comme l'évoquait Christophe Carrouget plus haut, Caroline Vennet avait été la première joueuse Guyanaise à briller avant l'ouverture du pôle espoir : elle avait remporté deux titres de championne de France (-12 ans en 1998, -13 ans en 2000), et décroché une belle médaille d'argent à l'open de France junior (-13 ans), également en 2000.

☛ Trois ans après son arrivée en Guyane, le travail de Christophe Carrouget va porter ses fruits avec Florent Pontière, champion de France en -13 en 2002 puis en -15 l'année suivante. C'est dans cette catégorie qu'il va terminer troisième de l'open de France junior, puis connaître sa première sélection en Bleu - avec à la clé une médaille d'argent européenne aux côtés de Grégoire Marche et Camille Serme. Suivront ensuite un départ à Aix-en-Provence (même s'il continuera à représenter le TSCK), et d'autres distinctions en -19 ans : vice-champion de France individuel, encore médaillé d'argent au championnat d'Europe par équipe etc. Florent va ensuite évoluer sur le circuit PSA entre 2009 et 2013, atteignant la 152ème place mondiale, avant de se lancer dans une carrière d'entraîneur.

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Florent Pontière (ici lors de sa victoire à l'open de Guyane en 2016) avait été le premier champion de France formé au pôle espoir de Kourou (Crédit photo : TSCK)

☛ Parmi les nombreux joueurs de haut niveau formés à Kourou, la figure emblématique s'appelle Mélissa Alves. « J’ai débuté à cinq ans, au TSCK, » raconte-t-elle. « Je devais faire du tennis, mais comme il n’y avait plus de place l’entraîneur m'a proposé de m’inscrire au squash et de revenir l'année suivante. J’ai démarré avec Christophe Carrouget, qui venait tout juste d’arriver en Guyane, et à l'issue de cette première saison, je n'avais plus qu'une idée en tête, continuer le squash ! » Mélissa s'impose rapidement comme la meilleure joueuse de sa génération, et les nombreux allers-retours vers la métropole lui permettent d'étoffer son palmarès. En 2004, elle décroche son premier titre de championne de France, en -11 ans, avant d'enchaîner en -13 (deux fois), -15 et -17. Elle obtient également plusieurs titres sur le circuit européen (open de France junior, Belgian Junior Open) et des sélections très précoces en équipe de France (-15 à 12 ans, et -19 à 16 ans). Elle continuera sur cette lancée après son départ au pôle France de Créteil : triple championne de France junior de 2011 à 2013, elle est deux fois médaillée de bronze individuelle à l'échelle Européenne, et devient la troisième joueuse française – après Isabelle Stoehr et Camille Serme – à atteindre les quarts de finale du championnat du monde junior. Une perte de motivation et des blessures à répétition vont l'inciter à emprunter un nouveau virage, avec un départ en université Américaine, à Upenn. « Je souhaitais me concentrer sur mes études, mettre le squash de côté et simplement jouer pour m’amuser. Mais une fois aux États-Unis j’ai retrouvé l’envie, et j’ai réalisé que je pouvais progresser et rejouer à un bon niveau si je m’entraînais dur. » Une fois son diplôme en poche, elle décide finalement de se lancer sur le circuit professionnel, avec le succès que l'on sait : en deux ans, elle est passé de la 200ème place au portes du top 30 mondial, remportant sept titres en PSA. Elle s'est même offerte quelques perfs sur des joueuses du top 20, dont une appartient à l'histoire : en battant l'Anglaise Victoria Lust, Mélissa avait permis aux Bleues de devenir championnes d'Europe en 2019, soit le premier titre international du squash féminin Tricolore.

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Après avoir apporté de nombreux titres de championnes de France jeunes au TSCK, Mélissa Alves (au premier plan) et Marie Stéphan évoluent aujourd'hui sur le circuit professionnel (Crédit photo : Nicolas Barbeau)

☛ Si les années 2000 ont été exceptionnelles pour le TSCK (plusieurs fois, on a retrouvé trois Guyanais en finale lors d'un même weekend), c'est également grâce à Marie Stéphan, trois fois championne de France individuelle (-11 ans en 2006 et 2007, -13 ans en 2008). Elle a aussi brillé à l'international pendant ses années Kourouciennes, avec un titre au Swiss Junior Open en -13 ans, et plusieurs deuxièmes places sur le circuit européen. Elle continuera sa progression à Nîmes sous la houlette de Jérôme Boyadjian, avec la même réussite : championne de France dans toutes les catégories d'âge, Marie sera même vice-championne d'Europe junior, individuelle et par équipe. Elle a la particularité d'avoir remporté le titre lors de son premier tournoi en PSA (à Montréal, en 2015). Après avoir étudié dans la même université Américaine que Mélissa Alves, Marie s'est elle aussi lancée sur le circuit international et est aujourd'hui n°80 mondiale. 

☛ N'oublions pas Antoine Poulain, sacré en -11 en 2006 et en -13 ans en 2008, et qui a obtenu d'autres médailles par la suite (argent en -15, bronze en -17). Sur le plan international, il a participé à un championnat d'Europe avec l'équipe de France -17, et compte à son actif un podium en tournoi européen, en -13. Son frère Erwan a également connu la sélection (-13 et -15), et obtenu une médaille de bronze nationale en -13 en 2013. Cette année-là, c'est un autre Guyanais, Pierre-Louis Riff, qui s'était imposé, un an après sa défaite en finale face à Victor Crouin, et deux ans après un autre succès en -11. Ce joueur, qui a ensuite mis le squash entre parenthèses pour se consacrer à ses études (au sein du très prestigieux lycée militaire de Saint-Cyr) avait également remporté le Swiss Junior Open en -13, et été quart de finaliste du British Junior Open.

☛ Tous ces succès sur le plan individuel ont logiquement été accompagnés de titres par équipe : d'abord en championnat de France Interligues pour les filles en -15 ans, avec un double sacre pour le trio Mélissa Alves, Héléna Muzi Cohen, Marie Stéphan en 2005 et 2006. En Interclubs, les Kourouciens sont montés de nombreuses fois sur le podium, dont deux fois sur la plus haute marche : tout d'abord en -13 ans en 2012, avec Pierre-Louis Riff, Erwan Poulain et Manon Favaretto. Les deux derniers cités, aux côtés de Quentin Galinier, ont récidivé en -17 ans en 2017.

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En 2017, les jeunes du TSCK avaient remporté deux médailles au championnat de France Interclubs (Crédit photo : TSCK)

☛ La génération suivante n'a pas (encore) décroché de titre majeur, mais néanmoins eu de bons résultats : au championnat de France -15 ans à Nantes en 2018, Mattéo Carrouget avait obtenu la médaille de bronze, et Ana Munos l'argent (deux ans après une troisième place en -13 ans pour elle). Ils sont également montés deux fois sur le podium aux Interclubs -13 ans : sur la troisième marche en 2016 en compagnie de Mathieu Favaretto, puis un cran plus haut un an après avec Jude Gauquelin et Antoine Maillard un an plus tard. Mattéo et Ana faisaient également partie de l'équipe de France -15, sixième du championnat d'Europe en 2019. 

☛ Outre les nombreux tournois régionaux (jeunes et adultes) tout au long de la saison sportive, le TSCK et le comité de squash Guyane accueillent depuis 2015 un bel évènement, intitulé open de Guyane. Le tournoi s'étale sur cinq jours, et les matches ont lieu en soirée devant des tribunes généralement bien remplies. Les organisateurs invitent tous les ans des "pointures" en provenance de métropole. Qui après avoir découvert la région et ses richesses pendant la journée, animent des séances pour les jeunes du club avant le début des matches. Très attachée à sa terre natale, Mélissa Alves ne manque jamais une occasion d'y revenir et s'est imposée trois fois, en 2015, 2016 (face à Marie Stéphan) et 2018. Cette édition avait été marquée par la présence exceptionnelle de Camille Serme, deuxième du tournoi hommes devant Mélissa (qui avait disputé les deux tableaux) et derrière Guillaume Duquennoy. Ce dernier avait été battu en finale par Florent Pontière en 2016. Au palmarès, on retrouve également, Lucas Rousselet, Thierry Scianimanico, Stéphane Brévard, Océane Michelot et la jeune Ana Munos. L'open de Guyane a été mis en standby en 2020 en raison de la crise sanitaire mais les organisateurs espèrent être en mesure de remettre le couvert cette année.

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Battue en finale du tournoi masculin par Guiillaume Duquennoy, Camille Serme avait été la tête d'affiche de l'édition 2018 de l'open de Guyane (Crédit photo : SiteSquash)

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Pas de "Club de la semaine" vendredi prochain, en raison du championnat de France Élite. Rendez-vous le 12 mars pour le trente-quatrième épisode, qui sera consacré au Squash Bressuire. 

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