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LE CLUB DE LA SEMAINE : SQUASH CLUB DE MONTPELLIER

Promotion 13/11/2020

Les structures et associations sont de véritables partenaires de la Fédération au quotidien, et nous mettons en avant ceux qui contribuent le plus au rayonnement du squash dans notre rubrique "Le club de la semaine".

Dans ce vingt-troisième épisode, on s'intéresse au Squash Club de Montpellier, qui fête ses 40 ans cette année.

Article de Jérôme Elhaïk

UNE VISION À LONG TERME

LA STRUCTURE. Complètement rénové il y a cinq ans, le Squash Club de Montpellier – situé au nord de la ville - a été construit en 1980. Dans un premier temps, il y avait trois courts puis ce nombre a rapidement été porté à six. Il est actuellement géré conjointement par Karine Guéraud et Cédric Mallol, ce dernier ayant embarqué dans cette aventure en 1995. « Mon cousin devait reprendre le club avec un associé qui lui a finalement fait faux bond, j'ai donc saisi l'opportunité, » raconte-t-il. « À l'époque, il n'y avait quasiment rien dans la zone où il est situé. Aujourd'hui elle s'est tellement développée qu'on peut presque dire qu'on est à Montpellier intra-muros ! En 25 ans, j'ai vécu beaucoup de choses ici mais on a toujours gardé la même ligne de conduite : travailler sur le long terme, et fidéliser la clientèle. » Alors que le paysage du squash Montpelliérain a été assez mouvant ces dernières années, c'est sans doute l'une des clés de la longévité du club, avec sa capacité d'adaptation. « On s'est rendus compte qu'en matière de fitness, on ne pourrait pas lutter avec les nouvelles enseignes. On a donc décidé d'abandonner cette activité et de louer la salle à Easy Gym, tout en ajoutant du badminton. » La bonne marche du club repose également sur les excellentes relations entre la structure et l'association qu'elle héberge : le Montpellier Squash Hérault, dont Karine et Cédric sont adhérents de longue date. « Ce sont des amis, et on tire dans le même sens, » insiste ce dernier. « Par exemple, lorsqu'ils organisent des tournois, la structure met les courts à leur disposition plutôt que de les louer, car on estime qu'on retombera sur nos pattes par ailleurs. » Avec son expérience de la discipline, Cédric a un regard lucide sur son évolution récente. « On tend de plus en plus vers du squash loisir, » dit-il. « La population des compétiteurs est plutôt vieillissante, et je pense que l'époque des tournois de deux jours est révolue : la majorité des gens ne veut plus y consacrer des weekends entiers. Partant de là, c'est essentiel de communiquer pour attirer de nouveaux joueurs, notamment des jeunes, et c'est ce qu'on essaie de faire. » Savoir se réinventer, encore et toujours, les clubs devront en être capables à l'issue de la crise sanitaire. « La période actuelle est bien sûr très compliquée, d'autant qu'on n'a aucune visibilité sur l'avenir à court terme. La saison 2020-2021 parait bien compromise, et on a un peu peur que certaines personnes se tournent vers d'autres activités, même si dans notre cas avoir une clientèle fidèle est un avantage. Les gens sont derrière nous, j'en veux pour preuve que bon nombre d'entre eux étaient revenus après le déconfinement en juin. D'ailleurs, l'arrivée des joueurs en provenance du 5R (NDLR : qui a récemment cessé son activité) aurait dû être un boost à la rentrée, mais la nouvelle fermeture a malheureusement stoppé cet élan potentiel. Malgré tout, je reste optimiste : le squash est une activité citadine, qui permet de se dépenser en peu de temps, et on peut raisonnablement espérer que l'activité reprendra lorsque les choses reviendront à la normale. Karine et moi, je pense qu'on est là pour encore 10 ans ... »

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Karine Guéraud et Cédric Mallol sont co-gérants du Squash Club de Montpellier depuis de nombreuses années (Crédit photo : Cédric Mallol)

L'ASSOCIATION. Président de l'association Montpellier Squash Hérault (plus connue sous le nom de MSH), Éric Chaudron en est membre depuis une vingtaine d'années. « Auparavant, j'ai joué à Rambouillet, à Valence puis à Nîmes, » raconte celui qui s'était approché du top 50 national au début des années 2000. À cette époque, il faisait partie de l'équipe de Nationale 2, championne en 2002 et qui évoluera dans l'élite pendant une saison. « Les filles avaient elles aussi joué en N1 auparavant, » précise-t-il. En 2016, les joueurs qui constituaient l'ossature de l'équipe de N3 émigrent vers le club du 5R nouvellement construit, et c'est à ce moment qu'Éric Chaudron prend la présidence du MSH. « J'étais déjà impliqué auparavant, mais on s'est fait un devoir de faire perdurer l'association, moi et d'autres personnes comme Joachim Delval (NDLR : ancien président, et actuellement trésorier). » Suite à la fermeture du 5R, certains sont récemment revenus au MSH, alors que d'autres ont crée une nouvelle association (Air Squash), également hébergée au Squash Club de Montpellier. « Il y a pas mal de clubs dans les environs (le New Squash et Badminton à Lattes, anciennement affilié à la Fédération et qui va le redevenir, le Hobby Squash à Baillargues et le GM Squash à Lunel, mais c'est le seul qui est rattaché à la ville. » Tout comme Cédric Mallol, Éric se réjouit de l'harmonie entre la structure et l'association. « Il y a une volonté de notre part de les intégrer dans notre fonctionnement, c'est la raison pour laquelle Karine Guéraud fait partie du bureau. » Bon an mal an, le MSH navigue autour des 120 licenciés, dont près de la moitié de compétiteurs. « On essaie en permanence d'attirer de nouveaux joueurs, grâce à plusieurs leviers : tout d'abord les tournois internes organisés par la structure, puis ce qu'on appelle les Jeux de l'asso le samedi matin : toute personne possédant une licence loisir ou compétition peut venir jouer et nous mettons en place des ateliers pour travailler la technique etc. Ça marche très bien et cela permet de construire des passerelles entre la pratique loisir et la compétition. » Depuis un an, le MSH possède un nouvel entraîneur, Loïc Figlioni (voir ci-dessous, UN CLUB, UN COACH). « Il intervient également à Lattes, » précise Éric Chaudron. « Concernant son travail au club, il s'occupe des cours collectifs et individuels pour les adultes, ainsi que de l'école de squash. C'est dommage que la saison n'ait pas pu vraiment démarrer, car on avait l'intention de passer à quatre créneaux pour les jeunes. » 

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Arrivé au MSH au début des années 2000, Éric Chaudron est aujourd'hui président de l'association (Crédit photo : Aurélien Avril)

UN CLUB, UN COACH : LOÏC FIGLIONI

Après avoir passé près de vingt ans à enseigner le squash à Lyon, sa ville natale, Loïc Figlioni poursuit maintenant cette vocation à Montpellier. Portrait de l'entraîneur du MSH.

La découverte du squash 

« J'ai découvert ce sport au milieu des années 90, au Tennis club municipal de Lyon (dans le 5ème arrondissement). Mon frère Yann, qui est propriétaire du club Aux points du jour en Haute-Loire y jouait depuis quelques années. Il n'y avait qu'un seul court et une cinquantaine d'adhérents, mais nous faisions régulièrement des séances collectives avec les entraîneurs qui officiaient dans la région : Christopher Robert, Xavier Martellino et Cédric Hateau. Le squash m'a tout de suite plu, c'est une discipline à la fois très ludique et dans laquelle il y a tellement de paramètres indispensables pour marquer ne serait-ce qu'un point (à l’époque, c'était uniquement sur le service uniquement). Grâce à leurs conseils avisés, j'ai progressé rapidement et enchaîné les compétitions. Il y avait beaucoup de participants et une belle ambiance dans les clubs, notamment lors des repas et soirées. » 

Les débuts en tant qu'éducateur 

« Le manque de professeurs de squash à Lyon m'a permis d'exercer rapidement en tant que bénévole ou salarié. J'ai créé ma première école de jeunes à Dardilly pendant mes études en STAPS, puis j'ai été animateur et éducateur au Bad’s, dans le 7ème arrondissement. Après avoir suivi une maîtrise en entraînement sportif avec spécialité squash, j'ai obtenu mon Brevet d'État en 2003 et ai choisi de vivre de ma passion en m'installant à mon compte. J'ai exercé dans plusieurs clubs avant d'être basé principalement au Lugdunum, chez Olivier Collignon, jusqu’à la fermeture de l’établissement – il y a 3 ans, déjà ... Au cours de cette période, j’ai eu la chance de pouvoir rencontrer et bénéficier de l'enseignement d’un certain Paul Sciberras. Notamment en juin 2018 lors d’un regroupement à l’Île Rousse, et il m'a proposé de venir exercer au Squash Club de Montpellier. J’avais déjà l’habitude de travailler loin de chez moi les weekends, que ce soit pour de stages ou dans des structures qui n'avaient pas de prof attitré. »

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Loïc Figlioni (ici au milieu des jeunes) enseigne le squash à Montpellier depuis deux ans (Crédit photo : Squash Club de Montpellier)

Le départ à Montpellier 

« J’ai donc contacté Karine Guéraud et Cédric Mallol, et dès octobre 2018 j’ai décidé de venir travailler tous les quinze jours (du jeudi au dimanche) au sein de leur club, ainsi qu’au New Squash géré par Gilles Primaut. J'ai vraiment apprécié leur accueil ainsi que leur enthousiasme, ils ont tout fait pour que mon intégration se passe bien. M'installer définitivement sur Montpellier était dans un coin de ma tête, mais pas dans un délai aussi court ... La crise sanitaire est passée par là, et ce sera donc mon nouveau lieu de vie, avec deux structures qui me font entièrement confiance et mettent tout en œuvre pour que leur clientèle puisse bénéficier de différents types d'enseignements. J'ai la chance d'avoir trouvé un logement à égale distance entre les deux structures, ce qui me permet de répondre sans problème aux demandes. En ce qui concerne le MSH, c'est une association composée de gens passionnés, avec à sa tête Éric Chaudron. Ici, je retrouve l'esprit club ! Il y a une vraie dynamique que ce soit chez les jeunes et les adultes, pour les tournois, au sein des équipes etc. » 

Son regard sur l'évolution du squash 

« Ce sport mérite vraiment d’être connu, dès le plus jeune âge : je pense que c’est dans cette direction que les clubs pourraient aller, c'est à dire l'amener vers l’éducation nationale : dès janvier 2021, nous espérons parvenir à lancer une collaboration avec des écoles voisines, sachant que les coûts inhérents à l’acheminement des élèves constituent le principal obstacle. Dans les grandes villes, la palette de sports proposés est immense et le plus dur est de faire venir les jeunes, la fameuse relève qui rajeunirait l’âge moyen des pratiquants dans les clubs. Quant au squash dit loisir, il a toujours existé : l'unique objectif de nombreuses personnes est de passer un bon moment entre amis. Ce n'est pas la faute du squash, c'est lié aux envies de chacun. Tous les clubs dans lesquels j’ai exercé sont aux petits soins pour tous les joueurs, qu'ils soient loisirs ou compétiteurs (avec un pro-shop, la restauration, des animations, les cours pour tous les publics etc.). Ils font tout ce qu’ils peuvent pour maintenir l'équilibre de leur commerce et la période actuelle est vraiment très compliquée. Concernant la compétition, peut-être faudrait-il étoffer les formats afin de la rendre moins contraignante et plus attractive, en l'amenant directement au public sur leurs créneaux habituels ? Ainsi ils pourraient se rendre mieux compte des différences de niveau, et qui sait cela pourrait susciter des vocations ... »

PALMARÈS ET GRANDES DATES 

☛ Le Squash Club de Montpellier a accueilli un championnat de France 4ème série en 1992 puis deux fois le 5ème série (96, 98) avec notamment un titre pour le Corse Pascal Luciani, qui atteindra le top 50 national à la fin des années 2010.

☛ C'est ensuite le tour des jeunes avec les championnats de France Interligues -15/-19 ans en 1999, puis des vétérans individuels en 2001. Parmi les vainqueurs, on trouve la Toulousaine Anne Sissoko (en +35 ans), qui était encore n°5 française deux ans auparavant. En 2007, le club avait reçu le championnat de France universitaire, et Romain Degezelle et Laura Pomportes étaient montés sur la plus haute marche du podium.

☛ Dans les années 2000, le Montpellier Squash Hérault a organisé plusieurs tournois à dotation. Tous les ans, l'association reçoit plusieurs compétitions : tournois jeunes, championnats de Ligue et opens régionaux, dont le dernier en date (en janvier 2019) avait été remporté par le joueur du SLAM, Morgan Combes.

☛ À signaler que les meilleurs joueurs et joueuses Français viennent de temps en temps s'entraîner au Squash Club de Montpellier pour profiter des connaissances de Paul Sciberras (NDLR : ancien entraîneur de Thierry Lincou, très réputé dans le squash), basé dans la région. 

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Il n'est pas rare de voir les meilleurs joueurs Français et leurs entraîneurs sur les courts du Squash Club de Montpellier, où ils profitent des conseils avisés de Paul Sciberras (Crédit photo : Squash Club de Montpellier)

☛ Côté palmarès, l'ancienne association Eurosquash (qui était hébergée au Squash Club Montpellier) avait remporté le championnat de France Interclubs -17 ans en 1999, à La Rochelle.

☛ L'équipe masculine du Montpellier Squash Hérault a évolué en Nationale 2 pendant les années 2000. Elle a même remporté le titre en 2002, ce qui lui a valu de disputer une saison dans l'élite, avec des joueurs comme Ramin Sharifi et Cham Laravine. Redescendus ensuite au niveau régional, les Héraultais remportent les play-offs des champions de Ligue en 2015, emmenés par leur recrue Christophe Montagnier (ancien n°4 français). L'année suivante, ils terminent en tête de leur groupe en Nationale 3 mais sont battus en quart de finale des playoffs par Rennes. La saison 2016-2017 est une saison de transition : renforcée par Grégoire Marche et Geoffrey Demont (médaillés d'argent et de bronze cette année-là), l'équipe termine deuxième en N3 et accède à l'étage supérieur. Passée ensuite sous la bannière du 5R, cette équipe sera sacrée championne de France Interclubs en 2018-2019.

☛ 2016-2017, c'est également la saison lors de laquelle Thierry Scianimanico remporte le championnat de France +40 ans (l'un de ses 16 titres à ce jour) alors qu'il est licencié au MSH. Battue en finale, par Valérie Néoschil en finale des +50 ans, Chantal Pouget s'imposé en +55 ans la saison suivante, aux dépens de la tenante du titre Véronique Leray. 

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 En 2018, Chantal Pouget est montée sur la plus haute marche du podium au championnat de France vétérans (Crédit photo : FFSquash)

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15, rue du Caducée, 34090 Montpellier

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Rendez-vous vendredi prochain pour le vingt-quatrième épisode du "Club de la semaine", qui sera consacré au Squash du Bois de Chaville. 

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