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LE CLUB DE LA SEMAINE : SQUASH ANZIN-SAINT-AUBIN
Promotion 30/10/2020Les structures et associations sont de véritables partenaires de la Fédération au quotidien, et nous mettons en avant ceux qui contribuent le plus au rayonnement du squash dans notre rubrique "Le club de la semaine".
Ce vingt-et-unième épisode nous emmène dans le Nord de la France, à la découverte du Squash Anzin-Saint-Aubin.
Article de Jérôme Elhaïk
ANZIN, UN CLUB FAMILIAL
UN PEU D'HISTOIRE. Le club de squash d'Anzin-Saint-Aubin, à quelques kilomètres d'Arras, existe depuis 1985 : ce fût dans un premier temps une structure privée, qui a mis fin à ses activités en 1993. Le bâtiment est alors racheté par la commune, qui supprime deux des quatre courts pour y établir une salle polyvalente, utilisée par plusieurs associations. « Comme on ne pouvait plus jouer, on a rencontré la mairie pour savoir ce qu'il était possible de faire, » raconte Didier Royer. Personnage central du club, cet ancien footballeur a découvert la discipline un peu par hasard, « avec un ami. Au départ, dans un club de tennis où il y avait un court de squash, car je ne savais pas qu'il y avait une structure privée à Arras. » Fin 1994, il créé l'association Squash Anzin-Saint-Aubin, qui gère la structure depuis plus de 25 ans. « Au début, c'était une bande de copains, puis petit à petit on a grandi et on s'est modernisé. Les premières années, on était seulement ouverts de 17h30 à 20h30, et il fallait qu'un bénévole aille ouvrir la salle. Ensuite, il y a eu des fiches de réservation, maintenant un digicode et nous utilisons le site balle jaune qui est super. Il n'y a pas de permanence, mais comme le bureau est assez fourni, on a presque toujours un membre qui est sur place. » Parmi les bénévoles les plus impliqués (« on a une belle équipe, au sein de laquelle chacun est libre d'apporter ses idées et de les mettre en œuvre, »), Didier Royer cite Guillaume Nollet et Benoît Courtin. De son côté, il effectue actuellement son troisième mandat à la tête de l'association, après 1994/96 et 2009/12. « Je ne voulais pas rester président tout le temps, car j'estime que c'est important que d'autres personnes amènent de nouvelles idées. Aujourd'hui, j'approche de la soixantaine et j'aimerais prendre un peu de recul à moyen terme. Mais ce club, c'est un peu mon bébé et je souhaite que mes successeurs partagent les mêmes valeurs que moi. »
À Anzin, l'association et son président Didier Royer (veste grise, short rouge) accueillent tous les pratiquants dans la bonne humeur (Crédit photo : Squash Anzin-Saint-Aubin)
UN DÉVELOPPEMENT AU FIL DES ANS. Comme évoqué plus haut, le Squash Anzin-Saint-Aubin a grandi au fil des années, et 2005 fût une année charnière : après de nombreuses discussions avec les élus locaux, et devant la demande de plus en plus forte, le bâtiment revient à sa configuration initiale avec l'ajout de deux courts (voir plus loin PALMARÈS ET GRANDES DATES). Cette extension permet à l'association de recevoir des championnats de ligue, ainsi que d'autres manifestations contribuant au développement de la discipline. Mais aussi d'augmenter fortement son nombre de licenciés, avec une pointe à 291 en 2013-2014. Lorsqu'on lui demande d'expliquer cet engouement qui perdure au fil des ans, Didier Royer évoque « les tarifs attractifs. On ne paie pas de loyer ni de factures d'eau, d'électricité etc. à payer, et une association n'a pas vocation à faire des bénéfices. Par conséquent, notre principal objectif est la promotion de la discipline, et c'est la raison pour laquelle nous allons dans le sens de la politique fédérale en prenant une licence à tous nos adhérents. » Parmi eux, on trouve des joueurs de tout niveau (des loisirs aux compétiteurs, qui constituent les cinq équipes du club), et de tout âge, mais pas assez de jeunes au goût de Didier Royer. Alors que Yannick Duhem encadre les cours collectifs le samedi matin, le président de l'association aimerait bien qu'elle soit dotée d'une école de squash. « J'en ai déjà parlé avec les dirigeants de la ligue, on sait qu'il y a actuellement une pénurie d'éducateurs diplômés et que c'est difficile de trouver quelqu'un de qualifié et disponible. » Avant même le reconfinement en vigueur depuis aujourd'hui, le Squash Anzin-Saint-Aubin était fermé depuis quelques semaines, en raison de la crise sanitaire. « C'est dommage, car la rentrée s'était bien passée et on avait déjà 150 licenciés. C'est une période difficile moralement, on ne peut rien organiser : le championnat de ligue 3ème série a été reporté et notre open du téléthon, qui rassemble généralement beaucoup de monde, ne pourra pas avoir lieu. Mais comme je le disais précédemment, nous n'avons pas d'obligation de rentabilité et ne sommes pas à plaindre par rapport aux clubs privés. Au regard de la situation actuelle, on peut d'ailleurs penser que l'avenir de notre discipline passe par les structures municipales. »
UN CLUB, UN COACH. « Je ne me considère pas comme un entraîneur, mais plutôt un bénévole qui encadre les séances, » raconte Yannick Duhem, qui prend autant de plaisir à s'occuper des joueurs confirmés et des débutants. « Pour les préparer, je m'appuie sur les contenus disponibles sur Internet, notamment ceux mis à disposition par la Fédération. Lorsque je ne suis pas disponible, je transmets des consignes à une personne qui prend le relais, et d'ailleurs un étudiant en STAPS, bon joueur de squash, va donner un coup de main cette saison. » Âgé de 37 ans, Yannick a découvert la petite balle noire au collège, avant de revenir à « ses premières amours, » quelques années plus tard à Anzin-Saint-Aubin. « Ensuite, je suis parti à Gravelines pour le travail, et j'ai pris des cours (notamment avec Francis Tourbier, un vrai passionné). Ça m'a permis de progresser, et tout en m'amenant à m'intéresser à l'aspect pédagogique. » Son investissement à Anzin, où il est revenu en 2015, s'effectue parallèlement à une reconversion professionnelle. « Auparavant, je travaillais dans l'industrie chimique et désormais je suis éducateur spécialisé, donc il y a sûrement un lien ... À un moment donné, je me suis posé la question si je devais aller au-delà du BF1 et m'investir plus dans le squash, mais ce n'est pas d'actualité pour l'instant : les séances du samedi, c'est un peu mon exutoire après ma semaine de travail. »
Yannick Duhem (à gauche), en compagnie de ses coéquipiers en championnat régional (Crédit photo : Squash Anzin-Saint-Aubin)
L'anecdote. Depuis 2011, le Squash Anzin Saint-Aubin a instauré un jumelage avec les Londoniens de Dulwich. « C'est le club de Peter Nicol, mais nous ne l'avons jamais vu là-bas, » raconte Didier Royer. « Notre principal interlocuteur est en réalité un Gallois, du coup je l'ai un peu chambré après la victoire de l'équipe de France de rugby le weekend dernier (rires) ! À l'origine, c'est Marion Arbinet qui a mis ce partenariat en place, elle était entrée en relation avec un joueur du club pendant son stage Erasmus. Tous les ans, nous allons chez eux et nous les recevons à Anzin, et ce sont devenus des amis. » Après une interruption pour des raisons évidentes, les Nordistes espèrent que les échanges pourront reprendre l'année prochaine.
Depuis plusieurs années, les Anzinois ont mis en place un jumelage avec un club Anglais (Crédit photo : Squash Anzin-Saint-Aubin)
PALMARÈS ET GRANDES DATES
☛ Même s'il n'a pas encore reçu de championnat de France, le club d'Anzin-Saint-Aubin a vécu de grands moments depuis sa création : en mai 2005, deux nouveaux courts sont inaugurés et un match exhibition est organisé entre le numéro 1 mondial et champion du monde en titre Thierry Lincou et son compatriote Grégory Gaultier (n°9 à l'époque). Cet évènement était le point final de la semaine du squash, organisée par l'association en collaboration avec la commune afin de faire découvrir gratuitement la discipline.
☛ Neuf ans plus tard, c'est avec la casquette de numéro 1 mondial que le French General revient à Anzin, pour un autre match exhibition exceptionnel en compagnie de Mathieu Castagnet (n°23), à l'occasion des vingt ans de l'association (quelques jours plus tard, les deux joueurs s'étaient retrouvés en finale du championnat d'Europe individuel, à Valenciennes). « Ces évènements, on les doit principalement au travail de Frédéric Dupuis et à sa fibre commerciale, » sourit Didier Royer à propos de celui qui a été président de l'association à deux reprises (de 1999 à 2009, puis 2012 à 2015). « Même si aujourd'hui il a pris du recul avec le squash, notamment pour se consacrer à son rôle d'élu dans sa commune, c'est un véritable passionné, qui a noué des relations avec les joueurs lors de ses nombreux déplacements sur les compétitions. En tous les cas, ce sont des souvenirs extraordinaires, que nous avons immortalisés en vidéo. » À signaler qu'en février 2017, le club Nordiste avait également eu l'honneur de recevoir Camille Serme, quelques semaines après sa victoire au Tournament of Champions. De passage à Arras à l’invitation de son ami, le céiste Adrien Bart, la n°1 française s'était entraîné sur les courts du club avant d'échanger quelques balles avec ses membres.
Grâce au travail de Frédéric Dupuis (au centre), le Squash Anzin-Saint-Aubin a attiré les meilleurs joueurs Français dans ses murs (Crédit photo : Squash du Rêve)
☛ Depuis 2001, Anzin-Saint-Aubin accueille presque tous les ans un championnat régional. le dernier en date était le 4ème série en janvier dernier, alors que le 3ème série, initialement prévu en octobre, aura lieu dès que la situation sanitaire le permettra. Le club organise également des opens régionaux depuis 15 ans. L'Amiénois Lionel Rigaut avait remporté le premier, et récidivera plusieurs fois par la suite. Au palmarès, on trouve également Romain Degezelle et Yarek Chmielewski. Depuis quelques années, le club Nordiste organise deux tournois par saison : un open du téléthon en décembre, puis un open d'un jour au printemps.
☛ En remportant le championnat de France 5ème série il y a un peu moins d'un an à Brest, César Vallez était devenu le premier Anzinois à décrocher un titre national. Un an plus tôt, son coéquipier Gaël Coulon avait obtenu la médaille d'argent lors de la même épreuve. D'autres représentants du club ont obtenu des places d'honneur : par exemple Frédéric Dupuis, 7ème du championnat de France 4ème série 2012 après avoir remporté la phase qualificative régionale, ou encore Marion Arbinet, 6ème du championnat de France 3ème série en 2016. Celle qui a officié comme arbitre lors du dernier open de France junior a été plusieurs fois championne de Ligue dans cette catégorie.
En décembre 2019, César Vallez était devenu le premier pensionnaire du club à remporter un championnat de France (Crédit photo : Squash Club de Brest)
35, rue Sadi Carnot, 62223 Anzin-Saint-Aubin
Tél. : 03 21 50 37 10
Rendez-vous vendredi prochain pour le vingt-deuxième épisode du "Club de la semaine", qui sera consacré à la Société Sportive du Jeu de Paume et de Racquets.