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CAMPAGNE ANS-FFSQUASH 2020 : DÉCRYPTAGE

Institutionnel 22/07/2020

La campagne de subvention ANS 2020 s'est achevée il y a quelques semaines, et ce sont désormais les Fédérations qui pilotent la répartition des fonds.

La FFSquash a donc soumis à l'Agence Nationale du Sport sa proposition en fonction des projets proposés par les associations affiliées, comités départementaux et Ligues. Explications en compagnie du directeur technique national adjoint Guillaume Coste.

Article de Jérôme Elhaïk

L'ANS, QU'EST-CE QUE C'EST ?

Créée le 24 avril 2019, l'Agence Nationale du Sport (ANS) est un groupement d'intérêt public, qui vise à porter les objectifs fixés par le Ministère des Sports en matière de haut niveau et de sport pour tous. Son président n'est autre qu'un certain Jean Castex, premier ministre de la France depuis quelques semaines, et son conseil d'administration rassemble différents acteurs : l'État, les collectivités territoriales, le monde économique et le mouvement sportif (le président de la FFSquash, Jean-Denis Barbet, est représentant des fédérations unisport non olympiques). « L'ANS reprend certaines des missions du CNDS, » explique Guillaume Coste, directeur technique national adjoint responsable de la structuration et du développement territorial à la Fédération Française de Squash. « Parmi elles, il y a le développement du sport, le financement des équipements et l'emploi. »

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L'Agence Nationale du Sport a été créée le 24 avril 2019 au Stade de France (Crédit photo : https://cnosf.franceolympique.com/

La mise en place des projets sportifs fédéraux (PSF) est un des enjeux majeurs de l’ANS : ils consistent à mettre les fédérations au cœur de leur projet de développement en leur donnant la possibilité de décliner leur stratégie au plan territorial. « D'un côté, nous nous retrouvons avec la responsabilité de faire des choix, ce qui n'était pas le cas auparavant, mais de l'autre nous pouvons mieux orienter la distribution du financement public, » affirme Guillaume Coste. « Dans un système fédéral qui fonctionne essentiellement grâce à l’engagement des bénévoles du monde associatif, l'effet de levier de ces subventions publiques est considérable. » Le montant total de la campagne 2020 de subventionnement du dispositif, pour laquelle le dépôt des dossiers s'est achevée le 15 mai dernier, s'élève à 63,4 millions d'euros.

LA CAMPAGNE EN CHIFFRES

L'enveloppe globale allouée à la FFSquash par l’ANS est de 199 150 € (hors emploi et apprentissage). Il faut y ajouter 40 000 euros - sur 2 ans, soit 20 000 euros par an - sous la forme d'une aide au fonctionnement que la FFSquash a souhaité investir sur de l’emploi. « Elle a permis à la FFSquash d'embaucher Jesse Pentsch en tant que chargé de mission développement fédéral, » précise Guillaume Coste. « Anciennement à la DDJSCS de l’Essonne, il est à la fois un expert de la gestion de l’ancien CNDS, et un spécialiste sur le sport santé et autres thématiques liées aux associations. » En compagnie de Dominique Fontanon (secrétaire général), Pierre Bernard (secrétaire général adjoint) et Éric Leclerc (membre du comité directeur), les deux hommes faisaient partie du comité de gestion des subventions (« dont il faut souligner l'investissement, ») chargé de l'instruction des dossiers. Cette phase a duré plusieurs semaines, s'achevant par l'envoi de la proposition à l'ANS fin juin. Au total, ce sont 58 demandes de subvention qui avaient été déposées. « On aurait aimé qu'il y en ait encore davantage, mais c'est néanmoins plus qu'en 2019, » indique Guillaume Coste. Parmi elles, 36 émanaient des associations, 8 des comités départementaux et 14 des Ligues (« soit la totalité d'entre elles, une première à ma connaissance. »).

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Comme l'ensemble du comité de gestion des subventions, Guillaume Coste (à droite, lors des Jeux des Collèges de l'Essonne en 2017) s'est beaucoup investi lors de cette campagne ANS 2020 (Crédit photo : Ligue Île-de-France) 

Dès la première instruction, un premier constat est apparu : les projets étaient intéressants, et les demandes justifiées (NDLR : la condition sine qua none pour qu'une entité soit éligible était d'être affiliée à la FFSquash, et de respecter certaines contraintes administratives comme la production de procès-verbaux de ses assemblées générales etc.) Leur montant total s'élevait à 475 000 euros, d'où une certaine frustration pour la Fédération de ne pouvoir attribuer qu'un peu moins de 200 000 euros. Même si elle a ajouté 154 000 euros d'aides sur les fonds fédéraux, qui concernent des secteurs comme l’aide à l’emploi, les CER, le squash santé, la labellisation des écoles de squash etc., Guillaume Coste est pleinement conscient que cette enveloppe est limitée. « Partant de ce constat, il était nécessaire d'aller plus loin et de retirer des choses positives de cette campagne, notamment en impliquant les acteurs. »

DES ENSEIGNEMENTS POSITIFS

« Quand on n'a pas beaucoup de moyens, l'un des leviers à disposition est la mutualisation des ressources, qu'elles soient financières, matérielles ou humaines, » affirme le DTNA. Autre règle majeure à laquelle s'est soumise le comité de gestion des subventions lors de ses travaux, « une transparence totale. Le principe et les critères d’attribution ont été expliqués lors de chaque réunion et toutes les parties prenantes, notamment les responsables des Ligues, ont été associées aux prises de décision. » Pour Guillaume Coste, cette campagne aura aussi servi à mieux définir les rôles de chacun. « La Fédération, ce n'est pas seulement le siège mais l'ensemble du squash français. C'est la même chose pour une Ligue, qui répresente ses comités départementaux et associations. Chacune d'entre elles a eu l'opportunité d'orienter ses projets de développement, et aura également la responsabilité d'expliquer les critères d'attribution sur le terrain auprès des associations. » 

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Guillaume Coste (deuxième en partant de la gauche) se félicite de la multiplication des interactions entre la Fédération et ses territoires, comme ici lors de la réunion des présidents de Ligue en janvier (Crédit photo : FFSquash) 

Enfin, celui qui accompagne toutes les ligues pour formaliser leur projet territorial se réjouit de la multiplication des interactions entre la FFSquash et ses organes déconcentrés. « Elles n'ont jamais été aussi nombreuses au cours de mes sept années de présence. Avant cette campagne ANS, nous avions eu le colloque des présidents de Ligue et l'Assemblée Générale, et il y aura bientôt les élections. Ces échanges permettent de construire un lien avec les territoires, et je pense que tout le monde en ressort grandi. Le squash est en pleine mutation, et c'est un défi de taille qui nécessite l'investissement de tous. Que ce soit des femmes ou des hommes qui sont là depuis longtemps, ou d'autres qui sont arrivés plus récemment, tous ont l’intelligence de travailler ensemble pour préparer l'avenir de la Fédération. » 

METTRE DES PROJETS EN LUMIÈRE

« Cette campagne nous a permis de soulever certains sujets et de se poser les bonnes questions, » ajoute Guillaume Coste. « Les demandes déposées n'ont pas de reflet politique, elles traduisent les véritables besoins sur le terrain. » Plusieurs thèmes ont retenu l'attention de la Fédération : les écoles de jeunes, le squash scolaire, les CER, l'emploi, la lutte contre les dérives, le squash et les QPV, le handicap, le squash santé, la pratique féminine etc. « Il y avait beaucoup de très beaux projets. Ce serait trop long de les citer tous, mais je pense par exemple au squash scolaire à Plessis-Trévise. On entend souvent que c'est difficile de faire venir des écoles, mais eux y arrivent très bien depuis 10 ans. Il y a également le handicap (à Val-de-Reuil et Bourges), le squash santé au Squash 95, ou encore le centre d'entraînement régional d'Île-de-France, pour lequel Jean-Louis Brachet et Mehdi Renai font un très gros travail. C'est un très bel exemple de maillage du territoire, car ça ne concerne pas seulement un club. Dans l'ensemble, on a plutôt récompensé les choses qui fonctionnent bien depuis longtemps, et qui méritent d'être mises en lumière. Mais il y a aussi quelques nouveaux projets, comme le partage de l'emploi Ligue/club en Normandie. Le professeur de sport en charge du développement de l’emploi sportif à la DRJSCS de Normandie l'a également validé, ce qui prouve que nous ne sommes pas les seuls à percevoir les bienfaits de la mutualisation ... »

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Les jeunes du centre d'entraînement régional d'Île-de-France ont obtenu d'excellents résultats en 2019-2020, comme ici au championnat de France -11/-15 ans à Gradignan (Crédit photo : Ligue Île-de-France) 

Une fois sa proposition harmonisée, la FFSquash l'a soumise à l'ANS. « Nous avons été parmi les trois premières Fédérations à le faire, » souligne Guillaume Coste. « Auparavant, nous avions été en contact permanent avec ses agents, qui avaient d'ailleurs accepté notre répartition 60% ligues et 40 % associations, afin que même les petites associations qui n’avaient pas fait de demande puissent bénéficier de la démarche fédératrice de la ligue. Notre souhait est maintenant que toutes les entités reçoivent leur subvention au plus tard début septembre, pour que la saison sportive 2020-2021 puisse démarrer sous les meilleurs auspices. Mais aussi que la qualité de toutes les actions - ainsi que l'investissement des acteurs du squash - soient reconnus par l’ANS, afin que l’enveloppe allouée à la FFSquash l'année prochaine soit plus importante. »

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