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L'AVENIR EST AUX JEUNES - LES CHEMINS QUI MÈNENT AU SOMMET

Événements 12/02/2020

Parmi les 32 participants au championnat de France Élite, qui bat son plein depuis lundi à Bordeaux, on retrouvait 5 filles et 5 garçons âgés de moins de 19 ans.

Une étape logique dans le parcours qui mène au haut niveau, mais celui-ci peut emprunter plusieurs voies … Décryptage en compagnie de trois entraîneurs.

Article de Jérôme Elhaïk

Yann Ménégaux (entraîneur national au pôle espoirs d'Aix-en-Provence) 

« Lorsqu'ils intègrent un pôle espoirs, les jeunes ont généralement 13-14 ans et sont classés 3ème série. On les a repérés auparavant, il est très rare qu'ils sortent de nulle part. Pourquoi faire ce choix plutôt que de rester dans son club ? L'accessibilité à l'encadrement, ainsi que l'emploi du temps aménagé. Après les cours de 8h à 13h, le reste de la journée est consacré au squash, aux séances physiques, aux soins etc. Lors de la première année, l'adaptation à un nouvel environnement peut être délicate et on en tient compte lors de l'évaluation annuelle, qui englobe les résultats sportifs mais aussi le double projet. Tout est lié, un jeune qui a des difficultés scolaires aura du mal à s'épanouir sur le court. Beaucoup tapent à la porte, et intégrer un pôle n'est pas la garantie d'y rester.  

"Les jeunes du pôle sont évalués tous les ans" 

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Yann Ménégaux (à gauche) en compagnie de Mahé Asensi, pensionnaire du pôle espoirs d'Aix-en-Provence (Crédit photo : Nicolas Barbeau) 

Je ne suis pas surpris qu'ils soient présents au championnat de France Élite, c'est une étape normale. Tous les jeunes qui intègrent un pôle souhaitent-ils passer professionnels ? Pas forcément, notamment chez les filles. Tout d'abord parce qu'il y a moins de débouchés sur le circuit féminin, mais aussi parce qu'elles se projettent davantage sur leur vie future que les garçons. Il faut éliminer certaines fausses idées, par exemple qu'elles n'ont pas d'avenir dans le squash si elles ne jouent pas les premiers rôles au British Junior Open. Certaines joueuses actuellement en équipe de France senior étaient dans ce cas, et sont dans le top 50 mondial voire mieux aujourd'hui. Rattraper leur retard est possible, à condition de prendre conscience rapidement de l'investissement nécessaire pour atteindre le plus haut niveau. À cet égard, on peut regretter qu'il n'y ait pas davantage d'échanges entre les joueuses expérimentées et les plus jeunes, notamment cette semaine. Certains pays y arrivent très bien, et il faut qu'on travaille tous (nous les entraîneurs, les joueurs et les instances) pour progresser dans le domaine de la transmission. » 

Stéphane Brevard (responsable du centre d'entraînement régional de La Rochelle)

« Il faut souligner qu'il n'y a pas de profil type pour arriver au haut niveau. Des garçons comme Macéo Levy ou Baptiste Bouin ne faisaient pas partie des meilleurs et ont eu une maturation tardive. Un critère important est de faire partie d'une école de squash bien structurée. La plupart des meilleurs jeunes ont commencé par le mini-squash, par exemple à Auguste Dussourd ou Laszlo Godde. Il faut aussi un bon suivi de la part du coach, notamment sur les tournois. Aucun joueur ne devient bon tout seul … Ensuite, la Fédération prend le relais avec le PAHN (programme d'accession au haut niveau), qui permet de regrouper les jeunes dont certains sont parfois isolés. Il y a effectivement plusieurs chemins possibles, dont le CER (centre d'entraînement régional) : celui de La Rochelle existe depuis 3 ans. Aujourd'hui, nous avons 12 jeunes provenant de tous horizons, mais c'est la capacité maximale dans le fonctionnement actuel. Pour continuer à grandir, nous aurons besoin de plus de courts et de ressources humaines, car la gestion représente un gros travail. Le CER semble être la solution d'avenir, et je suis ravi que d'autres s'orientent vers cette voie. »

"La plupart des jeunes ont commencé par le mini-squash" 

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Le centre d'entraînement régional de La Rochelle (encadré par Stéphane Brevard, à gauche) s'étoffe au fil des années (Crédit photo : Stéphane Brevard) 

Franck Dugas (entraîneur au Squash Royan Atlantique)

« Chez les filles, il y a souvent eu beaucoup de jeunes dans le tableau. Pour les garçons, s'il y en a autant cette semaine à Bordeaux c'est parce que certains joueurs plus âgés sont absents. Au-delà de cette réalité, participer au championnat de France Élite à 16-17 ans est une preuve de précocité. C'est l'occasion de montrer leurs qualités aux entraîneurs nationaux, notamment en vue des prochaines échéances internationales en -19 ans. On constate que leurs objectifs sont parfois différents des nôtres : on les prépare pour qu'ils soient meilleurs demain ou après-demain, mais eux veulent être bons tout de suite ! Être là, c'est un peu un rêve. C'est le rôle des adultes de le nourrir, alors qu'on est parfois un peu blasés (rires). Au premier tour, Macéo (NLDR : Levy, qu'il entraîne à Royan) a affronté Sébastien Bonmalais, un joueur performant sur le circuit international ces derniers temps. Passé le stade de l'émerveillement, il faut devenir acteur de son propre scénario et jouer pour gagner.

"Les jeunes ont des rêves et les adultes doivent les nourrir" 

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Macéo Levy (ici en compagnie de son entraîneur Franck Dugas) va tenter d'aller chercher la 9ème place du championnat de France Élite (Crédit photo : Squash Royan Atlantique)   

Il y a quelques années, Macéo avait assisté à une exhibition entre Victor Crouin et Enzo Corigliano dans le cadre de notre Dunlop Challenge Kids. C'est un moment qui l'a marqué, et aujourd'hui il a remplacé Victor dans le rôle du parrain du circuit. Son moteur, c'est la passion. Il a une grande force intérieure, et un environnement favorable que ce soit familial ou au club. Le fonctionnement est différent de celui d'un pôle : je passe moins de temps avec lui que je ne le souhaiterais, mais les séances sont plus individualisées. Macéo fait preuve d'une grande autonomie, notamment pour assimiler le contenu théorique qu'on lui fournit. La relation entre un joueur et son entraîneur est primordiale : on suit un chemin différent, mais on doit être capable de se rejoindre et de se dire les choses. »

Pour ne rien rater du championnat France Élite, dont les demi-finales ont lieu ce soir, rendez-vous sur notre site Web et nos réseaux sociaux (Facebook - Twitter - Instagram)

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