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LE SQUASH AUTREMENT (N°10) : LA BELLE ANNÉE 2019 DES ÉQUIPES DE FRANCE

Équipe de france 29/12/2019

Pour célébrer la fin de l'année, nous vous proposons un numéro exceptionnel de notre rubrique Le Squash Autrement consacré aux équipes de France.

Avec un titre européen historique pour les filles, et une belle médaille de bronze mondiale pour les garçons, 2019 a été riche en émotions pour les Bleu(e)s. La parole est aux acteurs ...

Article de Jérôme Elhaïk 

 LES BLEUES DANS L'HISTOIRE

SOUVIENS-TOI AU PRINTEMPS DERNIER ... 

Quatre ans après les garçons, les joueuses de l'équipe de France sont rentrées dans l'histoire du squash hexagonal, en devenant championnes d'Europe pour la première fois aux dépens des quasi-invincibles Anglaises. Près de huit mois plus tard, que reste-t-il de cet exploit ?

Mélissa Alves : « On n'en parle pas tout le temps non plus (rires), mais oui ça arrive. Notamment quand on traverse une période difficile, on se rappelle qu'on a battu les Anglaises chez elles et que c'était le moment fort de l'année … »

Coline Aumard : « Cette médaille d'or restera à jamais magique. Battre l'Angleterre pour la première fois, et chez elle en plus, était très particulier. Ma famille était auprès de moi pour partager cette victoire d’équipe, c’était tout simplement incroyable. Oui, j’y repense souvent. Mes plus belles médailles et trophées sont rangés dans un endroit spécifique, et les regarder m'aide dans les périodes de doute. L'envie de revivre des moments comme cette finale me redonne la force d’avancer. » 

"Ce sont des émotions incroyables, qui sont encore assez intactes : on a l'impression que ça s'est passé il n'y a pas longtemps." Énora Villard

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À Birmingham, les joueuses de l'équipe de France et leur staff ont vécu des émotions qu'ils n'oublieront jamais (Crédits photo : #ETC2019)

Énora Villard : « En ce qui me concerne, ma médaille est accrochée près de ma télé, avec mes autres trophées (qu'ils soient individuels ou ceux obtenus dans les compétitions par équipes). Je sais qu'elle est là, mais je ne la regarde pas tous les jours non plus … En effet, ça arrive qu'on en parle, soit dans des conversations avec des gens qui nous questionnent sur nos résultats, soit entre nous. On se dit 'les filles, c'est vrai qu'on est championnes d'Europe quand même (rires) …' Ce sont des émotions incroyables, qui sont encore assez intactes : on a l'impression que ça s'est passé il n'y a pas longtemps ... Il y a aussi un rollup consacré à cette victoire qui a été installé à l'entrée des courts à Créteil, du coup on passe devant tous les jours. On ne le regarde pas à chaque fois, mais ça fait plaisir de le faire de temps en temps. C'est un titre historique et ça fait du bien de s'en souvenir. »

Mélissa Alves : « Concernant mon match contre Victoria Lust, je l'ai revisionné quelques fois. Parce que j'avais fait un bon match et que ça fait plaisir de s'en rappeler. Mais au-delà de ça, c'est intéressant de me remémorer ce que j'avais fait de bien, surtout au niveau de l'attitude sur le court. »

DES IMAGES PLEIN LA TÊTE

Cette victoire avait plongé les Bleues dans une douce euphorie, et restera gravée dans leurs mémoires. D'autant qu'elle a été obtenue par un groupe qui a des affinités en dehors du court ...

Mélissa Alves : « L'image que je garde en tête, c'est quand je regarde mes coéquipières après ma victoire. C'est un moment qui est gravé dans ma mémoire et que je n'oublierai jamais, je leur ai vraiment demandé si on avait gagné ! »

Énora Villard : « Pour l'anecdote, il y a quelques temps on faisait une soirée chez Mélissa, et on avait convenu que chacune d'entre nous montrerait aux autres son 'golden moment', c'est-à-dire sa plus belle émotion ou plus belle victoire dans le squash. Bien évidemment, elle avait choisi la balle de match contre Victoria Lust … J'avoue que j'adore revoir cette image, quand elle se retourne vers nous et qu'elle lève les bras en l'air. C'est moi aussi l'image que je retiens, d'autant qu'il y a eu plein de photos de ce moment. Quand j'y repense, j'ai encore les larmes aux yeux alors que ça s'est passé il y a plusieurs mois ... »

"Le moment où je gagne et je regarde les filles en leur demandant si j'ai vraiment gagné est gravé dans ma mémoire." Mélissa Alves

Revivez la balle de match de la finale France-Angleterre, et l'explosion de joie qui a suivi ... (Crédit vidéo : Squash TV)

Coline Aumard : « Plus qu'une image, je retiens un sentiment : l’émotion qui m’a envahie pendant la Marseillaise sur le podium ! Rien que d'y penser, ça me donne des frissons ! »

Camille Serme : « J'ai dû attendre d'avoir 30 ans pour enfin battre l'Angleterre ! Cette victoire a encore plus de valeur car les filles ne sont pas que des coéquipières pour moi. Elles sont de véritables amies, qui étaient toutes les trois présentes à mon mariage. C'est difficile de dire si on donne encore plus en match par équipes qu'en individuel, mais une chose est sûre : tous les moments que l'on partage du matin au soir rendent ces compétitions très spéciales. Ce titre, il appartient à toutes les personnes qui nous soutiennent, en particulier notre entraîneur Philippe Signoret qui l'attendait depuis longtemps ! »

Mélissa Alves : « Même si j'ai connu quelques défaites contre l'Angleterre en junior, ce titre a une signification encore plus grande pour Camille et Coline : les voir aussi heureuses lors de la remise des prix, c'était vraiment super. »

ALLER PLUS HAUT

Elles le disaient dès le lendemain de leur succès : il n'est en aucun cas un aboutissement, et les joueuses de l'équipe de France voient plus haut, et plus loin ...

Mélissa Alves : « Se souvenir des bons moments, c'est bien, mais on ne veut pas s'arrêter à ça. Il faut aller de l'avant, et on veut beaucoup plus ! Il y aura le championnat du monde par équipes à la fin de l'année 2020, et on a très envie d'obtenir une médaille d'une plus belle couleur que les deux dernières fois (NDLR : la France a décroché le bronze en 2016 et 2018) … Et puis, il y a le championnat d'Europe. » 

Énora Villard : « En effet, on est très motivées. À chaque fois qu'on en parle, on se dit qu'on a très envie de remporter à nouveau le titre ! » 

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Les Bleues (ici en compagnie de Rémy Mabillon) ont réalisé un exploit historique en devenant championnes d'Europe, mais elles veulent aller encore plus haut (Crédit photo : Camille Serme)

LES BLEUS REPARTENT DE L'AVANT

LA VALEUR D'UNE MÉDAILLE

« Les demi-finales, c'est l'objectif minimum, » nous avait dit Mathieu Castagnet avant le championnat du monde (qui s'est achevé le 21 décembre à Washington). Même s'ils en voulaient évidemment plus, il a été atteint et les Bleus savourent cette belle médaille de bronze.

Mathieu Castagnet : « Les gens s'habituent à ce que l'équipe de France soit performante. J'ai un peu l'impression qu'on se dit 'une médaille de bronze, c'est bien,' puis on passe à autre chose. Mais même si ça fait 15 ans qu'on est hyper réguliers (NDLR : c'était la 6è fois en 8 éditions depuis 2003 que la France faisait partie du top 3), un podium mondial reste exceptionnel ! Pour les Gallois c'était la première médaille depuis 20 ans. Je peux vous dire qu'ils l'ont savourée, tout comme l'ont certainement fait leurs supporters dans leur pays. »

Grégoire Marche : « Ce résultat permet de finir l'année sur une bonne note. Après l'échec de Marseille il y a deux ans, ainsi que celui du dernier championnat d'Europe, l'équipe de France repart de l'avant. Il y a des jeunes qui poussent derrière, et je crois qu'il y a de belles choses à faire dans les années à venir. » 

"On ne peut pas effacer une contre-performance, mais cette médaille de bronze permet de mettre ce qui s'est passé à Marseille derrière nous." Mathieu Castagnet

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L'équipe de France a ramené une belle médaille de bronze du championnat du monde à Washington (Crédit photo : Baptiste Masotti) 

Baptiste Masotti : « Même si je ne faisais pas partie de l'équipe à l'époque, ce qui s'était passé à Marseille m'avait touché. On avait vraiment à cœur de remettre les pendules à l'heure ... »

Mathieu Castagnet : « On ne peut jamais vraiment effacer une contre-performance, et il y a des souvenirs qui sont remontés à la surface lorsqu'on a débuté le championnat du monde. Mais disons que cette médaille de bronze nous permet de mettre Marseille derrière nous. »

Grégory Gaultier : « On ne rentre peut-être pas avec la plus belle des médailles, mais on est fier de ce qu'on a accompli : être sur le podium du championnat du monde reste effectivement une très belle performance. »

UNE POINTE DE DÉCEPTION

Les joueurs de l'équipe de France sont des compétiteurs : même s'ils sont ravis d'avoir ramené une médaille dans leurs valises, ils auraient aimé qu'elle soit d'une autre couleur …

Baptiste Masotti : « On a vraiment eu les occasions de se qualifier pour la finale, mais les Anglais ont été très forts, et plus forts que nous, sur cette rencontre … »

Mathieu Castagnet : «Je suis un peu déçu de mon match contre Declan James. Il a été incroyable, et moi pas du tout … C'est très frustrant, car on rêve de jouer des matches décisifs à ce niveau. Sur le plan européen, j'en ai souvent eu l'occasion (et j'ai apporté ma contribution aux succès de l'équipe), beaucoup moins au championnat du monde. En 2011, j'avais mené 2-1 puis 7-4 contre Mohamed El Shorbagy en demi-finale, avant de m'incliner. J'avais l'esprit revanchard, et je m'étais dit que ça pourrait être mon jour. Hélas, ça a été totalement le sien. Il m'a cloué au fond du court, je n'ai pas trouvé la solution et le stress est monté de plus en plus au fil du match. Declan a été beaucoup plus fort que moi, il faut le reconnaître. Mais je suis comme les autres joueurs, je déteste perdre et je suis un peu dégoûté de cette défaite. » 

"On avait une belle opportunité d'aller en finale, mais les Anglais ont été plus forts." Baptiste Masotti

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Comme souvent, la rencontre entre la France et l'Angleterre a été épique mais celle-ci a tourné à l'avantage des Britanniques (Crédits photo : #WSFmensteams) 

Grégoire Marche : « C'est également une défaite qui m'a fait assez mal, d'autant que j'étais vraiment très content de ma performance la veille contre l'Espagne. Se retrouver à jouer un match décisif - qui plus est avec ce nouveau rôle de numéro 1 qui n'est pas facile à gérer - et s'imposer 3-0 contre Borja Golan, il y avait de quoi être satisfait. Peut-être que je suis resté sur cette impression, et que du coup je n'ai pas senti venir la pression avant la demi-finale, sachant qu'il y avait vraiment quelque chose à faire contre l'Angleterre. C'est peut-être pour cette raison que je n'ai pas réussi à me relâcher complètement dans les deux premiers jeux. Dans le 5ème, ça peut tourner dans les deux sens, et malheureusement je commets quelques erreurs en milieu de jeu, qui me coûtent le match. J'étais vraiment déçu de ma performance, d'autant plus quand j'ai vu que Greg faisait un super match derrière, et que Mathieu n'était pas parvenu à conclure. Je pense qu'on avait les moyens de se qualifier et d'aller défier l'Égypte en finale - même si évidemment aller chercher le titre aurait été une autre histoire. Mais on ne peut que féliciter les Anglais, ils ont été plus forts le jour J. Quant à moi, cette déception me motive pour continuer à travailler, notamment en vue de la tournée aux États-Unis où je vais rester pendant 2 mois en janvier et février. » 

LA FORCE DU COLLECTIF

Les Bleus ont tiré les enseignements de l'échec de Marseille, « où on s'était peut-être un peu mis la pression, » avouait Grégoire Marche quelques jours avant de s'envoler pour Washington. Le n°15 mondial et ses équipiers ont savouré leur séjour dans la capitale des États-Unis.

Grégoire Marche : « On a passé dix jours magnifiques, mais aussi assez intenses, et c'est pour ça qu'on a eu besoin de couper un peu en rentrant. L'ambiance était géniale, entre les quatre joueurs et le staff. On a tout donné, et on n'a pas grand chose à se reprocher en matière d'implication et sur l'aspect mental. »

Baptiste Masotti : « En ce qui me concerne, c'était mon premier championnat du monde par équipes. Je suis fier d'avoir fait partie de groupe, et de ce qu'il a réalisé ! On s'est très bien entendus, et il y avait une super cohésion entre nous. J'espère à nouveau être là dans deux ans … »

Mathieu Castagnet : « Cette dynamique avait été mise en place pendant les semaines précédant la compétition. Il y avait beaucoup de pression, bien sûr, mais on l'a bien gérée. Il faut souligner le rôle de Baptiste, qui n'a pas forcément beaucoup joué mais qui apporte énormément à l'équipe. Il allait voir chacun d'entre nous avant les matches, et son discours est toujours positif. » 

"On a tout donné, et on n'a pas grand chose à se reprocher en matière d'implication." Grégoire Marche

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Que ce soit sur ou en dehors du court, l'équipe de France a vécu une superbe semaine à Washington (Crédits photo : #WSFmensteams, Baptiste Masotti, Grégoire Marche)

Grégory Gaultier : « On a passé une belle semaine, et je remercie tous mes coéquipiers ainsi que le staff, Renan Lavigne et Florent Ehrstein. Chacun a apporté sa pierre à l'édifice, y compris nos partenaires d'entraînement et tous les gens qui travaillent au quotidien pour nous mettre dans les meilleures conditions possibles (Fédération, entraîneurs, kinés, médecins, préparateurs physique et mental, etc.). Sans oublier toutes les personnes qui nous ont soutenus, que ce soit par message ou autre. »

Mathieu Castagnet : « On a tous eu nos pics de forme à des moments différents, c'est aussi ça la force d'un collectif. C'était génial que Grégoire et moi ayons gagné notre match en quart de finale contre l'Espagne, et en quelque sorte pris notre revanche par rapport à la rencontre perdue face à Hong Kong à Marseille. Même si Grégory n'est pas parvenu à gagner contre Iker Pajares, c'était assez extraordinaire de le voir se battre comme un lion. Le scénario s'est inversé le lendemain, et il a fait un match fantastique contre James Willstrop. Je suis très heureux qu'il soit de retour à ce niveau. » 

Grégoire Marche : « C'est sûr qu'avoir Greg de nouveau parmi nous a fait partie des choses positives de la semaine. Certes dans un rôle un peu différent, car d'habitude il est le numéro 1 de l'équipe. Mais dans nos têtes, il est toujours notre leader, et il nous a fait du bien pendant toute la compétition. »

On n'oublie pas les jeunes : huit jours après le titre de l'équipe de France féminine, les -17 ans - Paul Gonzalez, Baptiste Bouin, Macéo Levy, Ninon Lemarchand et Mahé Asensi - décrochaient la médaille d'argent européenne à Eindhoven, derrière l'Angleterre. « On arrivera à les battre un jour, j'en suis convaincu, » confiait Paul. Pourquoi pas dès le mois d'avril à l'occasion du championnat d'Europe -19 ans, qui aura également lieu dans le berceau de la marque Philipps ?

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L'équipe de France -17 ans avait ramené la médaille d'argent du championnat d'Europe (Crédit photo : Stéphane Brevard)

Programme des équipes de France en 2020

  • 9-12 avril : Championnat d'Europe -19 ans par équipes (mixte) - Eindhoven, Pays-Bas
  • 29 avril-2 mai : Championnat d'Europe senior par équipes (hommes et femmes) - Eindhoven, Pays-Bas
  • 7-10 mai : Championnat d'Europe -15/-17 ans par équipes (mixte) – Nottingham, Angleterre
  • 24-26 juillet : Championnat du monde universitaire par équipes (mixte) – Shanghaï, Chine
  • 25-29 juillet : Championnat du monde -19 ans par équipes (garçons) – Gold Coast, Australie
  • 15-20 décembre : Championnat du monde par équipes (femmes) - Kuala Lumpur, Malaisie

Mais avant cela, il y aura bien sûr de nombreuses compétitions individuelles, et 2020 va démarrer fort : le British Junior Open (2-6 janvier à Birmingham) et le Tournament of Champions (9-17 janvier à New York) sont au programme des prochaines semaines !

Rendez-vous le mois prochain pour un nouvel épisode de "Le squash autrement" 

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