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CHAMPIONNAT DU MONDE PAR ÉQUIPES : LES BLEUS EN BRONZE

Équipe de france 22/12/2019

Battue par l'Angleterre vendredi en demi-finale du championnat du monde, l'équipe de France repart néanmoins de Washington avec une belle médaille de bronze, alors que l'Égypte a conservé son titre.

Retour sur la compétition en compagnie de l'entraîneur national Renan Lavigne.

Article de Jérôme Elhaïk 

C'ÉTAIT LE TOUR DES ANGLAIS ...

« On est déçus, on voulait vraiment se qualifier pour la finale et se donner une chance d'aller chercher le titre, » raconte Renan Lavigne, joint au téléphone samedi matin, d'une voix fatiguée. La nuit a été courte pour l'entraîneur national, qui a revisionné la demi-finale perdue face à l'Angleterre « dans son intégralité. Comme d'habitude contre eux, ça a été une rencontre d'anthologie qui aurait pu tourner dans un sens comme dans l'autre. Les deux dernières, en finale du championnat d'Europe, avaient été à notre avantage. Cette fois-ci c'était leur tour, et Declan James – héros malheureux de celle de 2018 - a joué un rôle décisif. » Interrogé après sa victoire face à Mathieu Castagnet, le géant Anglais a admis avoir disputé le meilleur match de sa carrière, alors qu'il traverse une période difficile depuis quelques mois. « Il n'a quasiment rien raté, » ajoute Renan Lavigne. « Le niveau de jeu de Declan, ainsi que sa tactique, ont surpris Mathieu, qui de son côté a manqué de précision et a trop croisé. Cela a permis à son adversaire de beaucoup volleyer en coup droit comme en revers. Pour moi, c'est une frustration de ne pas avoir pu l'aider à inverser la tendance. »

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Les rencontres entre la France et l'Angleterre sont souvent épiques, et celle de vendredi à Washington n'a pas dérogé à la règle (Crédits photo : #WSFmensteams)

« L'Angleterre a été plus solide dans les moments importants »

Les choses avaient mal commencé avec la défaite de Grégoire Marche face à Adrian Waller, alors que le camp Tricolore misait sur « sa plus grande expérience de ce genre de rendez-vous. Greg a eu une belle réaction pour revenir à 2-2, mais dans l'ensemble il n'est pas parvenu à laisser Waller suffisamment derrière lui. Et lorsqu'il a eu des opportunités, il n'a pas su les saisir, à l'image du premier jeu où l'Anglais a fait beaucoup de fautes mais s'est tout de même imposé. Je pense que ça a été crucial, et j'ai encore en mémoire ce coup improbable qui lui permet de revenir à 8-7. Ce genre de rencontres se joue à des détails et celui-là a eu son importance ... » Lors du quart de finale la veille face à l'Espagne, Grégoire Marche avait égalisé après la défaite initiale de Grégory Gaultier. Scénario inverse face à l'Angleterre, le French General ayant effectué une véritable démonstration contre James Willstrop pour remettre les Bleus sur les rails. « Quelle émotion de voir Greg réaliser une telle performance, » confie celui qui a été son coéquipier en sélection entre 1999 et 2010. « Pour un champion comme lui, la défaite face à Pajares a été dure à avaler. Néanmoins, il y avait eu des choses positives et on a tenté d'insister là dessus avec Florent (NLDR : Ehrstein, kiné de l'équipe). Greg s'était conditionné avant ce match contre Willstrop, et tout le travail qu'il a effectué pour revenir depuis des mois s'est matérialisé. » Ce match, qui marque le retour au premier plan du champion du monde 2015 après plus d'un an de galère, n'aura pas suffi pour envoyer la France en finale. « Mais on n'en veut absolument pas à Grégoire, ni à Mathieu. On gagne ensemble, et on perd ensemble. Les Anglais ont été plus forts, notamment dans les moments importants. Ce sont davantage eux qui ont gagné cette rencontre que nous qui l'avons perdue. Je leur tire mon chapeau, notamment à Declan James d'avoir été capable de réaliser une telle performance dans le match décisif. »

OBJECTIF ATTEINT

« L'objectif, qui était de ramener une médaille quelle que soit sa couleur, est atteint, » confie Renan Lavigne. Depuis 2017, la Fédération internationale a décidé de supprimer la rencontre pour la médaille de bronze, et les Bleus sont donc montés sur la troisième marche du podium en compagnie des surprenants Gallois, au Squash on Fire de Washington. « On aurait été prêts physiquement et mentalement à retourner au combat, mais la question ne se pose pas vraiment puisqu'on savait à l'avance que ce serait terminé en cas de défaite en demi-finale. On ne pourra jamais effacer ce qui s'était passé à Marseille il y a deux ans – on était effondrés de finir cinquième, une place dont certaines nations se contenteraient, mais pas la France compte tenu de son histoire dans la compétition depuis 20 ans. Mais on est satisfaits de retrouver notre statut de troisième nation mondiale, même si encore une fois cette demi-finale nous laisse un goût un peu amer. » 

« Cette demi-finale nous laisse un goût amer, mais on est satisfaits de retrouver notre statut. »

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Après la déception de l'édition 2017 à Marseille, les Bleus ont retrouvé une place sur le podium à laquelle ils sont abonnés depuis le début des années 2000 (Crédit photo : Baptiste Masotti) 

PROJETÉS VERS L'AVENIR

« Dans l'immédiat, on va pouvoir profiter des fêtes en famille avec cette médaille de bronze en poche, » indique l'entraîneur des Bleus. La prochaine échéance sera le championnat d'Europe, du 29 avril au 2 mai à Eindhoven. « Un peu comme à Washington, on aura une revanche à prendre par rapport à la quatrième place de l'année dernière. Mais c'est encore loin, il y a beaucoup de tournois individuels d'ici là. À commencer par le Tournament of Champions (9-17 janvier), qui va arriver très vite. » Alors que les Tricolores seront normalement dans le groupe de l'Angleterre aux Pays-Bas, cette édition s'annonce extrêmement relevée avec six pays qui ont atteint les quarts de finale à Washington. « Il ne joue peut-être pas les premiers rôles sur le circuit junior, mais le squash masculin européen est loin d'être sur le déclin, » analyse Renan Lavigne. « Il est même en hausse, à l'image d'un Pays de Galles dont tous les joueurs ont joué au-dessus de leur niveau habituel. Même si le format des rencontres à quatre matches est différent, ce championnat d'Europe sera très intéressant. En ce qui nous concerne, on a l'avantage d'avoir un groupe homogène et de la profondeur. J'ai encore pu constater cette semaine que la France est considérée comme une nation qui travaille bien. On a aujourd'hui 8 joueurs dans le top 75 mondial (NDLR : sans compter Grégory Gaultier, qui bénéficie d'un classement protégé de n°12 et devrait être rapidement de retour à un rang conforme à son standing) : cette médaille n'appartient pas seulement aux quatre qui étaient présents, mais aussi aux autres qui tirent l'ensemble vers le haut. »

« La France est considérée comme une nation qui fait du bon travail. »

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La France de Grégory Gaultier et l'Espagne d'Iker Pajares font partie des six pays européens qui ont fini dans le top 8 à Washington (Crédit photo : #WSFmensteams)

L'ÉGYPTE SOUFFRE MAIS S'IMPOSE

Même si leur parcours n'a pas été de tout repos, l'Égypte a conservé son titre de championne du monde par équipes. Déjà bousculés par l'Allemagne en quart puis le Pays de Galles en demi, Ali Farag et les siens ont failli mené être menés par l'Angleterre (qu'ils affrontaient pour la quatrième fois de suite en finale), mais Karim Abdel Gawad s'en est sorti face à Declan James, 12-10 au cinquième jeu. Le numéro 1 mondial a ensuite terminé le travail en battant Adrian Waller, 3 jeux à 1. C'est le quatrième succès en cinq éditions pour un pays qui domine plus que jamais la planète squash ...

Egypte

Même si elle a été bousculée à Washington, l'Égypte a conservé son titre mondial (Crédit photo : PSA World Tour)

Retrouvez tous les résultats, photos etc. sur les supports officiels de la compétition 

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Ne manquez pas le numéro de décembre de notre rubrique LE SQUASH AUTREMENT, qui sera consacré aux médailles obtenues par les équipes de France en 2019. C'est à lire dans quelques jours sur notre site !

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