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CHAMPIONNATS D'EUROPE INDIVIDUELS : LES CHANCES FRANÇAISES

Équipe de france 02/09/2019

Les championnats d'Europe individuels se déroulent de mercredi à samedi à Bucarest. L'absence des meilleurs – notamment dans le camp Tricolore – laisse le champ libre à d'autres pour aller chercher un titre qui reste prestigieux.

Décryptage des forces en présence, notamment les joueurs et joueuses Français.

 Article de Jérôme Elhaïk

C'est toujours la même histoire : coincé entre plusieurs tournois de rentrée du circuit international, les championnats d'Europe individuels ne font pas (ou plus) partie des priorités des meilleurs joueurs et joueuses du vieux continent, et offre dès lors une opportunité pour d'autres de décrocher un titre qui reste néanmoins prestigieux. Pourquoi pas des Français cette année ? Ce sera difficile chez les garçons, mais les Bleues – Mélissa Alves et Coline Aumard en tête – ont toutes les cartes en main pour monter sur la plus haute marche du podium. Décryptage.

 

UN DUEL FRANCO-BELGE EN PERSPECTIVE

Vous le savez si vous suivez l'actualité du squash de près, la saison 2018-2019 a été exceptionnelle pour le squash féminin français, avec en point d'orgue un premier titre de championnes d'Europe par équipe sur les terres des invincibles Anglaises. « Comme je l'ai dit aux filles pendant l'été, si elles souhaitent avoir des résultats équivalents il faudra être encore meilleures, » confie l'entraîneur national Philippe Signoret. « Par exemple, on ne surprendra pas l'Angleterre deux fois de la même manière ... » Pour se donner les moyens de leurs ambitions, les Bleues (NDLR : à l'exception de Coline Aumard, qui réside et s'entraîne depuis deux ans à Nottingham) ont effectué ensemble une grosse préparation estivale, « plus intense que l'année dernière, » dixit Signoret. « Nous avons un nouveau préparateur physique – Frédéric Pfeferberg, qui s'occupe notamment du n°1 français en badminton Brice Leverdez – qui vient de l'haltérophilie et met beaucoup l'accent sur la musculation. Mélissa Alves et Énora Villard ont repris plus tôt que d'habitude, elles ont donc pu effectuer un gros cycle dans ce domaine. » Comme l'an dernier, le Basque a ensuite emmené ses joueuses dans sa région natale. « Dans l'ensemble, la préparation s'est très bien passée et les filles sont d'attaque pour reprendre la compétition, sachant qu'il y a une échéance très tôt avec l'open de France à Nantes (9-14 septembre). » Mais avant cela, trois d'entre elles seront à partir de mercredi à Bucarest, à l'occasion du championnat d'Europe individuel. Camille Serme – lauréate sans interruption de 2012 à 2017 – a préféré effectuer les derniers réglages sur un tournoi exhibition aux États-Unis, et comme Millie Tomlinson ne défendra son titre, on sait d'ores et déjà qu'une nouvelle joueuse inscrira son nom au palmarès samedi après-midi. « Peu importe que les meilleures ne participent pas, » explique Philippe Signoret. « En ce qui nous concerne, nous avons nos propres objectifs et cette compétition sert de préparation. Elle est également importante pour certains pays, dont les joueuses ont une belle opportunité de remporter un titre. » Il pense évidemment à la Belgique des sœurs Gilis, têtes de série n°1 et 2 du tableau. Trois fois médaillée au cours des trois dernières éditions (dont l'argent derrière Serme il y a deux ans), Nele tentera de continuer sur la lancée de sa fin de saison 2018-2019 (quart de finaliste au British Open et accession au top 20 mondial) pour s'imposer. Avec un style plus offensif, sa cadette Tinne a également marqué les esprits depuis quelques mois, mettant notamment fin à la carrière de Laura Massaro à Hull.  

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Les sœurs Gilis tenteront d'apporter un premier titre continental à la Belgique ... (Crédit photo : Joren De Weerdt)

Leurs deux principales rivales seront Françaises. « Coline Aumard et Mélissa Alves peuvent viser l'or, » affirme Philippe Signoret. Le chemin des deux joueuses s'est souvent croisé ces derniers mois, et elles s'affronteront au premier tour à l'open de France à Nantes. « Mais c'est assez logique, car elles ont un classement assez proche et vont être amenées à se disputer la place de numéro 2 française derrière Camille. » Si elles veulent se retrouver en finale en Roumanie, elles devront à priori sortir vainqueur d'un duel Franco-Belge : pour Mélissa Alves, ce sera contre Nele (qu'elle a récemment battue lors d'un tournoi exhibition à l'île Maurice), alors que Coline Aumard sera opposée à Tinne si la hiérarchie est respectée. Une belle occasion pour la native de Villeneuve Saint-George de prendre sa revanche car la n°27 mondiale – qui est l'une de ses meilleures amies sur le circuit – a nettement remporté leurs deux confrontations la saison dernière. Mais aussi de faire encore mieux qu'en 2018, elle qui avait décroché une superbe médaille d'argent. Mais n'oublions pas Énora Villard. La numéro 4 française avait effectué une belle fin de saison avec un succès à Clermont-Ferrand, et a selon son entraîneur « effectué une excellente préparation. Je trouve qu'elle a énormément progressé, maintenant ça va se jouer dans la tête : il lui faudra ne plus être sur la réserve et trop appliquée comme ça lui arrive parfois. » Dans cette optique, son probable quart de finale face à Tinne Gilis sera un excellent test, sachant qu'elle retrouvera la jeune Belge au premier tour à Nantes ...

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... mais les Françaises Mélissa Alves et Coline Aumard (ici lors de leur confrontation en mars à l'Annecy Rose Open) ne l'entendent pas de cette oreille (Crédit photo : Draz Foto)

 PAROLES DE BLEUES 

Coline Aumard 

« J'ai passé un superbe été, car j'ai à la fois fêté mes 30 ans avec mes amis et ma famille, puis nos fiançailles avec Adam (NDLR : Auckland, joueur de squash professionnel Anglais) et nos proches. Je suis également très contente de ma préparation, que j'avais décidé d'effectuer en Angleterre pour la première fois et je ne le regrette pas. J’ai pu partager le court avec de nombreux joueurs différents, c’est ce que j’adore ici. Je me sens prête pour cette nouvelle saison, et j’ai hâte qu'elle commence, sachant que démarrer par le championnat d’Europe individuel est idéal : on a l'opportunité de disputer des matches, sans la pression de devoir marquer des points pour le classement mondial. Le tableau est ouvert : je vais tout faire pour monter sur la plus haute marche du podium, mais commencer la saison avec un podium Européen, ce serait bien … »   

Mélissa Alves 

« La préparation estivale, qui a été plus dure et plus intense que l'année dernière, s'est très bien passée. On a changé de préparateur physique et on a beaucoup travaillé en salle. Bosser à la fois sur et hors du court, ça m'a beaucoup plu car ça permet de s'aérer l'esprit. Le fait de disputer le tournoi exhibition à l'île Maurice, c'était sympa car on a pu faire des matches tout en continuant de s'entraîner là-bas. On a ensuite mis les bouchées doubles au mois d'août avec notamment la semaine de stage à Biarritz, où on a effectué beaucoup de séances. L'objectif, c'est que les semaines d'été soient très dures pour que la saison paraisse facile ... C'est maintenant qu'on a le temps de s'entraîner physiquement et de progresser, ensuite ce sera davantage du maintien. Personnellement ça s'est très bien passé, je n'ai pas eu de blessure et j'ai hâte de reprendre la saison. L'objectif au championnat d'Europe sera de gagner, et je pense que ce sera le cas pour bon nombre des tournois auxquels je vais participer : pour les tournois Platinum la marche est évidemment très haute, mais il faut y croire ... »  

Énora Villard 

« Ma saison 2018-2019 s'était achevée relativement dès la fin mai (au PSA de Clermont), et j'ai donc effectué un break puis repris l'entraînement bien plus tôt que les années précédentes. De plus, nous avons un nouveau préparateur physique (Frédéric Pfeferberg) qui nous a fait travailler sur de nouvelles choses, ou du moins d'une manière différente. J'ai également eu la chance de participer au tournoi exhibition à l'île Maurice puis au stage de l'équipe de France à Biarritz, ça a été très dépaysant. Ça a été sans aucun doute la préparation estivale la plus intense de ma (courte) carrière, mais malgré la souffrance je me suis vraiment éclatée et j'ai hâte de voir ce que ça va donner lors des premiers tournois : après trois mois d'entraînement, on a faim de compétition ! Ça commencera donc avec le championnat d'Europe individuel en Roumanie, étant tête de série 5/8 j'aurai normalement un gros match en quarts (NDLR : ces propos ont été recueillis avant le tirage au sort, Énora affrontera normalement Tinne Gilis). L'objectif est également de retrouver les sensations de la compétition, de bien gérer toutes les émotions qui vont avec, et de voir comment les choses qu'on a bossées cet été se mettent en place. En termes de performance, je vais commencer par viser une place en demi-finale ... »  

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Derrière les quatre favorites, Énora Villard est la principale outsider dans le tableau féminin (Crédit photo : Nicolas Barbeau)

 

  

DEUX BLEUS EN QUÊTE D'EXPLOIT

Si chez les femmes les chances de victoire Tricolore sont réelles, cela sera plus compliqué chez leurs homologues masculins : pour différentes raisons, les cinq meilleurs joueurs Français ne seront pas présents en Roumanie (retrouvez les explications du directeur technique national Bruce Neuffer concernant les critères de sélection). Aux absences de Grégory Gaultier, Grégoire Marche, Mathieu Castagnet et Lucas Serme est venue s'ajouter celle de dernière minute de Baptiste Masotti. « Il a été intégré au tableau de l'open de Chine suite à un forfait, et ne sera pas remplacé à Bucarest, » confie l'entraîneur national Renan Lavigne. Un choix logique, car une participation à un tournoi Gold est synonyme de points précieux, surtout pour un jeune joueur aux portes du top 50 mondial. « On sait que l'absence de ranking points et de dotation est un handicap pour les championnats d'Europe individuels, surtout cette année avec le calendrier assez démentiel entre septembre et décembre, » ajoute Lavigne. « Or, le classement PSA est le critère primordial d'établissement des têtes de série pour le championnat du monde par équipe (15-21 décembre à Washington). Enfin, il faut dire aussi que l'organisation n'est pas toujours optimale, sauf lors de certaines éditions comme celle de 2014 à Valenciennes. Avec tout ça, c'est logique que les meilleurs européens ne soient pas là, mais du coup il y a l'opportunité d'accrocher une médaille pour d'autres, notamment les jeunes Français. » Ils seront donc seulement deux Bleus à Bucarest, Auguste Dussourd et Sébastien Bonmalais. Le premier cité a effectué sa préparation estivale au Mexique, « en altitude, » précise-t-il. « J'ai commencé par un gros cycle de musculation du bas du corps, suivi par du foncier. Ensuite, j'ai attaqué les séances sur le court. » Pour sa première sélection en équipe de France, le Parisien avait donné une belle réplique à Raphael Kandra en quart de finale l'an dernier. Avant le forfait de Masotti, Dussourd affirmait « viser une médaille tout en sachant que ce serait compliqué. » Son statut de tête de série 3/4 augmente naturellement ses chances, mais il devra se méfier du gaucher Tchèque Daniel Mekbib (qui s'est entraîné au pôle France d'Aix-en-Provence ces derniers jours) en quart, avant de possibles retrouvailles avec Kandra en demi.

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Auguste Dussourd et Sébastien Bonmalais représenteront le squash masculin Tricolore en Roumanie (Crédit photo : Annecy Squash)

De son côté, Sébastien Bonmalais a suivi un programme un peu différent de ses camarades d'entraînement à Aix-en-Provence cet été, le Réunionnais ayant disputé trois tournois en juillet-août avec d'excellents résultats à la clé. « Du coup, on a davantage mis l'accent sur l'aspect technique avec Seb, avant de travailler à nouveau l'explosivité à son retour, » indique Renan Lavigne. « Il a effectué beaucoup de déplacements (Qatar, Japon, États-Unis), mais ça ne l'a pas trop fatigué. Et c'est sûr que ça lui permettra d'aborder le début de saison avec du rythme. » « J'espère décrocher une médaille en Roumanie, » confie l'intéressé. « Je suis conscient que ça ne va pas être facile car il y a du monde devant moi, mais j'ai confiance et je m'entraîne bien en ce moment. » « Quand on pense au niveau qui était le sien il y a deux ans (NDLR : lors de sa première participation à Nottingham), ça permet de mesurer ses progrès, » ajoute son coach. « Et comme il ne participera pas à l'open de France, il est très motivé pour ce championnat d'Europe individuel. Il a déjà battu des joueurs du top 40 mondial et peut donc viser une médaille. » Pour cela, Bonmalais devra encore monter d'un cran son niveau de performance, car il devrait affronter Nicolas Mueller (28ème mondial) en quart de finale. Le Suisse est l'un des trois principaux candidats à l'or en Roumanie, avec Borja Golan (tenant du titre, et son adversaire théorique en demi-finale), et Raphael Kandra.

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Borja Golan (troisième en partant de la gauche, ici sur le podium 2018) va tenter de remporter un troisième titre Européen en quatre ans (Crédit photo : Bild / Lennard Jessen) 

LES MONDE EN LIGNE DE MIRE ...

À l'instar de son homologue Philippe Signoret la saison dernière, Renan Lavigne est focalisé sur le championnat du monde par équipe. « Les joueurs ont de nombreuses échéances individuelles d'ici là, mais évidemment que j'y pense de mon côté, c'est un gros objectif ! Il faut à la fois éviter les blessures et faire en sorte qu'ils aient le meilleur classement mondial possible. Même si rien n'est encore définitif, il y a des chances pour qu'on soit têtes de série ¾. » Derrière l'Égypte, grandissime favorite pour conserver le titre acquis à Marseille fin 2017, cela semble très ouvert avec l'Angleterre et la France, mais Lavigne cite également « la Nouvelle-Zélande, la Malaisie, Hong-Kong, sans oublier des pays européens en progression comme l'Allemagne ou l'Espagne. » Avec cette compétition majeure en ligne de mire, l'ancien n°17 mondial tire un bilan positif de la préparation estivale menée à Aix-en-Provence, où ses joueurs « n'ont pas eu de pépin physique et ont pu travailler sur de nombreuses pistes. Le calendrier est surchargé de septembre à décembre, et c'est donc très positif que les joueurs aient eu deux mois pour travailler la technique et le physique. Par la suite, les périodes entre les tournois serviront davantage à régénérer les organismes. »

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 Grégory Gaultier en leader des Bleus, une image qu'on espère revoir au championnat du monde par équipe (Crédit photo : Philippe Rochais) 

Les ambitions des Bleus à Washington seraient évidemment boostées par le retour de Grégory Gaultier. Éloigné des parquets depuis octobre 2018 en raison d'une grave blessure au genou, le French General a connu une convalescence compliquée mais il semblerait que les dernières nouvelles soient bonnes. « Le chirurgien lui a dit que son genou allait bien, » précise Lavigne. « Il va reprendre progressivement cette semaine à Prague (avec vélo et renforcement musculaire). Ensuite, il sera à Aix partir du 15 septembre pour s’entraîner avec tout le groupe du pôle France et Thomas Adriaens, son préparateur physique, et ce, jusqu’à son tournoi de reprise. » Il faudra donc attendre encore un peu pour en savoir plus sur la possible présence de l'ancien numéro 1 mondial et champion du monde outre-Atlantique, mais ce dernier a réaffirmé pendant l'été sa détermination à revenir au plus haut niveau, à 36 ans. « On a un bon groupe, et chacun de nos joueurs travaille dur, » ajoute Renan Lavigne. « On visera de toute façon une médaille, mais pas du même métal si Greg était présent ... La manière dont il met tout en œuvre pour revenir en fait un exemple, et avoir un joueur de sa trempe dans une équipe, ça change pas mal de choses … »  

Programme de mercredi

Femmes - 1/16è de finale le matin puis 1/8è l'après-midi 

11h40 : [3/4] Mélissa Alves - Alexandra Marcu (ROM)

12h20 : [3/4] Coline Aumard - Andreea Denisa Ghiorghisor (ROM)

13h : [5/8] Énora Villard - Nicoleta Stefan (ROM)

Hommes - 1/8è de finale l'après-midi (Auguste Dussourd et Sébastien Bonmalais bénéficient d'un bye au premier tour)

18h : [3/4] Auguste Dussourd - [9/16] Martin Mosnik (SLO) ou [17/20] Stelian Stankov (BUL)

19h : [5/8] Sébastien Bonmalais - [9/16] Martin Kegel (CRO) ou [17/20] Stoil Zhilev (BUL)

Les quarts de finale auront lieu jeudi, les demi-finales vendredi et les finales samedi.

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Pour suivre les championnats d'Europe individuels

Tableaux et résultats (Tournament Software)

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