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CHAMPIONNAT DU MONDE JUNIOR

Équipe de france 08/08/2019

LES COMMENTAIRES DU DTN

Amis Squasheurs, j'ai une petite anecdote à vous raconter qui va vous placer directement au coeur des équipes de France. 

Les juniors sont, en ce moment même, en Malaisie, pour disputer le championnat du monde.

Il y a eu un grand débat, avec les entraîneurs nationaux, sur cette équipe. J'ai posé une question directe à son sujet : dois-je envoyer les bleuets à l’autre bout du monde alors qu'il leur sera impossible d’y obtenir une médaille ? Finalement, cette réflexion est tout à fait en phase avec la position du ministère à l’égard du sport de haut-niveau : il convient de centrer les moyens financiers et humains sur les meilleures possibilités de médailles internationales. De mon point de vue, trois éléments m’interpellaient pour que je m’aligne sur ce principe.

D'abord, ce déplacement, représentait une organisation compliquée pour un résultat forcément moyen. Quand je dis compliqué, c’est du point de vue administratif d’une part et du point de vue humain d’autre part. A ce titre, le métier d’entraîneur est extrêmement exigeant en terme de déplacements. Si je pouvais préserver un peu la vie personnelle des troupes sans affecter le tableau des médailles de la fédération, je faisais d’une pierre deux coups.

Ensuite, j'aurais préféré mettre l'argent du séjour ailleurs. Si la fédération française de football ou de tennis possède un budget d’environ 250 millions d’euros, la fédération française de squash passe péniblement la barre des 1,5 millions d’euros. Dans ces conditions, on doit souvent prioriser les actions.

Enfin, la génération dont on parle, nos juniors (dont certains sont de très jeunes juniors), arrivera à maturité seulement en 2028... Dans quasiment 10 ans... soit une éternité pour notre monde qui vit uniquement l'instant présent.

Bref, suite à cette analyse, il me restait deux questions en tête :

1. Le retard des jeunes se rattrapent-ils ?

A cela, les entraineurs m'ont répondu : "Nous avons besoin que les joueurs aillent en Malaisie pour voir ce qui les sépare de l'élite. Nous rattraperons ce retard, nous l'avons déjà fait avec d'autres joueurs. Mais nous ne pourrons rien faire si ils n'ont pas conscience de cet écart parce qu'ils ne l’ont pas vu de leurs yeux".

Ce positionnement était donc clair. Sur le versant technique, j’avais une première réponse : sur le long terme, il paraissait mieux d’investir sur les jeunes. 

2. La deuxième question m’était beaucoup plus personnelle : étais-je prêt à investir sur l'avenir dans un monde où tout va si vite que le long terme n'existe plus pour personne ? En gros, je ne savais pas si je me sentais capable d’essuyer les plâtres pendant plusieurs années avant de voir, peut-être, les résultats de ces efforts. Tout le monde n’attend plus que des résultats immédiats, choisir les jeunes était une prise de position presque outrancière.

Et bien, vous savez quoi ? J'ai choisi de faire confiance à la jeunesse. Après tout, la performance se construit sur du long terme, parfois du très long terme et cela peut même dépasser le mandat des dirigeants en place. Il faut accepter cela. Nous avons donc envoyé les juniors. Nous ferons de notre mieux pour progresser encore et encore. Encouragez-les Svp, acceptez que cette équipe ne gagnera pas tout de suite. Les joueuses se révèleront plus tard. Notre équipe de France 2028, à vous et moi parce que les tricolores appartiennent à tout le monde, répondra à nos espoirs. C’est le pari que nous faisons aujourd’hui, dix ans plus tôt, en 2019 !

 Article de Bruce NEUFFER

                                                                                  

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