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LES BLEUES À L'HONNEUR
Équipe de france 18/05/2019Pour fêter le premier titre de championnes d'Europe de l'équipe de France féminine, la Fédération Française de Squash avait convié les médias, ainsi que ses partenaires institutionnels vendredi au Jeu de Paume.
L'occasion pour Camille Serme, Mélissa Alves, Énora Villard et leur entraîneur Philippe Signoret de revenir sur cet exploit.
Article de Jérôme Elhaïk
LES BLEUES À L'HONNEUR
Bruce Neuffer, directeur technique national de la FFSquash a ouvert la conférence de presse en rappelant l'ampleur historique de ce succès : l'Angleterre avait remporté 40 des 41 précédentes éditions ! Philippe Signoret a donc rempli la mission qu'il lui avait confié : faire tomber cette forteresse, quatre ans après que l'équipe de France masculine lui ait montré la voie. L'entraîneur national et ses trois joueuses (Coline Aumard, qui réside à Nottingham, était absente) ont ensuite répondu aux questions des journalistes. Morceaux choisis.
Le DTN Bruce Neuffer a présenté les joueuses et leur entraîneur aux journalistes présents (Crédit photo : FFSquash)
Philippe Signoret : « Ce résultat est le fruit d'un travail quotidien. Je dois avouer que je ne me reconnais pas dans le fonctionnement d'autres nations, où les entraîneurs côtoient uniquement les joueuses de la sélection lors des compétitions internationales et de quelques regroupements. Un autre facteur essentiel de notre réussite est qu'on ne se fixe aucune limite. On ne sait jamais ce qui peut se passer en sport, mais une chose est sûre, on n'a pas peur de personne. Et pourtant, jouer contre l'Angleterre c'est un peu comme David contre Goliath. Ils ont inventé le squash, et je fais partie de ceux qui respectent énormément leur travail. Maintenant, on va continuer à se remettre en question en permanence, et à explorer de nouvelles "pistes" de travail, un terme que j'aime bien. On va tenter d'être encore plus précis, et d'affiner le staff. »
Camille Serme : « J'ai dû attendre d'avoir 30 ans pour enfin battre l'Angleterre ! Cette victoire a encore plus de valeur car les filles ne sont pas que des coéquipières pour moi. Elles sont de véritables amies, qui étaient toutes les trois présentes à mon mariage. C'est difficile de dire si on donne encore plus en match par équipe qu'en individuel (NDLR : de son côté, Mélissa Alves affirme avec force que c'est le cas pour elle). Mais tous les moments que l'on partage du matin au soir rendent ces compétitions très spéciales. »
Mélissa Alves : « Comme je l'ai déjà dit, c'est le plus beau moment de ma carrière pour l'instant. Même si j'ai connu quelques défaites contre l'Angleterre en junior, ce titre a une signification encore plus grande pour Camille et Coline : les voir aussi heureuses lors de la remise des prix, c'était vraiment super. »
Énora Villard : « C'était seulement mon deuxième championnat d'Europe, mais ça ne m'empêche pas de mesurer l'importance de cette victoire. En tant que remplaçante, j'ai un rôle particulier mais je me suis sentie totalement intégrée. Ce titre nous donne envie de mettre les bouchées doubles à l'entraînement, et d'aller encore plus loin. »
Une phrase est sur toutes les lèvres : après avoir conquis l'Europe, l'équipe de France doit viser très haut lors du prochain championnat du monde, qui aura lieu fin 2020 en Malaisie. Voici ce que les Bleues et leur entraîneur pensent de l'Égypte, nation qui domine la discipline actuellement.
Camille Serme : « Après le football, c'est le sport roi là-bas. Il y a beaucoup de champions auxquels les jeunes peuvent s'identifier. Leur approche est basée sur la confrontation, tout le monde joue avec tout le monde. Pour schématiser, leur objectif est de gagner le point quelle que soit la manière, alors qu'en France on enseigne les outils qui doivent normalement permettre d'y parvenir (rires). »
Philippe Signoret : « Il y a tout d'abord une raison historique à leur domination : l'Égypte est une ancienne colonie britannique, et en matière de squash on sent cette influence. Ensuite, il y a plusieurs ingrédients qui constituent une formule gagnante. Il y a beaucoup de clubs, très proches géographiquement et qui comptent tous un grand nombre de courts. Ensuite, il y a énormément d'enseignants, on en trouve parfois une quinzaine par club quand en France c'est déjà bien s'il y en a un. Enfin, la priorité absolue est donnée aux jeunes, et on y voit largement plus de joueurs âgés de 4 ans que de 40 ans. »
Mélissa Alves : « Un joueur comme Ali Farag (NDLR : n°1 mondial et champion du monde) est une véritable star là bas. Je ne dis pas que l'on court après la célébrité, mais lorsque des athlètes accèdent à ce statut, c'est signe de bonne santé pour leur discipline. »
Même si la popularité des joueuses françaises est encore très loin de celle de leurs homologues Égyptiennes dans leur pays, Mélissa Alves a répondu à plusieurs sollicitations des médias depuis le titre européen des Bleues (Crédit photo : FFSquash)
Philippe Signoret : « Pour mesurer la popularité du squash en Égypte, il faut savoir que les finales du récent open d'El Gouna, diffusées à la télévision nationale, ont été regardées par plus de 10 millions de téléspéctateurs ! Et pour l'anecdote, alors qu'on était à l'aéroport, la personne au guichet a reconnu Camille et lui a demandé de prendre une photo avec elle. Cela ne lui arrive jamais en France ... »
Après la conférence de presse, la FFSquash a reçu les partenaires institutionnels (ministère des sports, DRJSCS Île-de-France, Agence nationale du sport etc.) Dans son discours, Dominique Fontanon (secrétaire de la FFSquash, qui était présent à Birmingham) a rappelé qu'en sport, « on perd plus souvent qu'on ne gagne, » et qu'il était important « de partager cette victoire collective avec nos partenaires. Tout seul on va vite, ensemble on va loin ! Le projet de la Fédération va au-delà du squash, nous souhaitons faire rayonner la France. Merci aux joueuses, qui nous permettent d'y parvenir et nous ont fait rêver. »
Dominique Fontanon, secrétaire général de la FFSquash, en compagnie des joueuses de l'équipe de France et de leur entraîneur (Crédit photo : FFSquash)
La Fédération Française de Squash avait convié ses partenaires institutionnels au Jeu de Paume (Crédit photo : FFSquash)
L'équipe de la Fédération Française de Squash (cadres d'État, salariés et élus) (Crédit photo : FFSquash)
Dès lundi, Camille Serme, Coline Aumard et Mélissa Alves débutent leur campagne au British Open, alors que quelques jours plus tard Énora Villard sera tête de série n°1 de l'open international des Volcans à Clermont-Ferrand. Suivez leur parcours sur les liens suivants :
Open international des Volcans (site officiel)
Pôle France Squash Créteil (Facebook)
Équipementier des équipes de France, Stéphane Poutz et sa société Squashy sont revenus en images sur la victoire des Bleues