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ANNECY ROSE OPEN 2019 : RETOUR SUR UNE SEMAINE INOUBLIABLE
Événements 21/03/2019Même si la victoire de Coline Aumard aurait constitué la cerise sur le gâteau, la première édition de l'Annecy Rose Open a été une incontestable réussite.
Retour sur une semaine exceptionnelle, pendant laquelle tous les protagonistes (organisateurs, joueuses, public et partenaires) auront été en communion.
Article de Jérôme Elhaïk
100 % FÉMININ
Open 100 % féminin, pouvait-on lire sur l'affiche de l'Annecy Rose Open. Car s'il s'est appuyé sur l'expérience des autres bénévoles de l'association Seynod Annecy Squash, acquise au cours des deux éditions de l'open international hommes, le comité d'organisation était composé de trois joueuses du club, aux profils différents mais complémentaires : responsable de la communication du SAS et de l'évènement, Coralie Segers baigne dans le squash depuis toujours (sa sœur Fanny et sa cousine Maud Duplomb participaient au tournoi). Déjà impliquée dans l'organisation des tournois masculins, elle a été à l'initiative de l'ARO 2019. « On a eu la chance que tout le monde nous ait suivi avec enthousiasme, » confie-t-elle, « que ce soit les partenaires, l'association ou les joueuses. » Sandrine Renier (qui a été très présente pendant la semaine, alors qu'elle attend un heureux événement dans quelques jours) indique avoir débuté le squash « il y a seulement cinq ans, » mais être « une passionnée, je regarde énormément de matches. »
Nathalie Chabot, Sandrine Rénier et Coralie Segers, les trois organisatrices de l'Annecy Rose Open 2019 (Crédit photo : Annecy Rose Open 2019)
« Ce n'est pas mon cas, » raconte le dernier membre du trio, Nathalie Chabot. « Même si j'adore ce sport, je ne suis pas aussi mordue que Sandrine. Je me suis retrouvé là par hasard (rires), mais ce qui m'a plu c'est le challenge personnel et je me suis prise de plus en plus au jeu. » Sa maîtrise de l'anglais, ainsi que les compétences inhérentes à sa profession (elle est responsable administrative des ventes chez Guhring France, l'un des principaux sponsors du tournoi) l'ont amené à endosser le rôle de coordinatrice - « le plus important sur un événement comme celui-ci, c'est de répartir les tâches et de savoir mettre les bonnes personnes aux bons endroits, » - et à prendre la parole lors de la soirée de gala et la remise des prix. « Mais être sur les photos, ce n'est pas ce qui m'intéresse, » précise-t-elle. « Ce qui est appréciable, c'est que l'équipe a été très solidaire et que personne n'a cherché à se mettre en avant. »
UN TRAVAIL D'ÉQUIPE
Nathalie Chabot l'a répété lors de la remise des prix : au-delà du travail du comité d'organisation, le tournoi n'aurait pu avoir lieu sans le soutien des partenaires (Tailor Capital, Guhring France, E2Therm et leurs hôtes du RM Club Visaform) et des bénévoles. « On s'est appuyés sur l'expérience de l'équipe qui avait organisé l'open international masculin en 2017 et 2018, » explique-t-elle « Sans eux, la préparation aurait été beaucoup plus laborieuse … Ce serait trop long de tous les citer, mais par exemple, Sébastien Singh (président du Seynod Annecy Squash) m'a aidé pour tout ce qui concerne les relations avec la PSA. Christophe Girod s'est occupé du démontage de la vitre arrière d'un des courts afin d'installer une tribune en face du central, alors que David Bergeret a assuré les services de cordage pour le tournoi. Sans oublier toutes celles et ceux qui ont hébergé des joueuses (on tenait à ce que le plus possible dorment chez des gens du club, pour donner un caractère familial et convivial) et ont participé aux navettes. »
Pendant une semaine, joueuses, arbitres, bénévoles etc. ont travaillé à l'unisson (Crédits photo : Annecy Rose Open 2019)
Ce qui participe à la réussite d'un événement, ce sont tous ces petits « plus, » qui font sa singularité et de ce côté là l'Annecy Rose Open 2019 n'a pas été en reste : présence d'arbitres expérimentés à ce niveau (Christophe Gimenes et Simon Saunders), package de bienvenue pour les joueuses (« elles ont particulièrement apprécié le mug personnalisé, » raconte Coralie Segers), tournoi régional féminin organisé le samedi avant les demi-finales, masseuse pour les joueuses, tombola, radar pour mesurer la vitesse de sa frappe, soirée de gala avec un somptueux buffet fourni par Michael Bourdillat, etc. Et que dire du streaming ? Certes, il est désormais fréquent que les tournois soient diffusés sur Internet, mais Christophe Vergnaud, « Vever » pour les intimes, y a ajouté sa petite touche personnelle : plusieurs caméras sur le court central, scoring en direct, incrustations à l'écran pour annoncer les décisions des arbitres etc. Au final, un rendu exceptionnel pour un tournoi de cette catégorie, à l'image de cet Annecy Rose Open 2019.
UNE RÉUSSITE TOTALE
« Au nom de toutes les joueuses, merci pour ce que vous avez fait, » a déclaré Coline Aumard lors de la remise des prix, elle qui a déjà été adoptée quelques semaines seulement après son arrivée dans le club Haut-Savoyard. « Nous avons toutes été très agréablement surprises de votre engagement, votre accueil et votre générosité, et en garderons un merveilleux souvenir. » Cet Annecy Rose Open a en effet été une immense réussite, à la mesure de l'investissement de tous ses protagonistes. Notamment celui du public, qui a répondu présent dès les premiers tours et a fait monter les décibels lors de la finale. « C'était notre première édition, et on souhaitait que les joueuses soient dans des conditions optimales afin de ne penser qu'à leurs matches, et de faire ainsi la meilleure promotion possible du squash féminin, » indique Nathalie Chabot. « Ça s'est vraiment super bien passé entre elles et nous. D'un côté, elles étaient conscientes que nous sommes des bénévoles et qu'on a d'autres choses à gérer à côté, mais de l'autre ce sont des joueuses professionnelles donc nous avons certaines obligations envers elles. Humainement, l'expérience a été extraordinaire. Bien sûr, il y a eu quelques moments de pression et de tension, mais l'entraide et la cohésion ont toujours prévalu. L'essentiel était que le résultat soit bon et que les joueuses aient envie de revenir. J'en profite d'ailleurs pour les remercier : elles ont été disponibles, notamment avec nos jeunes, talentueuses, combatives, humbles dans la victoire et fair-play dans la défaite. »
Avec émotion, Coline Aumard a remercié l'organisation au nom de toutes les joueuses lors de la remise des prix (Crédit photo : Draz Foto)
« J'ai également l'impression que les retours des médias ont été encore plus nombreux que les années précédentes, peut-être parce que le sport féminin est à la mode, » glisse avec le sourire Coralie Segers. Le Dauphiné Libéré, ODS Radio et 8 TV Mont Blanc ont en effet largement couvert l'évènement. Les personnalités n'ont pas été en reste, puisque la Miss Haute-Savoie 2018 ainsi que le sénateur de la Haute-Savoie Cyril Pellevat étaient présents lors la remise des prix. Il n'aura manqué que la cerise sur le gâteau, c'est-à-dire la victoire de Coline Aumard. Mais malgré les conseils d'un certain Grégory Gaultier, elle s'est inclinée au bout du suspense en finale face à la tête de série n°1, la Néerlandaise Milou van der Heijden (11-8 au 5ème jeu). La Française a déjà pris rendez-vous pour l'année prochaine, mais la concurrence risque d'être rude : une possible augmentation du prize money de 11 000 à 25 000 $ a été évoquée pour 2020 par Rémy Mabillon, propriétaire du Visaform et principal sponsor de l'association via sa société Tailor Capital. Le squash féminin à Annecy, on n'a pas fini d'en entendre parler ...
CÔTÉ COURT
On le répéte sans cesse : l'actif principal d'une compétition, ce sont les joueurs, ou les joueuses en l'occurrence. Pendant cinq jours, elles ont offert un magnifique spectacle au public venu nombreux au Visaform. Ça avait commencé dès le premier tour avec trois très belles bagarres en 5 jeux, dont le match franco-français remporté de justesse par Chloé Mesic face à Maud Duplomb. Le lendemain, Mesic allait mener 2 jeux à 0 face à la Sud-Africaine Milnay Louw, avant de céder face à celle qui joue pour Annecy depuis cette année. Les jeunes Égyptiennes Farida Mohamed et Jana Shiha (17 ans) ont comme prévu fait étalage de leur talent, mais ont été stoppées en quart de finale par les futures finalistes. C'est également à ce stade de la compétition qu'Énora Villard a quitté le tournoi, après une partie de haut niveau face à l'Anglaise Rachael Chadwick. Remake de celle du championnat de France, la demi-finale attendue entre Mélissa Alves et Coline Aumard a tourné à l'avantage de cette dernière. Légèrement touchée au mollet au tour précédent, la Guyanaise paraissait « amorphe et son adversaire ne l'a pas laissée rentrer dans le match, » indiquait son entraîneur Philippe Signoret. « Elle a fait trop de fautes et de mauvais choix dans les deux premiers jeux, alors que Coline a fait un très bon match. » Hélas, la belle histoire n'est pas allé jusqu'à son terme pour la néo-Annécienne, battue par Milou van der Heijden à l'issue d'une très belle finale. Bousculée auparavant par Mohamed en quart puis Chadwick en demi, la tête de série n°1 a toujours su trouver des solutions. « L'intelligence tactique est l'une de mes atouts, que j'ai développé dès mon plus jeune âge pour compenser mes problèmes de déplacement, » nous raconte-t-elle dans un entretien exclusif à lire demain sur notre site. Après avoir intégré récemment le top 30 mondial, la Néerlandaise a remporté en Hautè-Savoie le plus grand titre de sa carrière et ne compte pas s'arrêter là.
Après cinq jours de compétition, c'est la Néerlandaise Milou van der Heijden (en bleu) qui est sortie vainqueur (Crédits photo : Draz Foto)
Ne manquez pas la deuxième partie de notre compte-rendu demain : vous pourrez y lire un retour sur le tournoi de Coline Aumard, ainsi qu'un entretien exclusif avec la lauréate de l'Annecy Rose Open 2019, Milou van der Heijden.
Milou van der Heijden et Coline Aumard (Crédit photo : Draz Foto)
Pour revivre l'Annecy Rose Open 2019
Les photos (Draz Foto - Nathalie Chabot)
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