Actus
4ème OPEN INTERNATIONAL NIORT VENISE VERTE : MASOTTI, COMME UNE ÉVIDENCE ...
Événements 21/11/2018Il aura attendu quatre ans pour s'imposer chez lui : Baptiste Masotti a remporté dimanche dernier l'open international Niort Venise Verte.
Sous les yeux de son père, organisateur du tournoi, et aux dépens de son partenaire d'entraînement et ami Sébastien Bonmalais. Retour sur une semaine riche en émotions.
Article de Jérôme Elhaïk
Photos Niort Squash Club / Emmanuelle Boyer
Maître de son sujet de bout en bout, Baptiste Masotti s'est logiquement imposé à domicile
MASOTTI, WHAT ELSE ? L'histoire d'un tournoi ne se résume certes pas à son vainqueur, et d'autres joueurs ont brillé sur les parquets du Squash du Marais la semaine dernière. Difficile néanmoins de nier que la victoire de Baptiste Masotti au 4ème open international Niort Venise Verte a occulté tout le reste : ce n'est pas tous les jours qu'on remporte le plus grand titre de sa carrière dans sa ville natale, et dans le tournoi organisé par son père ! Avec sobriété, Jean-Michel Masotti exprime sa satisfaction, indiquant que « ce résultat est logique au vu de ce que Baptiste produit depuis le début de la saison, et même sur l'ensemble de l'année civile. » Finaliste en 2016 (alors que la dotation était de 5 000 $), puis demi-finaliste l'an dernier, le n°71 mondial a été solide de bout en bout, gagnant tous ses matches 3-0. « J'ai beaucoup mieux géré le contexte que les années précédentes, certainement parce que j'ai vécu des choses plus impressionnantes ces derniers mois, » indique le lauréat, faisant référence à son superbe parcours à Nantes début septembre, mais surtout à son rôle décisif dans l'obtention du titre de champion d'Europe avec l'équipe de France au printemps. Lorsqu'on interroge son entourage, et l'intéressé lui-même, sur les principales raisons de son évolution récente, un mot revient inlassablement : maturité. « C'était son pêché mignon dans le passé, » précise Masotti père. « Mais il a énormément progressé dans ce domaine, et comme l'a dit fort justement Renan Lavigne, il a maîtrisé son sujet de la première à la dernière balle du tournoi. Baptiste est désormais un véritable joueur professionnel, qui sait parfaitement se préparer et s'entourer des bonnes personnes. » « Il sait aussi adapter sa stratégie en fonction de l'adversaire, » ajoute Lavigne. Comme par exemple en finale, face à son partenaire d'entraînement et ami Sébastien Bonmalais. « Je savais comment faire pour le battre, » affirme-t-il, sûr de sa force. Et quand le Réunionnais a mis le nez à la fenêtre (8-5 dans le troisième jeu), Masotti aligna six points de suite pour conclure (« auparavant, j'aurais certainement laissé filer ce jeu, »), et remporter son premier tournoi de cette catégorie (11 000 $). Pour les amateurs de statistiques, il rejoint le cercle fermé des joueurs Français ayant réalisé cette performance (Bonetat, Arcucci, Lavigne, Lincou, Galifi, Gaultier, Castagnet, Marche et Serme).
« Il a fallu quatre tentatives à Baptiste pour remporter le tournoi, » semble dire Jean-Michel Masotti à ses acolytes Frédéric Louveau et Jean-Jacques Lucas après la victoire de son fils dimanche dernier
Pour continuer à marcher sur les traces de ses illustres aînés, la prochaine étape est simple pour le Niortais : se rapprocher du top 50 mondial, afin d'intégrer les tableaux des tournois World Series – désormais appelés Platinum. World Series, un mot qui revient sans cesse dans la bouche de Masotti. « Il faut être patient, mais une fois qu'un joueur atteint le classement adéquat, ça devient un cercle vertueux : on est assurés de disputer un gros tournoi tous les mois, et les points marqués même en cas de défaite au premier tour permettent de se maintenir ou presque. J'ai déjà battu plusieurs joueurs classés entre la 30ème et la 50ème place, donc je suis sûr que j'aurai des opportunités. » Le circuit est actuellement le théâtre d'une transition entre différentes générations, et Masotti est bien conscient qu'il faut prendre le bon wagon. « Il me semble que son jeu puissant et explosif est adapté au squash moderne, » ajoute son père. « Sans vouloir mettre la charrue avant les bœufs, je pense qu'il a un bel avenir devant lui. » Et lorsqu'on l'invite à se projeter dans un avenir plus lointain, Jean-Michel Masotti avoue que « oui, les Jeux Olympiques, ça m'arrive d'y penser le matin en me rasant (rires). Non seulement en tant que passionné de squash, qui mérite d'en faire partie, mais aussi pour Baptiste, qui aura 29 ans en 2024. » Soit à peu de choses près l'âge auxquels tous les joueurs Français ayant atteint le top 10 mondial ont atteint leur apogée ...
PRÉSENT ET AVENIR. Le succès populaire - et médiatique - de l'open international de Niort est évidemment lié à celui de son chouchou, mais pas seulement. « Les tribunes ont été pleines tous les jours, » indique Jean-Michel Masotti, qui balaie d'un revers de la main le possible manque d'attrait d'une finale franco-française. « On peut le penser à priori, mais la plupart des gens qui ont assisté à la finale étaient là la veille, et savent que Sébastien et Baptiste ont sorti les têtes de série 1 et 2 du tournoi (NDLR : Harinder Sandhu et Edmon Lopez). Il faut voir les choses dans leur contexte. Et cela montre la qualité du travail effectué par Renan Lavigne à Aix-en-Provence. » Pierre angulaire de l'évènement, Masotti ne manque pas de souligner « l'aide des bénévoles de l'association, l'accueil des propriétaires Jean-Jacques Lucas et Natalie Marcuzzo, sans oublier le travail des arbitres, Benoit Letourneau et Nicolas Barbeau, qui est essentiel. Les contestations ont été très peu nombreuses, alors que l'an dernier il y avait eu quelques matches très tendus … » JMM met aussi l'accent sur le comportement de tous les joueurs, avec une mention spéciale aux deux Indiens, Harinder Sandhu et Abhay Singh. « Tu peux l'écrire, ils ont été exemplaires, tant par leur fair-play sur le court que leur courtoisie en dehors. » Le tournoi a aussi été l'opportunité de voir à l'œuvre de jeunes Français, invités par l'organisation. Avant de s'incliner logiquement contre Christophe André, Adrien Douillard, « heureux comme un pape, » selon Jean-Michel Masotti, avait même effectué des débuts victorieux sur le circuit international face au Néerlandais Tess Jutte. Quid de l'avenir ? Même si elle n'est pas complètement écartée, une hausse de la dotation semble peu probable. « On a la chance d'avoir un partenaire fidèle (Baty Viandes), mais pour augmenter l'intérêt sportif il faudrait passer à 30 000 dollars, c'est très compliqué. » A-t-on assisté à la dernière apparition de l'enfant du pays dans ''son'' tournoi ? Même si lui et son père bottent en touche en indiquant « qu'on ne peut pas prédire l'avenir, » quant à son futur classement, ils lâchent sans se concerter la même formule, « la boucle est bouclée. » Ce chapitre est donc sans doute refermé, mais Baptiste Masotti en a encore bien d'autres à écrire.
Une équipe soudée, des tribunes pleines, la découverte de jeunes joueurs Français et le fair-play des Indiens : tels ont été certains des ingrédients de cette édition 2018
BONMALAIS, LE DEUXIÈME LARRON. L'autre grand gagnant de cette semaine Deux-Sevrienne aura été Sébastien Bonmalais. Nouvelle victoire sur un joueur du top 60 (l'Indien Sandhu en demi), première finale sur un 11 000 $, et un nouveau meilleur classement en carrière à venir dans quelques jours (il est actuellement 90ème) : tous les voyants sont au vert pour le Réunionnais. « Je suis satisfait du jeu que j'ai produit, surtout en demi-finale. Je suis parvenu à mettre de la vitesse, tout en étant précis et incisif. Ce genre de match m'encourage à penser que je vais bientôt passer un cap supplémentaire. En finale, ce n'était pas facile car Baptiste est l'un de mes meilleurs amis, et on se connaît par cœur. Je n'ai pas réussi à respecter ma tactique de bout en bout, et mes attaques ont été moins tranchantes. Alors que lui a été vraiment été solide, et ne m'a donné aucune opportunité. En tous les cas, j'ai adoré jouer à Niort. Les gens du club sont vraiment très accueillants et c'est un plaisir d'évoluer dans une telle ambiance. »
Sébastien Bonmalais a conquis le public Niortais grâce à son jeu mais aussi sa disponibilité
PAROLES DE COACH
Alors qu'il se trouvait à Hong Kong (où se déroule actuellement un tournoi Platinum), Renan Lavigne a suivi à distance les performances de ses protégés. « Je ne suis pas surpris au vu de l'investissement qu'ils mettent dans les séances en ce moment, » indique l'entraîneur national. « Mais c'est bien sûr une grande satisfaction pour un coach lorsque ça se traduit en match. » Concernant Baptiste Masotti, Lavigne l'a trouvé « sûr de son fait. Il est plus serein sur le court, mais tout est lié : c'est aussi et surtout parce que son jeu a vraiment évolué dernièrement. Il utilise beaucoup mieux les variations, notamment en termes de rythme, et sait adapter sa stratégie en fonction de l'adversaire. Gagner un tournoi de cette catégorie, c'est bien, mais ce n'est qu'une étape. Pour Baptiste, la carotte (sic) doit être de ne plus avoir besoin de participer à des tournois de la catégorie de Niort. Je le vois en ce moment à Hong Kong, il y a des opportunités sur les premiers tours des tournois majeurs. Comme je lui répète souvent, Baptiste ne doit pas se fixer de limites, c'est la seule chose à faire si on veut monter très haut. »
Renan Lavigne peut être satisfait de ses deux protégés, très performants depuis le début de la saison 2018-2019
Trois ans plus jeune que Masotti, Sébastien Bonmalais continue également son petit bonhomme de chemin. « Il progresse à la vitesse de son déplacement, » indique Lavigne, pas mécontent de sa formule. « Il a vraiment fait une excellente demi, contre un adversaire qui n'est pas n'importe qui. Mais il a eu du mal à appréhender le contexte de la finale : Seb est un affectif et c'est difficile pour lui de jouer contre un ami, mais il va falloir qu'il apprenne à gérer ça car c'est amené à se reproduire. » À l'heure où Grégory Gaultier et Mathieu Castagnet sont écartés des courts, les promesses affichées par la relève donnent « du baume au coeur » à leur entraîneur. « Surtout qu'au-delà de leurs performances, j'ai eu d'excellents retours sur leur comportement. Ça fait toujours plaisir à entendre … » Et pendant que les jeunes travaillent pour progresser, les blessés font tout ce qu'il faut pour revenir à leur meilleur niveau. « Pour Mathieu, les derniers examens ont été rassurants. Ça fait maintenant plus de deux ans qu'il n'est pas épargné et il y a des jours plus difficiles que d'autres. Mais il garde le moral et se fixe toujours des objectifs, notamment par rapport à l'équipe de France. Concernant Greg, sa blessure au genou a été un vrai coup dur, qui est intervenu alors qu'il était l'un des hommes forts du circuit en début de saison, avec Mohamed El Shorbagy et Ali Farag. Mais il a déjà géré d'autres passages difficiles au cours de sa carrière, et est déterminé pour revenir. Il a déjà entamé la réeducation chez lui à Prague, et la continuera au CERS de Saint-Raphaël début janvier. Si tout se déroule comme prévu, il sera là pour le championnat d'Europe par équipes. Et certes il va baisser dans la hiérarchie mondiale, mais je crois que les autres joueurs n'auront pas très envie de croiser sa route trop tôt dans les tournois ... »
Ne manquez pas notre entretien avec Baptiste Masotti, vainqueur du 4ème open international Niort Venise Verte. À lire demain sur notre site.
REVUE DE PRESSE
le 3ème Open International Niort Venise Verte a été très présent dans les médias locaux
France 3 Poitou-Charentes (19/20 du 19 novembre, à partir de 21'50 - disponible pendant un mois, cliquer sur l'image pour visionner le reportage)
Le Courrier de l'Ouest du 19 novembre : MASOTTI PROPHÈTE EN SON PAYS (cliquer sur l'image pour accéder au site du journal)
La Nouvelle République du 19 novembre : BAPTISTE MASOTTI MAÎTRE CHEZ LUI (cliquer sur l'image pour accéder au site du journal)
PHOTOS
sur la page Facebook Niort Squash Club
VIDÉOS
sur la chaîne YouTube du tournoi.