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ANNECY PSA OPEN 2018 : UN TOURNOI QUI CONTINUE DE GRANDIR
Événements 22/03/2018Pas de Français en finale cette année à l'Annecy PSA Open, remporté par l'Égyptien Mohamed El Sherbini, mais la semaine fût néanmoins belle pour le nombreux public.
Ainsi que pour les organisateurs, qui se projettent déjà vers l'avenir. Retour sur le tournoi en quelques points.
Article de Jérôme Elhaïk
Photos : Draz Foto
AN 2, LA CONFIRMATION. Parvenir à mettre sur pied un évènement est une chose, l'inscrire sur la durée en est une autre. La satisfaction est donc de mise pour Sébastien Singh et l'équipe de bénévoles issus de plusieurs clubs du département. « Comme l'an dernier, ça a été une très belle semaine, » raconte le président de l'association Seynod Annecy Squash. « Ça demande bien sûr une certaine implication de la part des bénévoles - d'autant plus que pour nous ça avait commencé dès le dimanche récédent, avec un tournoi jeunes qui avait rassemblé une quarantaine de participants. On termine la semaine un peu fatigués, mais en ayant également pris beaucoup de plaisir, ce qui est et doit rester notre moteur. » Renan Lavigne, entraîneur de l'équipe de France, etait présent au Visa Form pour conseiller les joueurs Tricolores. Il souligne « le dynamisme des organisateurs, qui sont des passionnés. Ils ont la chance d'avoir une belle structure, et avaient bien fait les choses : en faisant venir plusieurs arbitres officiels, mais aussi en retirant la vitre d'un court pour y installer une tribune. Même si d'un point de vue sportif, on souhaiterait avoir des tournois avec un prize money plus important, ce genre de choses a un coût et participe à la réussite d'un évènement. » Autre élément essentiel, le public. À la fois nombreux (plus d'une centaine de personnes du jeudi au dimanche) et enthousiaste. « En termes de niveau de jeu, les gens ont vraiment vu la différence entre un 5 et un 10 000 $, ils se sont régalés. » confie Singh. Même si ça avait commencé très fort avec la victoire du tenant en titre Benjamin Aubert contre la tête de série numéro 1, Richie Fallows, il n'y avait pas de Français en finale cette année. « D'un point de vue purement patriotique (sic), c'était une petite déception. » dixit Singh. « Mais elle a été largement compensée par la qualité des matches. S'il fallait n'en retenir qu'un, je dirais le Rooney - Jaume en demi-finale, qui a vraiment été épique. »
Le public a répondu présent, du début à la fin du tournoi
PATRICK ROONEY AIME LA FRANCE. Il avait déjà tapé dans l'œil du public Toulousain, lors de l'open international en janvier 2017. Demi-finaliste dans la ville rose, l'Anglais Patrick Rooney allait confirmer cette performance par la suite, intégrant le top 100 en juin. L'ancien champion d'Europe junior a ensuite connu un début de saison 2017-2018 compliqué, mais est reparti sur sa lancée en Haute-Savoie, en atteignant la finale. « Pourquoi je joue toujours bien en France ? Je ne sais pas trop ... » confie le cousin du célèbre footballeur Wayne Rooney . « Peut-être grâce à l'ambiance, qui est toujours super dans votre pays. C'est motivant de jouer devant un tel public ! Ma demi-finale (contre Bernat Jaume) a été vraiment très dure, j'ai eu de la chance d'en sortir vainqueur. Je suis donc satisfait d'avoir été capable d'enchaîner un autre gros match : la finale contre Mohamed El Sherbini a été très serrée, je pense qu'on a tous les deux évolué à un bon niveau. Mais il a joué intelligemment dans le cinquième jeu. Quoiqu'il en soit, je suis content de ma semaine qui matérialise les progrès dans mon jeu, et j'espère que ça va continuer. »
Malgré sa défaite en finale contre El Sherbini, Patrick Rooney était très satisfait de sa semaine Annecienne
L'AVENIR. « On sent chez eux la volonté de grandir sans brûler les étapes, » confie Renan Lavigne au sujet des organisateurs de l'Annecy PSA Open. Ces derniers ont d'ores et déjà entamé leur réflexion pour l'avenir. « On va en discuter avec le Comité Interdépartemental, et son président Michael Bourdillat, » précise Sébastien Singh, « mais peut-être qu'on fera une pause en 2019, pour mieux repartir. La saison a été longue pour les bénévoles, et il faut faire attention à ne pas les "griller". » Plusieurs choses sont envisagées, de l'accueil du tournoi PSA dans un autre club du département, à l'organisation d'un championnat de France. Refléxion, mais aussi ambition. Car en toile de fond, il y a plus que jamais le passage du tournoi dans une autre dimension. « On a bien vu qu'on avait atteint la capacité d'accueil maximale cette année. L'objectif est donc d'installer un court vitré, pourquoi pas dans la salle dans laquelle a eu lieu la soirée de gala le samedi, mise à la disposition par la mairie. » Qui dit court vitré dit budget conséquent, « mais on sent qu'il y a un pool de partenaires solides et motivés, un peu à l'image de ce qui se passe à Niort. » selon Lavigne. « Le squash véhicule de belles valeurs, qui peuvent séduire de grandes entreprises, et il faut espérer qu'à l'avenir on verra des tournois d'envergure se mettre en place dans les grandes villes. » Peut-être à Annecy en 2020 ? Wait and see ...
Ici en compagnie des deux finalistes, les organisateurs sont déjà projetés vers l'avenir
UNE OCCASION MANQUÉE POUR LES FRANÇAIS ?
Même s'ils ont été loin d'être ridicules lors de cette semaine Savoyarde, Renan Lavigne estime que dans l'ensemble, les joueurs Français ont « loupé une belle opportunité, car le tableau était très ouvert. » Ça avait pourtant démarré par un exploit, celui de Benjamin Aubert contre Richie Fallows, « grâce à un très gros match, » selon son entraîneur. Cette victoire – meilleur résultat de sa jeune carrière en termes de ranking - a néanmoins été sans lendemain. « Benji a été à nouveau victime de pépins physiques (adducteurs et talon) et n'a pas pu défendre ses chances contre Rooney. On va de nouveau consulter des spécialistes pour tenter de trouver des solutions. C'est dommage, mais il n'est pas trop atteint moralement car il a confiance dans son niveau de jeu. » Pour Baptiste Masotti, la problématique fût plutôt mentale. « Il n'est pas parvenu à se remobiliser après son excellente tournée Canadienne. Il était pourtant déterminé en rentrant sur le court pour son premier tour (contre l'Allemand Valentin Rapp) mais c'est difficile de gagner un match quand on fait 32 fautes en 4 jeux … J'estime cependant que ce n'est qu'un simple coup d'arrêt, car Baptiste a franchi des paliers récemment, notamment dans son investissement quotidien. Il lui faut maintenant apprendre à enchaîner les performances, comme sont capables de faire les top players. »
Même si certains ont fait un bon parcours - à l'image de Dussourd, à droite - Renan Lavigne estime que les joueurs Français ont manqué une belle opportunité
L'une des satisfactions est venue de Victor Crouin, passé à trois points de la victoire en quart de finale, contre le futur vainqueur Mohamed El Sherbini. « Il n’a pas grand-chose à se reprocher tant le squash produit a été qualitatif, » affirme Lavigne. « Il lui a juste manqué un poil de lucidité dans les moments cruciaux. » De son côté, Sébastien Bonmalais (« qui a mené au score dans tous les jeux, mais n'a pas su conclure ») avait été éliminé au premier tour par son compatriote Auguste Dussourd, seul représentant Tricolore en demi-finale. Très diminué car malade, le joueur de l'US Créteil fût totalement dominé en début de match par El Sherbini. « Mais Auguste est un combattant, » commente Lavigne, « et il a réussi à revenir en endormant complétement son adversaire. » L'Égyptien allait néanmoins s'imposer 12-10 au cinquième jeu, avant de remporter le lendemain son sixième tournoi, en six finales.
Ne manquez pas la deuxième partie de notre compte-rendu demain, avec un entretien à bâtons rompus avec le lauréat 2018, Mohamed El Sherbini.
PHOTOS
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VIDÉOS
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