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QUALIFICATIONS, UN ASCENSEUR POUR L’ÉLITE

Événements 11/01/2018

Comme en 2014, la Rochelle accueille les qualifications au championnat de France Élite. Une compétition très attendue, autant pour les précieux sésames qui y sont attribués (quatre dans chaque tableau), que par la densité du plateau.

Près d'une trentaine de premières séries – hommes et femmes confondus – fouleront les courts du club Charentais ce week-end. Présentation.

 Article de Jérôme Elhaïk

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PRÉSENTATION DU TABLEAU MASCULIN

Les qualifications au championnat de France Élite, c'est un tournoi à part. « Le rendez-vous de l'année, » indique l'un des régionaux de l'étape, Ludovic Barraud. « On y retrouve de nombreux protagonistes d'un niveau semblable. Comme d'habitude, il y aura beaucoup de matches intéressants et très disputés, surtout avec la palette de joueurs qui seront présents ce week-end. » Anciens professionnels, jeunes aux dents longues et meilleurs amateurs se disputeront les quatre tickets pour rejoindre les douze meilleurs Français. Mais ceux qui termineront au-delà de la quatrième place auront également des raisons d'y croire : depuis 2006, il y a toujours eu au moins un désistement, et même quatre l'année dernière. Autre donnée qui aura son importance, le tirage au sort. Nouveauté mise en place cette année sur tous les championnats de France, il instaure une certaine incertitude et laisse davantage de possibilité aux outsiders de créer la surprise. En attendant de connaître le tableau vendredi après-midi, voici un petit tour d'horizon des forces en présence dans le tableau masculin.

 

Les anciens joueurs professionnels

Comme tous les ans, on retrouve dans le tableau plusieurs anciens joueurs professionnels, dont le classement national ne leur permet plus d'être directement qualifié, mais qui souhaitent démontrer qu'ils ont encore de beaux restes. En premier lieu, Yann Perrin (Mulhouse). En cas de qualification, l'ancien joueur de l'équipe de France participerait à son seizième championnat de France consécutif. Le Spinalien de naissance avait connu un souci de santé en novembre. Finalement sans gravité, et il a effectué un retour à la compétition rassurant à l'open national de Montpellier il y a quelques semaines. Tête de série numéro 1, et pourra compter sur son expérience. On pense également à Arthur Moineau. Fin 2016, le Brestois avait annoncé la fin de sa carrière, en raison d'une arthrose à la hanche. Depuis, il continue de défendre les couleurs de son club en championnat de France par équipe. Si sa condition physique le lui permet, il fera évidemment partie des prétendants aux quatre premières places, lui qui avait terminé troisième il y a deux ans à Tarnos.

Yann Perrin

Yann Perrin vise une seizième participation consécutive au championnat de France (Crédit photo : Nicolas Barbeau)

Deux grands spécialistes seront présents à La Rochelle. Jérôme Dadot, et surtout Antoine-Camille Petrucci. Le Corse a fini sur le podium lors de ses cinq dernières participations, et a même remporté les qualifications à trois reprises (2009, 2012, 2013). Son intelligence de jeu en fait un poison pour ses adversaires, et on ne serait pas étonné de le retrouver dans le bon wagon à l'issue du week-end. D'autant que la phase finale aura lieu à Montpellier, le club dont il défend les couleurs depuis la rentrée. Dadot fait encore mieux, avec six qualifications en sept participations, même s'il a souvent dû passer par la case rattrapage. Éliminé en quart de finale ces deux dernières années (par Perrin et Verseille), le joueur de Clermont avait su à chaque fois se remobiliser pour aller chercher la cinquième place. « Je suis plus motivé que jamais, » indique-t-il. « Malgré l'absence de certains (André, Bouquet, Verseille), le tableau reste relevé avec notamment des joueurs qui montent. Il peut donc y avoir des matchs pièges, mais comme je le dis tous les ans, je ne lâcherai rien et pour me battre il faudra aller me chercher. » En cas de qualification, le Réunionnais participerait à son huitième championnat de France, à seulement 25 ans.

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Antoine-Camille Petrucci dit Le Piaf est le grand spécialiste de l'épreuve (Crédit photo : ML Photo)

Les jeunes aux dents longues

Le joueur que les favoris voudront certainement éviter s'appelle Edwin Clain. « Il a pris de l’envergure, » nous disait il y a quelques semaines son entraîneur Philippe Signoret, « grâce aux deux entraînements quotidiens avec ses partenaires masculins et féminins au pôle France à Créteil. » En témoignent ses résultats en jeunes (vice-champion de France junior derrière l'intouchable Victor Crouin, et huitième de finaliste la semaine dernière au British Junior Open), alors que son classement national (29ème) ne rend pas justice à son niveau actuel. Situation inverse pour Rohan Mandil, dont le statut de tête de série numéro 4, le met relativement à l'abri. Le joueur du Jeu de Paume visera une deuxième qualification consécutive. À l'instar de Clain, le pensionnaire de Gradignan Toufik Mekhalfi (16 ans à la fin du mois) a connu une superbe première partie de saison, qui l'a propulsé de la 58ème à la 25ème place dans la hiérarchie. On surveillera également avec attention le parcours des deux Adrien, Grasser (Squash 95), et Douillard (Escures) ainsi que du Lorientais Manuel Paquemar, qui vient d'entrer dans le top 50.

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Les jeunes Edwin Clain et Toufik Mekhalfi peuvent-ils perturber la hiérarchie ? (Crédit photo : Jean-Luc Paquemar)

Les meilleurs joueurs amateurs

Bon an mal an, quelques joueurs amateurs parviennent à créer l'exploit. À l'image de Fabrice Mattei, qui à 33 ans s'était offert l'an dernier une première qualification au championnat de France, en terminant sixième. Le Corse fera à nouveau partie des outsiders cette année, tout comme Quint Mandil. Éliminé en huitième de finale par Mattei alors qu'il était en pleine bourre, le joueur du Jeu de Paume n'aura cette fois aucune pression puisqu'il n'a pas joué depuis fin octobre en raison de pépins physiques. On peut également citer Gabriel Boulanger (Sautron), et surtout Aurélien Gontero (Chartres), champion de France 2ème série 2015 et 2017. Trois joueurs de l'équipe de Nationale 2 défendront les chances du club hôte : Stéphane Brévard, Guillaume Doffagne et Ludovic Barraud. Depuis plusieurs saisons, ce joueur de 28 ans progresse lentement mais sûrement dans la hiérarchie, au point de s'installer dans le top 20. Le Rochelais, finaliste de l'open national de Gradignan à l'automne, croit-il en ses chances de qualification ? « Je pense que trois ou quatre joueurs sont au-dessus du lot, et que derrière ça va batailler dur pour aller chercher les autres tickets. Je participe à cette compétition avant tout pour me confronter aux meilleurs, et se qualifier serait un bonus. En tant que joueurs du club, on aura évidemment pas mal de soutien, mais ça peut avoir l'effet inverse si on pense trop à l'enjeu, et je n'ai donc pas envie de me mettre trop de pression. »

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Ludovic Barraud portera les espoirs de La Rochelle ce week-end (Crédit photo : Evreux AC Squash)

Un autre nom éveille la curiosité à la lecture de la liste des inscrits : véritable touche-à-tout, Jocelyn Martin avait atteint la 18ème place nationale en 2012. Avant de s'exiler un Guadeloupe, où il est devenu un spécialiste du trail. Ce Manceau d'origine a été formé par Benoît Letourneau, pour en savoir plus découvrez son portrait sur

Jocelyn Martin, dévoreur de temps

 

PRÉSENTATION DU TABLEAU FÉMININ

La configuration du tableau est un peu différente côté féminin, marqué comme c'est le cas depuis plusieurs années du sceau de la jeunesse : sur les vingt joueuses du top 50 présentes, treize ont moins de dix-neuf ans ! Parmi elle, la vice-championne de France junior Fanny Segers, qui sera tête de série 1. Absente l'an dernier pour cause de blessure, la joueuse de Valence a de nouveau connu des soucis physiques qui l'ont privé du British Junior Open, mais elle sera bien de la partie à La Rochelle. « L’objectif est de me qualifier pour mon premier championnat de France Élite. Il faudra se méfier de tout le monde, mais je pense faire partie des favorites. » Sur le papier, elles sont trois à sembler au-dessus du lot. Segers, ainsi que Soraya Renai (Squash 95) et Faustine Gilles (Rennes). La dernière fois que la Nordiste a disputé les qualifications, c'était en … 2007 ! Quart de finaliste du championnat de France entre 2010 et 2012, elle a mis ensuite le squash entre parenthèses, en raison de plusieurs blessures et pour se consacrer à ses études de kinésithérapeute. Ses apparitions en compétition sont plus qu'épisodiques, mais la dernière est révélatrice d'une technique intacte : en juin dernier, elle avait remporté le tournoi de l'Île-Rousse, en battant Maud Duplomb et Cyrielle Peltier.

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La jeune Fanny Segers fera partie des favorites ce week-end ... (Crédit photo : Nicolas Barbeau)

À l'instar d'Antoine-Camille Petrucci, Soraya Renai est LA spécialiste de l'épreuve : l'ancienne n°4 française a participé à six des huit dernières éditions, se qualifiant à chaque fois (trois victoires en 2010, 2011 et 2017). Elle non plus ne dispute quasiment aucun tournoi, mais son expérience du haut niveau et son jeu d'attaquante lui donnent encore une certaine marge sur la nouvelle génération.

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... tout comme l'expérimentée Soraya Renai, qui s'était imposée en 2017 à Vannes (Crédit photo : Nicolas Barbeau)

S'il sera difficile de déloger ces trois favorites, un ticket reste donc à pourvoir, et parmi les prétendantes on compte donc de nombreuses joueuses qui brillent en jeunes et rêvent d'une première participation au championnat de France chez les adultes : sur leur forme actuelle, on peut citer Yuna Loaec (multiple championne de France, et tenante du titre en -17 ans), Cléo Jahard et Léa Barbeau, mais Océane Michelot, Johanna Pigeat, Marion Romba, Ombeline Parbaud et Axelle Legrand tenteront aussi de tirer leur épingle du jeu. On aura également un œil attentif sur la benjamine du tournoi, Ninon Lemarchand, qui à 14 ans vient de passer première série.

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Florence Fournier (en bleu) tentera de griller la politesse au contingent de jeunes joueuses, par exemple Cléo Jahard (Crédit photo : Nicolas Barbeau)

La jeunesse contre l'expérience : cinquième l'an dernier, la discrète Florence Fournier s'était offerte une première participation au championnat de France suite au forfait de Camille Serme. Très en forme depuis le début de la saison, la joueuse du PUC peut légitimement espérer y retourner. Sabrina Belliot (La Rochelle) aurait également fait partie des prétendantes, mais son forfait de dernière minute laisse à Charlotte Demange et Canelle Joubert la responsabilité de porter les espoirs du club hôte.

 

LES ASSIMILATIONS, TOUT SAUF UN PROBLÈME

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Pour Jérôme Dadot, les assimilations permettent de respecter l'équité sportive (Crédit photo : Nicolas Barbeau)

Comme c'est souvent le cas, les têtes des série dans les deux tableaux sont d'anciens joueurs ou joueuses professionnels, qui disputent très peu de tournois sur le circuit national, et sont par conséquent assimilé à un rang reflétant le plus précisément possible leur niveau. On pourrait donc penser que ces joueurs sont protégés et les autres sont défavorisés, mais aucune des deux parties n'y voit une injustice. « Cela dépend de quel point de vue on se place, » estime Jérôme Dadot. « Une assimilation n'est évidemment pas cohérente pour des joueurs qui ont la possibilité de participer à des tournois régulièrement. En ce qui me concerne, si je pouvais disputer des opens nationaux tous les week-ends je le ferais, mais ma situation professionnelle ne me le permet pas. Dans le passé, il est arrivé que des joueurs qui n'avaient pas été assimilés et avaient dégringolé au classement éliminent des têtes de séries très tôt dans le tournoi, donc c'est plutôt dans ce cas de figure que ceux qui jouent régulièrement sont défavorisés. Je pense que les assimilations sont une bonne chose, mieux vaut estimer le niveau réel d'un joueur plutôt que de fausser un tableau tout entier. » Même son de cloche chez Ludovic Barraud, nullement frustré de se retrouver derrière ces assimilés. « Je trouve tout à fait normal que les bons joueurs qui ne font plus de tournois soient assimilés, dans le cas contraire le tableau serait faussé. Je n'y vois aucune injustice, il faut leur attribuer le classement qui reflète leur niveau du moment. Et n'oublions pas que le nouveau système de tirage au sort va permettre une redistribution des cartes. » Un tirage au sort évidemment pas intégral, mais qui laisse en effet plus de place aux outsiders. « Ça va être un peu bizarre, » précise Dadot au sujet de cette nouveauté, « mais comme on dit si on veut aller au bout il faut battre tout le monde ... »

 

Retrouvez les tableaux à l'issue du tirage au sort demain dans l'après-midi, ainsi qu'un compte-rendu de la compétition en début de la semaine prochaine. En attendant, vous pourrez suivre les résultats en direct tout au long du week-end sur  squashnet

 

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