Le Nancéen et son équipe souhaitent passer à la vitesse supérieure, avec le lancement d’un plan intitulé « 100 000 jeunes. »

« Ce plan est dans la continuité de la dynamique impulsée depuis trois ans par Julien Muller, » affirme le Directeur Technique National, Éric Silvestri. « Le chiffre 100 000 ne vient pas de nulle part, il a été ciblé en se basant sur un diagnostic précis de la situation actuelle. En effet, notre objectif est de doubler le nombre de licences jeunes d’ici 2-3 ans, c’est-à-dire de passer de 2 300 à 5000. 5 000 licences jeunes sur un total de 20 0000 licences, soit un ratio de 25 %, il faut se rendre compte que c’est très élevé, la Fédération a l’intention de rajeunir sa base de licenciés. C’est un véritable plan Marshall, maintenant cette volonté politique doit se traduire sur le terrain de manière opérationnelle. »

Il y a quelques mois, le directeur technique national Éric Silvestri - à gauche, en polo bleu - avait rencontré les jeunes du Squash Loisirs Balagne en Corse (Crédit photo : Squash Loisirs Balagne) 

Pour atteindre cet objectif, il faut bien entendu faire découvrir la discipline au plus grand nombre. « Si 100 000 jeunes rentrent sur un court de squash, on peut estimer qu’on arrivera à 5 000 licences, c’est un taux de conversion standard dans le sport. La différence par rapport à d’autres disciplines, c’est qu’on n’a pas d’équipements implantés dans les écoles. Si je prends l’exemple du badminton, les professeurs d’EPS servent en quelque sorte de relais vers les clubs. En ce qui nous concerne, nous devons nous appuyer sur notre propre réseau. »

Pour mettre en œuvre son plan, la FFSquash a besoin des acteurs de terrain dans les territoires, c'est-à-dire les Écoles Françaises de Squash (EFS) labellisées. « L'objectif, c'est que chacune de nos 80 EFS organise une action d'animation-découverte tous les mois, » indique le DTN. « Si c'est le cas, on atteindra ce chiffre de 100 000 jeunes à moyen terme. Bien sûr, on ne part pas de zéro, bon nombre d'entre elles font déjà des choses et il faut s’appuyer sur l’existant. Sachant que jusqu'à maintenant, on ne recensait pas forcément les actions et le nombre de jeunes initiés au squash dans une saison, notre rôle est d'apporter les outils pour que ça devienne possible. »

À Royan, le squash sort régulièrement de ses quatre murs (Crédit photo : Squash Royan Atlantique) 

On pourrait en citer d'autres, mais l'Association Squash Royannais et son entraîneur emblématique Franck Dugas en font partie. En janvier, un cycle pour des classes de CE2 a débuté, avec des séances au club et d’autres à l’école en utilisant le préau comme mur frontal. Les enfants y développent une motricité spécifique au squash, apprennent à lancer et attraper une balle sur le mur frontal, puis découvrent le contrôle de balle avec une raquette. « C'est un bon exemple, et la Fédération a débloqué une enveloppe de 20 000 euros pour les cycles scolaires, qui s’ajoute à celle des projets financés par l’ANS (Agence Nationale du Sport). Notre rôle est d'accompagner les clubs ainsi que les ligues, et de leur proposer un catalogue de solutions. Car ces actions de découverte peuvent prendre de multiples formes : ça peut être une animation 'viens avec un copain au squash', une journée portes ouvertes etc. »

Pour que la mise en œuvre du plan 100 000 jeunes soit possible, la structuration était un élément primordial. Alors que la Commission Nationale Jeunes peut s'appuyer sur une trentaine de membres et qu'un référent jeunes a été identifié dans chaque ligue, Lucas Vauzelle aura pour mission de coordonner toutes leurs actions. Celui qui occupe le poste de chargé de développement du secteur sportif au sein de la Fédération depuis la rentrée 2023-2024 connaît le squash sur le bout des doigts : ancien numéro 1 européen en jeunes, il avait entamé une carrière professionnelle rapidement interrompue par une grave blessure, avant de se tourner vers un cursus d’entraîneur. « Comme évoqué plus haut, le premier axe du projet est de capter le maximum de jeunes, avec cet objectif de 100 000, » explique-t-il.

Lucas Vauzelle (ici avec les médaillés de la 2ème étape du circuit national jeunes à Aix(en-Provence) est le coordonnateur national du plan 100 000 jeunes (Crédit photo : FFSquash) 

« Néanmoins, passée cette phase de découverte il faudra fidéliser pour atteindre le chiffre de 5 000 licences. Cela passera par des rencontres de proximité, au sein des clubs ou entre clubs voisins. Dans la plupart des disciplines sportives, les jeunes ont un match pratiquement tous les weekends, il faut tendre vers ça, avec ensuite des circuits régionaux de 6 à 10 étapes par saison. Le développement passe aussi par une harmonisation de l’outil squashnet : il est aujourd’hui utilisé essentiellement pour la compétition, alors qu’il pourrait l’être aussi pour l’animation. Il faut casser les codes, et des choses ont déjà entreprises en ce sens dans la Ligue Auvergne Rhône-Alpes. »