Il est composé du programme d'excellence et du programme d'accession, qui présente un nouveau visage depuis quelques mois. Décryptage.

Article de Jérôme Elhaïk

PPF, DER, CFJ ou encore CRJ. Peut-être avez-vous déjà entendu ces acronymes, mais savez-vous ce qu'ils signifient et représentent ? Avec l'aide de la Direction Technique Nationale (DTN), nous avons décrypté le nouveau programme d'accession de la FFSquash, en vigueur depuis quelques mois et dont les objectifs à long terme sont très ambitieux.

Le terme Projet de Performance Fédéral (PPF) a été mis en place en 2016 par le ministère des sports, succédant au Parcours d'Excellence Sportive (PES), et à la filière d'accession au haut niveau si l'on remonte plus loin en arrière.

« C'est le projet qui est fédéral, pas la performance, » souligne avec le sourire Jean-Marc Pocholle, DTN adjoint et coordonnateur du programme d’accession. Une précision importante, car l'erreur est parfois visible sur des documents officiels. Un peu de sémantique : le PPF, c'est l'ensemble des dispositifs mis en œuvre par une fédération pour accompagner ses sportifs (espoirs ou de haut niveau) vers les podiums des compétitions internationales de référence ; ou pour employer un terme plus spécifique au squash, pour les aider à accéder puis progresser au sein du « couloir de la performance. » « En ce qui nous concerne, le PPF s'intègre dans la stratégie fédérale portée par le président Julien Muller et son équipe, il est le fruit de la politique sportive de haut niveau mise en place par la DTN et pilotée par le Directeur Technique National, Éric Silvestri, » décrypte Jean-Marc Pocholle. Son objectif est résolument ambitieux : faire de la France la nation numéro 1 dans le monde à l'horizon 2030.

Le projet de performance fédéral de la FFSquash pour la période 2022-2025 (Crédit photo : FFSquash)

« Le PPF repose sur une logique concrète ainsi qu'une démarche opérationnelle, et se décline en deux parties : le programme d'excellence, qui n'a pas encore énormément évolué même si les filles sont de nouveau désormais regroupées au pôle France de Créteil et les garçons au sein de celui d'Aix-en-Provence, et le programme d'accession, auquel nous avons en revanche apporté de nombreuses retouches. » Il est désormais constitué de trois éléments (voir ci-dessous) : le Collectif France Jeunes, le Dispositif d'Entraînement Régional (DER) et les Clubs Excellence (CE). « Même si les écoles de squash n'en font pas partie, elles en sont le véritable socle, » précise Jean-Marc Pocholle.

Les volets du triptyque mentionné plus haut sont tous ancrés à des niveaux différents, et chacun d'entre eux a un rôle à jouer.

LE COLLECTIF FRANCE JEUNES (CFJ). « Le Collectif France Jeunes est porté par la Fédération, et son référent est Malcolm Tullis (NDLR : conseiller technique fédéral), » explique Jean-Marc Pocholle. Le choix a été fait d’aider les structures plutôt que les jeunes athlètes de manière individuelle. Il est constitué de joueurs et joueuses des catégories -11, -13 et -15 ans, sélectionnés par la DTN et qui font l'objet d'un programme sportif spécifique - l'objectif étant notamment d'être plus présent sur les compétitions internationales. « En théorie, on y retrouve les deux meilleurs jeunes de chaque année d'âge, soit un total de 12 garçons et 12 filles, » précise Malcolm Tullis. Au cours de la saison, nous avons déjà mis l'accent sur les stages ayant eu lieu en novembre à Chartres et en février à Lille. Les échanges avec les éducateurs sont constants, et bon nombre d'entre eux ont d'ailleurs été conviés lors de ces deux rassemblements. Le CFJ alimente les équipes de France jeunes, qui ont récemment participé au tournoi des 5 Nations (-13 et -15) et au championnat d'Europe -15 ans. Elles n'ont certes pas terrassé les Anglais, mais ne sont pas passées loin et ont ramené trois belles médailles d'argent.

Le collectif France jeunes s'est rassemblé plusieurs fois cette saison (ici, en novembre à Chartres) (Crédit photo : FFSquash)

LE DISPOSITIF D'ENTRAÎNEMENT RÉGIONAL (DER). « Nous avons bien avancé sur le Collectif France Jeunes et les Clubs Excellence, mais concernant le Dispositif d'Entraînement Régional nous partons de plus loin, » reconnaît Jean-Marc Pocholle. Coordonné par Guillaume Coste (DTN adjoint en charge de la structuration et du développement territorial) au niveau national, il est piloté par les ligues et leurs équipes techniques régionales (ETR). « C'est un dispositif structurant, dans le sens où les ligues doivent se professionnaliser et constituer leurs ETR, qui sont de véritables relais sur le terrain. Il faut souligner que le coordonnateur de l’ETR ne doit pas forcément être un entraîneur, ça peut être une personne focalisée sur un rôle organisationnel et logistique. Même s'il y a encore beaucoup à faire, certaines choses sont déjà en place, à différents degrés selon les territoires. » L'objectif du DER est d'insuffler une dynamique territoriale et des interactions entre tous les acteurs (Clubs Excellence, écoles de squash, formateurs, entraîneurs, parents etc.), à différents niveaux. Pour le DTN adjoint, « la constitution d'un collectif régional jeunes (-11, -13 et -15 ans), favorisant une dynamique orientée vers le haut niveau est essentielle. Ils sont rassemblés à l'occasion de stages de préparation, puis encadrés sur les compétitions nationales et interrégionales (Circuit National Jeunes et Championnat de France Interligues). Les ligues sont aussi invitées à développer des rassemblements pour un public « jeune » plus large et proposer une offre de compétition (régionale et départementale) adaptée et plus régulière. C’est aussi lors de ces regroupements qu’une formation continue destinée aux éducateurs des écoles françaises de squash peut être engagée. »

Certaines ligues rassemblent d’ores et déjà régulièrement leurs meilleurs jeunes (ici, la Nouvelle-Aquitaine) à l'occasion de stages de préparation aux compétitions et s’inscrivent pleinement dans cette démarche (Crédit photo : Squash Royan Atlantique)

LE CLUB EXCELLENCE (CE). Troisième strate du programme d'accession, le label « club excellence » est un nouveau dispositif issu du PPF 2022-2025. « Comme son nom l'indique, il repose sur les clubs, c'est-à-dire les structures et associations, » indique Jean-Marc Pocholle. « Son référent est Yann Menegaux (NDLR : entraîneur national en charge des juniors), qui multiplie les visites sur place - il s'est par exemple rendu dernièrement à la Réunion en compagnie d'Éric Silvestri - et les entraîneurs sont associés autant que possible à la réflexion technique. » La première campagne de labellisation concerne 7 Clubs Excellence (5 nationaux, 2 territoriaux)*, auxquels nous consacrerons bientôt un focus dans un autre article. Ils bénéficient d’un conventionnement fédéral prévoyant un soutien financier, un suivi sportif et un accompagnement associatif dont s'occupe Guillaume Coste. « Les critères de labellisation obéissent à un cahier des charges établi en relation avec l'Agence Nationale du Sport, » précise Éric Silvestri. « Le nombre de sportifs inscrits sur liste ministérielle, les diplômes des éducateurs, le volume et les conditions d'entraînement, le planning des compétitions, plus d'autres éléments (nombre de courts, suivi scolaire et médical, s'ils disposent ou non d'une salle de musculation etc.) Les exigences sont élevées, ce qui est normal quand on parle de haut niveau. Il y a beaucoup de choses à mettre en place pour prétendre à devenir un Club Excellence, et le rester. C'est un projet qui se construit dans le temps. Nous avons néanmoins établi deux niveaux de reconnaissance, national et territorial, les critères pour ce dernier étant un peu plus souples (par exemple, le label territorial peut être obtenu même si un club a un seul joueur ou une seule joueuse inscrit(e) sur liste ministérielle). »

*Les 7 clubs excellence sont les suivants : Squash 95, Squash des Volcans, La Rochelle, Squash Paradis, Jardin du Squash, Balagne (nationaux), Chartres (territorial).

Depuis l'arrivée de Christophe Carrouget, le Squash des Volcans s'est rapidement imposé comme l'un des meilleurs clubs formateurs de l'hexagone (Crédit photo : Squash des Volcans)