Comme la dernière édition en 2019, il aura lieu au Squash 95 (Saint-Ouen l'Aumône) et la lutte s'annonce assez ouverte dans les deux catégories.

Article de Jérôme Elhaïk 

Les prochaines semaines s'annoncent chargées pour la jeunesse du squash : alors que les équipes de France -15/-17 ans participeront au championnat d'Europe du 12 au 15 mai (présentation à lire mercredi sur notre site), Clermont-Ferrand accueillera le championnat de France individuels toutes catégories lors du weekend de l'ascension. En guise de hors d'œuvre, le championnat de France Interclubs -13/-17 ans, de retour après trois ans d'absence, se déroule de vendredi à dimanche à Saint-Ouen l'Aumône.

UN CLUB FORMATEUR. Le Squash 95 organise régulièrement de beaux évènements, en premier lieu le célèbre le tournoi des Déesses qui fêtera ses 10 ans dans quelques semaines. Son autre competition de prédilection est le championnat de France Interclubs -13/-17 ans, qu'il recevra ce weekend pour la sixième fois depuis 2010 ! Rien d'étonnant quand on sait que la formation est devenue une priorité pour la structure Val d'Oisienne depuis l'arrivée de Mehdi Renai en tant qu'entraîneur il y a une dizaine d'années. Même s'il ne manque jamais de souligner le rôle des éducateurs bénévoles du club, cet ancien membre des équipes de France jeunes est la pierre angulaire de sa réussite. Lors des derniers championnats de France individuels toutes catégories en octobre dernier à Lille, le Squash 95 avait été le plus récompensé, avec 7 médailles dont 3 en or ...

Championne de France -15 ans en titre, Inès Guyot (en rose) est l'un des fleurons de la formation du Squash 95 (Crédit photo : Christian Lortat)  

BESOIN DE RECONSTRUIRE. Les chiffres ne mentent pas : on observe une baisse du nombre d'équipes engagées par rapport aux éditions précédentes (23, contre 35 en 2019). « Néanmoins, c'est satisfaisant car dans un premier temps on craignait qu'il y en ait encore moins, » confie Mehdi Renai. « Je dois dire que j'ai passé énormément de temps à contacter les clubs, j'ai dû en avoir une cinquantaine au téléphone (rires). Il y a des entraîneurs, parfois dans des territoires un peu isolés, qui n'étaient même pas au courant de l'existence de cette compétition, on doit donc progresser dans la communication. Certains ont réussi à se mobiliser afin de constituer une équipe, pour d'autres c'était trop tard, néanmoins j'espère qu'on a posé les bases en vue de la saison prochaine. » La crise sanitaire, qui a frappé l'ensemble du mouvement sportif Français, est évidemment la raison majeure de ce recul. « Certaines écoles de squash ont perdu pas mal d'éléments, et ont reconstruit avec des tous petits, » analyse le coach du Squash 95. « Là aussi, on peut espérer que ça portera ses fruits à l'avenir. Ça fait bizarre de voir un championnat de France Interclubs jeunes sans équipe de Royan, je crois que ça n'était jamais arrivé depuis que j'y participe depuis 20 ans, mais Franck Dugas m'a expliqué qu'il n'avait pas de fille. » Ce dernier est l'un des formateurs les plus réputés dans l'hexagone, et Mehdi Renai souligne l'importance fondamentale des entraîneurs dans le processus.

Mehdi Renai (au centre, en compagnie de Renan Lavigne et Stéphane Brévard) souligne le rôle essentiel des entraîneurs pour amener les jeunes vers la compétition (Crédit photo : Malcolm Tullis)

« Par exemple, pour Lucas Vauzelle (Nantes Sautron), c'est une évidence de venir avec deux équipes même avec des joueurs sans beaucoup d'expérience. C'est une belle compétition, dans laquelle tous les jeunes peuvent prendre du plaisir quel que soit leur niveau. Chaque coach a ses propres problématiques, certains sont bénévoles, d'autres auto-entrepreneurs etc. Le jour où tous les clubs bénéficieront d'un éducateur salarié, on aura fait un grand pas en avant ... » Pour conclure, Mehdi Renai met le doigt sur un autre facteur. « Auparavant, les associations qui possédaient une équipe senior au niveau national et ne participaient pas au championnat de France Interclubs devaient payer une amende. Le règlement a changé, et ça peut expliquer l'absence de certains. D'autre part, quand le déplacement coûte plus cher que l'amende, ça n'est pas suffisamment incitatif … Il y a sans doute des choses à revoir à ce niveau-là si on veut avancer dans la bonne direction. »

-13 ANS

Après deux médailles d'argent lors des deux dernières éditions, le Squash 95 parviendra-t-il à décrocher un premier titre dans cette épreuve ? Le club Val d'Oisien semble bien armé avec Maël Daujon et Titouan Cocheril, médaillés d'or et d'argent du dernier championnat de France -11 ans ainsi qu'Andrea Elmayan, qui a eu de bons résultats récemment. « Ils sont tous première année, donc si ce n'est pas cette saison ce sera pour la prochaine, » sourit Mehdi Renai. Trois autres équipes comptent un joueur/une joueuse ayant récemment fêté sa première sélection en Bleu à l'occcasion du tournoi des 5 Nations, à commencer par le Squash du Plessis avec le n°1 Français Théo Baudry (qui passera en -15 ans dans quelques jours). Néanmoins, ses équipiers sont beaucoup moins aguerris à ce niveau, et il sera donc compliqué pour les Franciliens de se mêler à la lutte pour le titre tant l'homogénéité est un critère essentiel dans une compétition où les rencontres se jouent en trois matches.

Adversaires en finale du dernier championnat de France -11 ans, Titouan Cocheril (au premier plan) et Maël Daujon seront coéquipiers sous le maillot du Squash 95 ce weekend (Crédit photo : Christian Lortat)

Lauréats en 2018, les Corses de l'Île-Rousse s'appuieront sur Lily Romieu, médaillée d'argent du dernier championnat de France -13 ans. Cassy Lincou avait terminé 3ème à Lille, et son équipe du Squash Paradis compte aussi dans ses rangs Pierre-Emmanuel Haillet, 5ème en -11 ans. On aura également un œil sur le Squash des Volcans, sur une superbe dynamique depuis que Christophe Carrouget a pris les commandes de son centre d'entraînement régional et Gradignan, dont les jeunes sont habitués aux championnats de France.

-17 ANS

La compétition s'annonce très relevée en -17 ans : 14 membres des top 10 nationaux de la catégorie (8 filles, 6 garçons) seront de la partie à Saint-Ouen l'Aumône. Étant donné le format (rencontres de 3 matches, 2 garçons 1 fille), les équipes possédant deux de ces joueurs et joueuses sont les prétendants logiques au titre. Parmi elles, il y a les Corses de l'Île-Rousse avec l'incontournable Antonin Romieu et Noémie Ledrich, qui avaient été sacrés en -13 il y a quatre ans, le Squash du Rêve avec Amir Khaled et Joséphine Nauer et le Jardin du Squash, peut-être la formation la plus complète avec un trio de garçons Baptiste Legrand, Robin Lassaux, Thomas Mauras, et une Amandine Le Guernic qui a battu les deux joueuses citées plus haut lors des derniers championnat de France -17 ans et 2ème série « Ça fait un long déplacement pour eux, mais avec le Paradis ce sont les deux clubs Réunionnais dans lesquels il y a une super dynamique au niveau des jeunes à l'heure actuelle, » confie Mehdi Renai.

Accompagnés de leur entraîneur Matthieu Huin (à gauche), les -17 ans du Jardin Squash Club feront partie des principaux prétendants au titre (Crédit photo : Le Jardin Squash Club)

Qui seront les outsiders ? On peut citer Niort, avec la n°1 française Rose Lucas-Marcuzzo et deux garçons (Baptiste Quillet et Jules Vincent-Taveau) en progression, et le Squash des Volcans, qui présente un trio très homogène (Ilyès Hammouche, Floris Dupuy-Constant, Emma Vassenet). Le Squash 95 – avec Inès Guyot et Éva Ciceri – et la Rochelle – dont la championne de France -17 ans, Lilou Brévard-Belliot, faisait partie du trio lauréat il y a trois ans – remporteront sans doute plusieurs matches chez les filles, mais seront plus en difficulté chez les garçons face aux meilleures équipes.

Rendez-vous lundi matin sur notre site pour les résultats du championnat de France Interclubs -13/-17 ans 2021-2022