Pour connaître un peu mieux la Franco-Égyptienne de 12 ans, on a interrogé l'entraîneur national Philippe Signoret, qui la suit de près depuis de nombreuses années.

Article de Jérôme Elhaïk

Philippe Signoret : « C'était au championnat du monde 2014 au Caire. Camille (Serme) était en train de disputer son 1/8è de finale contre Emma Beddoes, et on a entendu des « Allez Camille » dans les tribunes ! Après le match, un couple avec deux enfants est venu nous parler dans un français parfait : ils sont installés au Caire, avec une maman née en Moselle et un papa Égyptien d'origine Arménienne. Comme Lauren jouait déjà au squash, j'ai tapé la balle avec elle le lendemain. Elle n'avait que 6 ans, mais j'ai vite vu qu'elle avait des dispositions. Depuis, on ne s'est plus perdus de vue, et je participe à l'élaboration de ses séances. Elle s'entraîne désormais au Black Ball avec Ashraf El Khalargi, sous la supervision d'Ashraf Hanafi. Ça facilite les choses, car on se connaît très bien et ils parlent français. Avec Lauren, on se voit de temps en temps, même si j'aimerais que ce soit plus fréquent. Elle est au pôle France depuis lundi pour préparer l'open de France junior, et elle reviendra pour préparer les tournois européens de juillet. »

Lauren Baltayan (ici entourée de Ninon Lemarchand, Camille Serme et Manuel Paquemar) est venue préparer l'open de France junior à Créteil (Crédit photo : Philippe Signoret)

Philippe Signoret : « Même si le style Égyptien lui colle à la peau, elle se distingue par sa détermination et sa combativité. En finale du championnat de France -15 ans, elle plonge deux fois dans le premier échange ! Lauren pige très vite ce qu'on lui demande, même si elle est extrêmement timide. La première fois que j'ai entendu le son de sa voix, c'était pendant un exercice sur le court à Créteil. C'est vraiment là qu'elle s'exprime le mieux … Elle a fini 5ème au British Junior Open, mais vient de battre la joueuse qui avait fini 3ème lors d'un tournoi en Égypte.

Pour Philippe Signoret, la détermination est l'une des principales qualités de Lauren Baltayan (Crédit photo : #ARDICJunior)

Elle est dans une belle phase de progression : pour moi, elle a le niveau top 15 français et sera rapidement candidate au titre de championne de France -19. Les Françaises de son âge ne doivent pas voir Lauren comme une joueuse Égyptienne, mais comme une joueuse tout court. Elles doivent comprendre plus rapidement les ingrédients pour arriver au haut niveau. Certaines s'arrêtent lorsqu'une balle leur semble irrécupérable, mais elle ne se pose pas ce genre de questions. Ses parents ont bien analysé la situation du squash Égyptien, et ont compris que Lauren serait davantage soutenue en jouant pour la France. Toutes les médailles sont bonnes à prendre : sauf rare exception, les meilleures sur le circuit pro l'étaient aussi en jeunes. Est-ce que je me projette dejà sur un futur avec Lauren en équipe de France ? Regardez le niveau des Égyptiennes à 15-16 ans, et vous aurez la réponse ... »

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