L'occasion de faire un point sur la situation actuelle, alors que la FFSquash et la FFSU ont entamé un travail commun pour développer la discipline auprès de ce public.

 Article de Jérôme Elhaïk

La FFSU, qu'est-ce que c'est ? La Fédération Française du Sport Universitaire a pour objet d’organiser et de promouvoir la compétition sportive pour les étudiants des établissements d’enseignement supérieur (universités et écoles). Elles est affiliée à la Fédération Internationale du Sport Universitaire (FISU) et au Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF). La FFSU compte 116 000 licenciés (chiffres 2016-2017). Au niveau national, elle organise chaque saison, 23 000 matches de sports collectifs, 1500 événements en sports individuels, 800 championnats d'académies et 120 championnats de France. Au niveau international, elle représente la France aux Universiades d'été et d'hiver, organisées tous les deux ans, ainsi qu’à plus de 30 championnats du monde universitaires. Parmi eux, il y a le squash, et « il faut se souvenir que c'est là que la Fédération a obtenu ses premiers titres internationaux à la fin des années 90, lorsque Bertrand Bonnefoy était DTN, » rappelle Guillaume Coste, cadre technique national. En 1998, Thierry Lincou avait en effet battu son compatriote Jean-Michel Arcucci en finale de l'épreuve individuelle masculine, avant que les deux joueurs ne décrochent l'or dans la compétition par équipe aux côtés de Laurent Elriani, Christine Boglio et Sandrine Jacquinot. Néanmoins, tous les protagonistes s'accordent à dire que l'attractivité du squash universitaire sur le territoire hexagonal au cours des vingt dernières années a été insuffisante, et plusieurs raisons sont invoquées. « La première, c'est la place du sport à l'école en France, moins importante que dans d'autres pays, » indique Guillaume Coste. « Ensuite, il y a bien sûr la question des équipements : à quelques exceptions près on ne trouve pas de court de squash sur les campus, et il y a un manque de communication entre les clubs et les universités. » « Il existe également un problème de sensibilisation des professeurs d'EPS à la discipline, très peu la connaissent et la pratiquent, » ajoute Olivier Fronton, trait d’union historique entre les deux Fédérations (voir ci-dessous INSA LYON, UN EXEMPLE À SUIVRE). « Ça se fait déjà à certains endroits, par exemple Nancy ou Evry, mais il faut proposer davantage de formations squash aux étudiants en STAPS, » ajoute Coste. Afin de résoudre toutes ces problématiques, une commission mixte FFSU-FFSquash s'est tenue fin 2018 et des actions de développement ont été envisagées.

• Consolider la relation entre les deux entités, via notamment la Coupe de France Universitaire en tant que compétition officielle homologuée, et dont l'édition 2019-2020 débute demain au 5R Montpellier Métropole à Vendargues.
• Améliorer la communication globale autour du squash universitaire, reconnue comme insuffisante dans le passé.
• Mettre en place une vraie démarche afin de créer un produit squash pour les étudiants à proposer aux universités, identifier des professeurs d’EPS et créer un réseau universitaire ;
• Développer un fond d’investissement matériel pour développer des courts dans les grandes écoles. 

La commission mixte FFSU-FFSquash a pour ambition de développer le squash universitaire (Crédit photo : Fédération Française de Squash)

« Un championnat des grandes écoles peut être imaginé, » poursuit Coste. Il avait existé sous le nom d'ANEO Squash Cup entre 2012 à 2015 et avait connu un réel succès, mais l'initiative n'a pas perduré faute de renouvellement du partenariat. On sait pourtant que la démarche sportive y est plus implantée que dans les universités, car ces grandes écoles représentent 30 % des licenciés FFSU contre seulement 10 % du total des étudiants en France. De manière générale, la solution semble reposer sur l'amélioration des interactions entre les différentes parties (Fédérations, Ligues, clubs, universités, étudiants etc.), par exemple « en identifiant des référents dans les universités, que ce soit parmi les étudiants ou les professeurs, » dixit Coste. « Il y a un vrai potentiel car le squash est une activité qui peut parfaitement convenir aux jeunes de 20-25 ans, » ajoute Fronton. « Ils sont autonomes dans leurs déplacements, ce qui n'est pas le cas des collégiens ou lycéens, et la durée d'une séance correspond à leurs emplois du temps chargés. De plus, c'est l'une des seules activités qui accepte les débutants lors des championnats de France. » Même s'il estime le nombre d'inscrits à la Coupe de France FFSU « encore insuffisant, » Guillaume Coste se dit aussi « optimiste de nature. On est au début de quelque chose, qui est en train de se construire petit à petit. Il y a parmi toutes les parties des gens intelligents, et on va s'apercevoir que le développement du squash universitaire est primordial. » 

Même si les organisateurs auraient aimé que ce chiffre soit plus élevé, on compte tout de même une petite quarantaine d'inscrits (contre 29 l'an dernier) à l'édition 2019-2020 de la Coupe de France FFSU, qui démarre demain au 5R Montpellier Métropole à Vendargues. Une nouveauté a été mise en place cette année afin d'augmenter la participation : les étudiants qui le souhaitent peuvent s'inscrire directement sur place. La première journée sera consacrée à la compétition par équipe mixte (3 joueurs issus d'une même association sportive ou académie). Les épreuves individuelles auront lieu jeudi et vendredi, avec quatre tableaux : hommes et femmes, répartis dans les catégories « Squash Élite » et « Squash promotionnel » (pour les étudiants non classés et/ou n’ayant pas eu de classement en jeunes).

Médaillé de bronze avec l'équipe de France au championnat du monde universitaire, Edwin Clain (deuxième en partant de la gauche) est le grand favori de la Coupe de France (Crédit photo : Olivier Fronton) 

Chez les filles, il n'y aura que trois joueuses pour tenter de succéder à Anna Klimundova Serme : l'ancienne joueuse de l'équipe de France junior Chloé Mourier (Montpellier), Lea Barbeau (Nantes), qui va connaître sa première sélection dans quelques semaines au championnat d'Europe, et Océane Michelot (Versailles). Chez les non classées, 4 des 6 inscrites font partie de l'INSA Lyon, dont les 3 qui étaient montées sur le podium dans cet ordre l'an dernier à Bron (Nolwenn Madec, Amélie Vienne et Pauline Petit). Chez les garçons, Edwin Clain (Créteil) est le grand favori pour succéder à Victor Paredes. Le champion de France junior a d'ailleurs contribué à la belle médaille de bronze de l'équipe de France aux derniers championnats du monde universitaire (une première depuis 12 ans), en septembre dernier à Birmingham. Ses principaux challengers seront Alexandre Dubarry (Nice), Antoine Herbeaux (Lyon) et Quentin Leclerc (Aix Marseille), alors qu'Etienne Laurent (Lyon), Eliot Fraisse (Lyon) et Julien Lecollier (Rouen) tenteront de jouer les troubles-fêtes. 

Vous retrouverez les résultats et les photos des podiums sur notre site à l'issue de la compétition.

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