Pour ce premier épisode, nous revenons sur les JO de la Jeunesse.

Article de Jérôme Elhaïk

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Octobre 2018 restera quoiqu'il arrive un mois important pour le squash. Pour la première fois de son histoire, la discipline a participé à un événement olympique : les JO de la Jeunesse à Buenos Aires, où il avait été convié en tant que sport de démonstration. Ce fût l'occasion de mettre en avant ses atouts, et une étape importante dans sa candidature pour Paris 2024. Retour sur cette belle campagne Argentine.

« Cet événement a été une réussite qui a dépassé nos espérances. » La satisfaction est audible dans la voix de Jacques Fontaine, président de la Fédération Internationale (WSF, World Squash Federation) depuis 2016, et qui a fait de la candidature olympique l'un des piliers de son mandat. On estime à 30 000 le nombre de personnes qui ont assisté aux démonstrations, et l'emplacement y est sans doute pour quelque chose. « Le court vitré avait été installé à l'entrée du Technopolis Park, que nous partagions avec le badminton, le futsal et le tennis de table, » indique le président de la Fédération Française de Squash Jean-Denis Barbet, également présent à Buenos Aires. « Ce qui aurait pu être perçu comme un inconvénient - ne pas bénéficier d'un lieu dédié – est en réalité devenu un avantage en termes de visibilité. » La population locale a été spectatrice, mais aussi actrice : plus de 2 000 enfants enthousiastes, issus des écoles de la région, ont pris une raquette en main et frappé une balle de squash pour la première fois de leur vie. « C'est très encourageant pour le développement de notre discipline dans ce pays, et c'était extraordinaire de voir autant de sourires sur leurs visages, » ajoute Fontaine. Certains de ces jeunes ont eu la chance de pénétrer sur le court interactif, conçu par la société Allemande interactiveSquash, en partenariat avec la ligue professionnelle (PSA, Professional Squash Association) et la WSF. Élément important de la popularité du squash lors de ces JOJ, cette technologie transforme le court en un véritable terrain de jeu, avec diverses options : animations montrant les impacts de la balle sur le mur frontal, activités ludiques pour les enfants qui découvrent la discipline, etc. « C'est un outil formidable, » indique Barbet, « et il me semble essentiel que certains clubs en France en disposent dans un avenir proche, afin d'attirer de nouveaux publics vers notre sport. »

Ces Jeux Olympiques de la Jeunesse ont été un grand succès populaire pour le squash, notamment auprès des jeunes Argentins (Crédits photo : World Squash Federation)

Succès populaire, mais pas seulement. Les JOJ sont considérés par certains comme un laboratoire pour le CIO, et le squash n'est pas passé inaperçu à Buenos Aires. On a même vu Christophe Dubi (directeur des sports de l'instance) raquette en main sur le court interactif, alors que la délégation a pu échanger de manière informelle avec d'autres dirigeants importants, comme Thomas Bach – président du CIO. « La présentation de Maria Toorpakai Wazir a été un moment fort, et elle a d'ailleurs reçu une belle ovation de la part de l'assistance, » confie Jacques Fontaine. « C'est important pour notre discipline d'avoir de tels ambassadeurs, qui se battent pour l'inclusion grâce au sport. » Cette joueuse professionnelle Pakistanaise, qui a longtemps dû se déguiser en garçon pour pouvoir pratiquer le squash - allant ainsi à l'encontre des règles des Talibans dans sa région - est membre de la commission des femmes dans le sport du CIO. Toorpakai a pris la parole lors du premier forum 'l'Olympisme en action.' « Une superbe opportunité de parler de l'importance du sport, » a-t-elle affirmé, « et de la manière dont il peut transformer les individus et les communautés, pour un monde meilleur. » Fontaine se félicite également de l'harmonie entre sa Fédération et la ligue professionnelle, « pour notre premier grand événement sportif et politique ensemble. » Mais malgré tous ces signaux positifs, le dirigeant se veut « pragmatique. Nous restons sur la ligne directrice et le calendrier établis en compagnie de Weber Shandwick (agence de communication spécialisée dans l'olympisme dont les deux instances se sont adjoint les services). Nous connaissons les règles du jeu, et sommes prêts à nous adapter aux demandes du CIO. » Matches en 2 jeux gagnants, ou quatre jeux de six minutes comme lors des démonstrations à Buenos Aires ? Il est encore trop tôt pour en parler, mais les choses vont s'accélérer au cours des prochains mois : le COJO Paris 2024 devrait proposer une shortlist des nouvelles disciplines candidates au printemps 2019, et la décision finale sera prise après les Jeux de Tokyo, normalement en décembre 2020. Après trois échecs, la quatrième campagne sera-t-elle la bonne pour le squash ? On croise les doigts ...

Que ce soit via des échanges avec les dirigeants des instances olympiques, ou la présentation de Maria Toorpakai Wazir, le squash a avancé ses pions à Buenos Aires (Crédits photo : World Squash Federation, CIO)

38 joueurs (19 filles et 19 garçons) issus de 27 pays avaient été sélectionnés pour servir d'ambassadeurs lors de ces JOJ. Parmi eux Toufik Mekhalfi, qui restera dans l'histoire comme le premier joueur de squash Français à avoir participé à un événement olympique. « Ils ont eu logiquement besoin d'un peu de temps pour prendre leurs marques, » indique Jean-Denis Barbet, « mais ensuite les athlètes ont totalement joué le jeu. » « Ce fût un véritable plaisir de faire découvrir notre sport, » raconte Toufik, champion de France -17 ans et membre de l'équipe de France junior, « ainsi que d'échanger avec tous ces gens. J'ai essayé de profiter à chaque minute de cette expérience, et être un ambassadeur pour notre sport est un honneur. J’espère avoir été à la hauteur, et je remercie la Fédération Française de m’avoir donné cette chance, ainsi que la WSF d’avoir tout mis en œuvre pour que ce soit un merveilleux événement. Il va falloir maintenant redescendre de mon petit nuage. » Notamment ce weekend à Antibes, où le néo-Montpelliérain sera l'un des prétendants à la victoire au championnat de France -19 ans. Mais Mekhalfi voit plus loin, affirmant que « le squash mérite d'être olympique. J’espère qu’un jour nous pourrons tous réaliser notre rêve, et que j'aurai l'opportunité de remporter une médaille. »

Crédit vidéo World Squash Federation

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