Le squash santé

Squash, un sport, une passion

Squash & Santé

Le squash est bénéfique pour la santé

Le squash nécessite une bonne condition physique, c’est évident. On lui prête parfois une étiquette de sport dangereux. Qu’en est-il réellement ? Le Docteur Charles Aisenberg, médecin du sport qui collabore avec la Fédération française de squash revient sur l’aspect sanitaire de la discipline. Il en profite pour casser certains clichés.

Retrouvez l'article complet écrit sur Ilosport pour l'Equipe.

Quels sont les bienfaits liés à la pratique du squash ?

« La pratique du sport est une action positive sur le cœur, sur le corps. Aujourd’hui, on sait que la pratique sportive est plus efficace pour protéger le cœur que tous les médicaments que nous avons à disposition. Par exemple, après un infarctus on demande aux gens de reprendre une activité sportive pour éviter une récidive. Le sport en général, et pas seulement le squash, est bénéfique pour la santé.

Le squash est considéré comme le sport le plus exigeant physiquement. Quelles sont les règles à suivre afin d’être prêt à y jouer ?

C’est vrai qu’il y a beaucoup d’accélérations. Le squash a une mauvaise image « médicale » mais il n’est pas plus dangereux que les autres sports de raquette ou d’autres sports explosifs. Il faut commencer doucement cette activité en découvrant la technicité et ce, avant de se lancer dans des matchs. À la différence d’autres sports, le squash permet de se dépenser très rapidement même si la technique n’est pas acquise. Au squash, le court est tellement petit qu’on arrive à être quasiment tout le temps à côté de la balle, ce qui va permettre une activité intense très rapidement.

Quelles sont les blessures les plus fréquentes ?

Les coups de raquette, c'est la principale blessure au squash

Ce sont les coups de raquette. Surtout au niveau débutant, lorsque vous êtes très proches de votre adversaire ou que celui-ci a des mouvements assez amples. Des coups qui peuvent être dangereux. C’est pourquoi on demande le port de lunettes obligatoire chez les enfants. Nous sommes en discussions depuis plusieurs années pour le rendre obligatoire également chez les professionnels. Voilà la principale blessure au squash.

Qu’en est-il des blessures musculaires ?

Elles sont les mêmes que dans toutes activités sportives, c’est-à-dire entorses, tendinites, contusions… Les entorses et les tendinites sont fréquentes car on utilise l’ensemble du corps et ce, dans toutes les directions. Les épaules et les hanches sont les plus sollicités. Plus vous savez jouer, plus vous sollicitez le poignet, donc les muscles de l’avant-bras. Si vous avez moins de facilités, ce sont les épaules qui seront plus utilisées. Quant aux muscles des membres inférieurs, ce sera plus les adducteurs et les mollets.

Le temps de jeu effectif est sensiblement le même que la durée totale du match. Y a-t-il donc une manière de gérer au mieux son effort ?

Il faut dissocier l’entraînement et les matchs. En match, c’est la durée de l’échange qui va déterminé l’effort. Plus vous serez face à un adversaire du même niveau, plus l’échange va se prolonger et sera plus fatiguant. En revanche, s’il y a une différence notable de niveau de jeu, les échanges seront plus courts et la personne plus à l’aise va moins se dépenser que son adversaire qui va courir dans tous les sens. Au contraire, à l'entraînement il faut faire des pauses régulières pour récupérer. Enfin, étant donné qu’il s’agit d’un sport cardiaque où l’on monte vite dans les tours, il est indispensable de s’hydrater pendant l’effort de manière très régulière.

Y a-t-il un âge limite à la pratique du squash ?

Avec l'âge, il est essentiel de gérer au mieux son effort

Non, c’est lié à votre condition comme dans tous les sports. Pour les seniors on privilégie des sports qui sont pratiqués couramment. Je ne proposerais pas à un patient qui n’a jamais joué  au squash de le commencer à 60 ans. Par contre, il n’y a aucun problème au renouvellement du certificat médical d’une personne qui aurait commencé le squash à 20 ans et qui le pratique jusqu’à 70 ans. Quelqu’un qui connaît le jeu aura tendance à savoir doser son effort et aura un niveau technique lui permettant de ne pas courir dans tous les sens. Lorsqu’on est assez âgé, savoir anticiper le jeu devient essentiel.

Une opinion commune veut que le squash ne soit pas fait pour les claustrophobes. Est-ce réellement le cas ?

Ce n’est plus vraiment vrai. Aujourd’hui les ¾ des courts sont vitrés donc il n’y a pas de sentiment de claustrophobie au squash.

Pour finir, quels conseils préventifs donneriez-vous à une personne souhaitant pratiquer le squash ?

Tout d’abord, passer une visite médicale pour être sûr qu’il n’y ait pas de contre-indications, notamment de l’ordre cardiaque. Ensuite, se rendre dans un club, s’inscrire à des cours et trouver un partenaire qui lui aussi débute. Encore une fois, s’il y a un écart conséquent de niveau cela va être à la fois fatiguant et pas drôle car la personne en face va vous balader. Une fois que vous commencez au même niveau, la progression sera beaucoup plus nette. »

Propos recueillis par Hassen Gallah

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