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QUAND SPORT RIME AVEC CULTURE

Événements 02/09/2016

Après l’énorme succès de la première édition en 2015, l’Open International de squash de Nantes remet le couvert à partir de lundi.

Avec un prize money en forte hausse (de 10 000 à 25 000 $), et de facto un plateau de qualité exceptionnelle chez les hommes, ainsi que l’apparition d’un tournoi féminin. Mais aussi un nouvel écrin pour le court vitré (la Cité des Congrès), sans oublier la présence des caméras de la chaîne SquashTV, qui lui assurera une exposition internationale. Des innovations donc, mais toujours la même ambition pour le comité d’organisation : mêler sport et culture autour d'une véritable mise en scène de la compétition, et proposer un spectacle populaire au public, qu'ils soient passionnés ou néophytes. L’aventure continue...

 Crédits Photo : www.fotocommunity.fr

Comme tous les projets, qu'ils soient d'envergure ou non, l'Open international de squash de Nantes a pour point de départ des échanges informels entre quelques passionnés. Parmi eux, François Lejort, directeur du tournoi.

« Tout a commencé en mars 2014, raconte-t-il. C’est Gabriel Boulanger qui avait eu l'idée d'organiser un petit tournoi PSA à Rezé. À l’époque, j’y prenais très souvent des cours avec Mathieu Fort, que je n’ai malheureusement pas pu suivre dans sa nouvelle structure (La Maison du Squash à Sautron) en raison de la distance. Je me souviens même que Gabriel avait mis des affiches ‘Yes we can’ dans le club ! Dès les premières réunions, je leur ai dit que s'ils souhaitaient organiser un tournoi à Rezé pour se faire plaisir et accueillir 15 personnes, ils n’avaient pas besoin de moi. Mais que si on décidait de voir plus grand, je pouvais apporter mon concours, car je travaille dans la culture depuis 25 ans (NDLR : il est aujourd'hui responsable de projets pour Le Voyage à Nantes, un organisme de promotion touristique dans la métropole nantaise). Comme on s’est rapidement rendus compte que ce serait difficile de trouver une salle à Rezé, j’ai été tapé à la porte des gens avec qui je travaille... »

Crédits Photo : www.opensquashnantes.fr / Florent Brique

“Cette manifestation est à l’image de la ville de Nantes, où se mêlent sport et culture.”

Ce sera finalement le Lieu Unique qui accueillera le court vitré (ou cube de verre comme l’appelle les organisateurs…), et 3 500 spectateurs pendant les cinq jours de compétition en septembre 2015. Le tout dans une ambiance de feu, et devant un public conquis. Tant par la découverte de la discipline que par sa mise en scène, avec par exemple des DJ mixant en s’inspirant du son des balles. Ce succès au-delà de toutes les espérances, il fût récompensé par le titre d’événement sportif de l’année 2015 en Loire Atlantique, obtenu « devant le basketball de Tony Parker (avec le match France-Ukraine) et le handball de Nicolas Karabatic (tournoi XXL), à notre grande surprise, » indique Lejort. « Cette manifestation est à l’image de la ville de Nantes, continue-t-il. Le sport et la culture y mènent depuis une trentaine d’années des histoires parallèles. Notre ambition est également de replacer le sport à sa juste valeur sociale, et de sortir du cercle vicieux du dopage, du sport-business. Je prends un exemple, mais payer 250 euros pour aller voir un match de Ligue des Champions à Manchester, c'est accessible à très peu de gens. À l’inverse, l’Open international de Nantes, se veut un spectacle hybride ultra-populaire, avec une politique tarifaire adaptée. En ce qui concerne l’animation, cette année nous donnerons carte blanche au créateur Aurélien Lafargue, en collaboration avec Stereolux. Sa mission, ce sera de concevoir une scénographie sonore et visuelle, de transfigurer le sport et de mettre en scène la compétition, notamment lors de l’entrée des joueurs et pendant leur présentation. Ensuite, ce sera à eux de jouer et d'assurer le spectacle … »

En ce qui concerne le volet sportif, le tournoi est donc nettement monté en gamme cette année, avec l'incorporation d'un tournoi féminin (voir la partie LES FRANÇAISES EN FORCE), mais surtout la forte hausse du prize money chez les hommes (de 10 000 $ à 25 000 $). Qui se matérialise par un plateau de qualité exceptionnelle, malgré la concurrence du Championnat d’Europe individuels. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : on retrouvera à Nantes 4 joueurs du top 30 mondial (dont un ancien 10, l’anglais Daryl Selby. Vous retrouverez son portrait ainsi qu’une présentation complète du tableau masculin dans la seconde partie de cette présentation lundi), 10 joueurs du top 50 et même 20 du top 100 si l'on inclut le tableau des qualifications. Cette réussite, c’est en partie celle de Romain Suire. Cet ancien médaillé de bronze au championnat de France junior est responsable des relations avec les joueurs mais aussi speaker du tournoi.

« Cette année, j’aurai un peu de pression avec la présence des caméras de SquashTV, qui est soit dit en passant un énorme plus, nous a-t-il confié. On est évidemment ravis du niveau du tableau, de la densité, mais aussi de la diversité géographique puisque les cinq continents sont représentés. Pouvoir présenter des têtes d’affiche, c’est important vis-à-vis des partenaires qui donnent plusieurs milliers d'euros. En ce qui concerne mon rôle, en effet c’est moi qui m’occupe de ‘recruter’ les joueurs. Je suis dans ce milieu depuis 25 ans, et j’ai côtoyé des joueurs de haut niveau lors de ma carrière en juniors, par exemple Nick Matthew et Laurens Jan Anjema. C'est un petit monde, on se connait tous. J'essaie d'avoir une approche un peu différente, en m'intéressant vraiment à eux et en essayant de tenir mes engagements. Ensuite, c’est sûr qu’après la réussite de la première édition, le bouche à oreille a fonctionné parmi les joueurs. Sans oublier l’attrait de la ville de Nantes. »

Crédit photo : www.opensquashnantes.fr

Quid de l’avenir ? L’objectif est évidemment de pérenniser l'épreuve, tout en visant plus haut. Suire évoque le chiffre de 50 000 $, « qui permettrait peut-être de toucher les meilleurs joueurs français. Il y a aussi des joueurs étrangers, comme l'égyptien Mazen Hesham, qui m'ont d'ores et déjà fait savoir qu'ils étaient intéressés si on montait en gamme. » De son côté, Lejort est plus mesuré. « Pourquoi pas monter à 35 000 $, affirme-t-il, mais pas plus, on souhaite rester dans ce créneau. Même si on est conscients que ‘l’habillage’ est équivalent à ce que l'on retrouve d'ordinaire sur un 100 000 $. En ce qui concerne 2017, après de nombreux repérages le lieu est déjà arrêté. Néanmoins avant d’envisager tout ça il faut déjà voir si ça va marcher cette année ! On aimerait également mettre l'accent sur les femmes, par exemple en montant à 25 000 $ (NDLR : les tournois de ce niveau sont rarissimes en Europe, à l’exception de Monaco). »

Intarissable quand il s’agit de parler de cette magnifique aventure, Lejort tient néanmoins à mettre en avant une équipe. « Ne parles pas trop de moi, conclut-il ! Je suis avant tout au service d’un projet. L’Open international de Nantes, c’est quatre personnes très impliquées, dix autres référents et un total de 70 bénévoles. Sans oublier évidemment nos partenaires, sans lesquels le tournoi n'existerait pas ! Nous avons 40 partenaires privés (qui constituent environ 55 % du budget et dont la plupart ont renouvelé leur engagement, 4 partenariats publics (25 %), le reste de l’apport provenant du club organisateur et de la Fédération Française de Squash. »

Les Françaises en force

Dans le cadre du développement de la pratique féminine lancée cette année par la Fédération Française de squash, la finale femmes qui se déroulera dimanche à 15h sera diffusée en streaming gratuit sur le site de la FF Squash. Cette démarche s'inscrit dans la promotion du Championnat du Monde féminin par équipe qui se déroulera à Paris et Issy-Les-Moulineaux du 27 novembre au 03 décembre.

Même si le tableau masculin sera le gros morceau de la semaine, les femmes seront également à l'honneur à Nantes, grâce à l'incorporation d'un tableau 5 000 $. Qui débutera sur les courts traditionnels de la Maison du Squash, avant de migrer sur le court vitré de la Cité des Congrès à partir des demi-finales.

Ce sera l’occasion pour le public d’encourager ou de découvrir deux joueuses qui pourraient faire partie de l'équipe de France en novembre prochain au championnat du Monde par équipes à Paris : Chloé Mesic et Laura Pomportes (voir ci-dessous TROIS QUESTIONS À … LAURA POMPORTES). Mesic qui a atteint le meilleur classement de sa carrière le 1er septembre (58ème mondiale), sera tête de série n°1 à Nantes.

 

« Je me réjouis que le squash se développe en France, nous a-t-elle confié, notamment à travers ces tournois PSA. Seul petit regret, que celui-ci se déroule en même temps que les Championnats d’Europe Individuels et les Championnats du Monde Universitaires. Ces trois événements internationaux me tenaient à cœur, je m'en suis donc remise au choix de la fédération. Quoiqu’il en soit, mon objectif est de remporter ce tournoi, peu importe le tableau. Être tête de série n°1 ne change rien a mon approche et ne me garantit pas un meilleur tirage. »

Crédits Photo : SquashSite

 

Pour preuve, elle pourrait retrouver en quart de finale sa coéquipière chez les Bleues, qui vient de remporter son premier tournoi professionnel à Belfast il y a quelques jours. Les autres prétendants à la victoire seront la Sud-africaine Alexandra Fuller, et surtout la jeune Hana Ramadan (photo ci-dessous). L’Égyptienne, âgée de 18 ans et 70ème joueuse mondiale, compte de nombreuses victoires sur des joueuses du top 50 à son actif, et a déjà remporté deux tournois sur le circuit professionnel. 

Crédits Photo : Twitter Hana Ramadan

Mais ce tournoi sera aussi l'opportunité pour de nombreuses (très) jeunes joueuses françaises de faire leurs grands débuts sur le circuit PSA. Dans un premier temps lundi et mardi, dans le tableau des qualifications, où quelques unes d’entre elles pourraient d’ailleurs s’affronter au premier tour. « C’est Gabriel Boulanger, qui fait partie de notre club du Squash 95 depuis un an, qui nous a proposé de nous inscrire, afin que le tableau des qualifications soit complet, » indiquent en cœur Maëlle Fuhrer et Océane Michelot, âgées de 16 et 17 ans et qui jouent en Nationale 1 avec le club du Val-d’Oise. 

« Ça va nous permettre de découvrir le fonctionnement d’un tournoi professionnel, continue Océane, et c'est toujours intéressant pour acquérir de l'expérience. Et c’est sympa parce qu’il y a plusieurs jeunes françaises dans le tableau ! » « Ça me fait également très plaisir de participer à mon premier tournoi PSA, indique Maelle, même si je sais que je n'ai pas le niveau pour performer. Je vais aller à Nantes très sereinement et tenter de passer le premier tour, en espérant avoir un bon tirage. » 

Elle y retrouvera peut-être Fanny Segers, sa grande rivale chez les jeunes. Mais parmi toutes les débutantes, celle qui présente les meilleures chances de qualifications est certainement la Lorientaise Laura Paquemar (photo à droite): « C’est en effet l'opportunité pour nous de participer à notre premier tournoi PSA et d'engranger un peu d'expérience, nous a-t-elle confié, donc merci à l’organisation ! Cette saison, mon objectif sera de combiner au mieux la pratique du squash et mes études, sachant que je ne pourrai bientôt plus disputer les tournois européens junior (elle aura 19 ans à l'automne). Je vais donc essayer de participer à autant de tournois PSA que possible, afin d’obtenir un classement correct et peut-être me lancer plus sérieusement dans une carrière de joueuse pro par la suite. » La benjamine sera la régionale de l'étape : si Ninon Lemarchand est depuis cette saison licenciée à Mulhouse, elle a fait toutes ses classes à Rezé. Multiple championne de France, l'élève de Cyrielle Peltier va disputer à 13 ans son premier tournoi international chez les seniors ! 

 Crédits Photo : Facebook TOP FORM Squash & Fitness

TROIS QUESTIONS À … LAURA POMPORTES

Avant sa blessure à la hanche en 2015, elle était aux portes du top 50 mondial. Après plusieurs mois de galère, la Toulousaine Laura Pomportes est en train de retrouver son meilleur niveau, et a même fait il y a quelques jours son entrée dans le cercle très fermé des joueuses françaises ayant remporté un tournoi international. De bon augure à moins de trois mois du Championnat du Monde par équipes à Paris !

 Crédit photo : Facebook EuroSquash2016

Jérôme Elhaïk : Bonjour Laura. Depuis ton retour à la compétition début 2016, tu as eu de bons résultats, notamment au Championnat d'Europe par équipes et en PSA (NDLR : cette interview a été réalisée avant sa victoire en Irlande). Toi qui coïncides études (elle prépare un doctorat en Sciences du sport) et carrière de sportive de haut niveau, as-tu été en mesure de faire une grosse préparation estivale afin de continuer sur cette lancée ?

Laura Pomportes : C’est vrai qu’après plus de six mois d'arrêt, ma reprise s'est très bien déroulée, au delà de mes espérances même. Je suis très contente d'avoir pu revenir à ce niveau et je ne me prépare pour les échéances à venir. Ma préparation a débuté dès le 11 juillet, ça m'a vraiment permis de réaliser un travail plus approfondi, ce que je n'avais pas pu faire lors de mon retour en février. J’avais dû reprendre très rapidement les compétitions, afin de tenter de préserver ma place en sélection. Ça a été très compliqué mais je n'ai pas vraiment eu le choix... Concernant mes études, le planning est assez variable. Les périodes les plus chargées sont celles pendant lesquelles j’effectue des sessions expérimentales pour les protocoles de recherche. Ensuite, il y a un gros travail d'analyse et de rédaction, mais je peux organiser mon emploi du temps. C'est ce qui s'est passé cet été, ça m'a permis d'avoir davantage de temps libre pour bien m'entraîner.

 

“APRÈS PLUS DE SIX MOIS D'ARRÊT, MA REPRISE S'EST DÉROULÉE AU-DELÀ DE MES ESPÉRANCES.” 

J.E. : J'imagine que vous les joueuses êtes ravies de l’arrivée de quelques tournois internationaux en France ?

 L. P. : C’est vrai qu’il y a de plus en plus de tournois PSA en France, mais j’ai l’impression que ça concerne surtout les garçons... Chez les femmes, il y a Clermont-Ferrand cette année (10 000 $), qui a été repoussé à décembre, Créteil (5 000 $), bien évidemment l'indétrônable tournoi de Monaco (pas vraiment en France mais c'est tout comme), et nous sommes donc très heureuses de l’arrivée de Nantes. Le calendrier pour les femmes reste assez compliqué, il y a surtout des 5 000 $ ou des très gros tournois, les World Series. Il n’y a quasiment aucun tournoi intermédiaire, et du coup pour les filles classées entre 35 et 70 mondiales c'est vraiment difficile. Malgré tout, les 5 000 $ permettent d’offrir des « wild card » et des places de « local player » aux jeunes pour les aider à démarrer. J’en profite donc pour saluer le comité d'organisation de l’open de Nantes, qui après le succès du tournoi masculin l'an passé a décidé d'y ajouter un tournoi féminin. Mais aussi l'ensemble des clubs français qui s'impliquent dans l'organisation des tournois PSA, que ce soit chez les femmes ou les hommes.

J.E. : Quels sont tes objectifs pour la saison 2016-2017 ? J'imagine que les championnats du Monde en France sont en haut de la liste ? D'ailleurs à Nantes il y a un possible quart de finale entre toi et Chloé Mesic, ta coéquipière en équipe de France (et possible concurrente pour une place dans la sélection).

L. P. : Concernant mes objectifs, c’est sûr que ma blessure a entravé ma montée au classement. Toutes les filles avec qui je me battais à l'époque sont aujourd'hui classées entre 30 et 45… Mais c'est comme ça. Je ne regarde pas les autres, je travaille pour moi et j'ai des objectifs, et il est vrai que les Championnats du Monde par équipes en font partie. En ce qui concerne Nantes, je vais essayer de tracer ma route et on verra bien quelles sont les joueuses que j'y croiserai...

Crédits Photo : Laura Pomportes

Article de Jérôme Elhaïk

 

Ne manquez pas la seconde partie de notre présentation de l’Open international de squash de Nantes lundi, avec un focus sur un tableau masculin de très haute volée. Le tournoi sera à l'heure anglaise cette année, et nous mettrons donc l'accent sur les sujets de Sa Majesté, avec notamment un portrait de la tête de série n°1 Daryl Selby. Mais également sur le contingent français qui tentera de contrecarrer leurs plans, avec à sa tête le tenant du titre Grégoire Marche. 

 

 Crédits photo : squashmad, Squash PACA, EuroSquash2016

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