Seul Tricolore présent en 1/8ème de finale, Grégoire Marche a été stoppé par Fares Dessouky. Avant cela, six Français sur dix avaient franchi le premier tour.

Article de Jérôme Elhaïk

Photo de une https://worldsquashchamps.com

Grégoire Marche (n°13 mondial) n'a pas ménagé ses efforts au Caire, ses trois matches ayant dépassé la marque des 60 minutes. Au premier tour, il avait vu son compatriote Auguste Dussourd (n°39) effacer un handicap de deux jeux, avant de faire parler son expérience dans le finish. Le Drômois a également dû batailler pour écarter l'Indien Ramit Tandon (n°45) en quatre manches, se qualifiant pour son troisième 1/8ème de finale au championnat du monde (après 2015 et 2021). Après un début de partie dominé par Fares Dessouky (n°10), Marche a emmené son adversaire dans une filière longue qu'il affectionne, égalisant après un tie-break à rallonge. La troisième manche a sans doute été cruciale : alors qu'il semblait le moins frais physiquement des deux joueurs, l'Égyptien est parvenu à conserver un matelas d'un ou deux points d'avance de bout en bout. Le Français accuse le coup en début de quatrième manche, concédant rapidement un écart qui sera irrémédiable, et c'est l'Égyptien qui file en quart de finale.

Grégoire Marche (au premier plan) a livré un beau combat face à Fares Dessouky mais ça n'a pas suffi pour faire chuter l'Égyptien (Crédit photo : PSA World Tour)

➡️ Auteur d'une solide performance pour écarter son compatriote Baptiste Masotti (n°21) en quatre jeux au premier tour, Victor Crouin (n°23), n'a pas été en mesure de réitérer sa « perf » du Tournament of Champions, où il avait battu Karim Abdel Gawad (n°11). « Même si j'ai eu des opportunités dans le premier jeu, je n'ai jamais réussi à m'installer dans le match, » a-t-il analysé après-coup. « Le mérite en revient à mon adversaire, qui a été solide de bout en bout. » Accaparé par la fin de son cursus à Harvard, notamment sa remise de diplômes, le Toulonnais va manquer l'open d'El Gouna (présentation à venir mercredi sur notre site), mais sera tête de série n°1 d'un 30 000 $ au Qatar fin juin.

➡️ Expéditif au premier tour face à l'Espagnol Bernat Jaume (n°51), Sébastien Bonmalais (n°36) s'était ainsi donné le droit de défier Diego Elias (n°5). Le Réunionnais l'a bousculé à l'entame, malheureusement sans pouvoir conclure et le Péruvien a pris progressivement le dessus. « La perte du premier jeu m'a coûté très cher, physiquement et mentalement, » disait-il après le match (Source : SiteSquash). « J'aurais dû mieux négocier les points importants, et je suis très déçu. »

Sébastien Bonmalais, Victor Crouin, Mélissa Alves et Lucas Serme ont connu un parcours semblable au Caire : victoire probante au premier tour, puis défaite en trois jeux face à un "top player" (Crédits photo : PSA World Tour)

➡️ Opposé au dangereux Tsz Kwan Lau (n°60), Lucas Serme (n°40) a délivré une prestation convaincante au Caire pour franchir le premier tour. La marche était trop haute en 1/16ème de finale face à Joel Makin. « Beaucoup de choses positives, mais pas assez pour battre le numéro 7 mondial, » a-t-il commenté.

➡️ De retour à la compétition après plusieurs mois d'absence, Mélissa Alves (n°30 mondiale) continue de retrouver des sensations. Au premier tour, la Guyanaise s'en est sortie « au mental » face à Zeina Mickawy (n°36), après avoir été deux fois derrière au score. Opposée à Sarah-Jane Perry (n°6), elle n'a malheureusement pas été en mesure de profiter d'un retard à l'allumage de son adversaire. Menée 2-0, Alves ne baisse pas les bras et se montre à la fois plus précise et très offensive dans le troisième jeu. Elle sauve même deux balles de match, cependant la troisième sera la bonne pour l'Anglaise qui file en en huitième.

➡️ Coline Aumard (n°38) est passé par toutes les émotions ces dernières semaines. Quelques jours après avoir revêtu le maillot Bleu une dernière fois au championnat d'Europe, la Française s'est mariée avant de prendre la direction du Caire. Menée 2-0 par la Malaisienne Rachel Arnold (n°35) au premier tour, elle a réalisé un superbe comeback pour s'imposer en cinq jeux. Après une excellente première manche face à Tesni Evans (n°15), elle a malheureusement dû jeter l'éponge en raison d'une blessure au pied. « Même si n'est pas la meilleure manière d'achever mon dernier championnat du monde, je suis heureuse d'avoir pu participer, » a indiqué celle qui tirera sa révérence dans quelques jours à l'Île Maurice, si son corps le lui permet.

Même si elle a été trahie par son corps, Coline Aumard (ici soutenue par le kiné Johan Fauthoux) était ravie d'avoir pu effectuer une dernière apparition au championnat du monde (Crédit photo : PSA World Tour)

➡️ Pour la première fois de sa carrière, Énora Villard (n°45) s'est mesurée à une numéro 1 mondiale. N'hésitant pas à prendre des initiatives offensives, avec une certaine réussite, la joueuse du pôle France de Créteil a donné une très belle réplique à Nouran Gohar pendant deux jeux, avant de céder en fin de match.

➡️ Marie Stéphan (n°55) a été au contact tout au long de son match face à Hana Ramadan, mais la jeune Égyptienne, plus expérimentée dans les tournois majeurs, a été plus réaliste dans les fins de jeu.

Pour quatre des dix Français présents au Caire (Marie Stéphan, Énora Villard, Auguste Dussourd et Baptiste Masotti), le championnat du monde s'était arrêté dès le premier tour (Crédits photo : PSA World Tour)

➡️ Loin d'être favori à Grégoire Marche (n°13) au premier tour, Auguste Dussourd (n°39) a su trouver les ressources mentales pour effacer un handicap de deux jeux et faire douter son aîné, mais comme évoqué plus haut il n'a pas été en mesure de prolonger cette dynamique dans le jeu décisif.

➡️ Le choc entre Baptiste Masotti (n°21) et Victor Crouin (n°23), deux valeurs montantes du squash hexagonal aux styles de jeu très différents, était très attendu. Hormis dans le deuxième jeu, Crouin a contrôlé la majorité des échanges, et n'a pas laissé son adversaire exprimer ses qualités offensives.

Rendez-vous mercredi pour la présentation du El Gouna International 2022, qui démarre deux jours plus tard.