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FRENCH TEAM CAMP : LES BLEUES EN ÉGYPTE

Équipe de france 17/06/2021

Depuis lundi, l'équipe de France féminine a pris ses quartiers au Black Ball Sporting Club, au Caire.

L'objectif de ce stage en terre Égyptienne ? Préparer le championnat du monde individuel - qui aura lieu mi-juillet à Chicago - en se confrontant à la (forte) adversité locale. Décryptage en compagnie de l'entraîneur national Philippe Signoret.

Article de Jérôme Elhaïk

OBJECTIF CHICAGO

Dimanche en fin d'après-midi, la délégation Tricolore s'est envolée depuis Paris pour le Caire. Dès le lendemain, les quatre joueuses (Camille Serme, Mélissa Alves, Énora Villard et Marie Stéphan)*, ainsi que l'entraîneur national Philippe Signoret et l'ostéopathe Romain Cullier, ont entamé ces dix jours de travail sur les courts du Black Ball Sporting Club, qui a accueilli plusieurs tournois majeurs du circuit international ces derniers mois.

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Depuis le début de la semaine, les joueuses Françaises (de gauche à droite, Marie Stéphan, Énora Villard et Camille Serme) s'entraînent sur les courts du Black Ball Sporting Club (Crédit photo : Black Ball Sporting Club)

*Coline Aumard n'est pas présente au Caire : la n°2 française réside en Angleterre, et les déplacements vers et depuis l'Égypte sont actuellement soumis à des restrictions sévères.

POURQUOI CE STAGE ?

« Le principal objectif est de préparer le championnat du monde individuel, » explique Philippe Signoret. L'épreuve phare du circuit PSA, tant par son prestige que par sa dotation (1 million de dollars, répartis de manière égale dans les tableaux masculin et féminin) aura lieu du 14 au 22 juillet à Chicago. Alors que la crise sanitaire prive les sélections de compétition par équipe depuis de longs mois, l'entraîneur national souhaitait que lui et ses joueuses puissent se réunir, « dans un contexte de haut niveau. On aurait pu aller dans d'autres pays, mais l'Égypte s'est imposée comme une évidence. D'une part, en raison de la confrontation que l'on peut y trouver. Ensuite, parce qu'il y a très peu de restrictions, si ce n'est le port du masque dans certains endroits, et on peut donc vivre normalement. Il faut dire aussi que les gens passent la majeure partie de leur temps dehors ici ... » Le groupe France a été chaleureusement accueilli par le Black Ball Sporting Club et son directeur Ashraf Hanafi, avec lequel Philippe Signoret entretient d'excellentes relations depuis de nombreuses années. Même si elle n'a pas encore eu l'occasion d'effectuer ses débuts, Camille Serme fait même partie de l'effectif du club dans le championnat par équipe local.

SOUS LE SIGNE DE LA CONFRONTATION

Après une première journée d'acclimatation, les soirées de mardi et mercredi étaient consacrées à des séries de test matches face à de jeunes joueurs locaux. « Bon nombre d'entre eux ont été récemment médaillés au British Junior Open, et font par conséquent partie des meilleurs mondiaux dans leur catégorie d'âge, » précise Philippe Signoret. « Les Françaises n'ont pas eu de difficulté face aux filles, même si attention il y avait du répondant en face. Les matches face aux garçons ont été plus difficiles, mais très intéressants, et leur intensité a surpris les joueurs Égyptiens. »

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Ce séjour au pays des Pharaons est l'occasion pour les Françaises de se confronter aux joueurs locaux, notamment ses meilleurs jeunes (Crédit photo : Black Ball Sporting Club)

Ce programme va se prolonger au cours des prochains jours, avec des adversaires différents. « On effectue des débriefings individualisés - en mettant l'accent sur les choses à améliorer mais aussi sur celles qui ont bien fonctionné, » ajoute l'entraîneur national.  « Les entraînements du matin sont l’occasion de mettre en place les remédiations en rapport avec les matches de la veille, ainsi que de préparer ceux du soir. »

L'ÉGYPTE PLUTÔT QUE LE DANEMARK

Marie Stéphan aurait pu être à Odense cette semaine, pour y disputer un tournoi dont la lauréate sera qualifiée pour le championnat du monde. « Elle est aux portes de l'équipe de France, et je lui ai expliqué que faire partie de ce rassemblement en Égypte était une chance pour elle, » indique Philippe Signoret. « On a choisi de jouer sur les deux tableaux pour Marie, en espérant que son classement soit suffisant pour Chicago. » Alors que les inscriptions sont closes depuis hier, la native de Cayenne est tout en haut de la liste d'attente, et un seul désistement parmi les 64 qualifiées suffirait donc à son bonheur. « On croise les doigts, » conclut l'entraîneur national.

TOURNÉS VERS L'AVENIR

Si vous suivez le squash de près, son nom ne vous est certainement pas étranger : la jeune Franco-Égyptienne Lauren Baltayan (14 ans depuis quelques semaines) réside au Caire avec ses parents, mais a choisi de représenter la France dans les compétitions internationales. Membre du Black Ball Sporting Club, elle s'entraîne avec Camille Serme et ses copines cette semaine. « C'est une sparring partner idéal, notamment grâce à sa combativité, » souligne Philippe Signoret. « On ne s'était pas vus depuis quelques temps à cause de la crise sanitaire, même si je l'ai suivie à distance. J'ai pu me rendre compte de ses progrès depuis le début de la semaine, surtout sur le plan physique : elle est beaucoup plus endurante dans l'échange, et ça explique ses résultats dernièrement. »

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Ce stage permet également à la jeune Lauren Baltayan (en noir, en compagnie de Mélissa Alves et Philippe Signoret) de passer du temps avec le groupe France (Crédit photo : Black Ball Sporting Club)

Médaillée de bronze au championnat d'Égypte -15 ans il y a quelques semaines, Lauren Baltayan représente l'avenir de l'équipe de France. À plus court terme, elle pourrait bientôt faire ses débuts sous le maillot Bleu en jeunes, même si la date de la prochaine compétition n'est pas encore fixée. Ces quelques jours en compagnie de ses aînées lui ont également permis de s'intégrer au groupe. « On sait qu'elle est assez timide, » confie Philippe Signoret. « Néanmoins, on l'a poussée à s'exprimer lors des échanges entre nous - surtout Mélissa, qui l'a un peu bousculée (rires) - et je crois que ça lui a fait du bien. »

RETOUR À LA NORMALE ?

Il a certes accompagné ses joueuses lors de quelques compétitions dans l'hexagone ces derniers mois, mais le dernier déplacement hors de nos frontières de Philippe Signoret remontait à mars 2020 au ... Black Ball Open ! « J'ai l'impression de me reconnecter au haut niveau, » confie l'entraîneur national. « Ça fait plaisir de recroiser des gens que je n'ai pas vus depuis longtemps, et ils me disent que c'est réciproque (rires). J'espère que c'est le début d'un retour à la normale. » En attendant, on saura le 1er juillet si l'entourage des joueuses est autorisé à se déplacer à Chicago. « La situation sanitaire dans beaucoup de pays incite à un certain optimisme. D'un autre côté, la levée complète des restrictions a été reportée d'un mois en Angleterre. Le siège de la PSA y étant situé, on sait que ce qui se passe là-bas a son importance. » Wait and see ...

TOUS DERRIÈRE CAMILLE

À défaut de pouvoir être aux côtés de sa joueuse pendant les matches, Philippe Signoret sera peut-être dans les tribunes du Mall of Arabia mardi prochain, pour encourager Camille Serme lors de son entrée en lice aux PSA World Tour Finals avec le reste de la délégation Tricolore. « Pour l'instant, elle suit le même programme que ses camarades dans le cadre du stage, même si on l'allégera sans doute à l'approche de la compétition, » précise l'entraîneur national. Ennuyée par des pépins physiques ces derniers mois, la numéro 4 mondiale porte un strap au mollet cette semaine au Caire, suite à une bursite au tendon d'Achille. « J'ai vu que pas mal de gens posaient des questions à ce propos sur les réseaux sociaux, mais ça va beaucoup mieux et c'est en partie pour leur répondre que j'ai posté une vidéo de son match face à Ahmed Wael (NDLR : médaillé de bronze au British Junior Open -17 ans en janvier 2020). »

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Camille Serme (ici en compagnie de son entraîneur Philippe Signoret) va prolonger son séjour en Égypte, pour participer aux World Tour Finals la semaine prochaine (Crédit photo : Black Ball Sporting Club)

La semaine prochaine, la Cristolienne sera dans la poule de la mort (« un peu comme l'équipe de France de football à l'Euro, » sourit son coach), en compagnie de Nour El Sherbini et Nouran Gohar, numéros 1 et 2 mondiales, ainsi que Salma Hany (n°9). « Si elle n'était pas prête physiquement, elle n'aurait pas participé, » précise Philippe Signoret. « Cette compétition permettra d'évaluer où en est Camille, et de faire les derniers réglages avant le championnat du monde. Ce sont de super matches, et l'objectif est également de se faire plaisir. »

Rendez-vous lundi pour retrouver notre présentation des PSA World Tour Finals

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