Ce quarante-sixième épisode est consacré au Squash Badminton de l'Hermitage à La Chaussée-Saint-Victor (dans l'agglomération de Blois), qui est le seul club affilié dans le Loir-et-Cher.

Article de Jérôme Elhaïk

Au cours de sa longue histoire, entamée en 1983, le Squash Badminton de l'Hermitage a connu plusieurs gérants. Parmi eux, Philippe Laurent a tenu la barre entre 2006 et 2019, période pendant laquelle le club a reçu pas moins de sept championnats de France (voir PALMARÈS ET GRANDES DATES). « Il souhaitait lever le pied, » confie celui qui lui a succédé, Édouard Morillon. Après avoir obtenu un BTS Management Unité Commerciale (« qui ne me sert pas vraiment dans mon travail au club, » sourit-il), il a souhaité se rapprocher du milieu du sport et a travaillé à l'Hermitage en tant que salarié pendant quatre ans. « Je ne connaissais pas du tout le squash, et ça m'a également permis de le découvrir en tant que joueur, » ajoute-t-il. « C'est un sport vraiment très complet, il faut de la technique, du physique et de la tactique. Et je trouve que plus on progresse, plus on s'amuse. » Ayant repris la structure en compagnie de son père et de son oncle, Édouard Morillon a donc changé de casquette fin 2019. « La transition s'est bien passée, même si comme vous pouvez en douter, le timing n'était pas idéal. » affirme-t-il en évoquant la crise sanitaire. 

Malgré le contexte actuel, Édouard Morillon ne regrette pas d'avoir repris le Squash Badminton de l'Hermitage (Crédit photo : Édouard Morillon)

« Depuis un peu plus d'un an, on doit composer avec les fermetures et les restrictions, on s'adapte. À titre personnel, le temps a été un peu long, même si les aides ont permis de tenir et d'effectuer des travaux, d'ailleurs j'étais au club quasiment tous les jours. Il faut essayer de voir le côté positif, et se dire qu'on a pu faire des choses pour lesquelles on ne trouve pas le temps habituellement. » Concernant la reprise, le gérant de l'Hermitage se veut optimiste. « On n'a pas trop de monde le midi et l'après-midi, sachant que les gens n'ont peut-être pas envie de recommencer à jouer avec cette chaleur (rires). D'un autre côté, les habitués sont de retour en soirée. » Comme la météo, les relations entre la structure et l'association sont au beau fixe. « Auparavant, le président Ludovic Renon était un peu tout seul, mais l'arrivée de nouvelle personnes motivées dans le bureau a été un gros coup de boost, » témoigne Édouard Morillon. « Avoir une asso dynamique est évidemment bénéfique pour la structure. Certains joueurs auraient bien aimé qu'on organise des compétitions dès la réouverture, mais je leur ai dit qu'on allait procéder étape par étape ... On va commencer par un tournoi interne, avant d'envisager de faire un open cet été. »

UNE BELLE DYNAMIQUE. Cela fait neuf ans que Ludovic Renon est président du Squash Badminton de Blois, seule association du Loir-et-Cher affiliée à la Fédération. « Le club est situé dans la commune de La Chaussée Saint-Victor et y est rattachée en ce qui concerne les subventions, la participation au forum des associations etc, » précise celui qui fait partie du bureau depuis 2005. « On s'est lancés dans l'aventure avec quelques amis car l'association était un peu à bout de souffle, c'est le gérant de la structure qui s'occupait de l'animation sportive. On s'est investis pour tenter d'imprimer un nouvel élan, en allant au contact des gens. » Originaire de Nantes, Ludovic Renon avait découvert le squash à son arrivée à Blois au début des années 90. « Par l'intermédiaire de personnes de mon entreprise, » indique-t-il. « C'est un sport qui apporte une certaine satisfaction par son aspect ludique, tout en constituant un exutoire. » Depuis quelques temps, il a reçu le renfort de nouvelles recrues au sein du bureau, notamment Mehdi Méziane (trésorier) et Cédric Alcaraz (secrétaire général). « Ils ont amené du sang neuf et une belle énergie, » se réjouit le président du SquashBad41. « Nous avons des séances pour les femmes, qui sont encadrées par des bénévoles de l'association. L'objectif est de les faire passer d'une pratique loisir à la compétition, si elles en ont envie. »

Ludovic Renon (en gauche, ici en compagnie d'Alexandra Bertrand et Hugues Boutet) est président de l'association Squash Badminton de Blois depuis 2012 (Crédit photo : Squash Badminton de Blois)

Ce dynamisme sera bien utile alors que le club est confronté à la même problématique que ses homologues, la relance de l'activité après plusieurs mois de fermeture. « Je ne suis pas inquiet, les courts sont toujours bien remplis le soir, notamment grâce au corpo (voir ci-dessous LE CORPO, UNE AFFAIRE QUI ROULE), » estime Ludovic Renon. « L'association a fait son maximum pour gérer au mieux cette période difficile, et nous sommes maintenant projetés sur la saison prochaine. » L'avenir, ce sera sans doute d'autres championnats de France, alors que le club en a accueilli huit depuis 2006. « C'est une volonté de notre part afin de promouvoir notre discipline, mais aussi un plaisir car nous apprécions ces échanges avec des joueurs et joueuses venus de toute la France. Je crois qu'ils aiment bien venir chez nous (notamment car nous avons une structure accueillante, avec un club-house spacieux qui donne sur plusieurs courts, les gradins sur le central, la grande terrasse extérieure etc.) et ce sont eux qui contribuent à la bonne ambiance lors de ces compétitions. » Lorsqu'on l'interroge sur une possible envie d'organiser des évènements de plus grande envergure, le président du SquashBad41 ne ferme pas la porte. « Je sais qu'il y a eu un open international ici à la fin des années 80, mais ça correspondait à un âge d'or pour le club, des personnages importants du squash en faisaient partie. Pourquoi pas, à condition que la structure soit partante et d'être soutenus par les instances, dont la Fédération. »

LE CORPO, UNE AFFAIRE QUI ROULE. « Ça marchait déjà très bien quand je suis arrivé au club, en 1990, et depuis ça ne s'est jamais arrêté, » confie Ludovic Renon avec enthousiasme. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : lors de la saison 2020-2021 (qui a été déclarée blanche), vingt-cinq équipes étaient réparties dans les trois divisions de ce championnat ouvert à toute association sportive d'entreprise du Loir-et-Cher. « Pour la structure, c'est l'assurance que les courts soient remplis deux soirs par semaine, » ajoute Édouard Morillon, alors que Ludovic Renon tente de décrypter ce succès ininterrompu. « C'est vrai qu'il y a des villes plus grandes que Blois qui n'ont pas un championnat d'une telle envergure. Disons qu'on essaie de bien communiquer auprès des équipes, et de leur donner des perspectives. Mais ça prend du temps, et c'est la raison pour laquelle l'un des bénévoles de l'association s'occupe spécifiquement du corpo depuis deux ans. Comme je le disais précédemment, nous avons aussi la chance d'avoir une structure spacieuse et accueillante : les gens ne viennent pas uniquement pour jouer. » En résumé, la formule magique serait un savant mélange de sérieux et de convivialité ... « Il y a des gens qui jouent dans le championnat corpo depuis trente ans, même si ce n'est pas dans la même division, » conclut le président du SquashBad41. « Ce qui est vraiment appréciable, c'est qu'ils sont actifs au sein de leur entreprise et attirent de nouvelles personnes, plus jeunes, et participent ainsi à la pérennité de cette compétition. »

La soirée de clôture des championnats corpo est l'un des moments attendus de la saison à Blois (Crédit photo : Squash Badminton de Blois)

LA JEUNESSE À L'HONNEUR. À l'Hermitage, il n'y a pas que le corpo, mais aussi les jeunes. L'école de squash, forte bon an mal an d'une petite vingtaine de membres, est encadrée par Hugues Boutet. Ce dernier a été salarié de l'association dans le cadre d'un emploi aidé entre 2014 et 2017, qui n'a malheureusement pas pu être pérennisé, et intervient depuis en tant qu'indépendant. De plus, le Squash Badminton de Blois participe activement aux activités organisées au sein de la ligue du Centre-Val-de-Loire auprès des jeunes. Les explications de Ludovic Renon. « Leur objectif est la promotion de la discipline, et elles se déclinent en deux formats : tout d'abord des journées de regroupement, avec des enfants et des éducateurs issus des écoles de squash de chaque club de la ligue. Elles sont constituées de séances collectives, ainsi que des matches à thèmes. Ensuite, il y a un circuit, qui consiste à proposer une confrontation entre tous les jeunes de la région : il n'est pas question ici de compétition officielle, plutôt de permettre à tous les participants de se côtoyer en condition de match, chaque joueur étant tout de même récompensé. Ces actions, initiées et coordonnées par la ligue, sont non seulement un formidable outil pour créer une émulation entre les joueurs, mais aussi donner de la visibilité à la pratique encadrée du squash auprès d'un jeune public, que chaque club ne pourrait proposer seul. Tout le monde est gagnant et les jeunes sont ravis ! »

Le Squash Badminton de Blois participe activement aux animations proposées par la ligue Centre-Val-de-Loire pour les jeunes (Crédit photo : Squash Badminton de Blois)

Aujourd'hui âgé de 54 ans, Hugues Boutet s'est découvert une vocation tardive pour le métier d'enseignant du squash, et il ne regrette pas son choix. Portrait.

La découverte du squash

« J'ai découvert le squash sur le tard, par l'intermédiaire d'un ami, dans l'ancienne structure de Chartres. Ça m'a plu tout de suite. J'ai joué en loisir pendant environ un an, puis d'autres joueurs m'ont attiré vers la compétition (j'ai toujours aimé ça, j'en avais fait auparavant en judo et en natation). Je suis arrivé à Blois en 1990 et je me suis très rapidement rendu à l'Hermitage, continuer le squash était essentiel pour moi. Le club venait d'être repris, et beaucoup de joueurs parlaient de la belle époque qu'il avait vécu dans les années 80. »

Une vocation tardive

« J'ai travaillé dans pas mal de secteurs différents au cours de ma vie, notamment dans l'industrie. Enseigner le squash, ça a été à la fois une envie et une opportunité : en 2014, l'association a bénéficié d'un emploi aidé, pour une durée de trois ans, et j'ai passé mes diplômes en cours de route. C'était quelque chose de nouveau pour moi, mais j'ai tout de suite apprécié. Je pensais que ce serait possible de pérenniser le poste au-delà de cette période, malheureusement on n'y est pas parvenus. Aujourd'hui, même si j'interviens en tant qu'indépendant, ça ne change finalement pas grand chose à mon quotidien. Je donne des leçons individuelles et collectives, je m'occupe des entraînements des équipes ainsi que de l'école de jeunes (à titre bénévole pour cette dernière). C'est mon activité principale, j'ai la chance d'avoir un contexte familial qui me le permette. Si j'étais seul, ce serait plus compliqué. »

Hugues Boutet exerce l'activité de professeur de squash à l'Hermitage depuis 2014 (Crédit photo : Squash Badminton de Blois)

Les missions d'un éducateur

« Ma mission principale en tant qu'enseignant, c'est de faire aimer le squash à mes élèves et de s'assurer qu'ils prennent du plaisir sur le court. Dans mon travail au quotidien, je m'appuie énormément sur la formation que j'ai suivie, ainsi que sur le livre de la Fédération "De l'initiation à la performance". Concernant les jeunes, le plus important est de les laisser s'exprimer. Ce n'est pas facile de les attirer vers le squash, néanmoins ici on y arrive plutôt bien via diverses initiatives, par exemple les journées portes ouvertes ou en se déplaçant avec le court gonflable mis à disposition par la ligue Centre-Val-de-Loire. La tranche 15-25 ans est peu représentée dans notre discipline pour plusieurs raisons : c'est l'âge où les jeunes changent de ville pour leurs études, et ont d'autres priorités. Mais on constate que certains finissent par reprendre le squash, et c'est le plus important à mes yeux. »

Tourné vers l'avenir

« Concernant la reprise de l'activité, il va falloir se retrousser les manches mais je suis optimiste – c'était d'ailleurs bien reparti après le premier déconfinement, Nous avons un gérant jeune qui a récemment repris la structure et une association dynamique, dont le bureau a été renforcé par de nouvelles recrues. Il y a également le squash corpo, qui génère un engouement incroyable ici. J'en discute avec les autres clubs, et je sais qu'ils nous envient ce succès. Parmi nos projets, il y a celui de proposer un "package" complet aux compétiteurs avec mes compétences d'entraîneur combinées à du coaching mental (une personne du club a obtenu son diplôme depuis peu) et de la préparation physique. En ce qui me concerne, j'ai 54 ans et j'ai envie de continuer dans ce métier. Travailler dans le sport en général, et dans le squash en particulier, c'est très agréable. Une fois passée la porte du club, les classes sociales se mélangent, tout le monde se retrouve en short et les masques tombent ... »

18, rue des Pontières, 41260 La Chaussée-Saint-Victor

Tél. : 02 54 74 55 55

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Rendez-vous vendredi prochain pour le quarante-septième épisode du "Club de la semaine", qui sera consacré au Squash Club de Valence.