Dans ce vingt-quatrième épisode, direction les Hauts-de-Seine pour un focus sur le Squash du Bois de Chaville.

Article de Jérôme Elhaïk

DES ÉQUIPES DYNAMIQUES. Club historique de la Ligue Île-de-France, le Squash du Bois de Chaville a été dirigé par quelques figures emblématiques du squash dans l'hexagone : Agnès Marchal (NDLR : ancienne joueuse de l'équipe de France, malheureusement disparue au début des années 2010), et Robert Gracia. « J'ai été vice-présidente pendant plusieurs années, avant de lui succéder, » indique l'actuelle présidente Carine Champagne. Cette dernière a découvert le squash à Melle, près de Niort. « C'était un club avec un seul court, il était en face de mon internat. La compétition, je m'y suis mis véritablement lors de mon arrivée à Chaville au début des années 2000 : on était plusieurs filles, et on s'est lancées en même temps. »

À Chaville, Carine Champagne (à droite) et ses coéquipières obtiennent de bons résultats depuis de nombreuses années (Crédit photo : Squash du Bois de Chaville) 

Depuis de nombreuses années, l'équipe féminine obtient de bons résultats, que ce soit en critérium Île-de-France ou en championnat de France Interclubs. Le tout avec un effectif d'une remarquable stabilité, signe de la fidélité de ses membres. « Même si on n'est pas sûrs que la saison ait lieu, nous sommes de nouveau en Nationale 2, » indique celle qui avait atteint le top 30 national au début des années 2010. « En ce qui concerne les équipes et la compétition, il y a toujours eu une belle dynamique, chez les femmes comme chez les hommes. » Elle se retrouve dans les résultats obtenus en championnat de France vétérans par équipe, « une épreuve importante pour nous, » reconnaît Carine Champagne. « L'équipe s'est renouvelée au fil des ans, maintenant elle est composée de jeunes vieux (rires). Décrocher des médailles, c'est un plus mais ce qui nous motive avant tout dans cette compétition, c'est de rencontrer des adversaires qu'on ne connaît pas forcément. » 

UN TRAVAIL DE FOND. « Après une période difficile, notre association a retrouvé un vrai dynamisme depuis quelques années, » indique celle qui compose le bureau en compagnie d'Alain Férard (secrétaire) et Valérie Néoschil (trésorière). Grâce notamment aux travaux de rénovation du club (« avoir le chauffage en hiver et la clim en été, c'est important pour jouer dans de bonnes conditions, », ainsi qu'à la mise en place d'un véritable club-house. « Cela nous permet de proposer un accueil de qualité aux adhérents, ainsi qu'aux équipes adverses. Chaville est une structure municipale, et la partie restauration est gérée par un indépendant, qui propose ses prestations aux sections squash et tennis. » Au début des années 2000, le SBC avait été le premier club de quatre courts en France à atteindre les 1000 licences. « On en parlait d'ailleurs récemment, » raconte Carine Champagne. « Déjà, c'était une autre époque, et il y avait aussi de nombreux comités d'entreprise, en provenance de Meudon et de Vélizy, qui venaient jouer ici - certaines se sont dotées de leurs propres courts par la suite. Mais au fil des années, nous n'avons jamais cessé d'adhérer à la politique fédérale, et ici tous les joueurs sont licenciés. » À Chaville, on retrouve tous les profils : compétiteurs, loisirs (« comme partout, il y a un turnover mais certains se mettent à la compétition et ça permet d'alimenter les équipes, » et les jeunes de l'école de squash. Ils sont encadrés par Roland Bassibey, l'un des deux entraîneurs en compagnie de Thierry Scianimanico. « Nous proposons des tarifs qui permettent à tout le monde d'avoir accès à la discipline et avons des projets dans le domaine du peri-scolaire, qui représente un travail de longue haleine. » 

La mise en place d'un véritablle club-house a permis de dynamiser la vie du club (Crédit photo : Squash du Bois de Chaville)

Comment le Squash du Bois de Chaville gère-t-il la période actuelle ? « Ce n'est pas facile de maintenir une vie sportive quand on ne peut pas jouer, » admet Carine Champagne. « Néanmoins, Alain Férard, qui s'occupe du pôle compétition, maintient le lien avec les joueurs des équipes. Lors du premier déconfinement (nous avions eu la chance que la mairie rouvre rapidement les locaux, avec un protocole strict en place), nous avions constaté que les gens avaient très envie de rejouer. On est dans les starting-blocks (rires), et on reste positifs ... »

Comme évoqué plus haut, deux enseignants diplômés interviennent à Chaville : Thierry Scianimanico, bien connu dans le squash hexagonal pour ses multiples titres nationaux en vétérans, et Roland Bassibey. Rencontre avec un passionné de sport, qui s'est découvert une vocation d'entraîneur sur le tard.

La découverte du squash

« J'ai fait du volley-ball en compétition pendant vingt ans, en scolaire, militaire et jusqu’au niveau national. J'ai décidé d'arrêter car il fallait y consacrer beaucoup de temps (et faire des sacrifices professionnels et familiaux) mais je voulais continuer à faire du sport. Ma première rencontre avec le squash, ça a été en 1982, c'est-à-dire les balbutiements puisque la Fédération avait été créée l'année précédente. Mon frère m'avait invité à venir voir des matches à Antibes. Je me souviens très bien, j'ai vu un joueur en train de faire de taper la balle seul sur un court et je ne comprenais absolument rien à ce qu'il faisait (rires). J'ai appris ensuite que c'était Shah Jahan Khan (NDLR : joueur Pakistanais installé dans l'hexagone, et qui était assimilé n°2 français), et qu'il était en train de faire ses gammes ... Je précise que je n'avais jamais pratiqué de sport de raquette, mais j'ai tout de suite apprécié le côté ludique. J'ai disputé des tournois à partir de 1984, et je m'entraînais au Stadium porte d'Ivry – un immense club, avec 14 courts, qui n'existe plus aujourd'hui. » 

Trente ans de compétition

« Après Ivry, j'ai joué à Aquaboulevard, à Forest Hill les Bouvets puis à Saint-Cloud. Pendant près de 30 ans, j'ai été capitaine de la même équipe, avec des joueurs comme Éric Demot, Jean-Denis Barbet etc. Ça a été une superbe aventure, mais je leur avais dit que si on remontait en division 1 du critérium Île-de-France, j'arrêterais, et c'est ce qui s'est passé en 2016. Il faut savoir tourner la page. Ça fait quelques années que je n'ai pas disputé de tournoi et j'aimerais bien m'y remettre, à condition d'être en forme et de ne pas être blessé. Pourquoi pas disputer à nouveau le championnat de France vétérans (NDLR : il s'était imposé en +50 ans en 2008, et en +55 en 2015) ? C'est une très belle compétition, qui permet de jouer contre des joueurs qu'on n'a pas l'habitude d'affronter. » 

Après s'être découvert cette vocation sur le tard, Roland Bassibey s'éclate dans son rôle d'enseignant du squash (Crédit photo : Roland Bassibey)

Entraîneur, une vocation tardive

« En 2015, j'ai eu des soucis professionnels et j'ai dû quitter mon entreprise pour un supposé burnout. Personnellement, je pense que c'était un simple coup de fatigue et deux semaines après, je voulais déjà reprendre une activité ! C'est à ce moment que j'ai passé mes diplômes d'entraîneur de squash (BF1, CQP), alors que ce n'était pas du tout prévu : j'avais encadré des jeunes au volley-ball mais de manière très empirique. J'ai fait mon tutorat à Saint-Cloud (un club que je connais bien) et j'ai commencé à donner des cours de manière bénévole, pour me faire la main. Quand Chaville m'a contacté en juin 2017 pour remplacer Youssouf Mahamath, j'étais ravi. J'entame ma quatrième saison (même si hélas, elle n'a pas vraiment commencé ...) et ça se passe très bien. On se partage la tâche avec Thierry Scianimanico dont c'est le métier à temps plein, je ne veux surtout pas lui prendre son travail. On a chacun la moitié des entraînements adultes, et je m'occupe de l'école des jeunes, ce qui représente pour moi entre 10 et 15 heures par semaine. En plus de Chaville, j'interviens également au Standard Athletic Club – un club pas comme les autres - à Meudon et à l'Hay les Roses. » 

S'adresser à tous les publics

« Lors de ma première année à Chaville, j'avais 23 jeunes. Puis on est montés à 27, et depuis deux ans j'en ai 17 : ça fonctionne par cycles, certains partent vers d'autres sports (le foot, et l'escalade qui est à la mode) et il y a aussi les études. Quels sont mes leviers pour attirer de nouveaux pratiquants ? À l'heure actuelle, on manque de personnes qui organisent des animations. Personnellement, j'ai le temps car je suis à la retraite, et je suis conscient que c'est moins évident pour les profs dont c'est le métier à plein temps. De manière générale, il y a les journées portes ouvertes, et concernant les jeunes je pense qu'il faut faire des rencontres Interclubs : j'en ai 7 à Meudon, donc si sur les 24 la moitié sont intéressés, ça peut donner quelque chose de sympa. Les compétitions, comme le circuit Ken Chervet, c'est très bien, mais la marche est souvent trop haute pour les débutants et ça peut les refroidir. D'autre part, on sait que le squash est un sport dans lequel les femmes ne sont pas assez représentées. Pour essayer d'y remédier, je demande aux joueuses d'amener leur fille, et on constate que ça fonctionne assez bien. C'est une idée qu'on a eu en discutant avec mon fils qui est également entraîneur, en Guadeloupe. »

50, rue Alexis Maneyrol, 92370 Chaville

Tél. : 01 47 09 21 10

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Rendez-vous vendredi prochain pour le vingt-cinquième épisode du "Club de la semaine", qui sera consacré au Sportour Squash des Arènes.