Avec un groupe très jeune, l'équipe de France a comme prévu souffert sur le plan des résultats. Mais pour ceux d'entre eux qui participeront aux prochaines éditions, l'expérience acquise leur sera sans doute très précieuse.

Article de Jérôme Elhaïk 

Têtes de série n°9 de la compétition par équipe, les jeunes Françaises étaient placées dans la poule A avec l'épouvantail Égyptien (n°1), Singapour (n°16) et la Suisse (n°8). Avec l'obligation de terminer dans les deux premières pour rallier les quarts de finale (NDLR : une performance réalisée une seule fois, en 2007 par la génération Camille Serme – Coline Aumard), la rencontre d'ouverture face à leurs voisines Helvètes était d'une importance capitale. Elle n'a pas malheureusement pas souri aux Bleues, avec les défaites de Yuna Loaëc face à Cassandra Fitze, et de Ninon Lemarchand face à la Franco-Suisse Ambre Allinckx (championne de France junior 2018-2019). Pas de miracle le lendemain face aux invincibles Égyptiennes (défaite 3-0), alors que dans le même temps la Suisse disposait facilement de Singapour. Les espoirs de qualification s'étaient envolés, mais la victoire des Tricolores sur les Asiatiques (3-0) leur permettait d'être reversées dans la poule 9-12.  

Même si l'apprentissage aura été difficile, la rencontre sur le court vitré face aux futures championnes du mondes Égyptiennes restera dans les mémoires des Bleues (Crédit photo : Facebook Championnat du monde junior squash 2019) 

Le bilan des Bleues dans cette deuxième partie de compétition (3 défaites en 3 rencontres) est un très injuste reflet de leurs efforts : face à l'Afrique du Sud, Léa Barbeau avait mis son équipe sur les rails en battant Teagan Roux (3-0), avant que Ninon Lemarchand ne perde 3-2 contre Faith Panashe Sithole. Dans le match décisif, Mahé Asensi s'incline face à Helena Coetzee, 17-15 au 5ème jeu … Même dénouement cruel contre le Canada, avec la défaite 11-9 au 5ème jeu de Yuna Loaëc face à Erica McGillicuddy, alors que score était de 1 match partout. L'équipe de France termine donc 12ème, soit une place de mieux qu'en 2017.

Le championnat du monde junior avait débuté par les épreuves individuelles à Kuala Lumpur. Les quatre Françaises en lice n'étaient pas têtes de série, et le carton plein du premier tour était donc une belle satisfaction. Leur parcours s'est logiquement arrêté en 1/32è de finale, face à des joueuses supérieures sur le papier : pour Yuna Loaëc, c'était tout simplement la tête de série n°1 et future championne du monde, l’Égyptienne Hania El Hammamy. « Une expérience incroyable, » s'enthousiasme la Bretonne. « Je n'avais jamais affronté une joueuse aussi forte, ce match m'a permis de me situer et j'ai fait du mieux que je pouvais face à son jeu très précis et rapide. » Léa Barbeau et Ninon Lemarchand avaient également perdu face à des joueuses aguerries au circuit professionnel - la Malaisienne Ooi Kah Yan (84ème mondiale) et l'Écossaise Georgia Adderley (108ème), tombeuse de Mélissa Alves en demi-finale du championnat d'Europe par équipe au printemps – tandis que Mahé Asensi s'était inclinée face à la solide Anglaise Evie Coxon. Elles effectueront le même parcours dans les matches de classement, pour terminer aux places 41-48 (sur 128 joueuses au départ). Un bilan honorable, à mettre en perspective : il s'agissait de leur première participation à cette compétition, et deux d'entre elles sont âgées de seulement 16 ans. Pas étonnant dès lors qu'elles parlent d'expérience, « inoubliable, » pour Mahé Asensi, « ça va énormément m'apporter pour la saison à venir, » et « géniale à vivre, » pour Ninon Lemarchand. Comme l'explique le directeur technique national Bruce Neuffer dans son éditorial paru hier sur notre site, la Fédération Française de Squash a fait un pari sur l'avenir. Ninon et Mahé vont toutes les deux continuer leur apprentissage aux côtés de Yann Menegaux au pôle espoirs d'Aix-en-Provence, et tenteront de traduire leur progrès lors des prochaines éditions …

Le parcours des Bleu(e)s s'est arrêté en 1/32è dans la compétition individuelle (Crédit photo : #WSFWorldJuniors2019) 

Si la défaite des filles en 1/32ème de finale était logique, celle de Toufik Mekhalfi à ce stade de la compétition fût en revanche une mauvaise surprise. Tête de série 13/16, il restait sur une magnifique médaille de bronze au championnat d'Europe junior, à seulement 17 ans. Il avait en ligne de mire un huitième de finale de gala contre le tenant du titre, Mostafa Asal, mais l'aventure s'est arrêtée dès son premier match, face à To Wai Lok. Le Français menait pourtant 2 jeux à 0, mais a subi par la suite le retour d'un Hongkongais solide pour s'incliner 3-2 (3-11, 8-11, 11-8, 11-3, 11-8). Il a dû ensuite se remobiliser pour les matches de classement et terminera 45ème (3 victoires, 2 défaites). Il espérait certainement mieux, mais Toufik n'aura pas le temps de gamberger tant 2019-2020 s'annonce chargé pour lui, avec son entrée au pôle France, sa dernière saison complète en junior et peut-être une participation plus fréquente à des tournois du circuit international. De plus, l'expérience acquise lui sera précieuse pour l'édition 2020 en Australie, où l'équipe de France (avec Manuel Paquemar et Paul Gonzalez, entres autres) pourra nourrir des ambitions. 

Est-ce vraiment une surprise ? Pour la quatrième année consécutive, l'Égypte a remporté les trois titres en jeu au championnat du monde junior. Dans la compétition féminine par équipe, qui s'est achevée hier, elles avaient survolé leur sujet jusqu'en finale, où les joueuses du pays hôte, la Malaisie, leur ont donné du fil à retordre. Mais en s'imposant en 5 jeux face à l'étonnante Ainaa Ampandi, Farida Mohamed a permis à son pays d'être sacré pour la septième édition de suite. Grandissimes favoris de la compétition individuelle, Mostafa Asal (déjà vainqueur en 2018) et Hania El Hammamy (finaliste malheureuse ces deux dernières années) ont tenu leur rang. Même si certains autres – on pense à l'Anglais Sam Todd et Marina Stefanoni, quarts de finaliste à seulement 16 ans – ont montré de belles promesses, la réalité est implacable : les deux vice-champions du monde (Jana Shiha et Mostafa El Serty) sont également Égyptiens et seront présents dans douze mois en Australie. Il y a donc de grandes chances que les Pharaons continuent d'exercer leur domination ...

Sans surprise, l'Égypte a tout raflé en Malaisie (Crédit photo : #WSFWorldJuniors2019)

Plus d'infos sur le site officiel du championnat du monde junior

WSF World Junior Squash Championships

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Championnat du monde junior squash 2019