Bilan et perspectives en compagnie des organisateurs.

Article de Jérôme Elhaïk

Photos Nicolas Barbeau

Certes, l'association 5R Squash Montpellier Métropole avait déjà organisé trois championnats de France Élite, et même les phases finales des Interclubs il y a deux ans. Mais l'association s'était cette fois mise à l'heure internationale. Conscients qu'il y aura « des choses à améliorer lors des prochaines années (NDLR : un accord sur trois ans a été signé avec la Professional Squash Association), » ses dirigeants sont néanmoins « satisfaits d'être parvenus à mettre cet événement sur pied, » indiquent-ils par la voix de leur trésorier Julien Talpaert, qui forme le bureau aux côtés de Mickael Servant et Nicolas Brianc.« Forts de notre expérience, on avait choisi de commencer directement par un 28 000 $, ce qui n'était pas forcément évident. Mais on est fiers d'avoir eu un tableau de cette qualité, avec notamment les deux têtes d'affiche Grégoire Marche et James Willstrop. Il y a eu de très beaux matches. Le quart de finale entre Chris Simpson et Mahesh Mangaonkar est celui qui m'a le plus marqué, même si je dois dire que je n'en ai pas vu beaucoup lors des premiers tours car j'étais accaparé par les navettes. C'est un service qu'on avait souhaité fournir aux joueurs, et je pense qu'ils ont apprécié. » Au four et au moulin toute la semaine, Talpaert souligne l'implication des bénévoles du 5R Squash et du SLAM, autre association hébergée par la structure. Mais aussi l'accueil de cette dernière, avec ses salariés et son gérant Thierry Cotentin, « sans lequel cette aventure dans son ensemble ne serait tout simplement pas possible. » 

"Les joueurs ont apprécié la qualité des infrastructures."

Julien Talpaert (à droite) en compagnie de Geoff Hunt, une légende du squash 

La plupart disputaient leur dernier tournoi de la saison. Mais ceux qui ont été éliminés prématurément n'ont pas hésité à rester quelques jours supplémentaires, preuve qu'il faisait bon vivre à Vendargues. En outre, James Willstrop n'a eu de cesse pendant la semaine de souligner l'accueil des personnes du club (retrouvez son interview JAMES WILLSTROP : « J'ADORE JOUER EN FRANCE »)  « Le temps passé pendant les trajets de l'aéroport au club permet d'établir un premier contact, » explique le trésorier du 5R, qui a grandement apprécié ses échanges avec des légendes du squash comme l'Australien Geoff Hunt (NDLR : l'ancien champion du monde s'occupe d'Abdulla Al-Tamimi) ou Malcolm Willstrop. 

Dans la colonne des bémols, il y a l'affluence. Même s'il faut souligner que les tribunes étaient très bien remplies lors des quarts et demi-finales (surtout en soirée), elle n'a pas été totalement à la hauteur des espérances. Plusieurs raisons à cela : une météo au beau fixe conjuguée à un weekend férié, ainsi que la tenue concomitante des championnats de France vétérans à Bordeaux mais surtout du très important FISE (festival international des sports extrêmes) dans le centre de Montpellier. « On avait organisé un tournoi régional le samedi. Nos tableaux sont toujours archi-pleins mais ce n'était pas le cas cette fois-ci, pas de chance, » regrette Julien Talpaert. « Mais que ce soit pour la participation à un tournoi régional ou la présence du public à un événement, c'est compliqué voire impossible de prévoir ce genre de choses. Quoiqu'il en soit, on va envisager de changer de date pour la saison prochaine. »

Même si les organisateurs espéraient une meilleure affluence, les tribunes étaient bien remplies pour les demi-finales

Comme lors des championnats de France Élite disputés au 5R, l'association avait fait appel à la société Kronotek pour la diffusion des matches en streaming. « On est ravis de cette collaboration et de leur travail, » se félicite Julien Talpaert. La qualité des images a en effet été reconnue de tous, y compris par la PSA, et je peux en parler car j'étais directement concerné : travailler avec Marc et Christian, deux grands professionnels toujours à l'écoute et constamment en quête d'améliorations, a été un véritable plaisir. J'en profite pour les remercier de m'avoir incité à me lancer dans les commentaires à partir des quarts de finale, tant cette expérience aux côtés des consultants de luxe Geoffrey Demont et Benoît Letourneau fût enrichissante. 

Habituée des lieux, la société Kronotek a superbement mis en valeur l'évènement

Tous les organisateurs le savent, rien de tel qu'un bon parcours des joueurs du pays hôte pour donner un autre relief à une compétition sportive. Au-delà de la victoire de Grégoire Marche (retrouvez son interview, GRÉGOIRE MARCHE : « MA SAISON LA PLUS INTENSE »), le tournoi a été marqué par les superbes performances de Sébastien Bonmalais, demi-finaliste pour la première fois dans un tournoi de cette catégorie et qui devrait effectuer un bond au prochain classement. Comme son partenaire d'entraînement, Benjamin Aubert avait failli passer à la trappe au premier tour avant de sortir un Baptiste Masotti « fatigué par une longue saison, » estime Talpaert. « Benji réussit bien chez nous, puisqu'il a été médaillé de bronze puis d'argent au championnat de France. » Enfin, le club se réjouit d'avoir donné sa chance à Toufik Mekhalfi (17 ans) et Edwin Clain (19 ans). « Même s'ils se sont inclinés au premier tour, ils ont fait honneur à leur invitation. »

"Edwin Clain et Toufik Mekhalfi ont fait honneur à leur invitation."

Sébastien Bonmalais et Benjamin Aubert (ici en compagnie de leur entraîneur Renan Lavigne) vont grimper au classement grâce à leurs performances à Montpellier

23 ans de carrière, plus de 250 tournois et plus de 500 matches : la défaite d'Olli Tuominen (40 ans) face à Grégoire Marche en quart de finale était le dernier match du Finlandais sur le circuit international. L'organisation du tournoi a rendu un hommage bien mérité à l'ancien numéro 13 mondial, qui a prononcé quelques mots devant le public du 5R Squash Montpellier Métropole. « Merci à l'organisation pour cette attention qui me touche beaucoup. J'aimerais remercier toutes les personnes qui m'ont soutenu pendant mes années sur le circuit, ainsi que les grands joueurs que j'ai côtoyés et affrontés. J'ai joué dans de superbes endroits et notamment en France, où j'ai disputé pas mal de tournois. Le soutien du public a toujours été incroyable, partout dans le monde. Je n'oublie pas les familles qui m'ont hébergé lors des tournois, et d'ailleurs certains sont ici aujourd'hui. Ces relations donnent une autre dimension à notre sport, et rendent les voyages encore plus sympathiques. Il y aussi les partenaires, j'en ai eu quelques uns durant ma carrière et sans eux rien n'aurait été possible. Je crois que je n'ai oublié personne ? En tous les cas, ça a été une aventure fantastique, et j'espère que je vais autant apprécier ce qui m'attend dans le futur. » 

Olli Tuominen avait choisi Montpellier pour faire ses adieux au squash professionnel, et l'organisation lui a rendu hommage

L'arbitrage français se structure, et la commission nationale envoie désormais quasi systématiquement des officiels sur les gros événements organisés en France. Notamment les tournois du circuit international, et à Montpellier ils avaient pour nom Nicolas Barbeau et Christophe Gimenes. « Ils ont assuré, » souligne Julien Talpaert. Gimenes a même eu droit aux félicitations du joueur Espagnol Carlos Cornes après son marathon le mercredi : 8 matches arbitrés d'affilée, pratiquement sans aucune pause ! Dur dur le métier d'homme en gris ... 

En compagnie de son acolyte Nicolas Barbeau, Christophe Gimenes s'est assuré du bon déroulement des matches à Montpellier