JOUR 2

Retour sur les demi-finales 

Son entraîneur Philippe Signoret nous confiait il y a quelques jours que Camille Serme allait profiter de la compétition pour monter en puissance avant le championnat du monde. Même si Chloé Mesic n'a pas démérité, elle ne pouvait pas grand chose face à une numéro 5 mondiale déterminée et concentrée d'un bout à l'autre du match (11-3, 11-3, 11-3).

Ce sera une finale inédite demain pour Serme, face à sa partenaire d'entraînement Mélissa Alves. La Guyanaise est sortie vainqueur d'un match qui aurait difficilement pu être plus indécis face à Coline Aumard. Peu de longs échanges dans le premier jeu, les deux joueuses prennent beaucoup de risques, et la décision se fait sur quelques coups mieux exécutés au bon moment, en faveur d'Alves. Elle continue sur sa lancée et mène 7-1 dans le deuxième, mais la donne va totalement s'inverser « C'est ce qui peut se passer quand on se voit gagner contre un joueuse qui s'accroche et qui a de l'expérience, » commentera-t-elle au micro de Geoffrey Demont après le match. Aumard va en effet remporter 21 des 23 points suivants, avec notamment un festival de coups gagnants dans le 3ème jeu. Les débats s'équilibrent dans la manche suivante, et alors qu'elle mène 6-5, Alves demande une interruption de 3 minutes pour un problème au pied. Pas perturbée par ce contretemps, elle revient sur le court dans de bonnes dispositions et égalise à 2-2. À l'image du match, le cinquième jeu est irrespirable, et à 9-8, Aumard – pourtant à son tour touchée physiquement, semble-t-il au mollet et à la main - se procure deux balles de match grâce à un sauvetage extraordinaire sur un plongeon. Mais son adversaire fait preuve d'une grosse solidité mentale, et va chercher les 4 points suivants. Elle s'offre ainsi sa première finale nationale en senior. Qu'elle abordera sans pression, à l'image de son interview d'après-match où elle a manié le second degré avec un talent presque équivalent à celui dont elle fait preuve raquette en main ... 

Après la déception de l'an passé (il avait échoué au pied du podium), Grégoire Marche est de retour en finale. Opposé à un Baptiste Masotti déterminé, le récent vainqueur de l'open de Pittsburgh a su se montrer solide dans les moments importants. À l'image d'un échange interminable à 10-9 dans le deuxième jeu, qui lui aura permis de prendre un avantage de deux jeux crucial. « Je suis très content de gagner 3-0 contre Baptiste, » dira le vainqueur après le match. « C'est un joueur qui fait le jeu, mais j'ai su être patient et attaquer quand j'en avais l'opportunité. »

Pour Marche, la finale de demain ne sera pas une revanche de celle de 2017, quand il s’était incliné contre Lucas Serme. Ce dernier a été battu par le jeune Benjamin Aubert, à l’issue d’un match marathon dans lequel certains échanges ont été interminables. Ce dernier avait démarré le match pied au plancher, au point de mener 1 jeu à 0 puis 6-4, mais le travail de sape de Serme allait lui permettre de remporter les 7 points suivants, et d’égaliser à 1 jeu partout. Alors qu’on pouvait penser que le plus expérimenté des deux allait poser son emprise sur le match, c’est au contraire Aubert qui va reprendre le dessus pour reprendre l’avantage, 2 jeux à 1. Mais il va payer cet effort dans le quatrième, perdu 11-1. Le début de cinquième est indécis, mais quelques fautes de Serme et deux strokes à des moments cruciaux vont lui coûter cher. Aubert se procure quatre balles de match à 10-6, et la deuxième sera la bonne. Il est le plus jeune joueur à se qualifier pour la finale du championnat de France depuis Grégory Gaultier. Ça tombe bien, car même s’il estime que s’il n’a pas suivi le parcours habituel, ses ambitions sont « d’être champion du monde et numéro 1 mondial. » C’est tout le mal qu’on lui souhaite, mais avant d’atteindre de tels sommets, il aura l’occasion de marquer le squash français de son empreinte demain.