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RÉTRO 2018 - L'ANNÉE DU SQUASH FRANÇAIS, DEUXIÈME PARTIE

Événements 31/12/2018

La période des fêtes est traditionnellement l'occasion de revenir sur les douze mois écoulés.

Même si pour une fois Camille Serme et Grégory Gaultier n'ont pas remporté de titre majeur sur le circuit PSA, l'année a été très riche pour le squash français. Quelques jeunes ont mis le nez à la fenêtre, et surtout les équipes de France ont eu des résultats exceptionnels dans les compétitions internationales. Nous vous proposons une rétro de 2018 à travers deux temps forts par mois, dont voici la deuxième et dernière partie.

 Article de Jérôme Elhaïk

Retrouvez la première partie : RÉTRO 2018 - L'ANNÉE DU SQUASH FRANÇAIS, PREMIÈRE PARTIE

JUILLET

Paquemar brille en Allemagne

Rétro 2018 FFSquash Photo juillet 1

Le Lorientais Manuel Paquemar a brillé à Cologne (Crédit photo : TOP FORM Squash & Fitness)

Les connaisseurs de la discipline savent que la Cologne Junior Squash Cup (anciennement Pioneer) est l'un des tournois de squash junior les plus prestigieux, juste derrière le championnat du monde et le British Open : son positionnement dans le calendrier (hors période scolaire) permet à des délégations du monde entier (Égypte, Inde, États-Unis etc.) de faire le déplacement, avec la hausse de niveau que cela implique. Même si le solide Anglais Max Forster l'a empêché de rejoindre des noms prestigieux au palmarès - Mazen Hesham, Diego Elias, Mostafa Asal et Victor Crouin - Manuel Paquemar réalise une superbe performance en atteignant la finale (sa première en tournoi européen) en -17 ans. Auparavant, il s'était offert la tête de série n°1, Marek Panáček, à l'issue d'un match marqué par deux longues interruptions dues à une blessure à l'oreille du Tchèque. Malgré des crampes en fin de match, le Lorientais parvient par s'imposer en cinq jeux, « grâce à la tactique mise en place avec Medhi Renai, et les encouragements du camp Français. » Ils ne seront pas suffisants le lendemain en finale face à un Forster, qui dispute peu de tournois sur le circuit, mais « qui a été vraiment très solide, » selon son père et entraîneur Jean-Luc Paquemar. « L'an dernier, j'avais fini pratiquement dernier de ce tournoi ! » confie Manu (NDLR : en réalité, 50è/90). « Je partais de loin cette saison, mais nous avons fourni un travail de grande qualité avec mon père. » La délégation Tricolore est repartie d'Allemagne avec deux autres médailles (en bronze dans la catégorie -13 ans) grâce à Antonin Romieu et Lauren Baltayan. 

La désillusion des Bleuets

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Toute la déception sur le visage d'Adrien Douillard : sa courte défaite face à l'Allemand Schwab a entraîné les Bleus hors du top 16 (Crédit photo : #WorldJuniors2018)  

Le championnat du monde junior 2018 s'annonçait compliqué pour les quatre Tricolores sélectionnés, dont c'était la première participation à cette épreuve. Alors que Toufik Mekhalfi et Adrien Douillard s'inclinent d'entrée, Edwin Clain et Manuel Paquemar franchissent le premier tour mais tombent ensuite logiquement en 1/32è de finale, face à Mostafa El Serty et Leonel Cardenas (demi-finalistes du dernier British Junior Open). L'entraîneur national Yann Menegaux visait un quart de finale dans la compétition par équipe, mais la France termine hors du top 16 pour la deuxième fois en treize participations. Pourtant, les Bleuets avaient contre toute attente sérieusement bousculé la Malaisie (tête de série n°4). Mais en vain, avec deux défaites 3-2 pour Adrien Douillard et Edwin Clain, alors que le dernier match sans enjeu remporté par Toufik Mekhalfi va également aller au bout des cinq jeux. Quelques heures plus tard, ils se retrouvent sur le court contre l'Allemagne (au repos le matin) pour la rencontre décisive. Deux fois à deux points du match, Manu Paquemar s’incline 3-2 face à Maximillian Baum, avant qu'Edwin Clain ne remette les deux équipes à égalité en battant Abdel-Rahman Ghait. Fatigué par son match du matin, Adrien Douillard est mené 2-0 par Nils Schwab mais trouve les ressources mentales pour revenir, avant de s'incliner 11-7 dans le jeu décisif. C'est la quatrième défaite de la journée en cinq jeux pour les Bleus, celle de trop. « Je ne sais pas comment exprimer ce que l’on ressent, » confie Menegaux. « Ça n'a pas tourné de notre côté, le fait de disputer deux rencontres dans la même journée a pesé dans la balance. Mais je suis fier des gars qui ont tout donné, et on va relever la tête pour aller chercher la 17ème place. » Ce ne sera malheureusement pas le cas, car après deux victoires face au Zimbabwe puis Singapour, les Français sont battus par l'Écosse et finissent à la 18ème place.

mais aussi ...

Première finale sur le circuit PSA pour Enzo Corigliano, mais le Français s'incline à Bendigo (Australie) face à l'Irlandais Sean Conroy après avoir mené deux fois au score. Le Néo-Calédonien se console en rentrant dans le top 150 mondial.

AOÛT

Christophe André, tel le phénix ...

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En s'imposant à Melbourne, Christophe André valide le travail effectué depuis plusieurs mois (Crédit photo : Squash Melbourne)

Habitué des come-backs fracassants tout au long d'une carrière jalonnée de hauts et de bas, Christophe André ne faillit pas à sa réputation en Australie, où il renoue avec la victoire sur le circuit international. Après une saison 2017-2018 gâchée par une fracture au péroné compliquée – énième péripétie d'une carrière en forme de montagnes russes – le Réunionnais remporte le Squash Melbourne Open (5 500 $), dominant en finale le Néo-Zélandais Evan Williams (110ème mondial). « J'avais tellement envie de gagner ce tournoi, j'en ai pleuré après le match, » raconte-t-il. À 31 ans, André croit encore son rêve d'intégrer le top 50 mondial. « Je travaille très sérieusement depuis mon retour de blessure, et les matches d'entraînement effectués au CREPS d'Aix-en-Provence avant de partir ont renforcé ma confiance. » C'est le sixième titre de sa carrière, et le premier depuis deux ans. Ce succès aux Antipodes lui permettra de se rapprocher du 200ème rang mondial, mais aussi d'engranger de la confiance avant le début de la saison 2017-2018. « Mon nouveau classement devrait me permettre de rentrer dans certains tableaux, et je serai présent à chaque fois que ce sera le cas ! J'en profite pour remercier toutes les personnes qui me soutiennent, avec une spéciale dédicace à Adrian Boden, qui m'a accueilli chez lui et a fait de cet événement un réel succès pour une première. » Père de Noellie, ce dernier a repris le club quelques mois auparavant. Bénéficiaire d'une wild card dans le tableau féminin, la championne de France +35 ans en a profité pour disputer son premier match sur le circuit depuis le championnat du monde en ... 2000 !

Aumard reprend le flambeau

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Après deux médailles de bronze en 2013 et 2015, Coline Aumard (à gauche) a décroché l'argent au championnat d'Europe en Autriche (Crédit photo : Bild / Lennard Jessen)  

Multiples vainqueurs du championnat d'Europe individuel, Grégory Gaultier et Camille Serme avaient décidé de laisser leur place cette année. Également sans Grégoire Marche ni Mathieu Castagnet, la délégation Tricolore affichait une moyenne d'âge en forte baisse et des ambitions forcément mesurées. Mais en l'absence de la sextuple tenante du titre, Coline Aumard a su reprendre le flambeau. Après être venue à bout de la Belge Nele Gilis en demi-finale à l'issue d'un rude combat, elle a sérieusement bousculé la favorite Millie Tomlinson en finale, mais l'Anglaise a été plus lucide dans les fins de jeu, s'imposant 11-9, 12-10, 4-11, 11-7. C'est non seulement son meilleur résultat après deux médailles de bronze en 2013 et 2015, mais elle permet aussi à la France de ne pas rentrer bredouille (ce qui ne lui est jamais arrivé hormis lors des deux premières éditions en 1990 et 1992). Du côté des hommes, pas de médaille pour Lucas Serme. Tombé sur un Golan des grands jours en demi-finale, le Français avait l'occasion de rééditer le coup de 2016, lorsqu'il avait battu Raphael Kandra dans le match pour la troisième place. Mais le résultat s'est malheureusement inversé en faveur de l'Allemand. 

mais aussi …

Pas de médaille côté Français au championnat du monde vétérans, mais on savait que ce serait compliqué au vu de la concurrence. Seule chance réaliste de podium, la finaliste de 2014 Claire Bryars s'incline dès le premier tour en +65 ans. Jennifer Corigliano est la seule à atteindre les 1/8è de finale en +45 ans, catégorie remportée par la légende Sarah Fitz-Gerald. --- Six ans avant les Jeux Olympiques de 2024, Paris accueille à la mi-août la 10ème édition des Gay Games, événement engagé pour l'inclusion et le respect de la diversité, ouvert à toutes et à tous. Une centaine de joueurs et joueuses se retrouvent sur les courts du PUC, et les vainqueurs sont la Française Véronique Chastres et l'Anglais James Wilson. --- Champion d'Europe avec les Bleus en 2015, Geoffrey Demont annonce l'arrêt de sa carrière professionnelle, pour se consacrer pleinement à ses études de kiné.

SEPTEMBRE

Le squash s'invite à l'opéra

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Avec cette quatrième édition inoubliable, l'open international de Nantes a plus que jamais marqué les esprits (Crédits photo : Mikphotos.fr & Lauranne Rochais)

Difficile de dire que le 4ème open international de squash de Nantes n'a pas été une immense réussite, tant les superlatifs à son égard sont innombrables tout au long de la semaine. 20 des 48 participants ont la chance de se produire sur la scène du théâtre Graslin (un opéra construit à la fin du XVIIIè siècle), et tous sont conquis par ce lieu magique. Le public s'est mis au diapason, avec une salle (de plus de 600 places) quasi-pleine les deux derniers jours. « Cela fait 18 ans que je joue sur le circuit, » affirme l'ancien n°1 mondial James Willstrop, « et je crois que ce qui s'est passé à Nantes est unique. Je me suis installé dans la salle afin d'assister au spectacle d'avant-match, c'était vraiment à couper le souffle. » François Le Jort et son équipe nous avait habitués à des mises en scène inventives lors des trois premières éditions, mais ils ont mis la barre encore plus haut cette année, grâce notamment aux prestations de la cantatrice de renommée internationale Anne-Sophie Duprels. « Nous remercions les organisateurs de leur travail, » déclare le président de la Professional Squash Association (PSA), Alex Gough. « Leur volonté de rassembler le sport et la culture engendre un évènement unique sur le circuit. » Côté court, c'est la jeunesse qui prend le pas sur l'expérience, à l'issue de deux finales extraordinaires. Finaliste l'an dernier, Nele Gilis (22 ans) prend tout d'abord sa revanche sur Fiona Moverley, avant de battre la tête de série n°1 Emily Whitlock en finale, en 5 jeux et 72 minutes. Chez les hommes, Declan James sort vainqueur d'un match 100 % Anglais contre Willstrop. Pourtant dominé en début puis en milieu de partie, le n°23 mondial démontre une solidité mentale à tout épreuve, s'imposant finalement après 1h16 de jeu (2-11, 11-9, 5-11, 11-9, 11-9). « C'est sans doute la plus grande victoire de ma carrière, et un moment très spécial pour moi à plus d'un titre, » déclare le vainqueur après le match. « Jouer dans cet endroit est exceptionnel, et le public m'a donné l'énergie supplémentaire pour aller au bout de moi-même. » Avant cela, James avait mis fin à l'incroyable aventure de Grégoire Marche à Nantes, en quart de finale. Vainqueur en 2015, 2016, 2017, le compteur de victoires consécutives s'est arrêté à 13 pour le numéro 3 Français. Bourreau des Bleus, l'Anglais avait ensuite stoppé le parcours de Baptiste Masotti, grande satisfaction de la semaine côté Tricolore. Tombeur du Néo-Zélandais Campbell Grayson (37ème mondial) en 1/8è de finale, le Niortais est revenu de très loin contre le vétéran du circuit Olli Tuominen (39 ans) en quarts : mené 10-5, il remporte 7 points consécutifs, et le match. 

Pari réussi pour les Bleues

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Deux ans après celle obtenue à Paris, Camille Serme et les Bleues s'offrent une nouvelle médaille de bronze au championnat du monde (Crédit photo : Les Bleues du Squash Destination Chine)

Les Bleues ont réussi leur pari. Deux ans après leur première médaille de bronze au championnat du monde à Issy-les-Moulineaux, elles réalisent la même performance en Chine, bousculant même les Anglaises en demi-finale (battues ensuite par l'Égypte). « Monter sur le podium sera encore plus difficile qu'en 2016, » disait avant la compétition leur entraîneur Philippe Signoret, tenant compte d'une concurrence en hausse. Têtes de série n°6, les Tricolores s'inclinent en poule contre les États-Unis de Thierry Lincou, mais sans conséquence. « On avait grillé notre joker, mais même si on avait une petite préférence pour Hong Kong, on n'avait pas peur de la Malaisie, notre adversaire en quarts de finale. » Ses joueuses lui donnent raison sur le court de Dalian. Après la victoire expéditive de Camille Serme face à Nicol David, Coline Aumard réalise « le meilleur match de sa carrière, » pour Signoret. Face à la jeune Sivasangari Subramaniam – un grand espoir du squash mondial – la numéro 2 française surmonte la perte du premier jeu et s'impose avec autorité. Sa victoire envoie son équipe en demi-finale, avec la garantie d'une médaille de bronze. Elle est immédiatement rejointe sur le court par tout le clan Français, pour un moment de communion en chanson. « On n'est pas prêt de l'oublier, » confie Énora Villard. À peine le temps de savourer, elles retrouvent le lendemain leurs grandes rivales Anglaises, qu'elles n'ont jamais battues. Sur sa lancée, Aumard tient tête à la n°8 mondiale face à Sarah-Jane Perry, avant de s'incliner 3-1. Menée deux fois au score, Camille Serme remet les deux nations à égalité grâce à une superbe victoire sur Laura Massaro, mais la marche est ensuite trop haute pour Mélissa Alves face à Alison Waters, malgré une belle fin de match. Le bilan est néanmoins plus que positif pour les Bleues : avec ce deuxième podium consécutif derrière les deux monstres de la discipline, auquel on peut ajouter cinq finales Européennes de suite, le squash féminin Tricolore confirme son statut sur l'échiquier international. « C'est un défi qu'on s'était lancé il y a longtemps, et pas grand monde n'y croyait au départ, » raconte Signoret. « Mais quand on est sur la troisième marche du podium, l'ambition est évidemment de continuer à monter ... »

mais aussi ...

Pour la première fois depuis 12 ans, l'équipe de France monte sur le podium du championnat du monde universitaire : Auguste Dussourd, Edwin Clain, Julia Le Coq et Laura Paquemar ramènent une belle médaille de bronze de Birmingham, alors que la compétition a été dominée par les Britanniques.

OCTOBRE

Gaultier et Serme butent sur l'Égypte

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Ça n'est pas passé loin, mais Camille Serme et Grégory Gaultier ont dû s'incliner face à El Sherbini et Farag (Crédits photo : US Open Squash)

Camille Serme a confirmé son excellent début de saison à l'US Open. Battue par Nour El Sherbini en demi-finale à l'issue de quatre jeux très disputés, elle avait auparavant livré deux superbes matches, contre Annie Au et surtout Amanda Sobhy, balayée en à peine plus d'une demi-heure. « Après le gain du premier jeu au tie-break, Camille semblait pouvoir rééditer sa performance de début septembre à Shanghai, » selon son entraîneur Philippe Signoret. « Elle a malheureusement été trop irrégulière dans son jeu, alternant points magnifiques, échanges où elle dominait mais sans concrétiser, et fautes non provoquées. Nour s’est battue sur toutes les balles et Camille lui a un peu trop permis de jouer son jeu à base de redoutables fixations. Le troisième jeu aura été crucial, et le perdre au tie-break aura été lourd de conséquence. Camille n’a pas à rougir de cette défaite. Elle repart de Philadelphie avec le plein de points (NDLR : elle avait perdu en 1/8è en 2017) mais surtout de bonnes sensations pour la suite de la saison. » Le parcours de Grégory Gaultier s'est arrêté en quarts, face à Ali Farag (comme la semaine précédente à San Francisco). Le "French General" a mené 2 jeux à 1, mais ça n'a pas suffi. Pas loin de conclure en 4 jeux mais visiblement touché physiquement, il n'a plus été en mesure de lutter par la suite. Pour son entraîneur Renan Lavigne, « Greg a joué à la perfection tactiquement pendant quatre jeux, et Farag s’est souvent demandé comment il allait pouvoir s'en sortir. Il a trouvé la réponse en prenant la balle de plus en plus tôt, avec plusieurs volées prises à hauteur de la moitié de la partie avant du court ! » Quelques jours plus tard, Lavigne révèle que son joueur est blessé au genou : une fracture du condyle fémoral interne tiendra Gaultier éloigné des courts pendant de longs mois.

La rencontre du squash et de l'olympisme 

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En allant à la rencontre des jeunes Argentins, le squash a vécu une semaine inoubliable à Buenos Aires (Crédits photo : World Squash Federation)

Cette année, le squash a fait partie des sports de démonstration aux Jeux Olympiques de la Jeunesse à Buenos Aires. Tous les jours, plus de quatre cents enfants issus des écoles locales découvrent la discipline, sur un mini-court installé en extérieur. Ils peuvent ensuite admirer certains des meilleurs jeunes joueurs du monde – dont le champion du monde junior Mostafa Asal et le Français Toufik Mekhalfi – sur un court vitré interactif, conçu par la société Allemande interactiveSquash - en collaboration avec les instances internationales, la PSA (Professional Squash Association) et la WSF (World Squash Federation). Véritable terrain de jeu ambulant, il possède de nombreuses options, affichant notamment les emplacements du mur frontal où la balle a été frappée. Les jeunes Argentins ont l'opportunité de se familiariser à cet outil via des activités ludiques, qui les ont sans aucun doute motivés à s'impliquer davantage dans la discipline dans un avenir proche. « Voir tous ces enfants entrer en contact avec le squash pour la première fois de leur vie, et s'amuser autant, c'est une grande réussite pour nous, » déclare le président de la Fédération internationale Jacques Fontaine. « Alors que nous espérons intégrer le programme olympique, j'espère que cette génération aura l'opportunité un jour de briller aux JO. » La présence du squash en Argentine est une étape importante dans sa candidature olympique : le CIO devrait normalement publier une shortlist des nouveaux sports postulant courant 2019, mais la décision finale ne sera rendue qu'après les Jeux de 2020 à Tokyo. « Je profite de chaque instant ici, » indique de son côté Mekhalfi. « Beaucoup de gens viennent à notre rencontre, puis vont sur le court pour jouer et s’amuser. C'est très plaisant de partager notre savoir et notre expérience. Le squash mérite d’être aux Jeux, et j’espère qu’un jour nous pourrons tous réaliser notre rêve ! »

mais aussi ...

Mélissa Alvès remporte au Pakistan son deuxième tournoi sur le circuit international, en battant l'Égyptienne Farida Mohamed. Après sa médaille de bronze au championnat du monde avec l'équipe de France, la Guyanaise confirme son bon début de saison. --- Pour sa première apparition dans une épreuve nationale, la Franco-Suisse Ambre Allinckx ne laisse aucune chance à ses concurrentes au championnat de France -19 ans à Antibes. Troisième en 2016, deuxième en 2017, Edwin Clain est récompensé de sa régularité et décroche son premier titre national en battant Toufik Mekhalfi.

NOVEMBRE

Clain s'en souviendra

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Une semaine après son titre de champion de France junior, Edwin Clain continue sur sa lancée en remportant l'open de Belgique (Crédit photo : Jean-Luc Paquemar)

C'est ce qu'on s'appelle finir en beauté : quelques jours avant ses 19 ans, Edwin Clain a surfé sur la vague de sa victoire au championnat de France -19 ans, pour remporter avec brio son premier tournoi junior européen en Belgique. Abonné aux places d'honneur en championnat de France jeunes, il avait quasi systématiquement trouvé sur son chemin l'intouchable Victor Crouin. Mais le Toulonnais est passé en seniors depuis quelques mois, et Clain n'a pas laissé ses ultimes chances, notamment à Bruxelles. Battu en finale en lors de l'édition 2017 par Ondrej Vorlicek, il prend d'abord pris une éclatante revanche sur le Tchèque en demi, avant de finir en apothéose pour son dernier match en jeunes, face à l'Irlandais Sam Buckley. Il rejoint ainsi au palmarès des noms prestigieux du squash, comme Nicolas Müller ou Declan James, mais aussi des compatriotes (Crouin et Auguste Dussourd). « Je suis très heureux de remporter ces deux titres qui me tenaient vraiment à cœur. » confie-t-il. « C’est la récompense de beaucoup de travail, tout d'abord au CREPS de Châtenay-Malabry et maintenant au pôle Ma victoire au championnat de France m’a donné beaucoup de confiance et j'ai continué sur ma lancée ce weekend. Le fait que ce soit mes derniers tournois était dans un coin de ma tête. Je voulais bien faire, mais aussi sortir du court après chaque match en me disant que j'avais tout donné. Je compte maintenant me lancer en pro. C’est une nouvelle aventure, qui va me demander beaucoup plus de travail et de rigueur, et j'ai vraiment hâte que ça commence. » Ce Belgium Junior Open 2018 est à marquer d'une pierre blanche pour la délégation Française, avec deux autres médailles d'or (Rose Lucas-Marcuzzo et Antonin Romieu en -13 ans), et trois autres de bronze (Ninon Lemarchand, Paul Gonzalez et Inés Guyot). 

Fabien Verseille, l'incroyable histoire

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Appelé de dernière minute et vainqueur de son premier tournoi international après six ans de pause : telle est l'incroyable histoire de Fabien Verseille (Crédit photo : squashPage.net)

Après une pause de six ans, Fabien Verseille remporte dès son retour le premier titre international de sa carrière en République Tchèque. Une histoire d'autant plus incroyable qu'il n'aurait pas dû participer à ce tournoi : il apprend la veille qu'une place s'est libérée dans le tableau, avec un premier tour à disputer le lendemain à 13 heures. Après avoir un peu hésité, il saute finalement dans le premier avion pour Prague, où il atterrit deux heures avant son match. Un premier tour vite expédié contre un jeune joueur Suédois sans grande référence et une sieste réparatrice plus tard, il se retrouve en 1/8è de finale le soir même contre le numéro 1 Tchèque, Daniel Mekbib. À 23 ans, ce dernier a remporté deux tournois en 2018 et vient d'intégrer le top 100 mondial. Déterminé et « sûr de sa tactique, » le Français s'impose 3-1 à l'issue d'un match très abouti. Le tout le jour de ses 33 ans, et sous les encouragements de son ami Grégory Gaultier (actuellement en convalescence, le champion du monde 2015 réside à Prague). Après un quart de finale « moins compliqué » contre l'Israélien Avraham, Verseille est mené 2-0 par Yuri Farneti en demi, mais fait craquer l'Italien physiquement. Il a encore assez de carburant dans le réservoir en finale pour dominer nettement son compatriote Christophe André, qui avait eu pourtant le dessus lors de toutes leurs confrontations récentes. « Je pense que c'est mon meilleur match depuis longtemps, j'ai réussi à le mettre sous pression d'entrée, » analyse-t-il. L'incroyable s'est donc produit : à 33 ans, Verseille remporte son premier titre international, ce qu'il n'était pas parvenu à faire en 75 tournois entre 2005 et 2012. « Mon premier sentiment est une immense joie. Ne pas avoir gagné de tournoi, c'était à la fois l'un de mes grands regrets et ce qui m'a motivé à reprendre. » Catalogué comme un joueur hyper talentueux, Verseille admet qu'il n'a pas suffisamment travaillé lors de sa première carrière pour atteindre le très haut niveau. Fort de cette expérience, il met cettte fois toutes les chances de son côté pour cette nouvelle aventure, en portant davantage d'attention aux petites choses qui constituent la réussite d'un athlète de haut niveau. « À mon âge, on n'a pas trop le choix, » rigole-t-il. Mais cette victoire n'est nullement un aboutissement, et il ne se fixe aucune limite. « Cette victoire en République Tchèque va me faire gagner beaucoup de temps par rapport à mes prévisions ! À moyen terme, je vise le top 100, voire mieux. Je ne me prends pas la tête, j'ai juste envie de jouer et j'ai les dents qui rayent le parquet. »

mais aussi ...

Après s'en être approché depuis deux ans, c'est désormais chose faite : Baptiste Masotti remporte dans sa ville natale l'open international de Niort, le plus grand titre de sa jeune carrière. En finale, il bat son camarade d'entraînement Sébastien Bonmalais. --- Profitant du weekend de Thanksgiving pour faire un aller-retour express États-Unis - Europe, Victor Crouin s'impose à Sutton Coldfield, soit le quatrième titre de sa carrière. --- À Hong Kong, Camille Serme termine l'année 2017 par une défaite en quart de finale face à Nouran Gohar, à l'issue d'un match en dents de scie. En l'absence de Grégory Gaultier et Mathieu Castagnet (blessés), Lucas Serme et Grégoire Marche sont battus sans démériter en 1/16è de finale, par Karim Abdel Gawad et Ali Farag.

DÉCEMBRE

Mélissa Alves, un peu plus qu'un titre

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Ici en compagnie de son entraîneur Philippe Signoret, Mélissa Alves remporte son troisième titre international samedi à Créteil (Crédit photo : Codep Squash 94)

De retour en France après quatre ans passés en université américaine, Mélissa Alves franchit les étapes à vitesse grand V : une médaille de bronze avec l'équipe de France au championnat du monde en Chine, puis un titre au Pakistan. Bloquée au dos, elle connaît son premier coup d'arrêt avec une sortie d'entrée à Rhodes Island. L'international du Val de Marne, sur les courts où elle s'entraîne au quotidien à Créteil, est l'occasion parfaite de repartir de l'avant. « Mélissa avait ciblé cette échéance depuis longtemps. » précise son entraîneur Philippe Signoret. « Non seulement elle évoluait à domicile, mais il y avait aussi à la clé un billet pour le championnat du monde individuel à Chicago. Son niveau de jeu lors des deux premiers tours a été très irrégulier, mais Mélissa est parvenue à se remobiliser au moment où il le fallait. » Demi-finaliste du championnat du monde junior, son adversaire - la jeune Égyptienne Jana Shiha - a « somptueusement joué en attaque, craquant seulement sous les coups de boutoir d'une Française retrouvée : Mélissa a été puissante et décisive dans ses attaques ! » Favorite en finale face à l'Anglaise Grace Gear, son jeu est « moins abouti que la veille, » ajoute Signoret, « mais ça ne l’a pas empêché de réussir son pari. » Sa victoire sans bavure (11-7, 11-7, 11-4) lui permet de remporter son troisième titre (le premier en France) et de succéder à Coline Aumard, lauréate de la première édition en 2014, mais ce n'est pas tout : non seulement Alves intégrera le top 100 mondial au classement de janvier, mais elle est donc assurée de participer à son premier championnat du monde (23 février - 2 mars à Chicago). Elle pourra non seulement y acquérir une expérience précieuse, ainsi que des points qui lui permettront de continuer à grimper dans la hiérarchie. « De retour sur le circuit en septembre, Mélissa semble pressée d’intégrer le top mondial, et ce n’est pas pour me déplaire, » affirme son entraîneur. Quelques jours plus tard, elle fera vaciller la n°9 mondiale Tesni Evans à Monte-Carlo, avant de s'incliner 3-1.

Grégoire Marche à la relance

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Grégoire Marche (en blanc) est passé près de l'exploit contre Simon Rösner au Caire (Crédit photo : SquashSite)

En l'absence de Grégory Gaultier et Mathieu Castagnet (blessés), les espoirs Tricolores pour la première édition du Black Ball Open reposent sur Lucas Serme et Grégoire Marche. Après un début de saison en demi-teinte, ce dernier va obtenir une victoire référence face à Leo Au au Caire. Mené 2-0 par le joueur de Hong-Kong, Marche entame une superbe remontée et fait craquer son adversaire physiquement. Il confie avoir également « beaucoup travaillé sur l'approche mentale.  (Source : SquashSite). J'essaie de me mettre moins de pression sur le court. Cela fonctionne à l'entraînement, mais c'est un processus qui prend du temps et ça commence tout juste à se traduire en compétition … » Scénario inverse en 1/8è de finale (son premier dans un tournoi majeur depuis le British Open) : grâce à un début de match parfait, le Français mène 2-0 face à Simon Rösner, tout nouveau n°3 mondial. Il n'est même pas loin de conclure dans le troisième jeu, mais l'Allemand parvient à renverser la vapeur. Il prend ensuite inexorablement le dessus, pour s'imposer 3-2 en 1h12. Même s'il est passé tout près d'une des plus belles victoires de sa carrière, Marche a lancé sa saison 2018-2019. Confirmation attendue au Tournament if Champions à la mi-janvier, où il affrontera un autre Allemand, Raphael Kandra, au premier tour.

mais aussi …

La délégation Tricolore ramène 4 médailles du Swiss Junior Open, dont deux en or pour Toufik Mekhalfi (-17 ans) et Rose Lucas-Marcuzzo (-13 ans), qui réalise le doublé Belgique-Suisse. --- Championnats de France jeunes à la Maison du Squash : l'Antiboise Leelou Laporte conserve son titre en -11 ans, mais c'est une première pour Marius Blin chez les garçons. En -15 ans, Laszlo Godde justifié son statut de grand favori et ne perd aucun jeu en 5 matches. C'est plus compliqué pour Lola Douillard, mais sa victoire sur la Guyanaise Ana Munos, 11-9 au 5ème jeu, lui permet de compléter sa collection après ses victoires en -11 et -13.

 

La rétro 2018 est terminée. Nous espérons que 2019 sera aussi riche pour le squash français, voire plus. Ça commencera fort dès le début de l'année, avec le British Junior Open (2-6 janvier), où la grosse quinzaine de Français présents sera soumise à une forte concurrence. Il y aura ensuite le prestigieux Tournament of Champions dans la Grand Central Station de New York, à partir du 16 janvier.

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