Menacé de disparition il y a deux ans, ce club historique a fait peau neuve et sera pendant trois jours le terrain de jeu des joueurs et joueuses amenés à être la relève de la discipline. Si la Franco-suisse Ambre Allinckx sera grandissime favorite du tableau féminin, la course à l'or s'annonce disputée chez les garçons. Présentation.

 Article de Jérôme Elhaïk

Le squash et Antibes, c'est une histoire vieille de près de 40 ans. Depuis que le club de l'Allée Belle-Vue a vu le jour en 1981, elle a été belle et mouvementée, avec de grands moments. Parmi les innombrables championnats de France organisés au club, on se souvient des playoffs des Interclubs en 2005, avec 9 des 12 meilleurs joueurs mondiaux présents … Il y a aussi eu quelques bas : une (presque) faillite en 1986, un grave incendie en 1989 et plus près de nous, une mise en liquidation en 2016. Mais les craintes d'une fermeture définitive se sont effacées, et l'ancien Squash & Fitness Club est devenu le Restaurant Wild Card & Riviera Squash. « J'étais au club depuis plus de dix ans, mais je n'avais pas du tout prévu de me lancer dans cette aventure, » raconte Bruno Laurent, l'un des quatre actionnaires. « On a tout cassé pour tout refaire à neuf, avec un court de squash supplémentaire. Et on a fait des choix stratégiques, en mettant un gros accent sur la restauration – entre 60 et 70 repas sont servis par jour - et en sous-louant la partie fitness. » En à peine un an, le club a non seulement retrouvé son ancienne clientèle, mais aussi attiré de nouveaux adeptes. Certainement grâce au cadre - « on nous dit souvent qu'on a l'un des plus beaux clubs de squash en France, avec notamment la piscine et la vue sur la mer et la montagne, » - mais aussi à l'harmonie entre la structure et l'association. « Ils ont fait un super boulot, » confie Laurent, qui a officié pendant près de 30 ans comme cadre supérieur chez Decathlon, et pour qui le squash a été un vecteur d'intégration partout où il est passé. « En maintenant l'activité pendant la transition, mais aussi en étant très dynamiques depuis la réouverture. » Même son de cloche chez Kamil El Kadiri, qui a remplacé Virginie Fribourg à la tête du Squash Rackets Antibes en juillet dernier. « Mais je suis là aussi depuis longtemps, » affirme le nouveau président de l'association. « Je suis un peu le pote de tout le monde (rires). J'ai été capitaine d'équipe, et je me suis occupé du championnat interentreprises pendant quelques années. » Le corpo et Antibes c'est également une longue histoire, initiée par un certain Serge Parbaud. Le club a accueilli neuf fois la phase finale nationale depuis 1995, et tous les ans une quarantaine d'équipes s'affrontent le mercredi soir dans le championnat local, géré par le comité départemental des Alpes-Maritimes. « Le bassin de Sophia Antipolis représente 2500 entreprises et 35 000 personnes, » indique Bruno Laurent pour expliquer cet engouement.

À Antibes, les gérants et l'association vivent en parfaite harmonie, et dans un cadre idyllique (Crédits photo : Riviera Squash & Squash Rackets Antibes)

Quelque mois après les playoffs de N2/N3 (organisés conjointement avec les voisins du TopFit), le club accueillera son premier championnat de France jeunes ce weekend. Même s'il n'était pas en poste lorsque l'association a posé sa candidature, El Kadiri s'en félicite. « La vocation de l'association est la promotion du squash, en organisant des tournois qui drainent le maximum de monde. C'est en cela que nos objectifs et ceux de la structure se rejoignent. On fait effectivement de gros efforts pour les jeunes – par exemple en remboursant leurs frais de déplacement – car ils représentent plus l'avenir de notre discipline que nous, les vieux briscards (rires) ... » Le fleuron de l'école de squash est évidemment Leelou Laporte, championne de France -11 ans et qui défendra son titre en décembre à Nantes. Mais aussi son demi-frère Grégory Veillon, l'un des outsiders chez les garçons ce weekend, à l'instar de Cléo Jahard dans le tableau féminin : pensionnaire du pôle espoirs d'Aix-en-Provence depuis la rentrée, la championne de France -17 ans est licenciée depuis cette année à Antibes. « C'est important d'avoir des jeunes du club pour un championnat de France à domicile, » ajoute El Kadiri, « mais il y en a d'autres qui pointent le bout de leur nez, au sein de l'école de squash dirigée par Amaury Fribourg. Il s'occupe également des loisirs, alors qu'Alexandre Muller développe le squash féminin. » Les deux premières éditions de l'open des Ombrelles ayant connu un franc succès, l'association espère transformer la prochaine – en août 2019 – en tournoi national, tout en conservant son homologue masculin en juin. En attendant mieux ? Une chose est sûre, l'organisation d'un événement de plus grande envergure est dans certaines têtes... « Pour cela, » conclut le président du SRA, « il faut de l'argent et donc des gens qui ont des moyens, comme ça peut être le cas à Montpellier et maintenant Annecy. Mais pour attirer des partenaires solides il faut proposer du haut niveau et de beaux matches : c'est dans cette optique qu'avoir au sein du club une championne de France -17 ans comme Cléo, ou un Alex Garbi – médaillé de bronze au championnat du monde +35 ans - dans l'équipe masculine est essentiel. »

La championne de France -17 ans Cléo Jahard et Grégory Veillon évolueront à domicile ce weekend (Crédit photo : Cléo Jahard) 

 

 

L'entraîneur national Yann Menegaux connaît parfaitement tous les engagés : ceux dont il s'occupe au quotidien au pôle espoirs d'Aix-en-Provence, mais aussi les autres. Voici son regard sur le compétition de ce weekend.

 

UN MATCH À QUATRE CHEZ LES GARÇONS ?

Après deux éditions totalement dominées par Victor Crouin, la situation est différente cette année : sur le papier, les prétendants à la victoire sont les quatre joueurs qui composaient l'équipe de France au championnat du monde junior l'été dernier. Troisième en 2016, deuxième en 2017, Edwin Clain va-t-il décrocher son premier titre national individuel en jeunes, alors qu'il va passer senior dans quelques jours ? Pour Menegaux, le joueur de Créteil est « le favori logique, mais n'a pas fait un super début de saison, s'inclinant notamment contre Manu Paquemar au national des Escures (NDLR : Clain a pris sa revanche sur le Lorientais dimanche à Bordeaux). Ce dernier a eu d'excellents résultats récemment, je pense qu’il a tiré de nombreux enseignements du championnat du monde et bien réorienté ses axes de travail. De son côté, Toufik Mekhalfi (troisième l'an dernier et champion de France -17) vient de participer aux Jeux Olympiques de la Jeunesse, où il s'est entraîné tous les jours avec des joueurs comme Viktor Byrtus et Mostafa Asal, champion du monde junior. Cette expérience l'a boosté, et il a très envie de remporter le titre. Enfin, Adrien Douillard s’entraîne dur pour remettre les pendules à l'heure après sa cinquième place l’an dernier. Il sera relativement protégé compte tenu de son statut de tête de série n°1, et il faudra compter avec lui à condition que ça ne lui mette pas de pression supplémentaire. » Derrière ces quatre prétendants, l'entraîneur national désigne plusieurs outsiders. « Paul Gonzalez, lui aussi très impliqué depuis la reprise et qui a battu Adrien récemment, est hyper motivé. Attention également au champion de France -15 ans Brice Nicolas, qui vient d'arriver de Nouvelle-Calédonie et qui a déjà signé deux perfs à 2A. Même si l'enchaînement des matches et des entraînements pourrait commencer à peser physiquement pour lui, c’est un battant. Mais il n'y a pas qu'eux : Pierre Vassia, Mattéo Cremoux, Noah Hateau, Grégory Veillon etc. sont autant de joueurs à surveiller. » 

Yann Menegaux, entouré des quatre principaux prétendants à la victoire chez les garçons (de gauche à droite Adrien Douillard, Edwin Clain, Toufik Mekhalfi et Manuel Paquemar) (Crédit photo : Yann Menegaux)

 

AMBRE ALLINCKX, IMBATTABLE ?

Situation inverse chez les filles, où le titre semble promis à Ambre Allinckx, qui effectue sa première apparition en championnat de France. Demi-finaliste du championnat d'Europe -19 ans au printemps, à seulement 16 ans, la Franco-suisse – qui jouera pour Mulhouse cette année - possède sur le papier une énorme marge sur la concurrence. « C'est très stimulant pour les autres, qui vont devoir élever leur niveau de jeu, » confie Menegaux. « Il faudra compter avec Ninon Lemarchand, qui progresse et n'a pas envie d'attendre d'avoir 18 ans pour gagner. Yuna Loaëc a été blessée mais a fait ce qu'il fallait pour être prête, on connaît sa rigueur et son attitude de battante. De son côté, la championne de France -17 ans Cléo Jahard a rejoint le pôle espoirs cette saison. Très investie dans sa nouvelle démarche, elle aussi veut montrer de quoi elle est capable. C'est la dernière année en junior pour Marion Romba, qui s'entraîne dur pour remonter sur le podium. Mais il faudra également surveiller de près Johanna Pigeat, Mahé Asensi et Léa Barbeau. » Quatrième l'an dernier, cette dernière (licenciée à Mulhouse, comme Allinckx et Lemarchand) sort d'un superbe tournoi au Jeu de Paume et abordera la compétition avec de légitimes ambitions.

Ambre Allinckx (à gauche) est grandissime favorite du tableau féminin, mais d'autres (comme Yuna Loaëc, Cléo Jahard et Ninon Lemarchand, ici sur le podium du dernier championnat de France -17 ans) essaieront de lui mener la vie dure (Crédits photo : Christian Lortat & Frédéric Jahard)

 

Nous vous ferons vivre la compétition sur notre site, dès les premiers tours vendredi après-midi. Les finales auront lieu dimanche à partir de 13 heures. Tableaux et résultats également disponibles sur squashnet, et les matches du court principal devraient être diffusés en streaming (lien à venir)

 

Palmarès du championnat de France -19 ans (cliquez ici)

 Retour sur l'édition 2017

 

Mode d'emploi

Comme c'est le cas depuis la saison 2017-2018, les championnats de France individuels font l'objet d'un tirage au sort, mais la procédure a été légèrement modifiée cette année (voir l'article 69 du règlement sportif 2018-2019).

Le tableau est établi par tirage au sort selon la méthode suivante :

• Les têtes de série N°1 et 2 sont placées,

• Tirage au sort entre les TS 3 et 4,

• Tirage au sort entre les TS 5 à 8,

• Tirage au sort des TS 9 à 12,

• Tirage au sort des TS 13 à 16,

• Tirage au sort des TS 17 à 24,

• Tirage au sort des TS 25 à 32.

 

Infos pratiques

Squash Rackets Antibes (Facebook)

Restaurant Wild Card & Riviera Squash (Site Web - Facebook)