Actualités F.F.SQUASH

Squash, un sport, une passion

Actus

CHAMPIONNAT DU MONDE JUNIOR : J-1 !

Équipe de france 17/07/2018

Après 2002 et 2009, l'Inde et la ville de Chennai accueillent pour la troisième fois le championnat du monde junior. L'épreuve individuelle commence demain pour les quatre Français présents, dont l'ambition sera dans un premier temps de franchir le premier tour.

Tour d'horizon des enjeux en compagnie des protagonistes.

Article de Jérôme Elhaïk

UNE NOUVELLE ÉQUIPE. Ce championnat du monde marque un tournant pour l'équipe de France -19 ans : son leader Victor Crouin, qui en faisait partie depuis 2015, a atteint la limite d'âge le 16 juin. « Pourquoi ne suis-je pas né deux mois plus tard ? » a-t-il tweeté aujourd'hui en découvrant le superbe court vitré installé dans un centre commercial (NDLR : comme le racontait son père Emmanuel dans la rétrospective que nous avions consacrée à la carrière en junior de son fils il y a quelques semaines, Victor est né prématuré). On ne va pas vous mentir : aucun des quatre Tricolores présents en Inde ne peut prétendre marcher sur les traces du Toulonnais, finaliste l'an dernier. Mais pour Edwin Clain, Adrien Douillard, Toufik Mekhalfi et Manuel Paquemar, ces deux semaines sont l'occasion d'écrire leur propre histoire. Les Bleus sont arrivés en Inde dans la nuit de dimanche à lundi, pendant que la France était dans la rue. « C'est drôle, » raconte leur entraîneur Yann Menegaux, « car notre tournoi n'a pas commencé et tout le monde nous félicite pour notre titre de champions du monde. Merci l'équipe de France de foot ! » Quel a été leur programme depuis leur arrivée sur place ? « Dans un premier temps, un réveil musculaire lundi matin à la salle de musculation de l'hôtel, puis un premier entraînement pour trouver ses marques, notamment avec la chaleur (même si la clim fonctionne bien …). Ce matin, un autre practice puis une séance physique cet après-midi afin de dynamiser l'organisme. »

Présentation CM junior Photo 1

L'équipe de France -19 ans (de gauche à droite, Douillard, Clain, Menegaux, Mekhalfi et Paquemar) est arrivée en Inde hier (Crédit photo : Yann Menegaux)

Demain, ce sera l'entrée dans la compétition. Aucun des Tricolores n'est tête de série, et ils débuteront tous en 1/64è de finale. « Les garçons n'ont pas des tableaux faciles, » confie Menegaux (voir ci-dessous PRUDENCE ET AMBITION). « Chaque match sera compliqué, il y a pas mal de pays et de joueurs qu'on ne connaît pas très bien. Ils vont tous tenter d'atteindre leur objectif personnel, afin de valoriser le travail effectué cette saison mais aussi les précédentes. »

PRUDENCE ET AMBITION. En l'absence de Crouin, Edwin Clain est celui qui présente le plus de certitudes à ce niveau, acquises lors d'une belle saison 2017-2018 : finaliste de l'open de Belgique, 1/8è de finaliste du British Junior Open et quart de finaliste au championnat d'Europe. Opposé à un Écossais de 16 ans sans grande référence (John Meehan) en ouverture, le Parisien pense déjà au 1/32è de finale contre le Mexicain Leonel Cardenas (demi-finaliste au BJO et déjà trois fois titré sur le circuit international senior). « C'est un très bon joueur, » indique Clain. « Même si cette compétition est l'objectif de ma fin de saison, c'est donc difficile d'avoir une ambition précise, si ce n'est de sortir du court satisfait de mes prestations. » Même s'il affronte également un joueur plus jeune que lui au premier tour, la tâche s'annonce plus ardue pour Adrien Douillard face à Shahrul Izham Nurhaqiem (16 ans), le Malaisien ayant disputé de nombreux tournois PSA ces dernières semaines. Pour le pensionnaire des Escures, une qualification serait une belle performance, avec de plus la perspective d'un 1/32è de finale pas inabordable (contre l'Anglais Josh Owen ou le Hong-Kongais Chung Yat Long).

Présentation CM junior Photo 2

Le chemin des quatre Bleus en lice sera semé d'embûches en Inde, mais Clain, Paquemar, Mekhalfi et Douillard abordent la compétition avec beaucoup d'envie (Crédits photo : Jean-Luc Paquemar) 

Âgés de seulement 16 ans, les deux autres Bleus présents en Inde disputeront sans doute les deux prochaines éditions. Cependant, cette sélection est avant tout le résultat de leurs très bonnes performances cette saison, et ils ne sont pas là pour apprendre, « mais pour agir, » confie Manuel Paquemar (voir ci-dessous TROIS QUESTIONS À … MANU PAQUEMAR). En pleine confiance après sa finale à Cologne il y a dix jours en -17 ans, le Lorientais a un premier tour à sa portée face à l'Australien Jack Hudson. En cas de qualification, il se mesurerait ensuite à l'un des outsiders du tableau, l'Égyptien Mostafa El Serty (16 ans comme lui, mais médaillé de bronze du British Junior Open en -19). Toufik Mekhalfi, troisième du championnat de France -19 ans (derrière Crouin et Clain) à l'automne, « a commencé à ce moment à penser que faire le championnat du monde était possible, et d'autant plus par la suite avec ma sélection pour les Europe. J’ai beaucoup travaillé cette saison – c'est la clé de la réussite - et mon sérieux ainsi que ma motivation m’ont permis d'atteindre mes objectifs et de franchir plusieurs paliers. » Son premier adversaire sera également Australien, mais sur le papier plus coriace que celui du Breton : Nicholas Calvert disputera son troisième championnat du monde, et avait atteint les 1/16è de finale l'an passé. Comme Douillard, une qualification ouvrirait au pensionnaire du pôle espoirs d'Aix-en-Provence les portes d'un 1/32è de finale à priori jouable (contre le Malaisien Muhammad Amir Amirul Azhar ou l'Iranien Amirhossein Feizpour). « J’aborde la compétition en ayant conscience que le niveau est plus élevé qu’en -17, mais je vais tout donner et tenter de montrer de quoi je suis capable. J'ai envie d'embêter les plus âgés que moi, et pourquoi pas de les battre. Mais c'est sûr que ça va me permettre de prendre la température et d'acquérir de l'expérience pour les deux prochaines éditions. »

 

TROIS QUESTIONS À … MANU PAQUEMAR

Dix jours après avoir atteint la finale de la prestigieuse Cologne Junior Squash Cup, Manu Paquemar abordera son premier championnat du monde junior en pleine confiance. Entretien express avec le Lorientais.

Jérôme Elhaïk : Salut Manu. Cette sélection était-elle l'un des principaux objectifs de ta saison, et si oui quand as-tu commencé à y penser ?

Manu Paquemar : Il n'y a pas vraiment eu de moment précis, ça s'est fait naturellement avec le temps. Et je ne peux pas dire non plus que j'ai tout mis en œuvre uniquement pour ce championnat du monde, car on planifie la saison dans sa globalité : je ne me suis pas plus entraîné ni n'ai disputé davantage de tournois pour pouvoir être sélectionné, mais j’ai progressé tout au long de l’année. En revanche, faire partie de cette équipe me tenait à cœur, c'est un énorme privilège et un grand honneur.

J.E. : Compte tenu de ton âge (16 ans), abordes-tu la compétition pour acquérir de l'expérience en vue des deux prochaines éditions, ou avec l'envie de performer tout de suite en faisant abstraction du fait que tu vas rencontrer des joueurs plus âgés ?

M.P. : Comme Kylian Mbappé, je n'aime pas parler de l'âge des joueurs. Je vais en Inde pour performer, et pas en me disant « cool, je vais acquérir de l'expérience. » Cela signifierait que je me sers de ça comme excuse pour minimiser les défaites. Il ne faut pas raisonner comme ça, surtout pour une sélection en équipe de France ! L'entraîneur fait confiance à un joueur par rapport à son niveau, pas pour qu'il gagne en expérience. On n'est pas là pour voir et apprendre, mais pour agir. C'est seulement à l'issue de la compétition que je ferai le bilan, notamment sur cette expérience acquise, mais cela ne peut en aucun cas être mon objectif de départ. Enfin, des joueurs plus âgés j'en affronte déjà toute l'année sur le circuit national senior, et je pense qu'à partir d'un certain âge on ne parle plus du fait de jouer contre des « grands. »

Présentation CM junior Photo 3

Boosté par ses belles performances récentes, Manu Paquemar aborde ce championnat du monde avec ambition (Crédit photo : TOP FORM Squash & Fitness)

J.E. : Vu de l'extérieur, il semble que tu as connu une période de stagnation en 2016-2017, et que tu es reparti de l'avant cette saison. Comment tu l'expliques ?

M.P. : Effectivement, la saison dernière ça n'allait pas trop, je ne jouais pas bien pour plusieurs raisons. Mais on a fait un travail formidable avec mon père et entraîneur, alors que je partais vraiment de loin. Notamment car j'ai dû m'habituer à ma nouvelle taille de géant (rires) (NDLR : longtemps plus petit que la moyenne, Manu a pris plusieurs centimètres récemment). On a vraiment révisé les fondamentaux, et c'est ce qui m'a permis de reprendre confiance en mon jeu.

ÉTAPE PAR ÉTAPE. La compétition par équipe débutera mardi prochain. Il y a deux ans, les Bleus avaient frôlé le dernier carré avec une formation très solide (Crouin, Aubert, Bonmalais et Mandil). Cette année, Menegaux vise « un quart de finale, tout en ayant conscience que ce ne sera pas facile. Nous allons bâtir un collectif pendant la première semaine, afin d'atteindre cet objectif, voire mieux. L'essentiel est que les garçons comprennent que chacun doit exprimer ses qualités pour le groupe. » Pour savoir à quel point le top 8 est un objectif réalisable, il faudra attendre de savoir où la France est placée parmi les têtes de série. S'il ne fait quasiment aucun doute que l'Égypte va reprendre son titre (subtilisé par le Pakistan en 2016) et faire définitivement main basse sur le squash mondial, c'est un peu moins clair derrière : Angleterre, Malaisie, Inde, Hong Kong, Australie, Pakistan, États-Unis, Irlande sont autant de pays qui peuvent viser les places d'honneur. Afin de faire partie de ce peloton, les Bleus pourront s'appuyer sur Edwin Clain. Pour la première fois, le joueur de l'US Créteil aura le statut de leader,et a « a envie de représenter au mieux la France. On est tous amis, et il n'y aura aucun problème en matière d'état d'esprit. Ce sera à nous de tout donner ... »

LES ENCOURAGEMENTS DE ... VICTOR CROUIN 

« Le championnat du monde 2017 a été le plus beau souvenir de ma carrière en junior, et il représente le graal pour tout jeune joueur de squash. Participer à cet événement est une chance unique, alors profitez-en et donnez le meilleur de vous-mêmes pour la France, en espérant ramener une médaille encore cette année ! Bon tournoi à tous. »   

Présentation CM junior Photo 4

Victor Crouin, ici félicité par le clan Français après son titre de champion d'Europe au printemps dernier (Crédit photo : European Squash Champs - U19 2018)

L'ÉGYPTE, ET LES AUTRES. Du côté des favoris, Marwan Tarek tentera de conserver son titre acquis aux dépens de Victor Crouin il y a douze mois en Nouvelle-Zélande, avant de rejoindre le Français à la rentrée à Harvard. Il serait le cinquième joueur à réussir cet exploit, après Ramy Ashour, les frères El Shorbagy et Diego Elias. Si la logique est respectée, il devrait retrouver en finale son compatriote Mostafa Asal, véritable révélation sur la scène du squash en 2018. Vainqueur du British Junior Open en -17 ans, le natif du Caire a non seulement battu Tarek au championnat d'Égypte junior, mais a surtout réalisé des débuts fracassants en PSA, avec à la clé 3 victoires sur des tournois 10 000 $ et un bond spectaculaire au classement mondial (71ème). Parmi les outsiders, on peut citer le Mexicain Cardenas, un trio d’Égyptiens (Omar El Torkey, Mostafa El Serty et Mostafa Montaser), l'Anglais Nick Wall, protégé de Nick Matthew, et le Malaisien Darren Rahul Pragasam. Côté féminin, pas de Française présente cette année dans un tableau qui devrait une nouvelle fois être dominé par les Égyptiennes (vainqueur de 11 des 12 dernières éditions). Sauf surprise, la finale opposera comme l'an dernier Hania El Hammamy à Rowan Reda Araby, respectivement 20ème et 31ème mondiales. Battue deux fois par sa rivale (en demi-finale en 2016 et en finale l'an dernier), El Hammamy cherchera à empêcher Araby de réaliser le doublé, et de rejoindre ses aînées El Welily, El Sherbini (qui a remporté trois titres, mais pas consécutivement), et Gohar.

Présentation CM junior Photo 5

Rowan Reda Araby et Marwan Tarek peuvent-ils conserver leur titre ? Réponse lundi prochain (Crédit photo : WSF World Juniors)

PLUS D'INFOS ...

... sur les supports officiels de la compétition

TABLEAUX ET RÉSULTATS

RÉSEAUX SOCIAUX

STREAMING

Programme des Français, 1/64è finale mercredi

TOUFIK MEKHALFI - Nicholas Calvert (Australie) : court n°1, 10h heure locale (6h30 en France)

ADRIEN DOUILLARD - Shahrul Izham Nurhaqiem (Malaisie) : court n°5, 11h20 (7h50)

MANUEL PAQUEMAR - Jack Hudson (Australie) : court n°2, midi heure locale (8h30)

EDWIN CLAIN - John Meehan (Écosse) : court n°7, 12h40 heure locale (9h10)

Les 32ème de finale débuteront à 16h (heure locale)

Présentation CM junior Photo 6

À partir des demi-finales, les matches des tableaux principaux se dérouleront au centre commercial Express Avenue (Crédit photo : WSF World Juniors) 

< Retour