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"NOTRE GROUPE SAIT GAGNER"

Équipe de france 26/11/2017

A quelques heures de la cérémonie d'ouverture du Championnat du Monde masculin par équipe WSF. Bruce Neuffer, DTN depuis mai 2017, fait un point sur la compétition, l'Equipe de France et les enjeux.

Que représente le Championnat du Monde par équipe pour la Fédération et l’équipe de France ?

J’ai deux réponses à vous faire. La première est institutionnelle, la deuxième, sportive.

Du point de vue institutionnel, le championnat du monde est une compétition fondamentale pour le squash français parce qu’il est le meilleur indicateur qui soit de la vitalité du très haut-niveau. A ce titre, nos partenaires, le ministère notamment, suivront attentivement les résultats.

Du point de vue sportif,[...] porter les couleurs de son pays [...], est une expérience qui peut-être déstabilisante pour ceux qui n’y sont pas préparés. En effet, dès lors qu’il s’en revêt, le sportif doit prendre conscience que le maillot de l’équipe de France est infiniment plus lourd qu’un vêtement classique. C’est parce qu’il est chargé des espoirs et des rêves d’un pays entier. Lorsqu’on le porte, on n’est plus seulement soi-même, on est surtout, pour le monde entier, le joueur français. Lors d’un championnat du monde, ce maillot permet aussi, au sportif qui l’endosse, d’entrer dans la chaîne des grands joueurs qui ont jalonné l’histoire de notre discipline.

 

Quel est votre objectif en organisant ce Championnat du Monde en France ?

Derrière l’organisation du Championnat du Monde, il y a de véritables enjeux.

Il y a l’enjeu qui consiste à montrer la capacité de la fédération à organiser des évènements internationaux d’envergure. Nous souffrons vraiment d’un manque d’effectif. Chaque personne du siège fournit un travail absolument remarquable. Nous manquons de personnels mais aussi de moyens. Sans l’investissement de chacun, la fédération serait peut-être en difficulté. Ce championnat a permis de mobiliser l’équipe autour d’un projet concret et de trouver des solutions, parfois novatrices, à toutes les difficultés rencontrées.

Enfin, il y a un enjeu plus politique. Comme vous savez, notre sport souhaite intégrer les Jeux Olympiques. Jusqu’ici le squash n’a pas eu la réussite qu’il mérite. A quelques mois de l’annonce des disciplines qui intégreront le programme des cinq anneaux, le monde sportif s’interrogera sur notre candidature. Ce championnat du monde sera l’occasion de montrer, une fois de plus, que le squash a toute sa place parmi les disciplines olympiques.

 

 

L’année prochaine sera une période charnière pour le squash et sa possible entrée aux Jeux Olympiques pour Paris 2024, comment s’insère le Championnat du Monde par équipe dans votre stratégie ?

 

Sur la partie technique, faisons ensemble un constat : en squash, la France obtient des résultats. L’enjeu du ministère est de gagner des médailles lors des Jeux Olympiques de Paris en 2024. Nous avons le meilleur joueur mondial chez les hommes et la deuxième meilleure joueuse mondiale chez les femmes. Nous sommes champions d’Europe en titre. Je ne m’avance pas sur ce championnat, le sport de haut-niveau est soumis à tellement d’aleas mais les expériences passées montrent que le groupe France est solide. Une médaille française serait une excellente stratégie pour appuyer notre candidature.

 

Bonus : Un petit pronostic ?

Soyons lucides, l’opposition face à laquelle nous nous heurterons est redoutable. Les australiens comptent de très bons joueurs. Les allemands possèdent un leader effrayant d’efficacité. Les suisses n’ont rien à perdre dans le tournoi. Les anglais viendront dans un esprit revanchard, tâchant de faire oublier leur défaite face à nous en finale du dernier tournoi continental. Sur le papier, l’ogre Egyptien semble pratiquement invincible. Tant de joueurs dans le top 10 mondial, ça fait forcément frémir. Pourtant, en France, trois éléments nous sont favorables. D’abord, notre pays est champion d’Europe en titre. A Helsinki, le talent de notre équipe a permis de faire plier la citadelle anglaise. Quand je dis équipe, je parle du groupe au sens large, les joueurs, les entraîneurs et l’équipe médicale. Il y a de l’expérience, une habitude à vivre ensemble et une connaissance des détails qui permettent la performance. Notre groupe sait gagner. Il l’a fait par le passé et a reproduit le résultat cette année. Gagner n’est pas encore une habitude mais pourtant, la performance et l’état d’esprit qui permet d’y conduire ne nous sont pas inconnus. C’est un énorme point positif. Ensuite, notre pays dispose du meilleur joueur mondial. Quand on a un phénomène comme Grégory Gaultier dans le collectif, on a forcément des ambitions hautes. De plus, Grégoire Marche, Mathieu Castagnet et Lucas Serme sont capables de prouesses. Ils l’ont montré. Enfin, nous jouons à Marseille, devant notre public. Quand l’équipe de France livrera bataille, fatalement, compte tenu de la terrible opposition, viendra un moment où elle sera en difficulté. Elle doutera parce qu’on la bascule, on la malmène et on s’efforce de la mettre à genoux. A cet instant, je compte sur le public pour soutenir les troupes. Nous savons qu’en jouant à notre niveau, nous ne gagnerons pas. En Finlande, lors du championnat d’Europe, les bleus ont su se dépasser pour ceindre sur leur front la couronne continentale. Il faudra le faire à nouveau. Et parce que l’enjeu est encore plus grand, si nous voulons nous asseoir au sommet du monde, il n’y a qu’avec le public que nous pourrons y parvenir.

En résumé, il nous faudrait une médaille. Je serai satisfait si la France arrive en finale. Mais comme je reste persuadé que tout est possible et que le public jouera son rôle, je souhaite qu’à la fin du tournoi, tous ensembles, nous chantions la Marseillaise !

 

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