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NANTES CONTINUE DE CREUSER SON SILLON

Événements 13/09/2017

L'open international de Nantes a refermé une nouvelle (belle) page de sa jeune histoire dimanche dernier.

Victoire d'un joueur Français, public nombreux et enthousiaste, mise en scène innovante, présence des instances majeures de la discipline : tous les ingrédients étaient réunis pour installer un peu plus ce tournoi comme un événement à part dans la planète squash. Décryptage.

Article de Jérôme Elhaïk

Crédits photos : Lauranne Rochais, Philippe Rochais, Mikphotos.fr

 

CÔTÉ COURT

L'équipe d'organisation est la première à le rappeler : l'open international de Nantes est avant tout une compétition sportive et ses acteurs principaux sont les joueurs. À ce titre, le premier rôle a encore été tenu par Grégoire Marche, toujours seul au palmarès du tableau masculin après trois éditions. « Il se passe vraiment quelque chose de fort entre le public et moi, » aime à raconter le numéro 2 français. « C'est difficile à expliquer mais il y a une vraie connexion. Jouer dans une ambiance pareille, ça donne des frissons. » Une énergie qu'il a su utiliser pour inverser le cours des choses contre son pote Nicolas Mueller en finale, sans doute le plus beau match de la semaine. C'est l'Anglaise Fiona Moverley qui s'est logiquement imposée chez les femmes, mais la Belge Nele Gilis aura laissé une belle impression au public Nantais, grâce à son combativité et son sourire. Parmi les autres joueurs qui se sont distingués, on citera Mazen Hesham et ses coups d'attaque magiques, et la jeune Malaisienne Sivasangari Subramaniam, qui a pris rendez-vous pour l'avenir.

Côté court

Hesham, Marche, Moverley, Gilis, Subramaniam : ils ont animé l'édition 2017 de l'open international de Nantes 

TOUT UN CONCEPT

« Il n'y a pas de petits ou de gros évènements. Un évènement est réussi si le concept tombe juste (sic) et s'il réunit le public. Je crois qu'on a atteint le bon équilibre entre culture et sport. » Ces mots, ce sont ceux d'un directeur du tournoi ravi, François Le Jort. Après deux éditions dans des salles fermées, l'organisation avait décidé d'amener le court vitré à l'extérieur, dans un lieu emblématique de la cité Nantaise : les Machines de l'Île. Certains ont critiqué l'aspect (in)esthétique des échafaudages installés autour du court, mais peut-être ne savaient-ils pas qu'ils avaient deux fonctions : respecter l'identité du site (d'anciens chantiers navals), et permettre aux spectateurs d'avoir des points de vue inédits dans le squash. Pari réussi, puisque bon nombre d'entre eux se sont baladés dans ces tribunes improvisées.

Tout un concept

Les échafaudages en fer à cheval autour du court, une idée du directeur du tournoi François Lejort

AMBIANCE

« Des tribunes remplies dès les premiers tours, c'est quelque chose qu'on n'a pas l'habitude de voir dans le squash. » Voilà une phrase qu'on a souvent entendue dans la bouche des joueurs et joueuses au cours de la semaine. L'affluence est l'un des gros motifs de satisfaction des organisateurs. « On a dépassé le chiffre des 4 000 spectateurs, soit plus qu'en 2015 et 2016, » nous confiait dimanche soir François Le Jort. Le tout dans une ambiance survoltée, surtout lors des « night sessions. » Chapeau au speaker Romain Suire, tour à tour chauffeur de salle puis pédagogue pour expliquer les bases de la discipline aux néophytes. On lui pardonnera volontiers son anglais parfois approximatif lors des interviews des joueurs, tant il a tenu son rôle avec brio pendant cinq jours. À tel point que la Fédération Française de Squash a fait appel à lui pour le championnat du monde par équipes, fin novembre à Marseille. N'oublions pas les danseurs Nabil et Razy, de plus en plus à l'aise dans le cube de verre au fil de la semaine, ni les DJ – Jean du Voyage et DJ One Up – perchés sur l'échafaudage avec leur platines. Je ne sais pas pour vous, mais le jingle d'avant-match, il me trotte encore dans la tête …

Ambiance

Danseurs, speaker, DJ : tout est mis en œuvre à Nantes pour proposer un véritable spectacle au public

PLUS QU'UNE ÉQUIPE, UN ÉQUIPAGE

Les organisateurs l'ont dit et répété tout au long de la semaine : sans eux, rien ne serait possible. Eux, ce sont les partenaires, qui permettent à cet événement d'être mis sur pied et d'exister. Les principaux cette année étaient Quiris (présent depuis le début de l'aventure), Toyota Lexus et Supplay. Mais il y a aussi la centaine de bénévoles, pour une bonne partie issus de l'association Nantes Squash Sautron. Accueil du public, nettoyage des courts, gestion sportive, photographie, buvette, etc, les tâches ne manquaient pas et ils n'ont pas chômé pendant sept jours.

Plus qu'une équipe, un équipage

Les photographes sont comme les autres des pièces essentielles du puzzle

SILENCE, ON TOURNE

Leur présence est exceptionnelle pour un tournoi de cette catégorie : un an après, les caméras de Squash TV étaient de retour sur les bords de l'Erdre. Avec bien sûr les commentateurs vedettes Joey Barrington et Simon Parke, mais aussi l'équipe de techniciens dirigée par Laurent Cossa. Ce Français, qui vit en Angleterre depuis de longues années, travaille pour la PSA « depuis 2010. » « Nous sommes ici avec le dispositif Squash TV light, c'est-à-dire sept caméras fixes. Il est moins conséquent que celui utilisé sur les World Series, dont les images sont reprises par des chaînes de télévision, mais permet de mettre en lumière d'autres tournois qui le méritent. » Comme celui de Nantes, « dont l'environnement est très motivant pour nous. » Ils seront d'ailleurs de nouveau en France dans quelques mois, pour le championnat du monde par équipes (qui sera diffusé sur la chaîne de la PSA). « C'est intéressant car ce type de compétitions est totalement différent, on avait pu le constater à Niagara Falls pour l'épreuve féminine en 2014. » Leur calendrier, aussi chargé que celui des joueurs les emmènera ensuite à Manchester pour le championnat du monde, mais individuel cette fois. Avec peut-être la caméra spider, qui avait fait son apparition à Dubaï pour les finales des World Series.

Silence, on tourne

Laurent Cossa et son équipe en pleine action

L'ÉLOGE DE LA MODERNITÉ

Pour être arbitre sur le circuit professionnel, il faut bien sûr avoir une connaissance parfaite des règles et une excellente compréhension du jeu et de ses subtilités, mais aussi une certaine maîtrise de la technologie. Finies les feuilles de match, tout se passe désormais sur une tablette. « Au début, ça demande un peu de temps pour s'y familiariser, explique l'arbitre Français Joaquim Rissetto, l'un des trois à officier aux Nefs en compagnie du Slovène Marko Podgorsek et l'Allemand Ralf Harenberg, deux assesseurs estampillés WSF. Mais ensuite, ça devient plus facile, car par exemple, les annonces que nous devons faire s'affichent directement à l'écran. » Autre nouveauté mise en place depuis quelques mois : exit l'arbitrage à trois, parfois source de polémiques avec les ,joueurs. L'arbitre central est désormais seul dans les gradins, assisté par un arbitre vidéo situé dans le studio TV. Ce dernier peut être mis à contribution par les joueurs en cas de challenge (un par jeu), mais aussi par l'arbitre central si celui-ci a un doute sur la décision à prendre. « Il y a une communication permanente entre les deux, c'est un travail d'équipe, » indique Rissetto. Un système qui n'est pas pour déplaire aux joueurs, si l'on en juge par le faible nombre de contestations à Nantes.

L'éloge de la modernité

Les arbitres, de gauche à droite : Marko Podgorsek, Joaquim Rissetto et Ralf Harenberg

INSOLITE

Petit clin d’œil à celui qui est le symbole du site des Machines de l'Île : tous les jours, et depuis dix ans, le Grand Éléphant promène sa carcasse métallique de 48 tonnes. Quelle vision surréaliste de le voir passer à quelques mètres du court pendant les matches ...

Insolite

L'éléphant des Machines de l'Île est venu assister à quelques matches

BÉMOLS

Parce que la perfection n'est pas de ce monde … Difficile à la fois d'organiser une compétition sportive sur un site touristique en extérieur, et d'offrir aux joueurs des conditions d'accueil optimales. « En effet, elles auraient pu être meilleures, » indique un Le Jort lucide, qui ajoute les navettes dans la liste des choses à améliorer. « On a été un peu débordés par le fait qu'il y avait beaucoup plus de joueurs que l'an dernier sur le site principal. Et on a peut-être été un peu trop gentils. » Un élément sur lequel les organisateurs n'avaient aucun contrôle, c'était la météo, très fraîche toute la semaine, à tel point que les couvertures mises à disposition connurent un franc succès. Heureusement, la pluie ne fut de la partie que le vendredi soir. Une journée qui fût aussi noire que le ciel pour les joueurs français, avec l'abandon sur blessure de Mathieu Castagnet, et la cruelle défaite de Coline Aumard, battue par la Canadienne Hollie Naughton après un match digne des montagnes russes : revenue de nulle part après un début de match catastrophique, la Cristolienne se procura 3 balles de match dans le cinquième jeu, avant de s'incliner 12-10 …

Bémols

Le vendredi fût une journée noire, aussi bien au niveau de la météo que des résultats des Français

ET MAINTENANT ?

Les commentaires dithyrambiques entendus lors des deux premières éditions, notamment des joueurs, ont éveillé la curiosité des hautes instances de la discipline. Leurs dirigeants avaient fait le déplacement, que ce soit Alex Gough (directeur général de la Professional Squash Association), Jacques Fontaine (président de la World Squash Federation) et Jean Denis Barbet (président de la Fédération Française de Squash, partenaire de l'évènement). C'est à eux que s'adresse Le Jort lorsqu'il affirme que «  sans l'aide des professionnels du squash, le passage du tournoi dans une autre catégorie n'est pas d'actualité. Peut-être simplement qu'on passera à 25 000 $ chez les femmes. » Insuffisant néanmoins pour attirer une joueuse du calibre de Camille Serme, même si la numéro 3 mondiale a déclaré qu'elle aimerait pouvoir y participer. En attendant, Le Jort a déjà dans un coin de sa tête le prochain lieu d'accueil, mais il reste évasif sur le sujet. Pour en savoir plus, il faudra attendre encore un peu …

Et maintenant

À l'image de Jean-Denis Barbet, les instances du squash avaient fait le déplacement à Nantes

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